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Monica Sabolo

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darkanny
Aeriale
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Message par Aeriale Ven 29 Sep - 12:43

Monica Sabolo Monica10


Née à Milan, en 1971 Monica Sabolo a grandi à Genève en Suisse où elle fait ses études. Après un investissement dans l'action pour la défense pour les animaux, au sein du WWF en Guyane puis au Canada, elle a l'opportunité de travailler à Paris en 1995 comme journaliste
Après "Le roman de Lili", elle signe avec "Jungle" son second roman.
Elle a reçu le Prix de Flore 2013 pour "Tout cela n'a rien à voir avec moi".

-Summer-

Monica Sabolo 97827010

 Ma sœur ressemblait pour de vrai à une reine de beauté de feuilleton américain, ces filles saines, aux jambes élastiques, avec des dents blanches irréelles, et dans leurs yeux une lueur insaisissable évoquant le chagrin ou le mal. Ces filles qui ont des rêves trop grands pour elles, ou qui font naître une douleur, quelque chose qui ressemble à du ressentiment dans le cœur des garçons, et qui finissent dans le coffre d'un 4X4, au fin fond d'une forêt"

Voilà un roman qui m'a semblé envoûtant d'entrée: Une jeune fille, belle et solaire, disparaît subitement vint cinq ans plus tôt. Peut être au fond du lac, peut être ailleurs. Son jeune frère Benjamin, passablement perturbé et dépressif, revient sur ce traumatisme et essaie de comprendre. Sa propre famille déjà, si glamour et parfaite, qui lui paraissait étrangère à lui même, comme s'il avait été trouvé "dans une forêt ou au fond d'un marécage".

Une trame prometteuse, on suit les pensées de Benjamin, coincé dans ce passé jusqu'à l'obsession et dont la vie semble s'être arrêtée ce jour d'été. De séances chez le psy en souvenirs d'enfance ou de jeunesse, quand il était encore l'ado mal dégrossi, il refait le film de cette famille idéale que tous enviaient. Mais à cette vision rêvée se superposent des failles jusque là passées sous silence, ou non intellectualisées. Benjamin va devoir affronter la vérité enfouie dans les méandres troublées de sa mémoire, avant de se reconstruire.

Je suis rentrée très facilement dans l'intrigue, cette atmosphère mystérieuse, où les apparences sont forcément trompeuses, avait tout pour emporter. Et ça marche. Mais l'auteure force un peu trop sur l'onirisme et les métaphores, le rythme en pâtit un peu. A force de questionnements, le style alerte et fluide du début m'a paru pesant par moments. J'avais hâte d'arriver à une chute, qui elle est bien amenée, c'est vrai. J'imagine ce que Joyce Carol Oates aurait fait d'un tel sujet! Sympa sans être incontournable :-)
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Message par darkanny Ven 4 Jan - 16:30

Monica Sabolo Crans_10



Voilà un roman assez bien ficelé avec une ambiance bien particulière.
C'est plus ou moins le témoignage d'une bande de garçons issus de familles aisées qui passent leurs vacances à Crans Montana, station de sports d'hiver en Suisse dans le Valais.
Nous sommes à la fin des années 60, c'est le grand boom du ski, avec de jolies stations de ski qui n'ont pas eu encore à souffrir de la sur bétonisation et de la modernisation et rentabilité à outrance.

Les familles ont des chalets beaux et confortables tout à fait intégrés à un paysage de forêts de pins, de montagnes escarpées et de lacs glaciaires.
Le manteau de vison est de mise, on s'approvisionne à l'épicerie du coin en viande des Grisons, fromage à raclette et on fait venir du champagne Dom Perignon au besoin.

L'après ski est primordial et permet d'étaler tout ce qu'il est possible de faire: golf, patinoire, bar en terrasse, et dancing (oui ça s'appelait comme ça)

Cette bande de garçons encore adolescents souffre de familles trop envahissantes et aux habitudes trop prévisibles.
Ils vont littéralement être fascinés jusqu'à la folie douce par les 3 C: Claudia, Charlotte et Chris, inséparables, belles à en tomber, inatteignables bien sûr par des garçons trop timides et soucieux de réussir dans leur entreprise d'approche qui se révélera bien souvent un échec.

C'est la forme qui prédomine dans ce roman chorale, tout est palpable, la neige étincelante, l'air pur, trop pur presque, le lac si noir, et les pins aux odeurs si fortes.
Roman d'atmosphère donc, avec ses filles qui font un peu penser aux Virgin Suicides.
On souffre pour ces garçons mais au cours du roman la souffrance se déplace.
La station est le premier personnage du roman et les années 60-70 ancrent le récit dans cette société aisée qui seule pouvait s'offrir ce type de vacances. L'argent est le passeport pour approcher quiconque et encore quelquefois ce n'est pas suffisant comme le constateront ces garçons.

