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Jean Lorrain

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Message par kenavo Jeu 8 Déc - 10:02

Jean Lorrain A106

Jean Lorrain, pseudonyme de Paul Alexandre Martin Duval, est un écrivain français à très forte tendance parnassienne, né le 9 août 1855 à Fécamp, en Haute-Normandie, et mort le 30 juin 1906 à Paris.

Jean Lorrain est l'un des écrivains scandaleux de la Belle Époque, au même titre que Rachilde, Hugues Rebell et Fabrice Delphi.

Ses œuvres peuvent être rapprochées de la littérature fin de siècle.

Source : Wikipédia


Arabella connait bien mieux cet auteur, mais j'avais besoin de son fil pour pouvoir parler de son livre Venise Wink

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Message par kenavo Jeu 8 Déc - 10:03

mentionné chez Thierry Clermont, San Michele

Jean Lorrain A159
Venise
Présentation de l’éditeur
« La plus grande émotion de ma vie », écrit Lorrain à sa mère en découvrant Venise. Texte rare où retentit cet accord unique entre Venise, ses palais, ses lagunes et cette écriture fin de siècle dite décadente. Saint-Marc précieux, gorgé comme une phrase de Huysmans ou de Lorrain. C’est la même orfèvrerie...

Jamais auparavant Jean Lorrain n’avait écrit aussi longuement sur une ville. Venise est LA Ville, « Ma Ville » comme il le dit régulièrement à ses correspondants dans ses différentes lettres. Son enthousiasme n’est nullement feint, il est le reflet d’un dernier amour pour une ville, comme Paris fut pour lui au milieu des années 1880 un nouvel espoir. Venise marque donc une apothéose dans sa vie.

C’est indéniable, Venise a fait une grande impression sur Jean Lorrain. Il était enthousiaste. Et il a trouvé de jolis mots pour montrer cet amour.

Mais de tous les livres que j’ai lu concernant cette ville, ce livre est celui qui m’a le moins touché.

Pas déplaisant, mais pas le texte le plus marquant. En tout cas en ce qui me concerne. Probablement d’autres lecteurs qui n’ont pas encore lu autant sur La Serenissima peuvent y trouver plus d’intérêt.

Jean Lorrain A160

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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:13

Monsieur de Bougrelon


Deux jeunes Français sont en visite à Amsterdam, où ils s'ennuient quelque peu. Dans un mauvais lieu, il font la connaissance de M. de Bougrelon, un compatriote âgé, visiblement dans la gêne et qui vit depuis de nombreuses années dans la ville. Il se charge de la leur montrer sous un jour qu'ils ne soupçonnaient pas, tout en leur racontant quelques épisodes de son existence.

C'est spirituel, drôle par moments, mais tout de même mineur. Définitivement, Jean Lorrain réussit mieux dans la forme courte que dans le roman, où ce qui s'en approche.
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:17

Princesses d'ivoire et d'ivresse


"Par les ciels mouillés de décembre, tandis que les passants enlaidis par le froid se hâtent et se heurtent à l'angle des trottoirs, et que la bise tourmente avec des férocités de chatte les guenilleux attardés au pavé dur des routes, combien il serait doux de pouvoir redescendre le passé, de pouvoir redevenir enfant et, blotti près des braises rougeoyantes, dans la tiédeur des chambres closes, quel repos et quelle fraîcheur ce serait aux pauvres yeux éraillés par la vie à se reprendre au charme de vieux livres d'images, des vieux livres d'étrennes illustrés de jadis, et de pouvoir croire encore aux contes !"


Et pour retrouver ce plaisir du conte, du rêve, de l'évasion, Jean Lorrain en écrit à son tour. Des contes un peu étranges, tout de même. Des contes un peu cruels, où ses héros souffrent (ça c'est normal dans les contes) mais sans espoir d'une fin heureuse, et surtout pas de mariage, et beaucoup d'enfants à l'horizon. Des princesses décadentes, par trop ornées, promènent leur ennui, leur spleen, dans des somptueux palais-prison, et rêvent de mort et de tourments pour enfin avoir quelque chose à ressentir. 

