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Alberto Moravia

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Message par Merlette Dim 4 Déc - 17:47



Alberto Moravia Albert10

Alberto Moravia,
pseudonyme d’Alberto Pincherle, naît à Rome en 1907, dans une famille juive-catholique aisée.

La tuberculose l'empêche de finir ses études et l'oblige à séjourner pendant quelques années dans des sanatoriums. Il y écrit à 20 ans son premier roman, Les indifférents (1929), un roman existentialiste avant la lettre qui dénonce la difficulté de l'individu à s'insérer dans un monde dominé par l'argent et le sexe. 
S'étant attiré l'hostilité des autorités fascistes, il part en voyage et écrit des récits. Il collabore ensuite à La Stampa et à La Gazetta del Popolo. En 1935, Les ambitions déçues est censuré par le régime et mis à l'index par le Vatican. Moravia (nom de sa grand-mère paternelle) fustige la société capitaliste et conformiste, et se fait libeller de "subversif" par les Fascistes. En 1941 il écrit une parodie comique du gouvernement Mussolini, La Mascherata, et part se cacher à la campagne. Ces neuf mois parmi les paysans ont renforcé sa conscience sociale (Agostino, 1944, La Ciociara, 1957). 
L'œuvre d'Alberto Moravia dissèque souvent les rapports amoureux, sexuels ou non, charnels ou spirituels, en fouillant de manière distanciée la psychologie de ses personnages.
Jouant avec les conventions sociales et leur influence sur les sentiments, ses livres questionnent volontiers la société et le couple dans leurs rapports (L'Amour conjugal, 1949, Le Mépris, 1954, L'Ennui, 1960, La Femme léopard, 1991).
Rome est omniprésente, surtout dans ses Nouvelles Romaines (1954, 1959).

Ecrivain mais aussi journaliste et essayiste, il est l'auteur de plusieurs essais sur l'Union soviétique, la Chine, l'Afrique. Il a été député européen, apparenté communiste.
Alberto Moravia fut notamment l'époux d'Elsa Morante, et partagea également sa vie avec Dacia Maraini, toutes deux écrivains italiens reconnus.
Il meurt à Rome en 1990.

Son oeuvre a été adaptée au cinéma par Vittorio De Sica (La Ciociara, 1960), Jean-Luc Godard (Le Mépris, 1963), Bernardo Bertolucci (Le conformiste, 1970) et plus récemment Cédric Kahn (L'Ennui, 1998). 

(Sources: Wikipédia/Evene)

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Message par Merlette Dim 4 Déc - 17:47

Nouvelles romaines (Racconti romani)
1954
Garnier Flammarion / Littérature étrangère


Alberto Moravia Moravi10

J'ai lu Le mépris et l'Ennui il y a déjà un certain temps, mais je me souviens avoir été fascinée par l'écriture pourtant sèche de Moravia, sa dissection des sentiments des personnages, l'opacité mystérieuse de certains d'entre eux.
Nouvelles Romaines est moins sombre, et ces courts récits, avec leur ton moqueur mais tendre, pourraient être autant de petites (tragi-)comédies à l'italienne, de films à la Mario Monicelli. Et le tout se lit très bien.
Ici, les héros ne sont pas des intellectuels tourmentés, mais les habitants des quartiers populaires de Rome dans les années 50. Et en une trentaine d'histoires, en conteur accompli, Moravia nous brosse une galerie de portraits à la fois pathétiques et drôles.
Il y a ceux qui rêvent d'ascension sociale et de richesse, ou qui cherchent simplement à survivre, et se lancent dans diverses combines hasardeuses et embrouilles. Ceux qui rêvent de femmes et se font manipuler par de pulpeuses créatures. Ceux affligés d'un défaut, qui s'en rendent compte, ou pas du tout...Leur naïveté, leur malchance indécrottable et leur fatalisme les rendent pourtant tous attachants. C'est bien sûr Rome aussi qui rend ces contes urbains inoubliables. Pas la Rome touristique, mais celle des vieilles rues populeuses et des petits commerces, coiffeurs, bars, quincailleries, des taudis, des églises baroques obscures, des sinistres zones industrielles et des trains bondés filant vers Ostie et les plages...
Comme je le disais plus haut, on a vraiment l'impression de se retrouver dans un film néo-réaliste !

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Message par domreader Sam 22 Avr - 16:32

Alberto Moravia Ciocia10

La Ciociara
Alberto Moravia


‘Ciociara’ est le nom donné aux paysannes des montagnes non loin de Rome et c’est de là que vient Cesira. Elle s’est mariée avec un épicier romain et se retrouve veuve quelque temps avant que la guerre n’éclate. Après l’arrestation de Mussolini en 1943, en attendant l’arrivée des alliés et le départ des allemands, Cesira décide de quitter son commerce et de se réfugier à la campagne avec sa fille Rosetta âgée de 18 ans. C’est cet exil à la campagne que raconte Cesira, ces mois passés avec des paysans frustres, plus ou moins honnêtes, souvent assez pauvres et aussi âpres au gain, qui profitent de l’aubaine que représente Cesira et ses économies.
 
