Hubert Mingarelli
Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature française :: Auteurs nés à partir de 1941
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Hubert Mingarelli

A 17 ans, il arrête l'école pour s'engager dans la marine, qu'il quitte trois ans plus tard. Il s'installe à Grenoble, où il exerce de nombreux métiers, puis commence à publier, vers la fin des années 1980. Il est lauréat du Prix Médicis en 2003 pour son roman Quatre Soldats. Il vit aujourd'hui dans un hameau de montagne de Matheysine dans les Alpes françaises.
Les femmes sont relativement absentes de ses romans et nouvelles. Il s'intéresse plus volontiers au rapport père-fils, que ce soit dans Une rivière verte et silencieuse (1999), La Dernière Neige (2000) ou encore dans La Beauté des loutres (2002). Dans Quatre Soldats (2003), il évoque l'amitié de ces quatre hommes dont un est à peine sorti de l'adolescence. Les trois nouvelles de son recueil Océan Pacifique (2006) racontent la vie de matelot qu'il a lui-même vécue. Cet ouvrage lui vaut le Prix Livre & Mer Henri-Queffélec au Festival Livre & Mer - Concarneau 2007
Le Secret du funambule, Milan, coll. Zanzibar, 1990
Le Bruit du vent, Gallimard Page blanche, 1991 ; nouv. édition en Page blanche, 1998 ; Folio junior, 2003 puis 2013
La Lumière volée, Gallimard Page blanche, 1993 ; nouv. édition en Page Blanche, 1999 ; Folio junior, 2009 puis 2012
Le Jour de la cavalerie, Le Seuil, 1995 ; Points Seuil, 2003
L'Arbre, Le Seuil, 1996.
Vie de sable, Le Seuil,1998.
Une rivière verte et silencieuse, Le Seuil, 1999 ; Points Seuil, 2001
La Dernière Neige, Le Seuil, 2000 . Points Seuil, 2002
La Beauté des loutres, Le Seuil, 2002 ; Points Seuil, 2004
Quatre Soldats, Le Seuil, 2003. (Prix Médicis) ; Points Seuil, 2004
Hommes sans mère, Le Seuil, 2004 ; Points Seuil, 2005
Le Voyage d'Eladio", Le Seuil, 2005.
Océan Pacifique, Le Seuil, 2006.
Marcher sur la rivière, Le Seuil, 2007.
La Promesse, Le Seuil, 2009.
L'Année du soulèvement, Le Seuil, 2010.
La lettre de Buenos Aires, Buchet-Chastel, 2011
La Source, Cadex, 2012
Un repas en hiver, Stock, 2012
L’homme qui avait soif, Stock, 2014
L’Incendie, avec Antoine Choplin, Éditions La Fosse aux ours, 2015
La route de Beit Zera, Stock, 2015 ; Points Seuil, 2016
Une histoire de tempête, Éditions du sonneur, 2015
-Un repas en hiver-

Un petit livre découvert lors de la rentrée littéraire il y a 4 ans, court mais intense, construit comme une pièce de théâtre, concentrant l'unité de temps de lieu, d'action, et qui m'a beaucoup marquée par son atmosphère ténue, dense, et par les questions qu'il soulève.
On est en Pologne, pendant la seconde guerre mondiale, trois soldats tracent leur route dans la neige et le froid glacial un matin d'hiver. Ils se sont portés volontaires pour une chasse à l'homme afin d'éviter l'horreur des exécutions, mais le choix est mince et le but le même: trouver le juif, le ramener pour l'exterminer. Le moral est bas, la déprime latente. Peu d'espoirs, peu de rêves, ou seulement ceux d'un fils resté au foyer, que les autres tentent de partager en fumant une dernière cigarette. C'est une question de survie, s'accrocher au souvenir pour tenir jusqu'au lendemain, tourner le dos à la folie. Au détour d'un buisson ils tombent sur l'un deux, embusqué comme une bête traquée. Forcés par leur hiérarchie aveugle, ils se résignent à le ramener mais retardent le moment et se mettent en quête d'un endroit afin de partager un dernier repas. Déboule alors un paysan polonais, habité du mépris de l"autre", qu'ils se voient obligés d'accueillir à leur misérable tablée.