Et puis quelques réminiscences reviennent à Jean Lorrain, dans lesquelles il revisite certains contes qu'il a aimé, La reine des neige, Mélusine....Et les contes qu'il a entendu dans la cuisine racontée par sa nounou, et qui rappellent la Normandie de son enfance. Peut être les plus intéressants, les plus touchants, les plus authentiquement contes. Avant que l'âge adulte ne pervertisse la magie du conte, et en fasse une sorte de poème en prose décadent.
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:20

Maison pour dame


Mme Farnier, épouse d'un respectable fonctionnaire de province, taquine la muse à ses heures perdues. Et devient la lauréate d'un concours de poésie proposé par la revue le laurier d'or. Elle est invitée à se rendre à Paris, pour être lancée par la revue. le mari résiste un peu par peur de qu'en dira-t-on, puis finit par se laisser fléchir. le malheureux ménage va vivre l'enfer et les affres de cette situation : le directeur de la revue ne cherche qu'à tirer profit de la jeune poétesse, qui se voit jetée dans un tourbillon d'activités futiles et dangereuses. Entourée de gens qui cherchent à tirer profit de la situation ou mangés par l'envie et le désir de nuire, elle ne sait rapidement plus comment se tirer de cette situation plus que désagréable...

Un registre différent dans l'oeuvre de Jean Lorrain. Une satire de moeurs régnants dans le milieu de la presse de son temps. Et pas seulement de son temps. Les photos truquées, les articles plus ou moins inventés pour les besoins de la cause, l'envie, le désir de réussir à tout prix, les mesquineries, les coups bas....Pas sûr que cela ait changé le moins du monde, même si les techniques ont évoluées. Et puis aujourd'hui, une jeune femme ne rêverait plus d'être poète, mais mannequin, actrice ou chanteuse. Et on connaît les différentes émissions qui sur ce créneau éveillent le désir frénétiques de ces jeunes, les utilisent puis les jettent pour très vite aller en chercher d'autres. 

Jean Lorrain a une plume acérée pour décrire tout ce petit monde qu'il connaissait bien, il croque des portraits au vitriol, assez drôles parfois, même si certainement les contemporains reconnaissaient sans doute des personnes réelles derrière ces portraits, ce qui devait ajouter du piquant à la chose. Cela dit, c'est moins réussi et personnel que les autres livres que j'ai lu de lui.
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:24

Monsieur de Phocas


Le narrateur se voit déposer, puis envoyer par la suite, le manuscrit d'un certain duc de Fréneuse, qui se fait appeler M. de Phocas. Jeune homme très riche, collectionneur de pierre précieuses, extravagant, excentrique, choquant quelque peu les bonnes âmes par sa façon de vivre. Il quitte la France, et raconte un certain nombre d'événements qui l'ont amenés à cette décision. Des rencontres furent essentielles, en particulier celles de Claudius Ethal, un peintre anglais, qu'entoure une réputation des plus scandaleuse, et de Thomas Welcôme, jeune anglais, exclu de la bonne société à cause de rumeurs. 

Le jeune duc nous raconte sa vie, nous dépeint les gens qu'il rencontre, parle de ses obsessions, de ses peurs, de ses idées fixes. de son mal de vivre, et de la morbide fascination du très dangereux Ethal.

L'écriture de Jean Lorrain est somptueuse, et sa façon de dépeindre une ambiance, un climat, un décor, une scène, magistrale. Là où cela pêche, c'est dans la manière d'articuler l'ensemble, de construire un roman, une progression, une évolution. On est en face de scènes, parfois très réussies et très prenantes, mais le schéma d'ensemble est assez bancal. Dans les textes de présentation (très fournis) est évoquée la façon de travailler de Lorrain, de réutiliser des choses écrites et de les intégrer dans de nouvelles oeuvres, y compris des articles ou chroniques dont il vivait. de même de se référer sans cesse aux oeuvres d'autres écrivains. On pense évidemment à Huysmans et A rebours, mais les références ne manquent pas. de même que les personnages décrits sont la plupart du temps des personnages réels que l'auteur a côtoyés, et de nombreuses notes nous expliquent de qui il s'agit.

