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Dante Alighieri

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Message par Arabella Ven 26 Jan - 20:21

Dante Alighieri (1265 – 1321)



Dante Alighieri Dante10



La date de naissance de Dante n'est pas connue avec exactitude, mais nous savons d'après ses écrits qu'il est né « sous le signe des Gémeaux », donc entre la mi-mai et la mi-juin 1265. Nous savons qu'il est né d'une grande famille florentine favorable au parti Guelfe. Son père, Alighiero di Bellincione, faisait partie des Guelfes blancs, (favorables au pape et à l'autonomie de la cité florentine), mais il n'eut pas à souffrir de la vengeance des Gibelins (favorables à l'Empereur germanique), après leur victoire à la bataille de Montaperti.


Quand Dante eut 12 ans, en 1277, son mariage fut négocié avec Gemma, fille de Messer Manetto Donati, qu'il épousa ensuite. Dante eut de nombreux enfants avec Gemma.


Peu de choses sont connues sur les études que suivit Dante : on présume qu'il a étudié à domicile. Il est quasi certain qu'il étudia la poésie toscane. Ses centres d'intérêt le portèrent à découvrir les ménestrels et les poètes provençaux et, bien entendu, la culture latine.


C'est en 1274 que Dante aurait rencontré pour la première fois Béatrice, de son vrai nom Bice di Folco Portinari, qui épousa un certain Simone de Bardi et mourut en 1290. Cet amour a inspiré plusieurs de ses œuvres, et il est devenu un mythe, qui a inspiré par la suite de nombreux artistes.


Dante, qui participe aux combats des Guelfes contre les Gibelins, devient un magistrat important, chargé par son parti vainqueur d'un grand nombre de missions politiques. Mais les Guelfes, qui dominent à Florence, sont divisés en deux factions : les Noirs, favorables au pape Boniface VIII, et les Blancs, auxquels appartient le poète, partisans d'une plus grande autonomie de la ville. À partir de 1300, Dante s'engage de plus en plus du côté des Guelfes blancs, c'est-à-dire contre la politique d'ingérence du pape. Or ce sont les Noirs qui l'emportent finalement, et Dante, poursuivi en justice et ne se présentant pas à ses juges, est condamné au bûcher. Tous ses biens sont confisqués : il se trouve donc exilé de Florence avec d'autres Guelfes blancs, et ne reviendra jamais dans sa patrie.


Dante erre de ville en ville, cherchant la protection des princes de l'Italie du nord, à Forli, Vérone, Sienne ou Arezzo. Il passe même quelque temps à Paris, où il fréquente l'université, mais s'arrête finalement à Ravenne chez le podestat Guido Novello da Polenta, où il meurt de la malaria dans la nuit du 13 au 14 septembre 1321.



Dante commence dès 1306 la rédaction de son œuvre majeure, la Divine Comédie, et la poursuit jusqu'à sa mort.

Source principale : Vikidia

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Message par Arabella Ven 26 Jan - 20:25

Vita Nuova (Vie nouvelle)



Composée sous sa forme définitive, entre 1293 et 1295, La Vita Nuova est considérée comme une ouevre de jeunesse de Dante. le texte s'organise autour de 31 poèmes, insérés dans un texte en prose. Il s'agit à la fois d'un commentaire de poèmes, mais aussi et surtout, d'un cadre narratif, qui présente l'histoire d'amour de Dante pour Béatrice, dans un déroulement chronologique. On peut noter le lien avec les vidas et razos des troubadours : textes présentant la vie de troubadours et des explications de leurs poèmes en fonction d'éléments de cette vie. Une différence de taille existe : les vidas et razos ont été écrit à posteriori, par des commentateurs qui ne sont pas eux-mêmes les auteurs de poèmes qu'ils expliquent.


Dante innove : il est le premier dans la littérature européenne à raconter son histoire personnelle en langue vulgaire, directement à la première personne. Cela constitue une transgression de ce qu'enseigne la rhétorique : il est inconvenant de parler de soit, sauf pour réfuter des attaques personnelles. Même si on considère souvent la Vita Nuova comme la première autobiographie moderne, elle est très peu factuelle et pittoresque ; il s'agit de l'histoire d'un amour exemplaire, vécu plus d'une façon intériorisée qu'en actes.


Dante relate les débuts de son amour, la rencontre avec sa Dame. Puis, le moment où Béatrice refuse de le saluer, qui marque une nouvelle phase du sentiment amoureux. L'amour n'a pas besoin de réciprocité pour exister, il doit être désintéressé, le bonheur consiste à chanter sa Dame. Puis enfin, la mort de Béatrice fait surgir la tentation d'une autre rencontre : une gentille Dame.


La construction de la Vita Nuova, semble chronologique et logique, mais les poèmes qui la composent n'ont pas forcément été écrits dans cet ordre. Ils ont été utilisés par Dante pour s'intégrer dans sa trame en prose, le commentaire en prose est postérieur à la majorité des poèmes.


