Percival Everett
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Re: Percival Everett
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So Much Blue / Tout ce bleu
Je ne sais pas ce qui m’a retenu, mais en voyant les couvertures (aussi bien anglaise que française) et le résumé, je sentais que ce serait CE livre avec lequel je voudrais finalement le découvrir.
Il a divisé son histoire en trois temps – à la maison (aujourd’hui), Paris (il y a 10 ans) et 1979 (il y a 30 ans). À tour de rôle il raconte ainsi les différentes époques. Cela donne une certaine dynamique au tout et on suit chapitre après chapitre des moments très différents de Kevin.
Après quelques va-et-vient entre Paris, la maison et El Salvador de 1979, j’étais confuse. Très. Je ne comprenais pas son objectif pour mélanger l’histoire d’un artiste et une révolution en Amérique centrale. J’avais envie de mettre de côté et classer entre « pas pour moi ». Mais ces quelques chapitres ont suffi pour me montrer la beauté de son écriture. Et celle-là m’a conquise… et convaincue de continuer.
Par moment je doutais toujours de son choix pour les différentes trames, mais finalement je me suis laissé emporter et j’en ressors vraiment enthousiaste.
J’aime le bleu, j’aime ce personnage de roman qui est si touchant avec toutes les « fautes » qu’il commet… j’y ai vraiment passé un très bon moment en sa compagnie.
So Much Blue / Tout ce bleu
Le nom de cet auteur me « poursuit » depuis pas mal d’années. J’en ai plus d’un lecteur de lui autour de moi et on voulait plus d’une fois me convaincre de franchir le pas.Présentation de l’éditeur
Artiste peintre noir américain, Kevin Pace, la soixantaine, se consacre depuis plusieurs années à un tableau très grand format qu’il dissimule jalousement aux regards de tous, gardant le secret sur ses avancées comme il garde secrets bien des épisodes de sa vie, notamment une escapade adultère à Paris et un périple bouleversant dans le Salvador de 1979 au bord de la guerre civile, où il a commis l’irréparable. Mais aujourd’hui, c’est à sa fille de seize ans de lui confier ce qu’elle ne peut avouer à personne d’autre.
Tout ce bleu est le roman des secrets. Ceux que l’on emporte dans la tombe. Ceux que l’on partage ou qui taraudent. Leur poids, leur pouvoir, leur effet dévastateur y sont disséqués à mesure que se déploie le passé de Kevin, de son mariage bâti sur des mensonges aux traumatismes du Salvador qui ne cessent de le hanter.
Sur les couleurs changeantes du bonheur, la mutation des sentiments et la création dans tous ses états, Percival Everett offre à son lecteur une saisissante incursion dans les tréfonds, tantôt chatoyants, tantôt ténébreux, de sa mythologie personnelle d’homme et d’artiste.
Je ne sais pas ce qui m’a retenu, mais en voyant les couvertures (aussi bien anglaise que française) et le résumé, je sentais que ce serait CE livre avec lequel je voudrais finalement le découvrir.
Il a divisé son histoire en trois temps – à la maison (aujourd’hui), Paris (il y a 10 ans) et 1979 (il y a 30 ans). À tour de rôle il raconte ainsi les différentes époques. Cela donne une certaine dynamique au tout et on suit chapitre après chapitre des moments très différents de Kevin.
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Après quelques va-et-vient entre Paris, la maison et El Salvador de 1979, j’étais confuse. Très. Je ne comprenais pas son objectif pour mélanger l’histoire d’un artiste et une révolution en Amérique centrale. J’avais envie de mettre de côté et classer entre « pas pour moi ». Mais ces quelques chapitres ont suffi pour me montrer la beauté de son écriture. Et celle-là m’a conquise… et convaincue de continuer.
Par moment je doutais toujours de son choix pour les différentes trames, mais finalement je me suis laissé emporter et j’en ressors vraiment enthousiaste.
J’aime le bleu, j’aime ce personnage de roman qui est si touchant avec toutes les « fautes » qu’il commet… j’y ai vraiment passé un très bon moment en sa compagnie.
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Percival Everett
J'aimerais bien tenter aussi, avec cet auteur. Mais d'après ce que tu dis, il y a des moments de confusion entre toutes ces époques, pas sûre que je passe le cap...
Aeriale- Messages : 11317
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Percival Everett
kenavo a écrit:
Auteur polyvalent, ses écrits se situent à la frontière de plusieurs genres littéraires.
En effet, ce que tu dis de Tout ce bleu ne ressemble pas à ce que j'ai lu de lui.
Il y a bien longtemps.
Je vous copie colle mon avis de 2008
Désert Américain.
(Trad. Anne-Laure Tissut)
C'est assez drôle, assez décalé pour ressembler à une sorte de miroir déformant de nous-même, juste fait pour pointer du doigt nos difformités.
Ce mort vivant qui se "balade", se retrouve entraîné dans des situations qu'il ne contrôle pas, a une sorte de pré-sens qui lui permet de savoir en quelques secondes des bouts de vie des autres, découvrir leur faiblesse, ce qui les a mené là où ils sont, ce qui fait d'eux des humains.
Un livre qui dénonce le monstre en l'homme et son humanité. Une sorte d'imbriquement du clair-obscur. Et tout ça avec pas mal d'humour.
