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Charles Sorel

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Message par Arabella Dim 14 Juil - 10:42

Charles Sorel



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Source : Wikipédia

Charles Sorel est issu d'une famille de robins vraisemblablement d'origine champenoise. Son grand-père était magistrat dans une ville de Picardie. Après avoir peut-être servi dans les troupes de la Ligue, son père s'est établi à Paris, où il a acheté une étude de Procureur du Parlement, et épousé une sœur de Charles Bernard, lecteur de Louis XIII et premier historiographe de France, dont il eut deux enfants : Charles et Françoise6. La date de naissance de Sorel est mise en doute. Elle est fondée sur son acte de décès mais impliquerait qu'il ait écrit L'Histoire comique de Francion à l'âge de vingt ans. Charles Sorel fait ses études dans un collège parisien, peut-être le collège de Lisieux.

Son père l'aurait poussé à entreprendre des études de droit mais ses premiers écrits semblent indiquer une volonté de s'introduire à la Cour. On dispose d'assez peu d'informations biographiques mais Émile Roy affirme sans le prouver qu'il est secrétaire ou « domestique » du comte de Cramail en 1621, avant de s'attacher au comte de Marcilly en 1622 puis au comte de Barradas6, auquel il dédie L'Orphise de Chrysante. Il participe en 1623 à la composition du livret du Ballet des Bacchanales aux côtés de Théophile de Viau, Boisrobert, Saint-Amant et Du Vivier. Il fréquente donc les milieux libertins.

Polygraphe, il alterne œuvres de fiction et œuvres d'érudition. Il affiche dès 1628 une ambition d'historien avec la publication de l'Avertissement sur l'histoire de la monarchie française qui dénonce les légendes et les mythes qui farcissent les histoires de France aux siècles précédents. Il professe la volonté d'écrire une nouvelle histoire qui allie véracité et qualité du style. Ce vaste projet ne sera jamais réalisé, mais Sorel rachète en 1635 la charge de premier historiographe de France laissée vacante par son oncle maternel Charles Bernard. Il continuera d'écrire tout au long de sa vie des traités historiques et des pièces de circonstance mais sans aucun apport notable.

La suppression des charges d'historiographe en 1663 par Colbert l'oblige à vendre la maison familiale et à se retirer chez un de ses neveux, Simon de Riencourt, auteur d'un Abrégé chronologique de l'Histoire de France en 1665. Il y décède en 1674 en bon chrétien, ayant apparemment renié les idées libertines de sa jeunesse

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Message par Arabella Dim 14 Juil - 10:44

Histoire comique de Francion



Le statut du roman était ambiguë au XVIIe siècle. Il n'appartenait pas à la « belle littérature » qui se conformait aux enseignements des humanistes et qui s'inspirait des modèles antiques, et à ce titre était sujet aux railleries des doctes. Mais c'était un genre à succès : dès la première décennie du XVIIe siècle, plus de soixante romans paraissent, et ce phénomène va se poursuivre tout au long du siècle. Genre s'adressant à un lectorat féminin en priorité, et dont de nombreux auteurs sont des femmes, il ne laisse pas indifférents les hommes ; même ceux qui les dénigrent les lisent pourtant. le roman du XVIIe siècle est sentimental, mais aussi héroïques, d'aventures, historique. Jusque dans les années 60 du siècle, c'est souvent un roman fleuve, de plusieurs milliers de pages, comme les célèbres Astrée (Honoré d'Urfé) Clélie ou le Grand Cyrus (Mlle de Scudéry), il a tendance à se réduire ensuite.

A côté de ces livres romanesques et où la vraisemblance n'est pas le souci premier des auteurs, s'est développée une veine plus en prise avec son temps : les romans comiques. Plus réalistes, ils se situent dans un temps plus proche, dont les lecteurs peuvent se souvenir, ou avoir entendu parlé. Ces romans font une satire des défauts des hommes, des moeurs, du siècle. C'est à ce type d'ouvrages qu'appartient l'Histoire comique de Francion de Charles Sorel. La première partie paraît en 1623, alors que l'auteur était âgé d'à peine plus de vingt ans (mais la date de sa naissance n'est pas certaine), l'auteur fera paraître la suite tout en effectuant des changements dans le texte originel, ce qui rend les éditions actuelles complexes : le texte originel est souvent considéré comme le plus intéressant, et les changements ultérieurs attribués à un changement de climat politique de l'époque qui rendait dangereux pour les écrivains une trop grand liberté de plume (l'emprisonnement de Théophile de Viau survient quelques mois à peine après la parution de la première version de Francion).

