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Lluïsa Cunillé

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Message par Arabella Dim 9 Fév - 9:07

 Lluïsa Cunillé (1962 -    )




Lluïsa Cunillé Cunill10



Lluïsa Cunillé est une auteure, dramaturge et metteure en scène née à Barcelone en Catalogne en 1961. Elle se forme entre autres dans les séminaires de dramaturgie textuelle de José Sinisterra à la Sala Beckett de Barcelone. En 1995 elle cofonde La Companyia Hongaresa, puis en 2008 la compagnie La Reina de la Nit. Entre 2006 et 2011 elle est autrice en résidence au Teatre Lliure de Barcelone.
Depuis 1992, un cinquantaine de ses pièces et adaptations ont été montées. Deux ont été traduites en français, Islande (au programme de l'agrégation d'espagnol en 2020), et Massacre programmé au Studio Théâtre de la Comédie Française au début 2020.

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Message par Arabella Dim 9 Fév - 9:09

Massacre


Auteure très prolifique et semble-t-il très reconnue en Catalogne et en Espagne, comme en témoignent de nombreux prix et distinctions, Lluïsa Cunillé est traduite et jouée dans un certain nombre de pays, européens, mais aussi en Amérique du Sud et même au Québec. En revanche pour l'instant elle n'a pas vraiment retenue l'attention des metteurs en scène et éditeurs français jusqu'à peu. Les choses semblent toutefois changer puisqu'elle a été retenue au programme de l'agrégation d'espagnol 2020 et qu'une de ses pièces, ce Massacre est mise en scène par Tommy Millot pour la petite scène de la Comédie Française. A ces occasions les deux pièces paraissent aux Editions Les Solitaires intempestifs.

Autant le dire, j'ai vu le spectacle et j'aurai donc du mal à dissocier le texte de la représentation. Nous sommes dans un hôtel dans un endroit indéterminé, un peu à l'écart d'un village qui semble mourir, quitté progressivement par ses habitants, délaissé de plus en plus par les touristes. D'ailleurs H est la seule cliente de l'hôtel, et la propriétaire essaie de l'inciter à partir, à aller dans un des deux hôtels du village, où la place ne manque pas. Mais H ne veut rien entendre, elle souhaite mener son séjour au terme prévu. Des conversations entre les deux femmes se déroulent, le soir, au moment du dernier café que H prend avant le coucher ou une dernière ballade. Un rapport de force, de tentative d'influence se nouent entre les deux femmes, qui ne semblent pas vraiment sympathiser et qui se livrent parcimonieusement l'une à l'autre, même si on devine qu'elles sont toutes les deux à un moment de crise : après un divorce pour H et D est en principe décidée à fermer définitivement l'hôtel familial pour tenter sa chance ailleurs. L'arrivée d'un troisième personnage, un homme qui affirme avoir percuté un cerf va créer pour chacune une secousse et une sorte de moment de vérité.

La pièce est d'une grande efficacité scénique, sans doute grâce à la mise en scène et à l'excellent jeu des trois acteurs, mais aussi grâce à ses qualités propres. A la lecture les dialogues ont un côté désincarné, très distant, nous ne sommes pas vraiment dans une pièce « psychologique », il y a quelque chose d'étrange, de décalé dans les dialogues des deux femmes, alors qu'elles évoquent des réalités censées être tangibles, mais à chaque fois il y a une sorte de pas de côté, comme si les gestes de tous les jours avaient perdus leur sens, et ne soient plus exécutés que mécaniquement, presque sans objet. Paradoxalement, c'est l'arrivée de l'homme qui amène plus de chair, de substance, aux choses, même si elle distille, ou plutôt cristallise une forte angoisse. Cela fonctionne très bien sur scène, cette situation un peu étrange, avec ces deux femmes comme absentes d'elles-mêmes, et le surgissement d'une énergie brute qui d'une certaine façon les tire de leurs léthargies et les oblige à décider. Je ne sais pas si j'aurais été aussi prise par la seule lecture, et surtout s'il est possible d'en donner une autre lecture, une autre vision, si la pièce a assez de ressources pour être perçue différemment. Mais incontestablement Lluïsa Cunillé est une auteure à découvrir et j'espère que d'autres de ses oeuvres vont être traduites et surtout jouées.


Dernière édition par Arabella le Dim 9 Fév - 19:50, édité 1 fois

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Message par domreader Dim 9 Fév - 11:17

Oui cela à dû être deux bons moments de lecture et aussi de spectacle. Une découverte d'une écriture forte. Je note le nom de cette auteure.

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Message par Arabella Dim 9 Fév - 19:54

Elle vaut la peine, et je note aussi le nom du metteur en scène, Tommy Milliot qui explique dans le programme privilégier les auteurs contemporains soigneusement choisis, s'il choisit aussi bien à chaque fois, cela vaut la peine de le suivre. Et j'ai la sensation qu'il a su montrer tout le potentiel de la pièce.

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