Plus que de parler d'une véritable histoire d'amour, la Vita Nuova cherche à évoquer l'essence de l'amour idéal, et au-delà, de l'homme, dans une aspiration à transcender l'enveloppe charnelle et la finitude. La rencontre de Béatrice est au final un prétexte, elle permet d'accéder à la métaphysique. La gentille Dame a d'ailleurs été interprétée par certains exégètes comme la philosophie.


C'est un texte étrange, difficile d'accès et captivant, comme peuvent être fascinants les textes que l'on comprend à moitié, tant ils sont complexes et riches, et qui à cause de cela, donnent envie d'y revenir sans cesse pour essayer d'un saisir peut être quelque chose d'encore demeuré obscur.

Extrait :


Dames en qui demeure esprit d'amour,
je veux chanter avec vous de ma dame,
non que je croie sa louange finir,
mais deviser pour soulager mon coeur.
Je dis qu'au seul penser de sa valeur
Amour en moi si doux se fait sentir
que si alors je ne perdais courage
mon vers ferait les gens d'amour éprendre.

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Message par Arabella Jeu 1 Déc - 20:25

Dante / Enrico Malato


Publié en 1999 en Italie, l'imposant livre d'Enrico Malato paraît en 2017 en France. Il est ambitieux et se propose d'examiner à la fois la vie de Dante et l'oeuvre dans son ensemble, avec évidemment une part importante consacrée à la Divine Comédie. Mais l'auteur souhaite aussi s'attaquer à des questions débattues par les spécialistes depuis parfois longtemps en y apportant des réponses qu'il pense définitives.

Dante a vécu entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle (1265-1321), dans des temps troublés. Après des épisodes fratricides, les Guelfes ont pris le dessus à Florence. Dante attaché à la faction victorieuse, entame une carrière politique dans sa ville, qui va le mener jusqu'au Priorat, le gouvernement de la Cité. Mais très vite les choses se gâtent. Les conflits fratricides continuent à Florence, entre les Cerchi et les Donati, les Blancs et les Noirs. Ces derniers, soutenus par le pape, prennent le dessus. Dante est condamné à mort, et jusqu'à la fin de sa vie vivra en exil dans divers lieux. Il placera un temps ses espérances dans un nouvel empereur allemand, Henri VII, mais ce dernier mourra avant d'avoir pu imposer son autorité en Italie. Cette expérience va marquer profondément Dante, et avoir une influence essentielle sur son oeuvre, en particulier la Divine Comédie. Enrico Malato explicite très bien le contexte historique et les épisodes de la vie de Dante, permettant de bien comprendre une situation complexe.

L'auteur attaque ensuite l'oeuvre de Dante, la passant en revue, la commentant, et abordant certains points qui font discussion parmi les spécialistes. La partie la plus importante est consacrée à l'oeuvre maîtresse qu'est la Divine Comédie. C'est aussi la partie la plus intéressante à mon sens. Nous avons ainsi la structure du monde des morts. L'enfer, le purgatoire et le paradis ont une structure complexe et très pensée, chaque élément a un sens, les lieux se répondent. L'auteur explicite bien tout cela et permet au lecteur du texte de mieux comprendre cet aspect. Comme il donne des clés d'une interprétation allégorique de la Divine Comédie. Il s'attache à évoquer une notion essentielle, celle de l'amour selon Dante, en opposition selon lui avec l'amour courtois tel que la poésie stilnoviste la définissait, reprenant les conceptions des troubadours. Poésie stilnoviste à laquelle Dante a pourtant contribué dans ses oeuvres qui précèdent la Comédie. Mais d'après la lecture d'Enrico Malato, Dante la condamne sans appel, et énonce une doctrine chrétienne de l'amour. L'amour devient un mouvement spirituel, un processus naturel, qui tend d'une certaine manière vers Dieu. le processus amoureux devient condamnable lorsqu'il se trompe d'objet ou qu'il manque de vigueur. Il doit en quelque sorte être piloté par la raison et à cette condition mène vers le salut. Nous sommes aux antipodes de l'amour passion, menant à la destruction par l'objet aimé dont Francesca de Rimini, belle silhouette du premier cercle infernale est l'illustration parfaite.

Il est tout à fait impossible de résumer toutes les informations et pistes de lecture de ce riche ouvrage. Je dois toutefois avouer que j'ai été bien moins intéressée par certaines parties, dans lesquelles l'auteur discutait des points très techniques et pas forcément tranchés, comme par exemple l'attribution ou non de tel ou tel écrit à Dante. En effet, Enrico Malato sur ces points épineux donnait différents points de vue et hypothèses, parfois sur de nombreuses pages. C'est sans doute indispensable pour des spécialistes, mais pour un lecteur souhaitant s'initier à Dante, c'est parfois un peu fastidieux.

