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Joyce Carol Oates

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Message par Merlette Mer 7 Déc - 15:08

oates - Joyce Carol Oates Auteur10

Joyce Carol Oates, née le 16 juin 1938 à Lockport dans l'État de New York, est une femme de lettres américaine, à la fois poétesse, romancière, nouvelliste, dramaturge et essayiste. Elle a également publié plusieurs romans policiers sous les pseudonymes Rosamond Smith et Lauren Kelly.

Elle naît d'un père, Frederic Oates, dessinateur industriel, et d'une mère, Carolina, femme au foyer. Sa grand-mère paternelle, Blanche Woodside, vit avec la famille et est très proche de Joyce, qui l'évoquera dans son roman La Fille du fossoyeur (The Gravedigger's Daughter, 2007). Elle a un frère, Fred Jr, né en 1943, et une sœur, autiste, Lynn Ann, née en 1956.
Très tôt, elle s'intéresse à la lecture, notamment au conte de Lewis Caroll, Alice aux pays des merveilles, que lui a offert sa grand-mère, et dont elle dira qu'il fut sa plus grande influence littéraire.
À l'adolescence, elle découvre les écrits de Faulkner, Dostoïevski, Thoreau, Hemingway, Charlotte et Emily Brontë, qui l'influenceront beaucoup par la suite. Elle commence à écrire dès l'âge de 14 ans, lorsque sa grand-mère lui donne une machine à écrire.
Elle travaille pour le journal de son lycée, le Williamsville South High School, dont elle sort diplômée en 1956 (elle est d'ailleurs la première dans sa famille à obtenir un diplôme d'enseignement secondaire).
Elle obtient alors une bourse pour l'Université de Syracuse, où elle commence à écrire des romans, dont elle n'est jamais réellement satisfaite. À 19 ans, elle « connaît un premier succès en gagnant, avec la nouvelle In the World, le concours organisé par [le magazine] Mademoiselle »1. Elle sort diplômée de l'université de Syracuse en 1960, puis obtient une maîtrise universitaire en Lettres de l'université du Wisconsin à Madison en 1961. Peu après, elle épouse Raymond J. Smith, un étudiant de la même université qu'elle qui deviendra professeur de littérature anglaise. En 1962, le couple s'installe à Détroit, au Michigan, « une ville où la violence et les tensions raciales sont vives. À son propos, Joyce Carol Oates dit : "Détroit, mon grand sujet, a fait de moi la personne que je suis, et en conséquence l'écrivain que je suis, pour le meilleur et pour le pire." Cette ville, qui a également inspiré Elmore Leonard et Loren D. Estleman, est le cadre de son premier chef-d'œuvre, Eux (Them, 1969), couronné par le National Book Award ».
Elle commence à enseigner brièvement à Beaumont, au Texas, puis, en 1968, à l'Université de Windsor, en Ontario, au Canada. Dix ans plus tard, elle décroche un poste de professeur en création littéraire à l'Université de Princeton, au New Jersey. Elle enseigne dans cette institution jusqu'en 2014.

