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Georges Perec

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Message par kenavo Mer 15 Aoû - 8:14

Georges Perec  Aaa77

Georges Perec est un écrivain et verbicruciste français né le 7 mars 1936 à Paris 19e et mort le 3 mars 1982 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).


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Message par kenavo Mer 15 Aoû - 8:15

"Le titre, la forme et, dans une certaine mesure, l'esprit de ces textes s'inspirent des I remember de Joe Brainard."

Georges Perec  Zi21
Je me souviens
Présentation de l’éditeur
Ces « je me souviens » ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elle ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'Etat, des alpinistes et des monstres sacrés.
Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis ; c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de la porter, un geste, ou quelque chose d'encore plus mince, d'inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie. G. P.
Georges Perec  A16

Voilà le pendant français du livre de Joe Brainard. Mais même si Georges Perec s’est inspiré du I Remember, il en a écrit tout à fait autre chose.

Sur la forme, les deux se ressemblent, mais pas pour le contenu. Perec reste plus « en général », il y n’y a que très peu de souvenirs personnels, il parle de chose dont probablement tous de sa génération pouvaient se rappeler. Le lecteur d’aujourd’hui retrouve certainement pour la plupart de ces phrases encore des images qu’il peut y associer.

En ce qui me concerne, tout comme pour le livre de Joe Brainard, il y a certaines références que je ne connais pas, mais sinon j’ai adoré.

En plus cela donne envie de commencer à écrire son propre I remember


6. Je me souviens qu’Art Tatum appela un morceau Sweet Lorraine parce qu’il avait été en Lorraine pendant la guerre de 14-18.


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Message par kenavo Jeu 22 Aoû - 6:52

Georges Perec  Aa417
Ellis Island
Présentation de l’éditeur
Célèbre livre de Georges Perec, sur l’exil, l’identité et la judéité. Description scrupuleuse de l’île par où transitèrent, de 1892 à 1924, tout près de la statue de la Liberté à New York, près de seize millions d’émigrants en provenance d’Europe, il permet, dans sa nudité, de comprendre l’importance qu’eut pour Georges Perec cette confrontation avec le lieu même de la dispersion, de la clôture, de l’errance et de l’espoir.

« Ce que moi, Georges Perec, je suis venu questionner ici, c’est l’errance, la dispersion, la diaspora. Ellis Island est pour moi le lieu même de l’exil, c’est-à-dire le lieu de l’absence de lieu, le non-lieu, le nulle part. C’est en ce sens que ces images me concernent, me fascinent, m’impliquent, comme si la recherche de mon identité passait par l’appropriation de ce lieu-dépotoir où des fonctionnaires harassés baptisaient des Américains à la pelle. Ce qui pour moi se trouve ici ce ne sont en rien des repères, des racines ou des traces, mais le contraire : quelque chose d’informe, à la limite du dicible, quelque chose que je peux nommer clôture, ou scission, ou coupure, et qui est pour moi très intimement et très confusément lié au fait même d’être juif. »
  
  
Après ma lecture du livre Le dernier gardien d’Ellis Island de Gaëlle Josse, j’avais déjà repéré ce livre de Georges Perec.

Maintenant qu’il y a un autre livre sur ce sujet de la part de Jeanne Benameur, je trouvais que c’était aussi le moment de franchir le pas et découvrir ce court texte.
 
Il est vraiment fort. On ressent toutes ces masses de gens qui sont entrés par cette « porte » en Amérique (les chiffres que Perec cite sont impressionnants).
 
On peut lire les premières pages ici



Georges Perec & Robert Bober Récits d'Ellis Island

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Message par Arabella Mer 21 Déc - 23:34

W ou le souvenir d’enfance

Publié en 1975, W ou le souvenir d’enfance a connu une longue genèse, qui se reflète dans sa structure complexe, qui donne pourtant tout son sens au texte. Le livre est composé de deux parties, séparées par des points de suspension entre parenthèses. Chacune des deux parties voit se succéder des chapitres, un sur deux est à la première personne, et Perec y raconte, y traque presque, ses souvenirs d’enfance. Ces chapitres alternent avec des chapitres en italiques, dans lequel un(des) récit(s) de fiction se déroulent. Celui de la première partie du livre, à la première personne, raconte l’histoire d’un jeune homme, devenu tôt orphelin, et qui pour fuir l’armée, change d’identité. Il est contacté par un mystérieux personnage, qui lui révèle que le véritable Gaspard Winckler, dont notre personnage a adopté le nom, a disparu lors d’un voyage. Les corps de tous les autres passagers, dont celui de sa mère, une célèbre cantatrice, ont été retrouvé suite au naufrage de leur bateau, seul celui de Gaspard, enfant sourd muet, a échappé à toutes les recherches. Sa mère l’aurait peut-être abandonné sur une île, et il s’agit de partir à sa recherche, en Terre de Feu. Dans la deuxième partie du livre, un récit impersonnel, factuel, décrit l’étrange île W, toute entière vouée à la pratique des sports, apparemment inspirés des jeux antiques. On peut supposer que c’est la description faite par le personnage du récit de la première partie, mais cela n’est jamais indiqué ; aucun lien n’est clairement indiqué entre les deux par l’auteur.