Mais c'est sans conteste un ouvrage érudit, très utile pour en savoir plus sur l'auteur de la Divine Comédie et son époque, ainsi que pour avoir des clés de lecture pour aborder son oeuvre.

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Message par Arabella Mar 21 Mar - 11:05

La Divine Comédie

Il est très difficile d'écrire sur l'un des livres essentiels, fondateurs, de la culture européenne. Au-delà du livre lui-même, il y a tout ce qu'il a inspiré, nourri, tous ceux qui s'en sont emparé, diversement à différentes époques, juste comme une référence rapide, où comme un fondement à la base de leurs propres écrits. Il y a toutes les lectures qui en ont été faites, et qui n'en épuisent pas le sens, les sens. Toutes les images en lien avec ce livre auxquels nous avons été et sommes régulièrement confrontés. Une lecture d'un tel monument est forcément une tache de longue haleine, à recommencer régulièrement, pour saisir à chaque fois un autre aspect, un autre détail, ressentir autre chose, avoir l'illusion de comprendre un autre point. Ces notes de lectures vont donc être forcément parcellaires et provisoires.

L'oeuvre a connu une longue gestation : elle aurait été écrite entre 1303 et 1321. Il s'agit d'un poème composé de 100 chants, dans des tercets hendécasyllabes (de onze syllabes). le texte est rédigé dans ce que l'on appelait la langue vulgaire (l'italien, dans sa version florentine) et non pas le latin, la langue considérée comme noble à l'époque. le premier chant est une sorte d'introduction, avant que l'auteur ne commence véritablement son voyage qui le mènera successivement en Enfer, au Purgatoire puis enfin au Paradis. 33 chants sont dévolus pour décrire chacun des trois lieux.

Le début est très célèbre (j'utilise ici et par la suite, la traduction de Jacqueline Risset) :

« Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai par une forêt obscure
car la voie droite était perdue. »

« Au milieu du chemin de notre vie » c'est selon une indication biblique la moitié de 70 ans, donc 35 ans. Cette indication appliquée à Dante place le récit qu'il va nous faire en 1300, et plus précisément au moment de Pâques. C'est une année très particulière pour les chrétiens : le pape Boniface a instauré cette année le jubilé. Au début de chaque siècle, les fidèles qui viendraient visiter les tombeaux des apôtres, après s'être confessé et avoir communié, gagneront une indulgence plénière. Rome a vécu un immense afflux de pèlerins cette année-là.

Dante place son étrange aventure avant le début de la rédaction de son poème (1303) ce qui lui permettra de faire quelques prédictions à son personnage, prédictions qui ne pourront que s'avérer vraies. Au moment de débuter l'écriture de son oeuvre essentielle, Dante se trouve dans une situation difficile. Après une participation active à la vie politique de sa cité, Florence, il en a été banni, et une condamnation à mort a été prononcée à son encontre. Sans rentrer dans les détails de l'histoire politique de Florence, qui est d'une complexité folle, il a participé au priorat (sorte de gouvernement de la ville) pendant des luttes intestines très virulentes. Il s'est retrouvé dans le mauvais camps, celui des guelfes blancs, alors que les noirs prenaient le pouvoir, grâce notamment à l'intervention de Charles de Valois, frère du roi de France Philippe IV le Bel, intervention faite à la demande du pape Boniface VIII. Dante se trouvait à ce moment en ambassade à Rome, et il a probablement été retenu dans la ville, ce dont il voudra amèrement au pape. Il ne rentrera plus jamais dans sa ville natale, connaîtra l'exil en divers endroits, et sera enterré à Ravenne.

Pour illustrer d'emblée la richesse et la complexité du poème, « le milieu de la vie » peut avoir un autre sens. Pour Aristote, il s'agit en effet d'une métaphore du sommeil. Nous sommes donc d'une certaine manière dans le rêve, dans un monde onirique. Dante annonce de prime abord qu'il va décrire une vision, quelque chose qui transcende le réel pragmatique et quotidien. Par ailleurs on peut noter que dès les premières lignes du poème, le monde chrétien s'entremêle au monde antique, païen.

Dante est donc perdu dans la forêt obscure, lieu des plus vagues, symbolique. Il y rencontre trois dangereuses créatures : une lonce (un félin, symbole de la luxure), un lion (l'orgueil) et une louve (avarice, convoitise). Dante perd espoir, mais une figure surgit, qui lui propose un chemin, une sortie. Il s'agit de Virgile, le grand poète latin, qui a été mandaté par Béatrice, le grand amour de Dante. Cette dernière est morte, son âme est au Paradis, mais elle n'a pas oublié Dante et lui tend une main secourable. le poète va donc entamer un voyage vers l'autre monde, une sorte d'épreuve initiatique. Virgile va lui servir de guide, en Enfer et au Purgatoire, et Béatrice prendra le relais au Paradis, dans lequel Virgile, en tant que païen ne peut pénétrer. Virgile commence par amener Dante devant la porte de l'Enfer :

«  Par moi on va dans la cité dolente,
par moi on va dans l'éternelle douleur,
par moi on va parmi la gent perdue.
............................................................
Vous qui entrez laissez toute espérance».