Peu de temps après l'obtention de son diplôme, elle rencontre Evelyn Schrifte, la directrice des éditions Vanguard, sur qui elle fait une forte impression. Son premier ouvrage, un recueil de nouvelles intitulé By the North Gate, est publié par cette maison en 1963.
Depuis, elle publie des romans, des essais, des nouvelles, du théâtre et de la poésie ; au total plus de soixante-dix titres. Fine psychologue, elle « aime les personnages ambigus, leurs zones d'ombre et leurs secrets. La violence et les pulsions sexuelles présentes dans certains de ses récits sont proches de celles que l'on retrouve dans le roman noir ». 
Elle a d'ailleurs écrit plusieurs romans policiers sous les pseudonymes de Rosamond Smith et de Lauren Kelly. À l'opposé de ces textes ancrés dans la réalité sociologiques américaine, l'autre versant de l'œuvre de Joyce Carol Oates use d'un réalisme magique dans des romans gothiques contemporains, où apparaissent les influences conjuguées de William Faulkner, Franz Kafka, Thomas Mann et, surtout, Flannery O'Connor, notamment la Tétralogie du Pays des merveilles, qui inclut le roman Eux (Them, 1969), lauréat du National Book Award, et dans la Saga gothique, qui s'amorce avec le roman Bellefleur (1980) et s'achève avec Maudits (The Accursed, 2013).
Un peu à part dans l'ensemble de l'œuvre, son roman Blonde, inspiré de la vie de Marilyn Monroe et publié pratiquement dans le monde entier, lui vaut les éloges unanimes de la critique, tout comme le roman Les Chutes (The Falls, 2004) grâce auquel elle remporte en France le Prix Femina étranger. Elle suscite aussi la controverse à plusieurs reprises, notamment avec son roman de littérature d'enfance et de jeunesse intitulé Sexy (2005), qui aborde de front les thème de l'adultère, de la pédophilie et de l'homosexualité.
Excellente nouvelliste, Oates signe aussi de courts romans, dont le plus reconnu demeure Reflets en eau trouble (Dark Water, 1992), qui revient sur le fait divers de l'accident de Chappaquiddick.
Essayiste, elle donne des études sur les œuvres de D.H. Lawrence et Oscar Wilde et s'intéresse également à l'écriture féminine et à la boxe.
Elle a figuré deux fois parmi les finalistes du prix Nobel de littérature.
Alors qu'elle enseigne toujours la littérature à l'université de Princeton, son époux, Raymond J. Smith meurt en février 2008. Il dirigeait une revue littéraire canadienne, l'Ontario Review.
Joyce Carol Oates est membre de Mensa.


Œuvre

Romans

Tétralogie du Pays des merveilles

  • A Garden of Earthly Delights (1967) /  Le Jardin des délices, Paris, Stock, 1976 
  • Expensive People (1968) / Des gens chics, Paris, Stock, 1970
  • Them (1969) / Eux, Paris, Stock, 1971 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 2007 
  • Wonderland (1971) /Le Pays des merveilles, Paris, Stock, coll. « Le Cabinet cosmopolite », 1985 


Saga gothique

  • Bellefleur (1980)/ Bellefleur, Paris, Stock, coll. « La Cosmopolite », 1981 
  • A Bloodsmoor Romance (1982) / La Légende de Bloodsmoor, Paris, Stock, 
  • Mysteries of Winterthurn (1984)/ Les Mystères de Winterthurn, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1987 
  • My Heart Laid Bare (1998) /Mon cœur mis à nu, Paris, Stock, coll. « La Cosmopolite », 2001 
  • The Accursed (2013) /Maudits, Paris, Philippe Rey, 2015 


Autres romans

  • With Shuddering Fall (1964)
  • Do With Me What You Will (1973)/ Faites de moi ce que vous voulez, Paris, Stock, coll. « Le Cabinet cosmopolite », 1977 
  • The Assassins (1975)
  • Childwold (1976) / Haute Enfance, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1978 
  • Son of the Morning (1978)
  • Cybele (1979)
  • Unholy Loves (1979)/ Amours profanes, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1982 
  • Angel of Light (1981)
  • Solstice (1985) /Solstice, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1991 
  • Marya: A Life (1986)/ Marya, une vie, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1988 
  • You Must Remember This (1987) /Souvenez-vous de ces années-là, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1990 
  • American Appetites (1989) /Le Goût de l'Amérique, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1994 
  • Because It Is Bitter, and Because It Is My Heart (1990) /Cette saveur amère de l'amour, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1992 
  • Foxfire: Confessions of a Girl Gang (1993)/ Confessions d'un gang de filles, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1995 
  • What I Lived For (1994)/ Corky, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1996 
  • Zombie (1995) / Zombi, Paris, Stock, coll. « La Cosmopolite », 2011 
  • We Were the Mulvaneys (1996)/Nous étions les Mulvaney, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1998 
  • Man Crazy (1997)/  Man Crazy, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1999 
  • Broke Heart Blues (1999)/ Johnny blues, Paris, Stock, coll. « La Cosmopolite », 2002 
  • Blonde (2000)/ Blonde, Paris, Stock, coll. « La Cosmopolite », 2000 
  • Middle Age: A Romance (2001)/ Hudson River, Paris, Stock, coll. « Les Mots étrangers », 2004 
  • I'll Take You There (2002)/ Je vous emmène, Paris, Stock, coll. « Les Mots étrangers », 2004 
  • The Tattooed Girl (2003)/ La Fille tatouée, Paris, Stock, coll. « La Cosmopolite », 2006 
  • The Falls (2004)/ Les Chutes, Paris, Philippe Rey, 2005 
  • Missing Mom (2005)/ Mère disparue, Paris, Philippe Rey, 2007 
  • Black Girl, White Girl (2006)/ Fille noire, Fille blanche, Paris, Philippe Rey, 2009 
  • The Gravedigger's Daughter (2007)/ La Fille du fossoyeur, Paris, Philippe Rey, 2008 
  • My Sister, My Love (2008)/  Petite sœur, mon amour : l'histoire intime de Skyler Rampike, Paris, Philippe Rey, 2010 
  • Little Bird of Heaven (2009)/ Petit oiseau du ciel, Paris, Philippe Rey, 2012
  • Mudwoman (2012)/ Mudwoman, Paris, Philippe Rey, 2013 
  • Daddy Love (2013)/ Daddy Love, Paris, Philippe Rey, 2016 
  • Carthage (2014)/ Carthage, Paris, Philippe Rey, 2015 
  • The Sacrifice (2015)/ Sacrifice, Paris, Philippe Rey, 2016 
  • Jack of Spades (2015)
  • The Man Without a Shadow (2016)



