Tullia d'Aragona
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Tullia d'Aragona
Tullia d’Aragona
Née à Naples, peut-être en 1510, fille de courtisane, l’identité de son père n’est pas connue ; elle sera elle-même courtisane. Elle a vécu dans différentes villes italiennes : Rome, Sienne, Venise, Florence etc et fréquente les grands écrivains de son temps comme le Tasse. Elle épouse en 1543 Silvestro Guiccardi.
Elle se consacre aux lettres et à la poésie. Elle publie un recueil de poème, les Rimes, et poème chevaleresque mais son œuvre la plus connue est le Dialogue de l’infinité de l’amour ( 1547). Son œuvre a été remise au goût du jour avec la montée en puissance des études féministes.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4775
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Tullia d'Aragona
De l’infinité d’amour
Tullia d’Aragona a été courtisane et écrivain, elle a écrit des poèmes, mais son œuvre la plus connue est ce dialogue, De l’infinité d’amour. La montée des études consacrées aux femmes l’a fait sortir un peu de son oubli, et lui permet d’être éditée de nouveau.
De l’infinité d’amour est un dialogue philosophique, imité de l’antique, comme il y en a eu un certain nombre à la Renaissance. Tullia s’y met en scène elle-même, et dialogue au sujet de l’amour, avec Benedetto Varchi, poète et philosophe qui a joué un grand rôle dans la Florence du XVIe siècle. Vient se mêler à l’échange à la fin du dialogue, Lattanzio Benucci, gentilhomme siennois, admirateur de Tullia et poète à ses heures.
Le sujet du dialogue, comme le titre l’indique, est l’amour. Le ton est mi-sérieux, mi-badin, l’affrontement intellectuel entre Tullia et Varchi, tourne presque au flirt par moments, sans jamais oublier l’aspect philosophique. C’est que le dialogue à la Renaissance s’associe à l’art de la conversation, à une forme de sociabilité qui annonce celle des salons.
Tullia conteste la prépondérance de la logique : la qualité des arguments doit prévaloir sur la rigueur des syllogismes, opinion partagée par la plupart des humanistes de son temps. Elle le fait à sa façon, tout en enjouement et fausse naïveté, elle se met en scène en tant que personnage, en face du personnage du philosophe un petit peu sentencieux et malgré ses dénégations, sûr de détenir la vérité. Le sujet un peu convenu, est de savoir si « aimer peut avoir un terme ». L’échange est vif et enjoué, aucun des protagonistes ne veut rien lâcher. Alors il faut définir les termes, se mettre d’accord ou pas, progresser dans l’échange, aborder des thématiques en lien avec le sujet (de l’amant ou de l’aimé, lequel a le plus de noblesse ; peut-on donner le nom d’amour à l’amour homosexuel…).
Le texte ne renouvelle sans doute pas le sujet, et ne fournit pas d’approche novatrice de la philosophie, mais fait le point, d’une façon, enjouée et marquée de la personnalité de son auteur, sur une thématique fréquente et considérée comme importante à l’époque de sa rédaction.
Tullia d’Aragona a été courtisane et écrivain, elle a écrit des poèmes, mais son œuvre la plus connue est ce dialogue, De l’infinité d’amour. La montée des études consacrées aux femmes l’a fait sortir un peu de son oubli, et lui permet d’être éditée de nouveau.
De l’infinité d’amour est un dialogue philosophique, imité de l’antique, comme il y en a eu un certain nombre à la Renaissance. Tullia s’y met en scène elle-même, et dialogue au sujet de l’amour, avec Benedetto Varchi, poète et philosophe qui a joué un grand rôle dans la Florence du XVIe siècle. Vient se mêler à l’échange à la fin du dialogue, Lattanzio Benucci, gentilhomme siennois, admirateur de Tullia et poète à ses heures.
Le sujet du dialogue, comme le titre l’indique, est l’amour. Le ton est mi-sérieux, mi-badin, l’affrontement intellectuel entre Tullia et Varchi, tourne presque au flirt par moments, sans jamais oublier l’aspect philosophique. C’est que le dialogue à la Renaissance s’associe à l’art de la conversation, à une forme de sociabilité qui annonce celle des salons.
Tullia conteste la prépondérance de la logique : la qualité des arguments doit prévaloir sur la rigueur des syllogismes, opinion partagée par la plupart des humanistes de son temps. Elle le fait à sa façon, tout en enjouement et fausse naïveté, elle se met en scène en tant que personnage, en face du personnage du philosophe un petit peu sentencieux et malgré ses dénégations, sûr de détenir la vérité. Le sujet un peu convenu, est de savoir si « aimer peut avoir un terme ». L’échange est vif et enjoué, aucun des protagonistes ne veut rien lâcher. Alors il faut définir les termes, se mettre d’accord ou pas, progresser dans l’échange, aborder des thématiques en lien avec le sujet (de l’amant ou de l’aimé, lequel a le plus de noblesse ; peut-on donner le nom d’amour à l’amour homosexuel…).
Le texte ne renouvelle sans doute pas le sujet, et ne fournit pas d’approche novatrice de la philosophie, mais fait le point, d’une façon, enjouée et marquée de la personnalité de son auteur, sur une thématique fréquente et considérée comme importante à l’époque de sa rédaction.
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