C'était une chouette histoire. "Une de celle qui font croire au bonheur" sans oublier de dire que le bonheur c'est pas forcement tout bleu tout rose.
J'adore cette légèreté profonde. Ce cynisme dénonciateur et décalé. Cette plongée dans l'américanisme moyen.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6939
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: Percival Everett
Et Hop.
Un autre de 2010
Blessés.
(trad. Anne-Laure Tissut)
Étonnée par cette écriture en filigrane. Beaucoup de non-dits, beaucoup d'ombres de gens qui se baladent sans qu'on sache vraiment qui ils sont. Ils apparaissent, disparaissent, réapparaissent. Y'a une sorte de nébuleuse qui fait que ça glisse tout seul à lire, mais ça n'accroche pas.
C'est une histoire racontée, de loin, où les personnages sont esquissés.
Le "héros", John, on a l'impression qu'il se laisse aller par les choses, peut-être ce rythme de la Nature auquel il se colle (?). Mais du coup, on a aussi la sensation qu'il ne vit rien "à fond". Il fricote avec Morgan, et aucun sentiment ne transparait, je n'ai même pas cru à ses "déclarations" d'amour. Je ne comprends presque pas l'intérêt de cette love story : Everett semble bien peu doué pour en parler.
Par contre, j'ai trouvé que ça fonctionnait bien cette écriture d'action plus que de sentiments pour empêcher de sombrer dans le glauque et le facilement dénonçable (violence, racisme, homophobie...). Finalement, même s'il dit des choses déjà dites 100 fois, il parvient à ne pas devenir caricatural grâce à cette sorte d'esquisse qui laisse plein de place à l'imagination, à l'interprétation.
Et Everett arrive bien à maintenir une tension tout le long du livre. Les évènements arrivent les uns après les autres, des menaces planent avec la sensation que ça va péter, que c'est friable, fragile.
Un livre rugueux, à se protéger de tout, qui me laisse un peu à distance.
Un autre de 2010
Blessés.
(trad. Anne-Laure Tissut)
Voilà bien des années que John Hunt, qui a maintenant atteint la quarantaine, a choisi de se détourner de la société des hommes en allant vivre dans un ranch où, aux côtés d'un oncle vieillissant, il élève des chevaux. Mais le fragile éden, édifié en intime symbiose avec les rythmes naturels du monde animal par ces deux hommes noirs dans le grand Ouest américain, vient à se fissurer: un jeune homosexuel est retrouvé dans le désert battu à mort, un fermier indien découvre deux de ses bêtes sauvagement assassinées, et l'inscription Nègre rouge en lettres de sang dans la neige... C'est dans ce contexte menaçant que John s'interroge sur ses choix de vie depuis la mort tragique de sa femme, sur la nature de ses sentiments envers les uns et les autres, sur les silences coupables qui couvrent, dans la région, les agissements d'un inquiétant groupe néo-nazi, sur la fin imminente de l'oncle Gus, frappé par la maladie, sur l'amour, enfin, qu'une jeune femme vient réveiller en lui...
Étonnée par cette écriture en filigrane. Beaucoup de non-dits, beaucoup d'ombres de gens qui se baladent sans qu'on sache vraiment qui ils sont. Ils apparaissent, disparaissent, réapparaissent. Y'a une sorte de nébuleuse qui fait que ça glisse tout seul à lire, mais ça n'accroche pas.
C'est une histoire racontée, de loin, où les personnages sont esquissés.
Le "héros", John, on a l'impression qu'il se laisse aller par les choses, peut-être ce rythme de la Nature auquel il se colle (?). Mais du coup, on a aussi la sensation qu'il ne vit rien "à fond". Il fricote avec Morgan, et aucun sentiment ne transparait, je n'ai même pas cru à ses "déclarations" d'amour. Je ne comprends presque pas l'intérêt de cette love story : Everett semble bien peu doué pour en parler.
Par contre, j'ai trouvé que ça fonctionnait bien cette écriture d'action plus que de sentiments pour empêcher de sombrer dans le glauque et le facilement dénonçable (violence, racisme, homophobie...). Finalement, même s'il dit des choses déjà dites 100 fois, il parvient à ne pas devenir caricatural grâce à cette sorte d'esquisse qui laisse plein de place à l'imagination, à l'interprétation.
Et Everett arrive bien à maintenir une tension tout le long du livre. Les évènements arrivent les uns après les autres, des menaces planent avec la sensation que ça va péter, que c'est friable, fragile.
Un livre rugueux, à se protéger de tout, qui me laisse un peu à distance.
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Queenie- Messages : 6939
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: Percival Everett
oh non, pas de confusion à propos des différentes époques, c'est tout clair et tout bon, on se retrouve à merveilleAeriale a écrit:Mais d'après ce que tu dis, il y a des moments de confusion entre toutes ces époques, pas sûre que je passe le cap...
c'était seulement moi qui ne comprenais pas le "pourquoi" au début, son choix de ces trois histoires tout à fait différentes, mais sinon, cela se lit très bien
merci pour tes commentaires…Queenie a écrit:En effet, ce que tu dis de Tout ce bleu ne ressemble pas à ce que j'ai lu de lui.
je ne sais pas si je vais lire un autre de lui de si tôt, mais je note Désert Américain
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