En 1969, suite à une psychanalyse entreprise avec Françoise Dalto, Perec écrit à son éditeur son projet de raconter sa vie. Cette même année, le texte évoquant Gaspard Winckler paraît en feuilleton dans la Quinzaine Littéraire. Il a une allure de roman d’aventures, d’apprentissage, de voyage. Et se termine comme dans W, sans aller jusqu’au bout, juste avant le voyage, frustrant sans doute les lecteurs de la revue. A partir d’août 1970, Perec commence à publier à la place le texte décrivant l’île W. Dans un ton descriptif, « objectif », impersonnel. Par ailleurs, l’auteur commence à partir de 1970 d’écrire la partie autobiographique, mais coince et l’abandonne. Il ne la reprendra qu’en 1974, après une nouvelle psychanalyse, cette fois avec Pontalis. Il achèvera rapidement l’ensemble, qui paraîtra en 1975.

Voilà comment Perec évoque son projet autobiographique dans W :

« Je n’ai pas de souvenirs d’enfance. Jusqu’à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes : j’ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six ; j’ai passé la guerre dans diverses pensions de Villard-de-Lans. En 1945, la sœur de mon père et son mari m’adoptèrent.
Cette absence d’histoire m’a longtemps rassuré : sa sécheresse objective, son évidence apparente, son innocence, me protégeaient, mais de quoi me protégeaient-elles, sinon précisément de mon histoire, de mon histoire vécue, de mon histoire réelle, de mon histoire à moi qui, on peut le supposer, n’était ni sèche, ni objective, ni apparemment évidente, ni évidemment innocente ? »

Il s’agit donc de partir à la recherche de ses souvenirs. Ce que Perec fait méthodiquement, à partir de photos, de témoignage de proches, des notes qu’il pris dans son enfance, et aussi de ses quelques bribes de souvenirs. Qu’il questionne systématiquement  remet en cause sans cesse, montrant à quel point la mémoire est infidèle, comme elle reconstruit, oublie, invente. Jamais gratuitement bien entendu. A la fin de la première partie, nous sommes en 1942, l’auteur a 6 ans, et sa mère l’expédie en zone libre. Son père est mort à la guerre, et il ne reverra jamais sa mère, déportée et morte à Auschwitz. Dans la deuxième partie, il reconstitue ses errances dans le Vercors et le retour à Paris, après la fin de la guerre.

C’est entre 11 et 15 ans que Perec a imaginé le monde de l’île W, vouée au sport. Il raconte avoir noirci des cahiers entiers, de textes et de dessins. Il en a presque tout oublié, avant de retomber sur quelques traces, qu’il reprend. Nous découvrons ce monde progressivement. Cela semble au départ une sorte d’utopie, d’un monde qui se consacre à perpétuer l’esprit olympique, disparu de notre propre monde devenu trop mercantile. Mais rapidement nous découvrons que le monde de W n’a rien d’utopique, qu’il est construit sur la violence et la cruauté, que les règles n’en sont pas vraiment, qu’il s’agit d’asservissement et de destruction des individus. C’est un univers barbare et inhumain, des maître y règnent sur des esclaves qu’ils prennent plaisir à faire souffrir et à faire mourir. C’est le monde des camps de concentration.

Le récit autobiographique ne devient possible pour Perec que grâce au détour de la fiction. Son alter ego Gaspard part à la recherche d’un petit garçon sourd-muet, dont il a pris l’identité, et il doit éclaircir aussi un éventuel abandon maternel. Il reprend un univers fantasmatique crée à l’adolescence où les individus sont annihilés. Cela lui permet de glisser sa propre histoire, racontée sans pathos, presque sous forme d’enquête. Jusqu’à cette exposition qu’il visite avec sa tante, une exposition consacrée aux camps de concentration, qui fait le lien avec les différentes parties. Moment essentiel, comme le sont ces adieux qui s’ignorent avec sa mère en gare de Lyon.

Il est rare de lire des livres si denses et si forts.

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Message par domreader Jeu 22 Déc - 10:02

Jamais lu encore cet auteur. J ai toujours une appréhension à m y mettre. Pourtant je crois bien que ça pourrait me plaire surtout Ellis Island.

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Message par Arabella Jeu 22 Déc - 10:09

J'avais lu il y a quelques années La disparition, que j'avais trouvé un peu anecdotique en terme de contenu, mais celui-ci est fabuleux. J'ai maintenant envie de me lancer dans La vie mode d'emploi.

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