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Message par Arabella Mar 21 Mar - 11:07

L'Enfer

L'Enfer, le royaume de la damnation, est peut-être la partie la plus célèbre du poème de Dante, les tourments élaborés des âmes perdues sont relativement concrets et ont donné lieu à des représentations visuelles de grande qualité, voire de génie.

La construction, la géographie de l'Enfer, comme celles du Purgatoire et du Paradis, est extrêmement élaborée, elle en bonne partie une invention de Dante, et contribue incontestablement au succès de son oeuvre, tant elle est imaginative et riche. Elle est basée sur la représentation du monde telle qu'on la concevait à l'époque de Dante. La Terre est au centre de l'univers, le centre du monde se trouvant sous la ville de Jérusalem. Là, une sorte de cône inversé de plus en plus étroit mène au fin fond de l'Enfer, ouvrant la voie à la Montagne du Purgatoire. Explorer l'Enfer suppose donc une descente, dans un espace qui se rétrécit de plus en plus et devient de plus en plus angoissant. L'Enfer est divisé en cercles, chaque cercle étant réservé à un type de péché spécifique, les moins lourds se trouvent le plus près de la surface, et plus on descend et plus les péchés sont graves et les punitions sévères. Jusqu'au dernier cercle, celui réservé aux traîtres.

Le premier cercle, les Limbes, est le séjour non pas des pêcheurs, mais de ceux qui n'ont pas été baptisés. Ils ne subissent pas de châtiments physiques, mais ils sont et seront éternellement privés de Dieu, ils sont ni tristes ni joyeux, habités d'un désir sans espérance. Dans un noble château il y a les grands esprits, entre autres les grands poètes de l'Antiquité, dont Homère, Horace, Ovide, Lucain. C'est aussi la demeure habituelle de Virgile. Tous ces poètes viennent au devant de nos deux voyageurs, reconnaissant en quelque sorte Dante comme leur égal.

Il est impossible dans un bref commentaire de détailler tous les cercles et encore moins tous les damnés importants. Parmi les plus marquants, dans le deuxième cercle, qui suit les Limbes, celui des luxurieux, emportés par l'ouragan de l'enfer qui jamais n'a de pause, il y a Francesca da Rimini, qui a commis l'adultère avec le frère de son mari, Paolo. Ils ont pêché par amour, un amour dirigé vers un mauvais objet. Et ils ont pêché à cause d'une lecture, décrivant les amours de Lancelot et Guenièvre. Cette rencontre provoque une très forte émotion chez Dante, au point de lui faire perdre conscience. Il se reconnaît dans ce qu'il voit : il réalise la complicité profonde entre le désir érotique et la littérature, lui qui a commencé sa carrière par la poésie amoureuse, lui qui a écrit « Je ferais en parlant enamourer les gens ». Il découvre l'implication infernale d'une telle vision, et la nécessité d'y renoncer pour espérer atteindre le Paradis. Mais il est aussi ému par l'image de l'amour qui continue entre Francesca et Paolo. Ils souffrent transportés par l'ouragan infernal : mais ils demeurent enlacés, ensemble à jamais.

Parmi les damnés les plus célèbres, ceux qui ont fait couler le plus d'encre, il y a certains papes. Dans le 8e cercle, parmi les simoniaques, Dante rencontre Nicolas III, qui lui laisse entendre que Boniface VIII, le grand ennemi de Dante, et Clément V, son successeur (tous les deux sont vivants au moment où est censé se passer le voyage de la Divine Comédie) sont attendus dans le même cercle infernal. Mais il ne s'agit pas d'une critique de la religion, ni de l'Église en tant qu'institution : c'est parce que cette institution est indispensable aux hommes, que ceux qui ont failli en étant à sa tête son si sévèrement punis. D'ailleurs Dante rencontrera bien plus de papes au Paradis qu'en Enfer.

Parmi les damnés que Dante va croiser dans sa descente au fond de l'Enfer, il aura l'occasion de rencontrer un certain nombre de Florentins. le premier d'entre eux est un certain Ciacco, qui aurait été un parasite, se faisant entretenir par des plus riches, qu'il amusait en échange. Il sera le premier personnage à prophétiser l'avenir de Dante, mais sa prophétie est relativement obscure. Mais ce ne sera que le premier, de nombreux Florentins peuplent les cercles infernaux. Ces rencontres sont brèves, mettent en évidence des parcours, l'essence d'une existence. Mais ces vies, les choix qu'on fait les individus ont eu des conséquences qui les dépassent, ont causé des malheurs collectifs. Dante a été bien placé pour observer l'enchaînement des violences, aboutissant à une guerre civile incessante. Florence apparaît ainsi comme une ville que le mal habite :

« Jouis, Florence, puisque tu es si grande
que par terre et par mers tu bats des ailes
et que ton nom se répand par l'Enfer. »

