Milena Agus
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Milena Agus
Milena Agus est professeur d'italien et d'histoire et enseigne à Cagliari dans un institut technique.
Son premier roman, Mentre dorme il pescecane (Quand le requin dort) est paru aux éditions Nottetempo en 2005 a été rapidement réédité mais c'est son roman Mal de pierres (Mal di pietre, 2006) qui l'a révélée, notamment en France. Il est déjà traduit en cinq langues.
Bibliographie
Quand le requin dort, 2005
Mal de pierres, 2006
Battement d'ailes, 2008
Mon voisin, 2009
La Comtesse de Ricotta, 2012
Sens dessus dessous, 2016
Prends garde, avec Luciana Castellina, 2015
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Re: Milena Agus
Mon voisin
Tout petit livre qui se lit en une demi-heure, sans se presser.
Excellent pour partir à la découverte de l'auteur. J'étais certaine qu'elle me plairait, je n'ai pas été déçue, j'ai adoré ! Ecriture simple et directe mais tout en nuances, un joli sujet, une fin émouvante à souhait, bref, une petite merveille. J'ai hâte maintenant de lire Mal de pierres !
Tout petit livre qui se lit en une demi-heure, sans se presser.
Excellent pour partir à la découverte de l'auteur. J'étais certaine qu'elle me plairait, je n'ai pas été déçue, j'ai adoré ! Ecriture simple et directe mais tout en nuances, un joli sujet, une fin émouvante à souhait, bref, une petite merveille. J'ai hâte maintenant de lire Mal de pierres !
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Re: Milena Agus
Mal de pierres
L'histoire d'une femme, dans la trentaine, soit-disant frappadingue, dans la Sardaigne puritaine des années 40. Un mariage imposé par la famille qui n'en peut plus de voir tous ses soupirants s'enfuir les uns après les autres, apeurés par des poèmes enflammés qu'elle leur écrit. C'est une femme incomprise, fantasque, elle veut vivre et aimer avec passion, elle veut connaître le grand amour, ce que ne lui offre pas son mari car il ne l'aime pas, du moins le croit-on. Elle non plus ne l'aime pas. On le croit aussi. Sa vie est ailleurs, avec ce Rescapé, rencontré lors d'une cure thermale pour soigner ce mal dont elle souffre, le mal de pierres.
Ce n'est qu'une fois le livre terminé que l'histoire prend tout son sens, la fin est surprenante mais logique et c'est finalement avec un sourire, un peu amer, que l'on referme ce drôle de petit livre qui a tout d'un grand, une histoire triste et magnifique, d'une grande richesse, servie par une écriture élégante, un peu sèche parfois mais toujours tendre pour ses personnages et les paysages troublants de la Sardaigne. Une histoire poignante et déroutante qui m'a captivée du début à la fin.
L'histoire d'une femme, dans la trentaine, soit-disant frappadingue, dans la Sardaigne puritaine des années 40. Un mariage imposé par la famille qui n'en peut plus de voir tous ses soupirants s'enfuir les uns après les autres, apeurés par des poèmes enflammés qu'elle leur écrit. C'est une femme incomprise, fantasque, elle veut vivre et aimer avec passion, elle veut connaître le grand amour, ce que ne lui offre pas son mari car il ne l'aime pas, du moins le croit-on. Elle non plus ne l'aime pas. On le croit aussi. Sa vie est ailleurs, avec ce Rescapé, rencontré lors d'une cure thermale pour soigner ce mal dont elle souffre, le mal de pierres.
Ce n'est qu'une fois le livre terminé que l'histoire prend tout son sens, la fin est surprenante mais logique et c'est finalement avec un sourire, un peu amer, que l'on referme ce drôle de petit livre qui a tout d'un grand, une histoire triste et magnifique, d'une grande richesse, servie par une écriture élégante, un peu sèche parfois mais toujours tendre pour ses personnages et les paysages troublants de la Sardaigne. Une histoire poignante et déroutante qui m'a captivée du début à la fin.