Courts romans (novellas)


  • The Triumph of the Spider Monkey (1976) /Le Triomphe du singe-araignée, Montréal, Les Allusifs no 84, 2009 
  • I Lock My Door Upon Myself (1990) / Un amour noir, Paris, Édition du Félin, 1993 
  • The Rise of Life on Earth (1991)/ Au commencement était la vie, Paris, Édition du Félin, 1994 
  • Black Water (1992)/ Reflets en eau trouble, Paris, Écriture, 1993 
  • First Love: A Gothic Tale (1996)/ Premier Amour: un conte gothique, Paris, Philippe Rey, 2015 
  • Beasts (2002)/ Délicieuses Pourritures, Paris, Philippe Rey, 2003 
  • Rape: A Love Story (2003)/ Viol : une histoire d'amour, Paris, Philippe Rey, 2006
  • A Fair Maiden (2010)/Le Mystérieux Mr Kidder, Paris, Philippe Rey, 2013 
  • Patricide (2012)
  • The Rescuer (2012)



Afin de ne pas surcharger cette page de listes je vous renvoie pour le "reste" de son impressionnante oeuvre (poésie, théâtre, recueils de nouvelles, oeuvres jeunesse, essais, romans sous pseudonyme...)  à Wikipédia, dont les informations ci-dessus proviennent.

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Message par Merlette Mer 7 Déc - 15:14

Je commence par vous présenter et recommander l'avant-dernier roman de Joyce Carol Oates, qui à ma connaissance n'est pas encore traduit.

Jack of Spades (2015)
oates - Joyce Carol Oates 23281510

Andrew J.Rush est un homme et un auteur comblé. Il mène une vie de famille harmonieuse dans une superbe propriété du New Jersey, achetée grâce au succès rencontré par ses 28 romans policiers. C'est un homme respectable sur le plan social (il fait du mécénat et du bénévolat dans sa petite ville) comme littéraire: la presse le décrit comme "le Stephen King de l'homme bien élevé" ("the gentleman’s Stephen King"). Et pourtant, Andrew J.Rush a un secret extrêmement bien gardé, ignoré par ses proches comme par ses éditeurs: sous le nom de plume de Jack of Spades (valet de pique), il écrit des thrillers bien plus noirs, d’une teneur franchement violente, misogyne et sexuelle...
Mais un matin, une lettre va venir bouleverser tout cela et faire basculer sa vie dans le cauchemaaaar...
Révéler plus au sujet de ce court roman serait dommage, l’intrigue jouant à fond la carte du suspense, soulevant autant de mystères et secrets qu’elle n’en révèle. Disons juste que cette histoire de double maléfique/création échappant au créateur est placée - plus ou moins malicieusement - sous le signe de Stephen King, auquel les allusions explicites (à La part des ténèbres, à Misery) comme implicites sont omniprésentes. 
Mais ce grand talent pour décrire le glissement progressif dans la confusion mentale voire la folie, c'est la marque de fabrique indéniable de JCO. 
Sans oublier la référence à elle-même, dont l'oeuvre si prolifique contient à la fois longs romans sociaux/psychologiques et novellas dark et gothiques…Ces dernières lui servent-elles à exprimer les tréfonds, instincts et secrets les plus sombres de son être, comme Andrew J.Rush? Telle est la question! Wink