Un des plus célèbres des damnés florentins, est Farinata degli Uberti. Il est devenu célèbre en 1260 à la bataille de Montaperti, perdu par les Florentins contre Sienne. Farinata degli Uberti combattait avec les Siennois, mais après la victoire a empêché la destruction complète de Florence, se sentant florentin avant d'être gibelin. Il se retrouve en Enfer, dans une tombe brûlante, parmi les hérétiques du 6e cercle. Il interpelle Dante, veut connaître sa famille. Même en Enfer, au coeur du supplice, il n'a pas perdu de sa superbe, son orgueil de caste, ce qui lui donne un grand panache, une forme de noblesse. Mais il a été nocif à sa cité, il s'est plus préoccupé de sa maison, de sa gloire, que de sa ville, d'une communauté. Il n'a jamais douté, et même en Enfer il reste égal à lui-même. Il finira par prophétiser certains malheurs qui vont arriver à Dante, malveillant jusqu'au bout à quelqu'un qui est d'une autre faction, même s'ils viennent de la même ville. Dante laisse entrevoir que c'est ce type d'attitude, très répandue parmi ses concitoyens, qui perd Florence.

Dante, mené par Virgile finit par arriver au dernier cercle, celui des traîtres. Tout au fond, il y a Lucifer, le premier des traîtres, traître au Créateur. C'est l'empereur du règne de la douleur, tout le mal vient de son orgueil originel. Il pleure et dans ses trois gueules broie indéfiniment trois traîtres considérés comme les pires de tous : Judas, qui a trahit Dieu, et Brutus et Cassius, traîtres à l'Empire. Car, mais cela apparaîtra plus clairement au Purgatoire, Dante accorde beaucoup d'importance à l'institution impériale.

Arrivé là, Dante peut quitter enfin l'Enfer, la fin de la descente l'amène au Purgatoire, qui est une montagne qu'il s'agira de gravir pour monter au Paradis. Il retrouve la lumière des étoiles, absente en Enfer.

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Message par Arabella Mar 21 Mar - 11:08

Le Purgatoire

Dante, sorti des ténèbres de l'Enfer arrive à l'aube du dimanche de Pâques au Purgatoire. Qui est une montagne qu'il s'agit de gravir pour arriver jusqu'au Paradis, c'est à dire jusqu'à Dieu. le Purgatoire ne figure pas dans la Bible, il apparaît progressivement dans la théologie chrétienne, s'installe vraiment au 12e/13e siècle, même s'il repose sur des pratiques plus anciennes. Il rentrera de manière tout à fait officielle dans la doctrine au concile de Trente (XVIe siècle). le Purgatoire est dans la Divine Comédie un espace de purification, aussi bien pour les âmes que pour Dante lui-même, l'ascension de la montagne du Purgatoire est une sorte de pénitence composée d'étapes, un sentiment l'allégement accompagne la montée, symbolisé par la disparition progressive des 7 P que l'ange a dessiné sur le front de Dante.

Le Purgatoire est composé de 9 parties : un anté-purgatoire, terrasse rocheuse ou demeurent les âmes négligentes, qui n'ont pas vraiment fait le mal, mais qui ont tardé à se repentir. Il y a toute une section réservée aux rois et princes coupables d'avoir négligé la mission politique qui leur a été confiée par la volonté divine. On le verra dans la suite, la dimension politique a une place importante au Purgatoire.
Il y a ensuite sept terrasses, qui correspondent aux sept péchés capitaux, en partant des plus graves jusqu'aux moins graves. Enfin au sommet de la montagne, se trouve le jardin d'Eden, le paradis terrestre.

Le Purgatoire est un lieu paradoxal, car ceux qui y sont consignés expient leurs pêchés, et parfois très durement, presque aussi durement que les damnés de l'Enfer. Mais il y résonne une grande joie, grâce à l'espoir d'arriver à la fin de la pénitence, franchir la porte du Paradis et pouvoir contempler Dieu. C'est donc un lieu entre souffrance et joie, cette dernière s'exprime en particulier dans les chants, les cantiques, dans lesquelles les pénitents célèbrent Dieu. Mais là aussi il y a une ambiguïté : il ne faudrait pas que la musique détourne du but essentiel, qui est de gravir, dans la douleur souvent, la montagne du Purgatoire jusqu'à son sommet. Ce n'est qu'au Paradis que la musique pourra prendre toute sa place, se déployer.

Sur l'anté-purgatoire règne Caton, qui bien que païen et suicidé, a gagné grâce à son amour de la liberté une place dans cet endroit intermédiaire. Il ne pourra jamais monter jusqu'au Paradis, il est à jamais assigné à cette place entre deux mondes.