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Re: Milena Agus
Quand le requin dort
La narratrice est une jeune lycéenne et quand tout va mal autour d'elle, elle se réfugie dans l’écriture, et crée un monde où elle se sent bien. Elle raconte, avec une touchante ingénuité, sa famille, sa mère et son désespoir tranquille et silencieux, trompée par son mari qui ne pense qu'à courir le monde pour le sauver et qui en oublie sa propre famille, mais qui prend soin de sa femme en essayant de la faire rire
Son frère, aussi courbé et effacé que sa mère, se réfugie dans sa musique et se tient le plus possible à l'écart de cette famille loufoque et tragique, dont le besoin d'amour est si criant qu'il fait mal
Sa tante, belle, cultivée, drôle, malgré ses nombreux fiancés, ne réussit pas à trouver de mari
Le père toujours ailleurs, la grand-mère qui veille
Elle-même, la jeune narratrice, lycéenne, embourbée dans une relation sado-maso avec un homme marié
Et puis, il y a le requin, dans le ventre duquel la famille semble prise au piège, une sorte de prison-refuge dont il est difficile de s'échapper
Une écriture à la candeur un peu enfantine (c'est une adolescente qui parle) mais puissante par ce qu'elle réussit à véhiculer, émouvante, pour ce récit simple en apparence mais qui touche à l'essence même de la vie de cette famille vraiment pas gâtée. La chance n'a pas frappé à la porte des Sevilla-Mendoza, la soif d'amour est grande mais l'envie de vivre pleinement prendra, presque toujours, le pas sur le désespoir.
Un livre poétique et cru à la fois, qui indispose parfois mais une petite beauté de sensibilité à fleur de peau où l'humour n'est pas absent, bien au contraire et surtout, où la noirceur laisse place souvent, grâce à cet humour, à des éclats éblouissants d'amour autant que de douleur. Un univers un peu étrange, un peu décalé dans lequel on est entraîné dès les premières lignes.
Le premier livre de Milena Agus mais qui n'est en rien, selon moi, inférieur aux suivants. J'avais été séduite par Mal de pierres, j'ai été complètement happée et subjuguée par celui-ci.
La narratrice est une jeune lycéenne et quand tout va mal autour d'elle, elle se réfugie dans l’écriture, et crée un monde où elle se sent bien. Elle raconte, avec une touchante ingénuité, sa famille, sa mère et son désespoir tranquille et silencieux, trompée par son mari qui ne pense qu'à courir le monde pour le sauver et qui en oublie sa propre famille, mais qui prend soin de sa femme en essayant de la faire rire
Le matin, elle arrivait dans la cuisine avec un air sombre et ne souriait que quand mon père l’accueillait avec bonne humeur : « Oh ! La fraîcheur ! La beauté ! » Et il poussait des soupirs comme s’il avait un orgasme. Il la taquinait, parce qu’il savait à quel point un Bonne nuit ou un Bonjour dit sur un ton qui n’était pas le bon pouvait la jeter dans le désespoir.
Son frère, aussi courbé et effacé que sa mère, se réfugie dans sa musique et se tient le plus possible à l'écart de cette famille loufoque et tragique, dont le besoin d'amour est si criant qu'il fait mal
Grand-mère dit que mon frère a pris le pire de maman et de papa : le mal-être de l’une et les absences de l’autre. Papa pourrait faire de grandes choses pour lui, mais il n’est jamais là. Il pourrait lui parler en tête à tête de Dieu, au lieu de le faire en général quand on est tous là, ou de comment se raser sans se couper, ou accrocher les filles. Alors que dans le monde de mon frère il n’y a que Mozart, Bach, Beethoven, qui sont très grands, mais très loin aussi, il faut la partition.
Sa tante, belle, cultivée, drôle, malgré ses nombreux fiancés, ne réussit pas à trouver de mari
Ma tante dit que ses fiancés, avec elle, ils couchent, ils rient, ils discutent de choses importantes mais après ils s’en vont. Et je me demande ce qui manque à l’amour, si on couche, on rit et on parle. Papa dit que si elle n’a pas de mari et pas d’enfants c’est parce que, contrairement à ce que je croyais quand j’étais petite, Dieu ne le veut pas ! Et Dieu agit avec une logique écrasante.
Le père toujours ailleurs, la grand-mère qui veille
Papa et grand-mère se désapprouvent mutuellement. Grand-mère dit qu’elle n’a jamais supporté les gens qui ne s’occupent pas de leur propre famille et prétendent sauver le monde.