Ce sont des mois d’attente, d’ennui, d’inconfort et de peur aussi car les allemands font des rafles de victuailles, d’hommes valides pour les envoyer au front, ou bien alors tuent sans vraiment de raison alors qu’ils se retirent en débâcle et que les bombardements éclatent. Et il y a aussi la faim à mesure que les vivres se raréfient, que les alliés se font attendre et que le chaos règne. Cesira comprend alors que la guerre a effacé les lois, que ce sera chacun pour soi, que la pitié et la commisération ont disparu ou presque, seule la survie prime.
 
Au retour sur Rome, ce sont deux femmes qu’on pourrait croire brisées, abîmées par les épreuves terribles qu’elles ont traversées, mais bien qu’elles soient désillusionnées, ce sont aussi des femmes plus fortes bien décidées à construire l’avenir sur les ruines qu’elles traversent.
 
C’est un beau roman sur cette partie de la guerre en Italie, et plus largement sur ses effets pervers sur les civils toujours pris entre deux feux ; ici ce sont d’abord les fascistes qui profitent et règnent en maîtres, ensuite les allemands et enfin les alliés, pas toujours les sauveurs qu’on attendait, car ils ont été aussi les auteurs d’exactions, en particuliers de viols par milliers. Moravia a lui aussi été se réfugier dans ces montagnes près de Fondi, en 1943,  pendant près de neuf mois alors qu’il fuyait les fascistes ce qui donne une impression de vécu au récit. Le roman se déroule de façon linéaire dans un style assez simple sans fioritures, parce que Moravia a choisi Cesira comme narratrice, et que Cesira est une femme simple, une paysanne analphabète. C’est ainsi qu’il donne d’autant plus de force au récit, grâce à cette femme qui comprend obscurément les tenants et les aboutissants du conflit, mais qui en ressent les effets au plus profond de son être et qui n’aspire qu’à protéger sa fille au mieux, de tous les dangers et des privations engendrées par la guerre. Un bien beau roman.

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Message par domreader Jeu 31 Aoû - 11:22

Alberto Moravia Amour11

L’Amour Conjugal
L’Amore Coniugale
Alberto Moravia
 
Dans ce court roman, Alberto Moravia va parler d’amour bien sûr, mais aussi de désir et de création littéraire : l’amour, le désir, éros et l’inspiration de l’artiste, du créateur.
 
Silvio est le ‘créateur’, ou du moins se voudrait créateur, écrivain. Au début du roman c’est un homme riche, oisif, mondain, critique littéraire à ses heures qui a épousé Léda, une femme très belle qu’il se plaît à nous décrire minutieusement, jusqu’à nous révéler sa laideur lorsqu’elle grimace d’une certaine façon. Est-ce annonciateur d’une des facettes de la personnalité de Léda, c’est la question que le lecteur se pose en début de roman.
 
Silvio se met en tête d’écrire lui-même un roman, de créer, et pour ce faire, se retire dans une villa en Toscane avec Léda qui l’encourage dans ses vélléités d’écrivain. Silvio décide d’écrire un roman sur l’amour conjugal, belle mise en abyme ! Cependant après quelques semaines il pense que son inspiration, son énergie créatrice est amoindrie, sinon tarie par une vie sexuelle nocturne intense. Ce qui est pour le moins étrange car d’ordinaire la création est souvent alliée à éros, les muses sont plutôt la force d’inspiration des artistes. Il est encouragé par Léda qui voudrait que l’écrivain qui est en lui se révèle, elle accepte donc de pratiquer l’abstinence le temps de la rédaction de son roman. Tout se déroule à merveille et Silvio semble avoir trouvé un rythme et un nouveau souffle littéraire jusqu’à ce que Léda se plaigne des avances sexuelles à peine voilées du barbier qui vient raser Silvio quotidiennement.
 
C’est un récit introspectif sur la création, l’inspiration, le jugement que l’on porte sur son œuvre. Une belle mise en abyme d’un écrivain qui écrit sur un écrivain qui écrit une œuvre sur l’amour conjugal. Toutefois si l’amour et la création sont au centre du roman, l’infidélité et le pardon font aussi partie de l’Amour Conjugal dans ce récit un peu triste où les illusions de Silvio sur la valeur de son oeuvre tombent en même temps que celles sur la perfection de son mariage.

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