Les rencontres que Dante fait au Purgatoire sont aussi nombreuses qu'en Enfer. J'ai envie de mentionner deux sortes d'entre elles. Les premières concernent les artistes, surtout les poètes. Dante rend hommage à ceux qu'il admire et se positionne au même niveau qu'eux, montrant à quel point il est conscient de la valeur de l'oeuvre qu'il est en train d'écrire. La première rencontre est celle d'un musicien, son ami Casella, qui a mis en musique l'un des poèmes de Dante, qu'il commence à chanter, avant que Caton ne lui rappelle durement de ne pas se détourner de l'objectif de la pénitence dans les plaisirs de musique et de la poésie. L'art apparaît comme à double tranchant, et les plaisirs qu'il apporte peuvent être dangereux. On se rappelle Francesca et Paolo, menés au pêché, et condamnés à l'Enfer à cause d'un livre.

Deux rencontres mettent particulièrement en valeur Virgile : Sordello, un troubadour, qui exprime une admiration sans borne pour l'auteur de l'Enéide, rejoignant l'admiration de Dante lui-même, puis le poète latin Stace, prêt pour la joie de rencontrer Virgile, de passer une année supplémentaire au Purgatoire, par amour pour l'homme et son oeuvre. La notion d'amour commence à apparaître ici comme une notion essentielle, et elle est exprimée par les poètes. Elle est abordée encore plus explicitement par deux autres poètes, Guinizelli et le grand troubadour provençal, Arnaud Daniel. Dante a été inspiré par eux et il exprimera le secret, le sens névralgique de poésie, comme une proximité avec le principe universel d'Amour. Déjà chez les troubadours, l'Amour et l'écriture étaient inséparables. L'Amour est le moteur des actions humaines. Mais il ne s'agit pas d'un amour purement érotique, physique, comme l'ont décrit certains poètes, comme l'ont vécu Francesca et Paolo et qui les a conduit à la damnation. le principe d'Amour trouvera toute sa place et expression au Paradis, les poètes qui l'ont affleuré sans complètement saisir son principe se retrouvent donc au Purgatoire.

Mais le Purgatoire permet aussi à Dante d'expliciter sa vision politique. Il accorde une grande importance à l'Empire romain, dont il fait un grand modèle, dont il revendique l'héritage. Il exprime l'idée que cet Empire a eu une mission providentielle. Il le voit comme un empire universel, régnant sur le monde. L'Empire romain a été voulu par Dieu : sa stabilité et son caractère universel ont permis l'Incarnation, la venue du Christ. Ce n'est pas une idée vraiment nouvelle, on peut citer au IVe siècle le poète latin Prudence, qui a aussi avancé une telle idée, mais c'était dans le but d'abaisser l'orgueil des tenants de la culture latine traditionnelle : tout ce qu'ils revendiquaient en opposition au christianisme, les vertus, la morale, les victoires, avaient été décidés par Dieu, dans un dessein qui échappait complètement aux Romans eux-mêmes. Dante, en revanche, y voit la base de la légitimité de l'héritage de Rome, aussi bien artistique que politique. Il n'est pas interdit, mais recommandé de lire les auteurs latins, et l'Empire universel est indispensable. C'est l'Empire allemand qui incarne l'héritage de l'Empire romain, qui continue l'histoire de Rome. Dante attribue un rôle central à deux instituions, l'Empire et l'Église. Il faut que ces deux pouvoirs restent distincts, complémentaires. L'Église c'est le pouvoir spirituel, son rôle est de guider les âmes vers le salut, vers la béatitude dans l'autre monde. L'Empire c'est le pouvoir temporel, qui doit permettre le bonheur sur terre, grâce à la justice. Il ne faut pas que l'Empire empiète sur le spirituel, ni que l'Église empiète sur le temporel. Dante placera de grands espoirs dans l'empereur Henri VIII, qui semblait vouloir remplir le rôle que le poète italien assignait à l'Empire, mais Henri ne réussira pas à prendre Florence, et mourra précocement. D'où aussi la condamnation sévère de certains papes, dont Boniface VIII, qui auraient eu des ambitions politiques en désaccord avec leur véritable mission. Même si dans ce dernier cas, des considérations personnelles ont sans doute aussi jouées.

Et d'où aussi une sévère condamnation de la couronne de France. Dante croise ainsi au Purgatoire Hugues Capet, à la terrasse des avares et prodigues :

« Je fus racine de cet arbre mauvais
qui couvre d'ombre toute la chrétienté,
si bien qu'on y cueille rarement un bon fruit. »

La dynastie capétienne est un arbre mauvais pour toute la chrétienté. Dante reproche deux choses aux rois de France. La politique de Philippe visait une indépendance par rapport au pouvoir pontifical, elle visait un pouvoir du roi sur l'Église de France, ce qui empiétait sur le rôle que Dante attribuait à l'Église. Un grand conflit entre la couronne de France et la papauté va voir le jour, Philippe le Bel menaçant de déposer le pape. Mais les visées politiques de la couronne de France s'opposaient aussi à l'Empire. Ainsi, Charles d'Anjou, le frère de Saint-Louis a voulu se substituer aux empereurs allemands en Sicile. Sans oublier l'intervention de Charles de Valois à Florence, qui a provoqué l‘exil définitif de Dante. Il n'y a pas de place dans le système de Dante pour un autre pouvoir politique fort en dehors de l'Empire allemand. Deux ou plusieurs pouvoirs d'une force comparable ne peuvent déboucher que sur un affrontement, des guerres, des violences et des malheurs, de l'injustice. Il faut donc un unique Empire universel. L'Église et l'Empire, chacun à sa place, chacun remplissant sa fonction, sont les deux soleils qui peuvent mener les hommes vers le bonheur sur terre et le salut dans l'au-delà.