Je ne vais pas en dire plus, c'est un bon roman avec des personnages aux contours flous, mais que l'on apprendra à mieux connaître au fil de l'histoire.

Je pense que je vais lire Summer dont Aeriale a parlé, ça vaut le coup de ce pencher sur cet auteur.
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Message par domreader Ven 4 Jan - 19:48

Oui ce que vous en dites fait bien envie @Aeriale et @darkanny !

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Message par Queenie Ven 4 Jan - 20:47

Summer est déjà de 2017 ?!
'Tain ça passe fucking trop vite le time.


ça a l'air tout bien les livres de cette autrice !

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Message par Aeriale Sam 5 Jan - 9:31

Oui, elle a l'art de créer des atmosphères bien spéciales. Je me souviens de celle onirique de Summer, avec des contours flous qui préservent le mystère

 Il faut juste se laisser bercer par le rythme, assez lent, mais elle mérite de s'y pencher, c'est vrai :-)
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Message par Queenie Jeu 25 Juil - 8:33

Monica Sabolo Produc12
Eden (ed. Gallimard. 28.08.19)

Un coin perdu, pauvre, une réserve. On ne sait pas où. On sait l'isolement, le huis clos d'une petite ville, les rumeurs qui vont avec, les regards en biais.
Il y a la forêt, immense et belle, encore imprégnée de mystère, de sombre, de magie.
Il y a les blancs et leur machines à déforestation acharnée.
Il y a le lycée.
Il y a la grosse autoroute qui traverse la ville.
Il y a le Hollywood, le bar où les ouvriers viennent boire plus qu'il ne faut.

Et Nita.
Qui s'ennuie un peu. Qui rêve de la prendre cette autoroute. Qui a sa vie monocorde.
Puis débarque Lucy. Avec son père, ils emménagent dans l'ancienne caserne de pompiers. Ils viennent de la ville.
Lucy est solitaire. Elle ne parle à personne, et personne ne lui parle vraiment. Ni les blancs ni les indigènes.
Lucy est double. Elle a toujours dans son sac une tenue de rechange, une jupe très courte, un tee shirt moulant, du maquillage. Loin du regard de son père, elle se métamorphose. Et elles parlent aux hommes. Ou les hommes lui parlent. En tout cas... très vite sa réputation est faite.
Mais Nita est aimantée, intriguée.
Parfois Lucy va dans la forêt. Un jour elle l'y entraîne et lui montre d'étranges symboles suspendus dans les arbres. Nita ne comprend rien. Lucy retourne à sa solitude.

Puis... des hommes, blancs, se font agresser par une immense, poilue, puissante, bestiole. Comme un être de la forêt, il déchiquète et disparaît dans l'obscurité.
Puis... un jour Lucy disparaît. Panique.
(Il arrive que ce soit des indigènes qui disparaissent, mais ça, tout le monde s'en fout.)
Une blanche. Il faut la retrouver.
Retrouvée. Violée. Muette.
On accuse l'indien.

...

Un roman exceptionnel.
Je l'ai adoré.
Chaque page.
La forêt, si présente, si palpable.
La Magie, le mystère, le trouble qui y naît, y domine, attire et effraie.
Le gang de filles qui tient le bar, magnétique, sensuel, vif, soudé.
L'amitié indéfectible.
L'homosexualité qui frôle les envies.
La complexité des personnages.
La culpabilité.
La sororité.
La dénonciation du racisme, du sexisme, de la violence, de la solitude.
Des scènes chocs, dures, qui donnent envie de cogner.
Des scènes lumineuses, légères, qui donnent envie de sourire.

Monica Sabolo a écrit un roman puissant, avec une atmosphère et des décors très forts, des personnages réalistes, profonds. Elle parsème son histoire de thèmes forts : racisme, sexisme, amitié, adolescence, viol, parentalité, famille dysfonctionnelle, pauvreté, isolement, sans jamais perdre le fil du romanesque. Sans non plus tomber dans la facilité.

...

Lisant ce que vous avez dit des précédents, je sais ce qu'il me reste à faire.

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Message par Mordicus Jeu 25 Juil - 9:32

Je viens de lire vos avis. Je note vite vite vite, dans un coin de ma tête.
Et je vais me réserver "Crans Montana" pour cet hiver.
(Parce que même si la canicule fait la Maligne, je sais que l'Ardent Automne reviendra !)