Elle-même, la jeune narratrice, lycéenne, embourbée dans une relation sado-maso avec un homme marié
Des étreintes, ou des baisers sur la bouche, ça non, je n’en ai jamais eu, et si j’essaie de lui en donner, il se dérobe aussitôt et dit que notre histoire ce n’est pas ça. Ces trucs-là, c’est pour les baveux et les chieurs.
Et puis, il y a le requin, dans le ventre duquel la famille semble prise au piège, une sorte de prison-refuge dont il est difficile de s'échapper
Là dans le refuge, une sorte de ventre de requin-baleine, il y avait toutes les choses que la mer après des millénaires d’histoire y avait déposées, sauf que la vie de survivant n’apportait aucune satisfaction. Surtout, nous ne comprenions pas ce qui avait déclenché la guerre atomique.
Une écriture à la candeur un peu enfantine (c'est une adolescente qui parle) mais puissante par ce qu'elle réussit à véhiculer, émouvante, pour ce récit simple en apparence mais qui touche à l'essence même de la vie de cette famille vraiment pas gâtée. La chance n'a pas frappé à la porte des Sevilla-Mendoza, la soif d'amour est grande mais l'envie de vivre pleinement prendra, presque toujours, le pas sur le désespoir.
Un livre poétique et cru à la fois, qui indispose parfois mais une petite beauté de sensibilité à fleur de peau où l'humour n'est pas absent, bien au contraire et surtout, où la noirceur laisse place souvent, grâce à cet humour, à des éclats éblouissants d'amour autant que de douleur. Un univers un peu étrange, un peu décalé dans lequel on est entraîné dès les premières lignes.
Le premier livre de Milena Agus mais qui n'est en rien, selon moi, inférieur aux suivants. J'avais été séduite par Mal de pierres, j'ai été complètement happée et subjuguée par celui-ci.
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Re: Milena Agus
La comtesse de Ricotta
Cagliari, un palazzo familial décrépi dont tous les appartements ont été vendus sauf trois, occupés par trois sœurs, issues de la noblesse sarde mais complètement fauchées.
Les trois sœurs : Noémi, l’aînée, célibataire, vieille fille quoi. Elle rêve de racheter les autres appartements et de rendre au palais son faste d’antan. Sa vie, ses nuits, elle les passe à faire des calculs, à chercher des moyens, c’est sa raison de vivre. Elle est respectée par ses sœurs car c’est la seule à posséder la vision systémique et ça impressionne. Et puis un jour, un homme lui fera tourner la tête, elle qui n’a jamais cru que l’amour était fait pour elle ou elle pour l’amour
se plait-elle à dire.Je ne suis pas faite pour l'amour, je ne tiens pas le choc. Moi, l'amour, je le hais, je le hais.
Vient ensuite Maddalena, mariée, épanouie dans son couple, elle vit avec son mari une passion torride car son rêve à elle, c’est d’avoir un enfant, qui tarde à venir. En attendant, elle a un chat et elle cuisine de merveilleux petits plats.
La plus jeune, la Comtesse de Ricotta est surnommée ainsi parce que tout lui tombe des mains. Maladroite, fragile, elle vit seule avec son petit garçon qu’elle semble avoir eu par hasard, sans trop savoir comment, un petit garçon isolé parce que bizarre. La comtesse aimerait bien rencontrer le grand amour mais ses amoureux finissent toujours par s’en aller.
Il y a aussi le voisin, marié, pas marié ? On ne le sait pas trop bien mais il a une Vespa et quand il passe la tête par-dessus le mur, c’est comme si la vie était belle. Et l’ancienne gouvernante, un peu mystérieuse, qui a toujours été là, pour la mère des comtesses d’abord et pour le père sans doute aussi, un peu trop peut-être d’ailleurs mais c’est son secret et personne ne sait vraiment de quelle façon elle a aidé la mère pendant sa maladie. Son neveu aussi reste difficile à cerner, il aime trop les filles pour être sincère mais qui sait ?
Tout ce petit monde essaie de se soutenir, de s’entraider, de s’aimer parce que c’est ça le plus important, savoir qu’on n’est pas seul et qu’il y a de l’amour même si l’amour est toujours imparfait. C’est empreint de mélancolie et de tristesse en même temps que se dégage par moment une formidable force de vivre, malgré tous les déboires, les déceptions, les difficultés. Parfois, on pense au suicide mais c’est l’hiver alors on renonce
De temps en temps quand même, on touche le bonheur du bout des doigtAu fond, la seule bonne idée, c’est celle du suicide. Dommage que ce soit l’hiver, elle ne peut pas s’exercer à la noyade en mer.