Même si Dante attribue une place forte au libre arbitre, les homme ont la liberté de faire le bien ou le mal, il y a une responsabilité de ceux qui ont la charge de les guider, qui ont le pouvoir. Un mauvais gouvernement peut provoquer le mal chez les hommes, et donc ceux qui sont aux postes de responsabilité sont doublement coupables, car ils ont aussi la responsabilité de ceux qu'ils ont poussé au mal.

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Message par Arabella Mar 21 Mar - 11:10

Le Paradis

La dernière étape du Purgatoire, c'est le jardin du paradis terrestre, lieu intermédiaire, où Dante est spectateur d'un étrange représentation allégorique au sens discuté. A l'arrivée de Béatrice, que Dante espérait, Virgile disparaît : le seuil du Paradis céleste vient d'être franchi, et le poète latin ne peut y accéder.

Le Paradis se compose de 10 parties, 9 sphères mobiles et de l'Empyrée. Les sept premières sphères mobiles correspondent aux neuf planètes connues à l'époque de Dante : Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars Jupiter, Saturne. Au-delà, il y a la sphère des étoiles fixes, puis le ciel cristallin (Premier Mobile). Ces sphères sont mues par des anges, chaque sphère par une catégorie d'anges spécifiques, il existe une hiérarchie angélique avec 9 niveaux. Je rappelle que la Terre étant au centre de l'univers dans la représentation médiévale, toutes ces sphères tournent autour de cette dernière. Enfin, au-delà de l'espace et du temps, il y a l'Empyrée, le Ciel transcendant où réside Dieu.

Même si le Ciel et la Terre sont deux réalités distinctes, il y a un lien, une relation forte. le Ciel agit constamment sur la Terre, les astres ont une influence sur les hommes. Les astres expriment la volonté divine, sont un instrument de cette volonté, leur mouvement provoqué par les anges en est la conséquence, les hommes subissent l'influence de ces mouvements, qui les poussent vers une direction, des actions. Mais l'homme garde toujours son libre arbitre, la décision finale de suivre ou non l'influence céleste lui appartient.

Dante va traverser les différentes parties du Paradis, dans les 7 premières sphères mobiles, correspondantes aux planètes, il va rencontrer les bienheureux. A chaque ciel correspond une disposition particulière vers le bien, par exemple au Ciel de Vénus, il y a les âmes de ceux qui sont soumis à l'amour, non plus terrestre, mais divin. Au Ciel de Saturne, on trouve les esprits qui ont pratiqué une vie contemplative. le huitième Ciel, celui des étoiles fixes, est réservé au triomphe du Christ, avec la Vierge. Les anges et les bienheureux résident en réalité dans le dixième Ciel, l'Empyrée, près de Dieu, ils sont disposés au sein de la rose sempiternelle, qui est la dernière étape du voyage de Dante.

Raconter le Ciel est bien plus difficile que raconter l'Enfer et le Purgatoire. Tout est à la limite de la compréhension humaine. La lumière éblouissante brouille la vision, les musique célestes saturent l'audition, il est difficile de voir, de saisir, et surtout de mettre en mots ce qui dépasse notre entendement. D'où l'invention par Dante d'un vocabulaire spécifique, dont le plus emblématique est le mot « transumanar » : c'est ce qui est au-delà de l'humain, et c'est le mot qui convient le mieux pour caractériser l'expérience du Paradis. le poète ne peut qu'essayer de donner une image approximative, imparfaite, de ce qu'il a vu et entendu.

Dante fait différentes rencontres dans sa montée céleste. Une des plus importantes, est celle d'un de ses ancêtres, un certain Caccaguida, qui serait parti en croisade, et aurait été fait chevalier par l'empereur. Dante le rencontre dans le Ciel de Mars, celui des combattants pour la foi. Il révèle à Dante son destin, son exil prochain :

« Tu laisseras tout ce que tu aimes
le plus chèrement ; et c'est la flèche
que l'arc de l'exil décoche pour commencer.
Tu sentiras comme a saveur de sel
le pain d'autrui, et comme il est dur
à descendre et monter l'escalier d'autrui. »

Mais il fixe aussi sa mission, qui est de révéler au plus grand nombre ce qu'il a vu, de communiquer la volonté divine par la parole, pour aider les hommes à accéder au Paradis, à devenir des bienheureux. Dante n'est plus seulement un poète, il devient un prophète, il doit rendre sensible aux autres hommes une vision divine pour leur permettre de prendre le bon chemin.