Tout cela renforce encore un côté haché, un peu segmenté du livre. Finalement, j'ai été d'avantage convaincue par Histoires de Masques, qui sont de courts récits, qui se suffisent à eux-mêmes, et dans lesquels le talent de l'auteur, sa capacité à décrire des lieux, des personnages, des ambiances, s'exprime pleinement, sans avoir besoin de construction romanesque, qu'il ne semble pas réellement maîtriser. Ou qui ne l'intéresse pas réellement.
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:41

Histoires de masques


Des nouvelles avec, en principe, le thème commun du masque. La couverture avec une reproduction d'Ensor n'est pas là par hasard, Jean Lorrain admirait beaucoup le peintre. Je vais laisser la parole au préfacier de l'édition originale, Gustave Coquiot :

"Mais encore, un jour, rappelez-vous, l'écrivain de ces histoires déclara qu'il admirait James Ensor, le jeune maître d'Ostende, qui a exécuté lui aussi, là-bas, une série merveilleuse de masques aux mufles d'hippocampes ou aux faces de batraciens. Et, en effet, en lisant Histoires de Masques, vous retrouverez le frénétique amant de toute bizarrerie, le glorieux Ensor, embusqué derrière toutes les pages. Il vous semblera même que l'écrivain a eu à coeur de ménager à l'artiste des illustrations parfaites, des ressources dans l'épouvante et dans l'horrible."

Et comment Jean Lorrain lui-même envisage-t-il ces masques :

"Le mystère attirant et répulsif du masque, qui pourra jamais en donner la technique, en expliquer les motifs et démontrer logiquement l'impérieux besoin auquel cèdent, à des jours déterminés, certains êtres, de se grimer, de se déguiser, de changer leur identité, de cesser d'être ce qu'ils sont ; en un mot de s'évader d'eux-mêmes ?
Quels instincts, quels appétits, quelles espérances, quelles convoitises, quelles maladies d'âme sous le cartonnage grossièrement colorié des faux mentons et de faux nez, sous le crin des fausses barbes, le satin miroitant des loups ou le drap blanc des cagoules ? A quelle ivresse de haschisch ou de morphine, quel oubli d'eux-mêmes, à quelle équivoque et mauvaise aventure se précipitent, les jours de bals masqués, ces lamentables et grotesques défilés de dominos et de pénitents ? 
Ils sont bruyants, débordants de mouvements et de gestes, ces masques, et pourtant leur gaieté est triste ; ce sont moins des vivants que des spectres. Comme les fantômes, ils marchent pour la plupart enveloppés dans des étoffes à longs plis, et, comme les fantômes, on ne voit pas leur visage. "

Cet extrait résume assez bien les récits sur les masques du recueil. Des masques tristes, se fuyant eux-mêmes, dans une atmosphère mélancolique, et un climat de fin de fête. le rire lorsqu'il se produit, a un côté forcé. Jean Lorrain dépeint à merveille ces atmosphères, avec le mot juste, l'adjectif précis. Ces textes sont des sortes de tableaux, plus que des histoires à proprement parlé. Des tableaux somptueux, à la limite de la surcharge. A la limite aussi de la peur, du fantastique. Les choses pourraient déraper, plonger dans l'angoisse. Parfois cela arrive un peu. Mais ne va pas jusqu'à l'horreur. Tout au moins pour le narrateur, le personnage principal, qui reste un spectateur des masques plus qu'un masque lui-même. Les masques qu'il voit, sont une possibilité, une évolution possible, mais le pas n'est pas encore franchi. Même si on peut imaginer que cela arrive, et que là les choses pourraient devenir beaucoup plus périlleuses.

Il y a aussi des histoires plus liées à l'enfance, à la province. Et elles sont peut être encore plus réussies. le climat de nostalgie est présent, et il se mène aussi à une peur, à quelque chose qui pourrait être menaçant. Sans là non plus franchir une certaine limite. On se remémore des choses qui faisaient un peu peur, mais qui attiraient aussi. Peut être parce qu'elles faisaient peur. Une peur délicieuse, une angoisse délectable. Peut être que les masques finalement permettent plus tard de retrouver le même genre de sensations.

Et encore un mot, l'écriture est à se damner, cet homme sait mettre le mot juste, le rythme de phrase idoine, la formule qui en quelques mots donne une image précise, nous fait toucher du doigt. Avec une élégance raffinée incomparable. Je comprends que des gens aient pu vouloir le tuer, parce qu'avec une telle maîtrise de la langue, il pouvait être un critique redoutable. Mais pas seulement. 

Une vraie découverte en tous les cas, que cet auteur, relativement oublié, et qui mériterait de l'être un peu moins. 
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