Un roman superbe de sobriété, où l'empathie nait directement de cette marche forcée vers un objectif que leur moral renie mais que leur devoir contraint. Où se trouve l'ennemi, entre le juif capturé et le polonais empli de morgue, où se situe le frère derrière ces peurs mêlées et ce dégoût de soi? N'est-ce pas aussi cette fuite devant l'immonde qui les relie, tous acteurs involontaires d'une guerre qui les dépasse?Des remises en questions cruelles et perdues d'avance, car une fois l'élan solidaire réveillé et le sourire partagé, le constat reste là, ils devront le livrer, perdant encore un peu plus de leur humanité. Beaucoup de pudeur et de poésie dans ce texte qui touche l'universel en partant d'un fait simple. La confrontation forcée de quatre hommes que rien ne devrait réunir si ce n'est cette parcelle restée vive au milieu d'un chaos effroyable. C'est à la fois désespéré et terriblement humain, et cela frappe au coeur. A lire !!!
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Aeriale- Messages : 3075
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Hubert Mingarelli
La lettre de Buenos Aires
9 courts récit, enfin 8 courts, et le dernier, qui donne son titre au livre, plus développé. J'ai été séduite dans les premières pages par l'écriture, mais assez vite je me suis ennuyée. Je serais d'ailleurs incapable de dire de quoi cela parle vraiment. Cela me laisse une sorte de sensation d'inconsistance.
Bien sûr, comme le dit la quatrième de couverture, il s'agit d'errances, de voyages, de ce quelque chose qui pousse à aller voir ailleurs. Mais les personnages sont restés dans le flou pour moi, sans que cela soit compensé par une poésie, un mystère, un envoûtement. Trop terre à terre pour laisser la part au rêve, pas assez précis pour s'intéresser au réel vécu.
Ce n'est pas ce livre qui va me réconcilier avec la littérature française contemporaine.
9 courts récit, enfin 8 courts, et le dernier, qui donne son titre au livre, plus développé. J'ai été séduite dans les premières pages par l'écriture, mais assez vite je me suis ennuyée. Je serais d'ailleurs incapable de dire de quoi cela parle vraiment. Cela me laisse une sorte de sensation d'inconsistance.
Bien sûr, comme le dit la quatrième de couverture, il s'agit d'errances, de voyages, de ce quelque chose qui pousse à aller voir ailleurs. Mais les personnages sont restés dans le flou pour moi, sans que cela soit compensé par une poésie, un mystère, un envoûtement. Trop terre à terre pour laisser la part au rêve, pas assez précis pour s'intéresser au réel vécu.
Ce n'est pas ce livre qui va me réconcilier avec la littérature française contemporaine.
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La meilleure façon de résister à la tentation c'est d'y céder. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 2551
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Hubert Mingarelli

une histoire de tempête
Après ma lecture du livre de François Place, qui fait partie de la collection Ce que la vie signifie pour moi de la maison Les éditions du Sonneur, j’ai vu qu’il y avait aussi ce texte de Hubert Mingarelli dans cette même collection.Présentation de l’éditeur
La tempête est là, sur le port. Celui-ci ou un autre, qu’importe. D’ici ou d’ailleurs, les solitudes sur les quais déambulent de la même manière, s’évitent, se frottent, se quittent. Ont-elles jamais existé qu’elles sont déjà des ombres, des fantômes. Il y a ceux qui renoncent, ceux qui s’accrochent. Le narrateur d’Hubert Mingarelli est de cette trempe-là. Ici, il n’est pas venu défier les éléments, la nuit et l’océan qui se confondent, la pluie qui tombe avec rage, rince tout ce qu’elle peut, les docks, les corps, les âmes. Il est là pour écrire, mettre des mots sur une histoire, affronter la sienne peut-être, faire face, trouver une issue, un sens. Cette nuit de tous les déluges, il va mettre au monde un personnage de roman, celui que l’auteur porte en lui, à qui il se doit de donner vie. Coûte que coûte. C’est le prix de l’écriture — errance, acharnement et pour finir, une naissance.