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Message par domreader Mer 7 Déc - 15:36

Et voilà que ça recommence, les tentations vont s'accumuler mai pas le temps libre !!! Mais tu as dit qu'il était court, alors tu es plus que pardonnée. sunny

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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
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Message par Odrey Mer 7 Déc - 15:55

J'attendrai la traduction mais je le note dans un petit coin de mon cerveau.
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Message par Merlette Mer 7 Déc - 16:00

The Man Without a Shadow (2016)
oates - Joyce Carol Oates 7b48b210


Notes on amnesia: project "E.H." (1965-1996)
She meets him, she falls in love. He forgets her.
She meets him, she falls in love. He forgets her.
She meets him, she falls in love. He forgets her.
At last she says good-bye to him, thirty-one years after they've first met. On his deathbed, he has forgotten her.

(premières lignes du roman)


C'est en 1965 que Margot Sharpe, jeune chercheuse en neurosciences, fait la connaissance d'Elihu ("Eli") Hoopes. Charmant, très intelligent et cultivé, ce trentenaire issu de la haute bourgeoisie de Philadelphia est devenu amnésique après avoir contracté une encéphalite: s'il conserve des souvenirs plus ou moins nets de sa vie d'avant la maladie, sa mémoire à court terme a été réduite à 70 secondes.
Bloqué dans un "éternel présent", Eli Hoopes représente le sujet d'étude et d'expérimentation unique, idéal pour les scientifiques qui vont dès lors le soumettre à des tests répétés, souvent éprouvants. L'amnésique devient ainsi le centre de la vie professionnelle de Margot, qui va se bâtir une brillante carrière grâce au "cas E.H." . Mais, de façon plus intime et secrète, elle développe un véritable amour obsessionnel pour cet homme perdu et mystérieux, policé mais capable de violence, qui reste hanté par d'énigmatiques fragments de souvenirs de son enfance, telle l'image récurrente d'une jeune noyée flottant sous la surface d'un ruisseau.

Suivant 31 années de cette relation très ambiguë qui les voit vieillir ensemble, ce roman est du pur JCO. L'auteure y dissèque à nouveau des vies et leur part d'ombre, décrivant avec sa finesse habituelle les obsessions,  le basculement graduel dans la névrose, l'emprise des traumatismes d'enfance...Et le résultat est déstabilisant, cruel, émouvant, parfois poignant, toujours fascinant. D'autant que le milieu ici décrit est celui de la recherche scientifique et que l'exploitation du sujet E.H. y soulève des questions d'éthique particulièrement dérangeantes. 
Pour conclure, les fans de la prolifique dame y trouveront largement leur compte. 

oates - Joyce Carol Oates Munch10
Dans les vagues de l'amour, Edvard Munch, 1896.
Une oeuvre qui tient une place importante dans le roman.


Dernière édition par Céline le Mer 7 Déc - 16:18, édité 3 fois

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Message par Merlette Mer 7 Déc - 16:03

domreader a écrit:Et voilà que ça recommence, les tentations vont s'accumuler mai pas le temps libre !!! Mais tu as dit qu'il était court, alors tu es plus que pardonnée. sunny

Oh il est tout court en effet, tu le dévores en une après-midi maxi!

Odrey a écrit:J'attendrai la traduction mais je le note dans un petit coin de mon cerveau.

J'espère que ce sera bientôt! Bizarrement ils ne se pressent pas pour faire traduire ses romans courts...

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Message par Odrey Mer 7 Déc - 16:08

Oui, c'est bizarre. Les voies de l'édition sont impénétrables.
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Message par Epi Mer 7 Déc - 19:30

Céline a écrit:Je commence par vous présenter et recommander l'avant-dernier roman de Joyce Carol Oates, qui à ma connaissance n'est pas encore traduit.