On (se) cherche, on s’illusionne, puis on pleure et on recommence, toujours, parce qu’il n’y a que ça à faire et que les petits bonheurs valent bien le grand, inaccessible, improbable.Elle se dit que rouler en Vespa avec le voisin, c’est vraiment très près de ce qu’on appelle le bonheur, en tout cas elle a l’impression d’être une femme normale, comme celles qu’elle regarde passer à moto depuis le trottoir, serrées contre leur homme. Elle se sent appartenir au système-monde et c’est magnifique.
Roman court mais très riche en émotions, en sourires, en clins d’œil. Les personnages sont dépeints avec justesse et tendresse, Milena Agus sait les rendre uniques. Leur quête m’a touchée, je me suis laissée entraîner, une fois de plus, dans son monde, toujours un peu farfelu et absurde mais où la poésie domine. Il y a plein de petites phrases qui font mouche, parfois un peu comiques, parfois pleines de tendresse ou de nostalgie. J’aime son écriture légère et élégante et c’est un pur bonheur que de s’immerger dans cet univers vraiment pas banal et qui me laisse à chaque fois un peu rêveuse.
C'est peut-être mon préféré avec Quand le requin dort.
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Re: Milena Agus
En principe, je n’avais pas pensé que j’allais encore une fois revenir vers Milena Agus. Non pas que je n’ai pas aimé ce que j’ai lu d’elle, mais il y a des temps pour certains auteurs et puis on les perd un peu de vue…
après avoir lu un sublime commentaire, j'ai quand même franchi le pas et lu son dernier
Sens dessus dessous
Une histoire enchantée, des personnages pleins à croquer dedans, c’est un délice de parcourir ces pages et faire partie pendant un court moment de cette maison.
En plus de la mer !
L’écriture de Milena Agus est toujours aussi délicate et fine, ses mots disent l’essentiel.
J’en ressors toute charmée…
après avoir lu un sublime commentaire, j'ai quand même franchi le pas et lu son dernier
Sens dessus dessous
Présentation de l’éditeur
Mr. Johnson, le monsieur du dessus, a toujours les lacets défaits et des vestes trouées. Pourtant, c'est un violoniste célèbre qui vit dans le plus bel appartement de l'immeuble, avec vue sur la mer. Anna, la voisine du dessous, partage un petit entresol obscur avec sa fille, taille ses robes dans de vieilles nappes et fait des ménages. Pourtant, elle cache dans ses tiroirs des dessous coquins et des rêves inavoués. Ces deux-là, plus tout jeunes, débordants de désirs inassouvis, étaient faits pour se rencontrer. Dans les escaliers, où montent et descendent des voisins occupés par une farouche quête du bonheur, se tricotent à tous les étages situations rocambolesques, amours compliquées, jalousies absurdes. Mais n'est-ce pas là la clef de voûte de toute vie ? Observatrice indiscrète, pourfendeuse de la normalité, Milena Agus fait la chronique de ce microcosme dans lequel souffle un vent délicieusement frondeur.
Une histoire enchantée, des personnages pleins à croquer dedans, c’est un délice de parcourir ces pages et faire partie pendant un court moment de cette maison.
En plus de la mer !
L’écriture de Milena Agus est toujours aussi délicate et fine, ses mots disent l’essentiel.
J’en ressors toute charmée…
Dernière édition par kenavo le Sam 13 Mai 2017 - 11:36, édité 1 fois
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Re: Milena Agus
Moi aussi je l'avais un peu perdue de vue et je n'ai pas encore lu Sens dessus dessous mais je le mets sur ma LAL, j'ai envie de retrouver son univers.
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Re: Milena Agus
J'ai lu un seul Milena Agus : Prends garde.
J'en garde un bon souvenir, mais pas le livre impérissable qui me ferait retourner vers les bouquins de cette auteure...
Mais ce n'est pas la première fois que j'entends plein de bien de Sens dessus dessous !
J'en garde un bon souvenir, mais pas le livre impérissable qui me ferait retourner vers les bouquins de cette auteure...
Mais ce n'est pas la première fois que j'entends plein de bien de Sens dessus dessous !