D'autres rencontres ont lieu, certaines très déconcertantes. Ainsi dans le Ciel du Soleil, celui des Esprits inspirés de sagesse, Thomas d'Aquin montre à Dante les onze sages de la première couronne, en quelque sorte le gratin de l'esprit. Et parmi ces 11 figure Sigier de Brabant :

« C'est la lumière éternelle de Sigier,
qui, en lisant dans la ruelle au fouarre
syllogisa des vérités enviées. »

Sigier avait pourtant été condamné par l'archevêque de Paris pour averroïsme, il a du fuir, a fini assassiné, et Thomas avait combattu certaines de ses idées. Ce passage a d'ailleurs donné lieu à de nombreux commentaires, Dante a été soupçonné d'averroïsme, le passage a servi a étayé l'hypothèse d'un séjour parisien du poète, qui aurait pu y rencontrer certains disciplines de Sigier. Mais en réalité Dante met en évidence une sorte de transcendance : ce qui paraît opposé aux hommes, ne l'est pas forcément pour la sagesse divine, deux grands penseurs comme Thomas et Sigier ont pu chacun exprimer un aspect de la vérité, en apparence inconciliables pour l'esprit humain, mais qui ne le sont pas pour l'intelligence divine. Et ils se reconnaissent comme égaux au Ciel, dépassant leur différents terrestres.

Dans le même état d'esprit, l'éloge de Saint-Dominique est prononcée par Saint-Bonaventure, franciscain et celui de Saint-François par Saint-Thomas, dominicain. Alors que les deux ordres s'opposent sur Terre sur le plan de la théologie, ils sont en mesure de reconnaître la vérité dans le propos d'imminents membres de l'autre ordre. Tous les antagonismes sont dépassés, la vision s'élargit, c'est l'un des sens du « transumanar ».

Nous arrivons ainsi progressivement à la fin du voyage, à la Rose céleste de l'Empyrée, l'amphithéâtre des âmes des bienheureux, dont presque tous les sièges sont pleins, ce qui annonce la proximité de la fin des temps. Et Dieu se révèle comme un cercle, qui englobe l‘ensemble de la création.

Au Paradis a lieu l'intégration finale de la philosophie dans la vérité de Dieu, l'élévation de l'amour en principe de tout bien et de tout mal, la résolution des problèmes politiques par la doctrine de la légitimité universelle et éternelle de l'Empire. Dante arrive petit à petit à ces conceptions, en traversant l'ensemble de ce qui humain, l'Enfer et ses damnés, le Purgatoire et ses pénitents, c'est au Ciel qu'il peut tout comprendre et tout embrasser et nous livrer sa vision éclairée par la lumière divine.

Ce n'est pas un voyage facile pour un lecteur, tant le poème de Dante est riche et complexe, tant il est truffé de références. Plus que de lire un livre, il s'agit de pénétrer un monde, un univers. Essayer d'en saisir quelques éléments, se pénétrer d'images, d'idées, se laisser prendre à la beauté des vers. En se disant qu'il faudra sans doute y revenir, relire, y trouver autre chose, puis autre chose encore. Car il est sans doute impossible d'épuiser tous ses sens, explorer tous ses possibles.

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Message par domreader Mar 21 Mar - 17:51

Ça y est ! Tu es arrivée au bout de cette œuvre imposante. Chapeau ! C'est sûrement une expérience littéraire, heureusement que tu 'résumes' pour nous. Je ne me sens pas le courage de m'y attaquer, surtout que pour l'apprécier vraiment il est nécessaire de faire un certain nombre de lectures annexes. Merci en tout cas du partage.

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Message par Arabella Mar 21 Mar - 20:11

Je n'y serais pas lancée si je n'avais pas suivi une série de remarquable conférences, par un enseignant qui a su rendre tout cela passionnant et très abordable. Mes commentaires, bien que très longs pour les réseaux sociaux, simplifient et résument beaucoup, mais ils sont aussi là pour me permettre de garder trace, et de ne pas tout oublier trop vite.

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Message par Aeriale Mer 22 Mar - 11:37

Arabella a écrit:Je n'y serais pas lancée si je n'avais pas suivi une série de remarquable conférences, par un enseignant qui a su rendre tout cela passionnant et très abordable. Mes commentaires, bien que très longs pour les réseaux sociaux, simplifient et résument beaucoup, mais ils sont aussi là pour me permettre de garder trace, et de ne pas tout oublier trop vite.

Je comprends. Aborder Dante n'est pas facile sans une telle approche. Et ce que tu dis sur tes commentaires vaut pour tous les autres en fait. Ils restent comme une trace de ce qu'on a lu, aident à synthétiser et marquer davantage notre mémoire.
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