Jack of Spades (2015)
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Message par Epi Mer 7 Déc - 19:39

Reflets en eaux troubles

Magnifique petit roman de 129 pages, inspiré d'un fait divers vrai, l'accident de voiture impliquant T. Kennedy dans lequel une jeune femme est morte noyée. C’est l'histoire de cette jeune femme qui est racontée ici, de son point de vue (de la pure fiction donc) alors qu’elle est en train de se noyer, abandonnée dans cette voiture, seule avec sa peur.

Le premier chapître, très court, comme la plupart des 31 autres qui composent cette nouvelle, annonce parfaitement la couleur du roman :

La Toyota de location, conduite par le Sénateur avec une impatiente allégresse, fonçait sur une route en terre qui ne portait pas de nom, glissait dans les virages en dérapages ivres, puis, sans prévenir, pour une raison quelconque, la voiture sortit de la route, versa côté passager, l’eau noire s’y engouffra et elle disparut rapidement.
Est-ce que je vais mourir ? – Comme ça ?

C’est Kelly, la passagère, qui se pose cette question. Kelly, 26 ans, a rencontré le sénateur à la fête de 4 juillet organisée par ses amis sur l’île de Grayling. Elle l’admire (il était le sujet de sa maîtrise), elle a été flattée qu’il s’intéresse à elle et a accepté de quitter la fête avec lui, pleine d’anticipation sur la soirée en tête à tête avec cet homme de pouvoir qu’elle idéalise.

Et c’est le drame. Sous la conduite ivre du sénateur, la voiture quitte la route et s’enfonce doucement dans les eaux noires et froides des marais de Grayling. Commence alors pour Kelly le cauchemar qui se terminera par sa mort (je ne dévoile rien, l’histoire est connue). La lutte pour la survie, les souvenirs qui défilent, le refus de croire que sa vie se terminera là, comme ça, Kelly se remémore ses dernières heures avec le sénateur, sa jeune vie qui avait à peine commencé.

La narration en flashbacks est très efficace. Les mêmes faits plusieurs fois relatés mais enrichis chaque fois de nouveaux éléments, permettent au lecteur d’avoir une vue d’ensemble, même si les souvenirs de la jeune femme sont de moins en moins structurés, comme on imagine qu'ils peuvent l'être lorsque l'esprit n'est plus à même de fonctionner rationnellement alors que la mort est proche. Le lecteur, pris dans ce tourbillon de souvenirs, proches (la soirée qui précède l’accident), mêlés à de plus anciens, et de faits composant l'accident, se retrouve impuissant face à l'agonie de cette jeune femme, idéaliste et trop naïve, qui jusqu'au bout croira que cet homme la sauvera. 

Et l’accident aussi, un jour elle transformerait l’accident, le cauchemar d’être piégée dans une voiture immergée, la noyade évitée de justesse, le sauvetage. C’était horrible – atroce. J’étais coincée, l’eau s’infiltrait et il était parti chercher du secours, heureusement qu’il y avait de l’air dans la voiture, les fenêtres étaient restées hermétiquement fermées, la climatisation fonctionnait, oui, je sais, c’est un miracle, si vous croyez aux miracles.

Cette naïveté est touchante en même temps que désespérante. Malgré ses quelques sursauts de lucidité (elle se rend compte qu’il a utilisé son corps à elle pour s’extirper de la voiture), elle fait preuve d'une foi en l'être humain que le lecteur n'a plus face à une vérité parfois insoutenable. C'est tout l'art de JCO que de laisser le lecteur à la fois dans le doute et avec la conviction que tout cela va s’arranger, qu’il est impossible qu’il l’abandonne là, ne pensant qu’à sauver sa propre vie.
Des sentiments divers nous assaillent tout au long de la lecture, le doute, la peur, la compassion, l’espoir, la colère, nous les partageons tous avec Kelly.
Et, comme un leitmotiv, les mêmes phrases qui reviennent.

Est-ce que je vais mourir ? – Comme ça ? 
[...]
Pas maintenant. Pas comme ça.
[...]
Pas comme ça. Non.

Cette histoire de jeune femme, attiré par un homme plus âgé en qui elle a toute confiance, un homme dont elle a fait un héros et dont elle minimise les défauts, un homme politique de surcroît, qui a une réputation à tenir, est une histoire somme toute banale. Une histoire de pouvoir, d’ambition, de manipulation, une histoire de rêve américain qui finit mal parce que l’homme est égoïste de nature et ne s’embarrasse pas de ses victimes, en l’occurrence ici, une jeune femme qui a encore des illusions. Elle est victime de cet homme trop sûr de lui mais aussi de son temps, de son environnement social où le mensonge, la dissimulation et les apparences l’emportent sur tout.