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7115
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Re: Milena Agus
je pense que tu devrais aimerEpi a écrit:je n'ai pas encore lu Sens dessus dessous mais je le mets sur ma LAL, j'ai envie de retrouver son univers.
si je compare avec tous ceux que j'ai lu d'elle, c'est mon préféréQueenie a écrit:Mais ce n'est pas la première fois que j'entends plein de bien de Sens dessus dessous !
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Re: Milena Agus
-Mal de pierres-
Je me souviens avoir été un peu déçue au départ par ce roman, en rapport aux critiques qui concordaient pour le qualifier de chef d'oeuvre, mais je reconnais qu'il m'avait surprise à plusieurs reprises!
J'ai bien aimé cette liberté de ton surprenante et très fraîche que peut nous délivrer, au milieu du récit, les fantaisies érotiques du grand-père tout en gardant un ton empreint d'un profond respect. Ce mélange un peu surréaliste, énigmatique même, bouscule largement les idées reçues et nous montre une tout autre vision de ce que peuvent laisser les souvenirs d'aïeuls.
L'écriture est simple mais vivante. Il faut reconnaître que Milena Agus nous accroche par son style, efficace sans en avoir l'air, d'autant plus par sa chute qui nous donne la clé de voûte de l'histoire .
Finalement très surprenant dans l'ensemble je dirais. Mais surtout ne lisez pas trop les commentaires avant
(Et dire qu'il est passé inaperçu en Italie et qu'il a d'abord été traduit et édité en France!)
Je me souviens avoir été un peu déçue au départ par ce roman, en rapport aux critiques qui concordaient pour le qualifier de chef d'oeuvre, mais je reconnais qu'il m'avait surprise à plusieurs reprises!
J'ai bien aimé cette liberté de ton surprenante et très fraîche que peut nous délivrer, au milieu du récit, les fantaisies érotiques du grand-père tout en gardant un ton empreint d'un profond respect. Ce mélange un peu surréaliste, énigmatique même, bouscule largement les idées reçues et nous montre une tout autre vision de ce que peuvent laisser les souvenirs d'aïeuls.
L'écriture est simple mais vivante. Il faut reconnaître que Milena Agus nous accroche par son style, efficace sans en avoir l'air, d'autant plus par sa chute qui nous donne la clé de voûte de l'histoire .
Finalement très surprenant dans l'ensemble je dirais. Mais surtout ne lisez pas trop les commentaires avant
(Et dire qu'il est passé inaperçu en Italie et qu'il a d'abord été traduit et édité en France!)
Aeriale- Messages : 11830
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Re: Milena Agus
Sens dessus dessous
Et j'ai aimé J'ai envie d'ajouter "bien sûr" tant le monde de Milena Agus me parle et m'émeut. A chaque fois, à chaque livre, cette impression d'avoir entre les mains quelque chose de précieux et d'unique, de pur. C'est toujours un peu triste mais lumineux quand même et la fantaisie est toujours au rendez-vous. Le monde fait mal trop souvent, mais réserve aussi parfois de belles surprises. Et les habitants de cet immeuble de Cagliari en savent quelque chose. Anna, elle vit à l'entresol et la plupart du temps dans l'obscurité parce que l'escalier lui cache la lumière mais comme elle y croit toujours, elle va aller la chercher au 3e étage, chez M. Johnson, qui ressemble plus à un clochard qu'au musicien de génie qu'il est en réalité. Entre les deux, Alice, une jeune femme qui veut devenir écrivain observe ses voisins avec bienveillance tout en essayant d'oublier ses blessures d'enfance – le suicide de son père, la folie de sa mère –. Elle est l'amie trop jolie de la fille d'Anna, Natasha, la fiancée la plus jalouse de Sardaigne et quand Alice fait la connaissance du fils de M. Johnson, son cœur se met à battre la chamade. L'immeuble résonne doucement des joies et des tourments de l'amour, rêvé, espéré, entraperçu, perdu, retrouvé, gagné, l'amour sous toutes ses formes, qui donne un sens à la vie, parce que sans lui, à quoi ça sert ? Et quand la réalité est trop triste, on en écrit une autre, parce que la promesse a été faite que cette histoire serait belle et se terminerait bien.kenavo a écrit:je pense que tu devrais aimerEpi a écrit:je n'ai pas encore lu Sens dessus dessous mais je le mets sur ma LAL, j'ai envie de retrouver son univers.
