Dima Abdallah
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Re: Dima Abdallah
Mauvaises herbes
Si vous aimez les chroniques de Clara Dupont-Monod, celles pour Mauvaises Herbes est particulièrement inspirante.Présentation de l’éditeur
Dehors, le bruit des tirs s’intensifie. Rassemblés dans la cour de l’école, les élèves attendent en larmes l’arrivée de leurs parents. La jeune narratrice de ce saisissant premier chapitre ne pleure pas, elle se réjouit de retrouver avant l’heure « son géant ». La main accrochée à l’un de ses grands doigts, elle est certaine de traverser sans crainte le chaos.
Ne pas se plaindre, cacher sa peur, se taire, quitter à la hâte un appartement pour un autre tout aussi provisoire, l’enfant née à Beyrouth pendant la guerre civile s’y est tôt habituée.
Son père, dont la voix alterne avec la sienne, sait combien, dans cette ville détruite, son pouvoir n’a rien de démesuré. Même s’il essaie de donner le change avec ses blagues et des paradis de verdure tant bien que mal réinventés à chaque déménagement, cet intellectuel – qui a le tort de n’être d’aucune faction ni d’aucun parti – n’a à offrir que son angoisse, sa lucidité et son silence.
L’année des douze ans de sa fille, la famille s’exile sans lui à Paris. Collégienne brillante, jeune femme en rupture de ban, mère à son tour, elle non plus ne se sentira jamais d’aucun groupe, et continuera de se réfugier auprès des arbres, des fleurs et de ses chères adventices, ces mauvaises herbes qu’elle se garde bien d’arracher.
De sa bataille permanente avec la mémoire d’une enfance en ruine, l’auteure de ce beau premier roman rend un compte précis et bouleversant. Ici, la tendresse dit son nom dans une main que l’on serre ou dans un effluve de jasmin, comme autant de petites victoires quotidiennes sur un corps colonisé par le passé.
Quel premier roman fort
Entre 1983 et 2019 une fille et un père prennent parole. Et voilà déjà un premier point extraordinaire de ce livre – au premier chapitre la fille a sept ans et on la sent, Dima Abdallah arrive à lui donner une voix qui est crédible. Et pendant presque 40 ans on continue de la voir avec les changements du temps. Tout comme le père, on fait clairement distinction entre ces deux. Extraordinaire !
Ainsi on va donc suivre cette relation entre père et fille qui se racontent… mais qui ne se parlent pas.
Leur amour est grand, mais le mutisme est encore plus grand.
C’est fascinant et d’une fluidité, on « vole » à travers ces pages.
Seul petit bémol : elle perd son souffle vers la fin… un à deux échanges en moins auraient été à mon avis plus jouissif. J’ai survolé ces derniers chapitres qui n’ont plus apporté un plus à l’histoire.
Mais sinon c’est un vrai grand coup de cœur et j’attends d’autres moments forts avec cette auteure.
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Re: Dima Abdallah
Je note. Merci @Kenavo.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4775
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Dima Abdallah
très bonne idée
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