Elle était seule. Il était là avec elle et il était parti, et maintenant elle était seule, mais il est parti chercher du secours, bien sûr.

Il était parti mais il reviendrait pour la sauver.
Il était parti et il avait nagé jusqu’au rivage pour appeler à l’aide… à moins qu’il ne fût étendu sur la berge herbeuse, rejetant de l’eau en spasmes impuissants, il prend de grandes inspirations profondes pour y puiser sa force et son courage d’homme, se prépare à retourner à l’eau noire pour plonger jusqu’à la voiture immergée, pareille à un scarabée impuissant renversé sur le côté, en équilibre précaire dans la boue sale et douce du lit de la rivière où sa passagère prisonnière et terrifiée l’attend, lui, pour qu’il la sauve, attend qu’il revienne ouvrir la portière pour la sortir de là et la sauver : cela se passerait-il ainsi ?
Je suis ici. Je suis ici. Ici.

Ici, je suis ici. ICI !

Jusqu'à son dernier souffle, cet espoir qu’il est finalement différent.

Il n’était pas du tout comme je l’imaginais, il s’est finalement montré très chaleureux, très gentil, absolument pas condescendant.

Cette histoire est une tragédie. C’est un livre très fort, terrifiant mais c’est une pure merveille !

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Message par Epi Mer 7 Déc - 19:43

We were the Mulvaneys
(Nous étions les Mulvaneys)



Je pense qu’il vaut mieux ne pas trop en dire sur ce livre, il mérite qu’on le découvre lentement au fil des pages et qu’il nous délivre ses surprises à mesure que l’on avance dans l’histoire.

Mais je dois tout de même dire combien je l’ai aimé, de la première à la dernière page. C’est un livre merveilleux, nous entrons dans la peau de chaque personnage et nous réjouissons ou nous désespérons en même temps qu’eux. Tour à tour, nous accédons à leurs pensées, leurs angoisses, leurs peurs, leurs joies. Le personnage de Marianne reste un peu énigmatique une bonne partie du livre mais c’est sans doute aussi bien comme ça.

Joyce Carol Oates dénonce subtilement les travers de l’âme humaine à travers l’histoire de cette famille unie qui se désintègre lentement après le drame de la Saint-Valentin. Elle ne fait aucune concession et c’est tant mieux. Elle le fait sans jugement, elle dit, tout simplement. Pas de grands débordements, des mots simples pour décrire des situations compliquées, des êtres dans toute leur complexité mais que d’émotions !

J’ai ri un peu mais j’ai surtout pleuré, jusqu’à la fin. Je crois que je n’ai jamais autant pleuré sur un livre avant celui-ci. Un beau livre, émotionnellement très dur, une pure merveille.

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Message par darkanny Mer 7 Déc - 19:50

Mon challenge 2017 (parmi d'autres): vais-je retenter un JCO ?

ça pourrait être aussi un challenge pour Arabella hihi
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Message par Epi Mer 7 Déc - 19:54

Hé bien, j'espère que tu auras plus de chance dans ton choix en 2017  Wink

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Message par Luciole Mer 7 Déc - 21:43

Et bien Epi, ton dernier commentaire me donne énormément envie !
Ce sera pour ma liste 2017 !

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Message par Epi Mer 7 Déc - 21:46

Luciole a écrit:Et bien Epi, ton dernier commentaire me donne énormément envie !
Ce sera pour ma liste 2017 !
cheers J'espère qu'il te plaira. Moi, c'est mon préféré  Smile

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Message par Merlette Jeu 8 Déc - 10:18

Epi a écrit:
Céline a écrit:Je commence par vous présenter et recommander l'avant-dernier roman de Joyce Carol Oates, qui à ma connaissance n'est pas encore traduit.

Jack of Spades (2015)
Je le veux !


Laisse-toi tenter! surtout qu'il n'est vraiment pas long je le redis. cyclops

Comme je me laisserais bien tenter par Reflets en eaux troubles!

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