L'Histoire comique de Francion s'inspire de nombreux modèles (l'originalité au XVIIe siècle n'est pas du tout une valeur positive) : des sources antiques (Apulée, Pétrone), mais aussi Rabelais, Boccace, les Cent nouvelles nouvelles, les Historiettes de Tallemant des Réaux, les romans picaresques espagnols… Mais Sorel transforme tout cela, son héros n'est pas par exemple un picaro (misérable futé) mais un gentilhomme, qui même s'il connaît des misères et vicissitudes et se livre à des plaisanteries douteuses et des libertinages, garde toujours un fond de noblesse. de même, si le livre est souvent « licencieux », l'auteur ne reste pas à une lecture grivoise des rapports amoureux, le personnage principal évolue, la simple recherche du plaisir va finir par lui apparaître comme décevante au final.

Nous faisons connaissance avec notre héros alors qu'il recourt à un stratagème pour passer la nuit avec la belle Laurette en abusant son mari. le procédé tourne court à cause de l'intervention malencontreuse de voleurs. Francion blessé doit s'enfuir en s'étant couvert de ridicule. Il est secouru par un jeune homme noble. Passant la nuit dans une hôtellerie, ils y rencontrent une vieille, qui leur raconte son histoire, et celle de Laurette qu'elle a élevée. Ensuite Francion raconte au jeune homme (Raymond) son histoire à lui. Francion n'a pas reconnu Raymond, mais ils ont été condisciples dans un collège ; en outre Raymond a volé sa bourse à Francion ce qui l'a plongé pour un temps dans une grande misère. Mais il veut se faire pardonner : entre autres, il organise une grande fête libertine, dans laquelle il s'assure de la venue de Laurette, ce qui permet à Francion de réussir ce qu'il a manqué précédemment.

Suite à cela, Laurette, ne l'intéresse plus vraiment, et il s'attache à une jeune veuve italienne, qu'il découvre d'abord en portrait, et qu'il s'arrange à rencontrer en vrai. Même si Francion plaît à Nays, plus que ses autres et nombreux prétendants, elle est sage, et le mariage est la seule éventualité qu'elle envisage. Francion la suivra dans son pays, devra faire face aux autres prétendants prêts à tout pour le perdre, devra aussi faire face à lui-même et à ses désirs contradictoires avant de pouvoir convoler avec sa belle.

Entre temps il y aura eu pléthore d'aventures, drôlatiques, libertines, mais aussi parfois dangereuses. le roman cultive une veine de truculence gauloise, mais se livre aussi à des satires de la justice, des collèges, des milieux des gens de lettres, des palais des nobles et de leurs cours, de la cour royale (censée être celle de Henri II) etc. Un vrai portrait satirique du siècle.

Malgré nombre de péripéties, de détours, de divers épisodes, le roman est au final très cohérent (tout au moins dans la version proposée dans le volume de la Pléiade par Antoine Adam). Deux pôles s'opposent, représentés par deux femmes : Laurette et Nays. Laurette est le pôle négatif, par qui le roman commence. Elle symbolise le plaisir en tant que tel, dont la recherche, même satisfaite, s'avère au final décevante, et n'aboutit qu'à un nouveau désir, et laisse en fin de compte un sentiment de vide. Nays, le pôle positif vers lequel Francion va tendre dans la deuxième partie du roman, nécessite de vaincre l'adversité, des rivaux, mais il s'agit aussi de se vaincre soi-même, les penchants qui poussent par une forme de facilité vers l'immédiatement agréable. Francion finira par soumettre ses désirs plutôt que de se soumettre à eux.

C'est une plaisante découverte, le roman est avant tout très drôle, et au final, malgré tous les méandres et digressions, qui semblent égarer le lecteur, l'auteur finit par le faire arriver au port où il voulait l'amener.

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