Satyajit Ray

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:39

Satyajit Ray


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Source Films sans Frontières

Né en 1921 et mort en 1992, Satyajit Ray est issu d'une famille aisée et lettrée (son père était un poète bengali renommé) de Calcutta. Les premiers métiers qu'il exerce tournent autour de l'image puisqu'il est d'abord maquettiste publicitaire, avant de se lancer dans la gestion d'un ciné-club, pour devenir illustrateur pendant quelques temps.

C'est la rencontre avec le cinéaste français Jean Renoir, venu en Inde en 1951 pour le tournage du Fleuve, qui bouleverse la vie de Satyajit Ray qui se lance dans la réalisation après avoir été nourri de tant de classiques du cinéma occidental.
Son premier film, La Complainte du Sentier, tourné avec peu de moyens, est un succès aussi bien critique que commercial qui lui vaut une reconnaissance internationale immédiate, puisque le film reçoit un prix à Cannes en 1956.

Au total, Satyajit Ray a réalisé 37 films, empreints d'un profond humanisme et d'un humour reconnaissable. Parmi ses films les plus célèbres, on trouve La Complainte du Sentier, Le Salon de Musique, Le Monde d'Apu. Son œuvre a été louée dans le monde entier, inspirant des cinéastes comme Abbas Kiarostami, et Satyajit Ray a été récompensé de multiples fois, recevant en 1992 un Oscar pour l'ensemble de sa carrière.
« Ray a toujours préféré l'histoire intime à l'épique majestueux… Il est par excellence le poète à l'échelle humaine » (Salman Rushdie)


Filmographie


1955 : La Complainte du sentier
1956 : L'Invaincu (Aparajito)
1958 : La Pierre philosophale (Parash Pathar)
1959 : Le Salon de musique (Jalsaghar)
1959 : Le Monde d'Apu (Apur Sansar)
1960 : La Déesse (Devi)
1961 : Trois Filles (Teen Kanya)
1962 : L'Expédition (Abhijaan)
1964 : Charulata
1964 : La Grande Ville (Mahanagar)
1965 : Le Saint (Mahapurush)
1965 : Le Lâche (Kapurush)
1966 : Le Héros (Nayak)
1966 : Kanchenjungha
1967 : Le Zoo (Chiriyakhana)
1969 : Les Aventures de Goopy et Bagha (Goopy Gyne Bagha Byne)
1970 : Des jours et des nuits dans la forêt (Aranyer Din Ratri)
1971 : L'Adversaire (Pratidwandi)
1973 : Tonnerres lointains (Ashani Sanket)
1974 : Company Limited (Seemabaddha)
1974 : La Forteresse d'or (Sonar Kella)
1976 : Bala
1976 : Jana Aranya
1977 : Les Joueurs d'échecs (Shatranj Ke Khilari)
1979 : Le Dieu éléphant (Joi Baba Felunath)
1980 : Le Royaume des diamants (Heerak Rajar Deshe)
1981 : Pikoor Diary (court-métrage)
1984 : Délivrance (Sadgati) (téléfilm)
1984 : La Maison et le Monde (Ghare Baire)
1990 : Un ennemi du peuple (Ganashatru)
1990 : Les Branches de l'arbre (Shakha Proshakha)
1991 : Le Visiteur (Agantuk)

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:42

Les joueurs d'échecs

Au début, il faut s'habituer, déjà un film en couleur, cela surprend de Satyajit Ray, et puis le côté film historique en costumes aussi, on est loin de l'observateur de la société de son temps. Mais très vite, j'ai été sous le charme. Les deux joueurs d'échecs et leurs univers, femmes, maisons, petites habitudes et grandes discussions sont tellement délectables. Et la partie historique, même si plus convenue, a aussi de beaux moments. Ceux consacrés à la danse et à la musique par exemple. Là, c'est un vrai bonheur, et la couleur trouve sa pleine justification. Et le côté description d'un monde, d'une culture sur le point de mourir, complètement anachronique, fini par être touchante, et rappelle un Le salon de musique.

Un très bon moment pour moi, même si ce n 'est pas le film le plus typique et le plus personnel du réalisateur.

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:44

Des jours et des nuits dans la forêt

Cela commence comme une jolie comédie de moeurs, quatre amis prennent quelques jours de vacances et partent ensemble pour un endroit isolé. Ils rigolent, se disputent. Et font la connaissance de voisins, un vieil homme et deux femmes, sa fille et sa belle-fille. Ainsi que de quelques habitants de la régions. On parle, on se ballade, on flirte. Presque la sensation d'être chez Rohmer. Mais ce voyage, ces rencontres, font prendre conscience à chacun ce qu'il est, et ce que sont les autres, ces personnes que l'on croyait proches, et qui restent pourtant bien étrangères. Les gens se découvrent à eux-mêmes et aux autres.

Ce film est vraiment très réussi, dans une tonalité spécifique, que je n'ai trouvé encore dans aucun autre film de Satyajit Ray que j'ai eu l'occasion de voir. Ce mélange de légèreté et de profondeur, de rire et gravité est vraiment séduisant.

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:48

L'Expédition

Un chauffeur de taxi, de haute caste, Narasingh, se voit retirer sa licence. Sur le chemin de retour vers sa région natale, il porte secours à un riche homme d'affaires, victime d'un accident. Ce dernier le pousse à s'installer à proximité de chez lui. Narasingh y rencontre un ami de la famille, Joseph, et sa soeur, qui lui plaît beaucoup. Joseph le met en garde contre l'homme d'affaires, mais ce dernier fait une proposition très alléchante à Narasingh.