Avec une tendresse infinie, Hubert Mingarelli prend par la main son narrateur, l’accompagne sous la tempête, le malmène, le protège, lui éclaire le chemin hasardeux de l’écriture. À coups de silences et de foudres, de phrases suspendues comme hors du temps, hors du monde, Hubert Mingarelli se livre, se délivre. Il dit ce que la vie signifie pour lui : une lutte, une main tendue à toutes les histoires qui font les hommes.
Un texte assez court (47 pages), on pourrait le considérer comme nouvelle. De toutes les lectures que j’ai fait de cet auteur, c’est surtout le recueil de nouvelles qui m’est resté en bonne mémoire… ainsi j’ai aussi retrouvé cette force dans cette histoire de tempête.
Vraiment à part et assez onirique j’ai beaucoup aimé ce court séjour près de la mer…
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Hubert Mingarelli
Un Repas en Hiver
Hubert Mingarelli
Juste quelques mots sur ce livre dont Aeriale déjà très bien parlé. Il a séjourné longtemps sur mes étagères et je me disais que j'avais peu envie finalement de lire ce livre sur le nazisme - encore un ! Mais Mingarelli a su l'aborder autrement. L'entrée dans le roman est assez bluffante car finalement on ne sait pas pourquoi ces trois hommes cheminent dans la neige et le froid, et avec autant de réticence. On le découvre petit à petit, on comprend que cette chasse à l'homme les écoeure, presque autant que les exécutions. On comprend aussi qu'ils sont dégoûtés de cette barbarie, qui les conduit forcément vers le dégoût d'eux mêmes, seul un petit geste de partage parvient à les rendre à nouveau humains pendant quelques heures.
Une excellente prise de contact avec cet auteur dont je poursuivrai la lecture si un de ses livres croise à nouveau mon chemin !
Hubert Mingarelli
Juste quelques mots sur ce livre dont Aeriale déjà très bien parlé. Il a séjourné longtemps sur mes étagères et je me disais que j'avais peu envie finalement de lire ce livre sur le nazisme - encore un ! Mais Mingarelli a su l'aborder autrement. L'entrée dans le roman est assez bluffante car finalement on ne sait pas pourquoi ces trois hommes cheminent dans la neige et le froid, et avec autant de réticence. On le découvre petit à petit, on comprend que cette chasse à l'homme les écoeure, presque autant que les exécutions. On comprend aussi qu'ils sont dégoûtés de cette barbarie, qui les conduit forcément vers le dégoût d'eux mêmes, seul un petit geste de partage parvient à les rendre à nouveau humains pendant quelques heures.
Une excellente prise de contact avec cet auteur dont je poursuivrai la lecture si un de ses livres croise à nouveau mon chemin !
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 903
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Hubert Mingarelli
Merci Dom pour ce commentaire, un roman qui m'avait marquée: superbe.
Bizarrement je n'ai plus eu l'occasion de le lire, mais je crois qu'il a toujours des thèmes assez forts.
Tu m'y fais penser!
Bizarrement je n'ai plus eu l'occasion de le lire, mais je crois qu'il a toujours des thèmes assez forts.
Tu m'y fais penser!
Aeriale- Messages : 3075
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Hubert Mingarelli
Oui jen n'ai rien lu d'autre non plus je regarderai si la mediatheque en a d'autres. J'ai l'impression que ça en vaut la peine.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 903
Date d'inscription : 02/12/2016
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