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Though everyone tells me I'm under her spell
But I'll never leave her they don't know our deal
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Message par Aeriale Jeu 25 Juil - 19:22

Queenie a écrit:Monica Sabolo a écrit un roman puissant, avec une atmosphère et des décors très forts, des personnages réalistes, profonds. Elle parsème son histoire de thèmes forts : racisme, sexisme, amitié, adolescence, viol, parentalité, famille dysfonctionnelle, pauvreté, isolement, sans jamais perdre le fil du romanesque. Sans non plus tomber dans la facilité.

Ah oui, ça semble fort, tous ces thèmes. Et certains ressortent encore, comme dans les premiers: La famille chaotique, la solitude, et cet age entre deux où la complexité joue à plein.

Je retiens pour la rentrée!
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Message par Liseron Sam 27 Juil - 16:47

Je ne suis pas sure de commencer par ce roman mais je retiens le nom de Monica Sabolo...

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Message par Liseron Mar 19 Nov - 15:50

Monica Sabolo M0270910
Summer

J'en attendais beaucoup : à l'occasion de sa sortie, j'avais lu de nombreuses très bonnes critiques ...et j'ai été déçue. 
Certes, je suis très vite rentrée dans l'histoire, la disparition mystérieuse de cette jeune fille et les tentatives de son frère pour l'élucider vingt-cinq ans après et j'ai été facilement jusqu'à la fin de l'histoire mais j'y ai trouvé des longueurs, et beaucoup trop de descriptions répétitives de ces eaux glauques du Lac Léman. Toutes ces métaphores, comme le dit @aeriale, ont fini par me lasser. Je n'ai pas vraiment réussi à accrocher au personnage de Benjamin, j'avais plutôt envie de le secouer et de lui donner des claques et les autres personnages du récit m'ont paru un peu fâlots...
La fin, en outre, est somme toute assez prévisible. 
Bref, une lecture qui ne fut pas désagréable mais qui ne m'a pas enthousiasmée !

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Message par Aeriale Mer 20 Nov - 9:15

Liseron a écrit:
Certes, je suis très vite rentrée dans l'histoire, la disparition mystérieuse de cette jeune fille et les tentatives de son frère pour l'élucider vingt-cinq ans après et j'ai été facilement jusqu'à la fin de l'histoire mais j'y ai trouvé des longueurs, et beaucoup trop de descriptions répétitives de ces eaux glauques du Lac Léman. Toutes ces métaphores, comme le dit @aeriale, ont fini par me lasser. Je n'ai pas vraiment réussi à accrocher au personnage de Benjamin, j'avais plutôt envie de le secouer et de lui donner des claques et les autres personnages du récit m'ont paru un peu fâlots...
Je te suis assez Liseron!

Comme toi, je suis rentrée très facilement dans l'intrigue, M Sabolo a l'art de créer une atmosphère. Mais j'avais aussi trouvé qu'elle forçait trop sur le principe, se perdait dans l'onirisme facile, et qu'au final, elle finissait par plomber un peu le sujet.

Agréable mais pas inoubliable.
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Message par Queenie Mer 18 Mar - 9:05

Monica Sabolo Crans_10




Rien tellement à ajouter à l'avis de @darkanny.
Belle écriture, sur la jeunesse dorée passant toutes leurs vacances dans cette station de Suisse. Un côté Jay McInerney, un côté Virgin Suicides.
L'atmosphère est très bien posée : de neige qui craque sous les pas de celui qui se barre des fêtes où les rires forcés résonnent, de lac froid où les peaux plongent avant de se frôler, de boite de nuits où les regards se croisent.
Tout est palpable : l'excès, l'électricité des corps adolescents, les fissures qu'on pressent.

Monica Sabolo change de narrateur/narratrice. Si les passages (les plus longs) où c'est un groupe de garçon qui regarde, commente, décrit la passion, l'obsession, la fascination pour les 3 copines belles à se damner, sont très importants pour poser l'ambiance, le décor, montrer le jeu des apparences, les plus forts, les plus justes et les plus intéressants, sont ceux qui se pencheront plus sur les individualités, sur l'envers du miroir.
Ainsi le portrait de Franco, l'italien, le local, qui va papillonner autour de ses familles. Les fournir en champagne, en caviar, en drogue. Qui aime tout ce qui brille, qui s'y brûle les ailes.
Le portrait de chacune des 3 C. : soudainement, évidemment, elles ne sont plus si invincibles, si belles, si insouciantes.

Très beau.

Malheureusement le côté trop vaporeux d'une bonne moitié du livre empêche de complètement s'immerger dans cette histoire.

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