L'inde avec son système de castes, la difficulté de trouver sa place lorsque les anciennes hiérarchies ne correspondent plus au monde dans lequel vivent le personnages, la situation compliquée des femmes...le film aborde de nombreuses thématiques à travers le personnage de Narasingh, issu de haute caste mais qui exerce un métier peu considéré. La tentation de trahir ses valeurs est forte. Les frustrations fortes font que la violence couve et peut exploser à chaque moment.

Un beau film, avec une façon très efficace de développer l'action, de mettre en place les personnages et leurs évolutions. Et dessiner la société indienne, avec ses fractures et contradictions.

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:50

Le lâche

Amitabha, scénariste, tombe en panne de voiture dans un coin perdu. Un riche planteur lui propose de l'héberger pour la nuit, en attendant qu'il puisse repartir. Mais Amitabha reconnaît dans la femme de son hôte, Karuna, son grand amour de jeunesse.

Même 2 acteurs principaux que dans Charulata, et aussi un triangle amoureux. Mais le contenu est d'une certaine façon plus amère et cruel que dans Charulata, les personnages sont bien plus blasés également. Amitabha écrit pour gagner de l'argent comme seule motivation, Karuna est vindicative. La notion de décision, de prise de risque, est au coeur du film. Les deux acteurs sont remarquables, façonnant des personnalités différentes à leurs personnages aux deux moments de leurs vies.

Même les films considérés comme mineurs sont remarquables chez Satyajit Ray...

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:51

La pierre philosophale

Un pauvre employé de banque, sur le point d'être licencié trouve une pierre qui transmute tout métal en or. Il s'enrichit, devient un personnage en vue. Jusqu'au jour où il révèle malencontreusement son secret.

Il s'agit d'une comédie, un film destiné visiblement à un large public, avec une ambition artistique moins marquée que dans d'autres films du réalisateur indien. La morale est sans doute un peu simpliste et démonstrative (sur le danger de l'enrichissement à tout prix, l'argent ne fait pas le bonheur....), mais il y a toujours la patte du maître, certains plans de foule sont hallucinants par exemple. Et quelques portraits de personnages, bien vus même si c'est sur un mode comique.

Pas essentiel sans doute, mais pas inintéressant. Et plaisant à suivre.

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:53

Trois filles


1) Les bijoux volés
2) Le directeur de poste
3) La conclusion

Trois histoires d'environ une heure chacune, tirées du recueil de nouvelles Kabuliwallah de Rabindranath Tagore. A la cinémathèque, le cycle était présenté en deux séances, le premier film seul, et les deux derniers ensemble.

Dans chacun des trois récits, un personnage féminin est le centre de gravité du récit. Dans Les bijoux volés, il s'agit d'une épouse qui collectionne les bijoux qui deviennent progressivement sa seule obsession. Dans le deuxième une jeune orpheline qui s'attache à son nouveau maître, responsable d'un petit bureau de poste dans un village reculé. Et dans la dernière, une toute jeune fille insolente et éprise de liberté.

J'avais beaucoup aimé les nouvelles de Tagore. Ray s'en empare pour les traduire à sa façon, fidèle à l'esprit et à la philosophie, mais avec les moyens du cinéma. Et c'est enchanteur. De justesse, de finesse, d'inventivité. Des histoires avec beaucoup de charme, mais aussi de gravité, entre rire et émotion, légèreté et profondeur. Les personnages, y compris les secondaires sont croqués avec tendresse mais sans complaisance, mettant en évidence les qualités et les défauts, les ridicules aussi. La société indienne, avec ses hiérarchies, ses injustices, mais aussi son humanité est toujours présente. Et bien sûr une beauté formelle, une maîtrise cinématographique époustouflante.

Trois petits bijoux dont on se demande pourquoi ils ne sont pas plus connus et diffusés...

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:56

La ménagerie


Une adaptation d'un livre policier bengali. Un détective (toute ressemblance avec Sherlock Holmes ne serait pas fortuite) est engagé par un juge à la retraite. Mais rapidement ce dernier est assassiné. Quel membre de l'étrange colonie qu'il a constitué a commis le crime et pourquoi ?

Autant le dire c'est le film le moins intéressant de Ray que j'ai eu l'occasion de voir. S'il n'y avait pas par moments ces images somptueuses, cette esthétique flamboyante, on pourrait même se demander s'il s'agit d'une oeuvre du maître. En tous les cas, très peu dans le récit et le contenu. Je n'en sais pas plus sur les circonstance de la création de ce film, mais après visionnage,cela semble surtout une oeuvre de commande. Je me suis ennuyée par moments...

Même l'un des plus grands cinéaste de tous les temps n'a pas tourné que des chef d'oeuvres.

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Message par Arabella Lun 9 Jan - 19:57

Le salon de musique


Le film se déroule à deux moments de la vie d’un homme, à une distance qui n’est pas clairement posée. Un maharajah, autrefois riche et puissant, continue à vivre comme autrefois, en donnant en particulier des somptueuses fêtes et des concerts dans son salon de musique. Il s’endette de plus en plus, et sens sa vie lui échapper. Jusqu’au feu d’artifices final.

Splendeur absolu, film crépusculaire et flamboyant, sur la mort d’un monde, d’une culture, d’une façon de vivre. Images, décors, personnages, et musiques évidemment, composent une œuvre chorale, tragique et inéluctable.

Satyajit Ray à son sommet, sans doute le film qui résume au mieux tout son grand art. Essentiel et indémodable.

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