Magda Szabo

Magda Szabo nous livre un portrait étonnant, celui d'Emerence, domestique autoritaire et revêche mais douée également d'une grande générosité, au service de la narratrice (et sans doute de l'auteur elle-même) pendant plus de vingt ans...Elle raconte la relation qui s'est tissée entre les deux femmes, une relation très forte, passionnée, à la fois pleine d'affection et conflictuelle, tant ces femmes sont aux antipodes l'une de l'autre (la femme de ménage et l'intellectuelle). L'auteur brosse avec force et justesse un saisissant tableau des relations humaines et analyse avec beaucoup de finesse la psychologie des personnages. Elle tient aussi le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page puisque celui-ci apprend dès le début que l'histoire finit mal :
"C'est moi qui ai tué Emerence. Je voulais la sauver, non la détruire mais cela n'y change rien."
C'est un roman sur la confiance qui s'établit entre deux personnes et sur les choix difficiles qui peuvent se poser : jusqu'où peut-on aller sans trahir l'autre ? Quelle est la meilleure décision à prendre ?
En arrière-plan, une critique masquée du régime communiste, qui a longtemps fermé la Hongrie au monde extérieur et mis à l'écart de nombreux intellectuels.

Intéressant.

Oui il a l'air bien ce roman, j'aime ce genre de thème. Je le note bien sûr.

Une bien belle découverte que ce roman qui a pour thème central l’amitié et un sentiment apparenté celui de la loyauté. L’amitié, c’est celle que la narratrice a nouée avec sa domestique Emerence, un personnage extraordinaire. Le titre ‘La Porte’ c’est celle qu’Emerence tient fermée à tous, c’est la porte de son appartement où nul n’est autorisé à pénétrer.  Elle représente la barrière qu’Emerence met entre sa vie privée, son passé et les autres. C’est aussi le symbole de sa formidable volonté d’indépendance, car Emerence s’affranchit de toute contrainte qu’elle ne s’impose pas elle-même et des codes qu’elle n’a pas choisis. Cette porte est close sur son passé, elle l’entrouvre à peine pour la narratrice, ce qui sera l’occasion de nous révéler quelques épisodes poignants de son passé, mais elle lui fait jurer de ne jamais la franchir sans sa permission.

Emerence est un personnage formidable, presque magique, comme sorti d’un conte de fée ; elle est à la fois despotique, bornée avec une logique simple mais irréfutable, infatigable, attentionnée et généreuse. On sent la narratrice très attachée à cette femme énigmatique et aussi remplie de culpabilité à son égard. Car c’est bien d’une impossible question de loyauté qui est au centre de ce roman : jusqu’où doit-on aller pour rester loyal à quelqu’un que l’on aime ? Choix difficile, impossible même parfois.

Un très beau roman dont la fin est admirable, j'ai adoré. Merci à @Liseron.

Je suis bien contente de l'avoir dans ma PAL mais il va devoir attendre encore un petit peu

domreader a écrit:

Un très beau roman dont la fin est admirable, j'ai adoré. Merci à @Liseron.

Super contente qu'il t'ait plu autant qu'à moi 

-La porte-


Quelle étrange confession que cette relation décrite dans ce roman élu meilleur livre en 2015. Impressionnant mélange d'attraction et de répulsion scellant à jamais ces deux personnages, l'illettrée à l'intelligence brute et intuitive, face à la femme cultivée et cérébrale, attachée aux valeurs religieuses.

Voilà une personnalité incroyablement détonante que cette Esmérence au passé trouble dont on ne saura au final pas grand chose, si ce n'est qu'elle protégea des juifs et éleva leur fille qui ne le lui rendit pas aussi bien. Une gouvernante assez gonflée pour imposer ses horaires et son salaire, réservant sa réponse en y ajoutant ses conditions. Exigeante, têtue et totalement omniprésente, forçant les autres à l'introspection tout en ne se remettant jamais en cause!  Un sacré tempérament qui m'a souvent fait rire dans ses contradictions, ses excès et ses coups de colère, mais agacée aussi tant la situation m'a paru invraisemblable.

Face à cette farouche au grand coeur, la narratrice (l'auteure elle même) à priori déstabilisée, réussit à apprivoiser cet ovni venu d'un autre monde, et une forte complicité va les unir. Jusqu'au drame final, la seconde enfreignant la règle absolue, celle de ne pas franchir La porte sans son accord.

Si je suis admirative de l'écriture de Magda Szabo, sa capacité à décrypter la complexité de ce lien hors du commun, et si le personnage d' Esmérence est inoubliable, j'avoue que j'avais hâte d'en arriver au bout pour enfin percer l'énigme. Je m'attendais à une autre chute, quelque chose de plus percutant. Je veux bien y voir une parabole et je comprends l'idée générale sur la loyauté et ses limites, celle de la trahison, etc. Il n'empêche que je n'ai pas tout percé du mystère et que cette figure me restera étrangère, incompréhensible et pour tout dire frustrante!

Décidément, @Aériale, tu es une tentatrice !!!  (voir autre fil, ce jour !)


 J'aime aussi beaucoup cette auteure mais je n'ai pas encore lu La porte alors, voilà un autre projet de lecture prochain - "PLP" ! 

Ruth May a écrit:Décidément, @Aériale, tu es une tentatrice !!!  (voir autre fil, ce jour !)


 J'aime aussi beaucoup cette auteure mais je n'ai pas encore lu La porte alors, voilà un autre projet de lecture prochain - "PLP" ! 

PLP? Ha ha...voilà un nouveau sigle à se mettre en tête!

Je n'ai rien lu d'autre d'elle. J'aimerais bien car son analyse est vraiment fine. Tu as des titres à me conseiller @Ruth May?

Spoiler:

Oui, oui, j'ai créé, ici, ce matin, un nouveau sigle !! 


(Pour le spoiler, je vais faire attention, promis.)

J'ai beaucoup aimé celui-ci : 

Merci pour le conseil @Ruth May, j'ai tellement aimé La Porte, que j'hésitais sur le choix d'un autre titre de Magda Szabo ! Je le note !

Ruth May a écrit:Pour le spoiler, je vais faire attention, promis.

Ah oui gaffe

Ruth May a écrit:'ai beaucoup aimé celui-ci : 


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Noté aussi!

Spoiler:

Ouh, je vais peut-être devenir douée en informatique !! Quoique...  grâce aux spoilers d' @Aeriale ! 


Bonne lecture, les bookies !

C'est bien compliqué tout ça