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Re: Milena Agus
contente de te lire...Epi a écrit:Et j'ai aimé J'ai envie d'ajouter "bien sûr" tant le monde de Milena Agus me parle et m'émeut.
et cela me redonne tout plein d'images de ce livre...
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Re: Milena Agus
Oui moi aussi et pourtant ça fait un petit moment que je l'ai lu mais ses livres restent toujours longtemps avec moi.
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Re: Milena Agus
Terres promises [Terre promesse]
La terre promise, tout le monde la cherche. Pour Raffaele, de retour en Sardaigne juste après la guerre, elle se situe sur le Continent. Mais une fois là-bas, Ester, sa jeune épouse, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d’en partir... Alors la famille y retourne. Leur fille, Felicita, s’adapte aux humeurs locales et s’initie avec la même conviction au communisme et au sexe. De ses amours naîtra un drôle de petit bonhomme, Gregorio. Au fil des ans et des rencontres, ils avanceront dans leurs vies imparfaites, croisant la route d’autres êtres en quête de bonheur. Pour tous, Felicita est l’indispensable pivot. Car à ses yeux les gentils ne sont pas des perdants et la terre promise est au coin de la rue. Une saga familiale décalée.
C'est ma première découverte de cette auteure, et je ne suis pas déçu.
Dans un courant roman qui se lit d'une traite, on suit pas moins de 4 générations. Un tour de force pour une "saga familiale" en 175 pages ! Il faut dire qu'en tournant une page, on fait parfois un bond de quelques années.
Un style agréable et léger, qui nous fait sentir les lieux et les ambiances. Des personnages atypiques auxquels on s'attache rapidement. Au centre se trouvent essentiellement Felicita et sa voisine Marianna, deux personnages haut en couleur !
Vraiment, une lecture qui réserve plein de belles surprises. Ne pas se priver de ce petit moment de plaisir.
Ce roman m'a fait penser à un autre roman italien, lu il y a quelques années : Amore, de Paola Mastrocola, que je vous recommande aussi chaleureusement.
La terre promise, tout le monde la cherche. Pour Raffaele, de retour en Sardaigne juste après la guerre, elle se situe sur le Continent. Mais une fois là-bas, Ester, sa jeune épouse, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d’en partir... Alors la famille y retourne. Leur fille, Felicita, s’adapte aux humeurs locales et s’initie avec la même conviction au communisme et au sexe. De ses amours naîtra un drôle de petit bonhomme, Gregorio. Au fil des ans et des rencontres, ils avanceront dans leurs vies imparfaites, croisant la route d’autres êtres en quête de bonheur. Pour tous, Felicita est l’indispensable pivot. Car à ses yeux les gentils ne sont pas des perdants et la terre promise est au coin de la rue. Une saga familiale décalée.
C'est ma première découverte de cette auteure, et je ne suis pas déçu.
Dans un courant roman qui se lit d'une traite, on suit pas moins de 4 générations. Un tour de force pour une "saga familiale" en 175 pages ! Il faut dire qu'en tournant une page, on fait parfois un bond de quelques années.
Un style agréable et léger, qui nous fait sentir les lieux et les ambiances. Des personnages atypiques auxquels on s'attache rapidement. Au centre se trouvent essentiellement Felicita et sa voisine Marianna, deux personnages haut en couleur !
"Quel fœtus sain d'esprit choisirait de naître sur Terre ? disait Marianna avec une grimace de mépris. Dire que ces fous, une fois nés, devront en plus s'efforcer d'avoir l'air normal."
Toutefois, Marianna avait déjà acheté un mobile à accrocher au-dessus du berceau du bébé : des abeilles qui dansaient, jouaient de la musique et chantaient.
"Pour le consoler d'être né", avait-elle précisé.
Vraiment, une lecture qui réserve plein de belles surprises. Ne pas se priver de ce petit moment de plaisir.
Ce roman m'a fait penser à un autre roman italien, lu il y a quelques années : Amore, de Paola Mastrocola, que je vous recommande aussi chaleureusement.
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Lire nuit gravement à la bêtise !
Nightingale- Messages : 2771
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Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Milena Agus
Cela fait longtemps que je n'ai pas lu Milena Agus, il faut vraiment que je la remette en haut de la liste ! Merci pour le commentaire !
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4265
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