Et si on allait au théâtre ?

eXPie a écrit:Ça n'était vraiment pas la même production, la "mienne" avait peu de moyens, mais était probablement plus près de l'original (je ne savais pas qu'il y avait eu une version avec du Iggy Pop).

Si, c'est la même production, je pense, mise en scène d'Irina Brook, chansons d'Iggy Pop, et la même chorégraphe (Pascale Chevroton )

Les acteurs principaux sont les mêmes, en tout cas!

J'avais vu ceci, en 2014

Au Théâtre du Nord-Ouest, où est allé eXPie, la mise en scène est présentée comme étant de Nathalie Guilmard dans le programme. Peer Gynt dans la mise en scène d'Irina Brook c'est au théâtre des Bouffes du Nord.  

Il y a de très nombreux théâtres à Paris...

Il y a de très nombreux théâtres à Paris...

Ah scuse me!

C'est vrai que les provinciaux ont du mal à s'y faire, que veux tu!!!

Ici c'est le trou du ...du monde

Mais non, vous avez eu la mise en scène la plus branchée et médiatique des deux.

T
Mouais... Irina Brooks c'est bien mais parfois un peu too much. 

Je préfère la programmation au théâtre d'Antibes ( Chouette théâtre, dirigé par Benoin) Mais pas le courage de rouler le soir jusque là bas. Dommage 

J'avais hésité à le prendre dans mon abonnement, mais finalement j'ai opté pour autre chose. J'aurais du m'abstenir de La maladie de la mort, et le prendre à la place.

C'est vrai que la tendance chez les metteurs en scène est d'en faire beaucoup, souvent au détriment du texte. Plutôt qu'une approche iconoclaste, provocatrice, ou autre qualificatif positif, je trouve que c'est souvent de la facilité, et une autre forme de convention qui se met en place. Un effet de mode plus qu'une nécessité. Mais évidemment, cela dépend comment c'est fait.

-Tu te souviendras de moi-

De François Archambault. Mise en scène Daniel Benoin avec Patrick Chesnais, Emilie Chesnais, Frédéric de Goldfiem, Nathalie Roussel et Fanny Valette.

Anthéa, théâtre d'Antibes.

La pièce débute sur un plateau de télévision. Un ancien professeur d'université, Edouard Beauchemin, connu pour ses analyses politiques et sociales, répond à un interview accompagné de sa femme, dans lequel il parle de la maladie d’Alzheimer dont il souffre lui même. Sa femme, un peu agacée, le reprend en se moquant gentiment de lui et de sa manie de toujours se souvenir des dates, surtout lorsqu'elles se réfèrent à des guerres et à l'histoire ancienne. Mais pas du présent




Changement de décor. On est chez leur fille Isabelle (jouée par Emilie Chesnais) où il est censé séjourner le temps d'un week end durant l'absence de son épouse. La terrasse est entourée de plantes sauvages, des roseaux peut être, qui perturbent l'esprit déjà agité de notre homme. Tout comme ses pensées anarchiques, elles se répandent et décomposent le paysage..

Mais ce soir là, Bérénice, venue dépanner son père, le compagnon d'Isabelle, pour la garde d'Edouard, va bousculer ses habitudes. Son franc parler et sa liberté de ton vont l'acculer et lui faire entrevoir le monde sous un angle différent. Et si l'oubli nous apprenait à vivre l'instant présent, à s'inventer de nouvelles vies?

Une comédie drôle mais aussi pertinente, qui parle d'Alzheimer de façon ludique et finalement positive en dénonçant certains travers de notre société moderne avec ce qu'elle comporte d'excés et de fragilité. La course à l'information, la manie du zapping, la difficulté de se poser, les débordements que tout cela entraine. Un très bon moment passé avec Patrick Chesnais, excellent et terriblement attachant comme d'habitude. J'y suis allée surtout pour lui, mais la pièce valait la peine! Super

Vu Hedda Gabler au Théâtre du Nord Ouest.
Hedda n'était pas tout à fait comme je me l'imaginais, plus 'vulgaire', mais ça marchait finalement bien. Son mari, Jorgen Tesman, plane ce qu'il faut en bon prof d'université qui ne comprend pas bien ce qui se passe et ne perçoit même pas les piques désabusées d'Hedda.
Il est quasiment toujours optimiste, il minimise les problèmes, c'est drôle (ou tragique, c'est selon).
C'est une excellente pièce, les acteurs sont bons, et la mise en scène sobre.

Le théâtre de Nord Ouest semble donc un bon plan. Les mises en scène sobres deviennent si rares...

Une adaptation originale de la pièce de Goethe : confiée à Valentine Losseau et Raphaël Navarro, initiateurs du mouvement de la magie nouvelle, elle repose sur la magie et la manipulation des marionnettes. Les comédiens du Théâtre Français ont du se mettre à ces disciplines, ce qui a provoqué un report des premières représentations de cette nouvelle production. Mais ils sont capables de tout, ou presque, et les spectacles suivants ont pu avoir lieu comme prévu.

Une idée qui semble séduisante : il y a dans Faust une présence de la magie, de l'alchimie, le diable, dieu et les anges, de ce qui dépasse la simple réalité triviale quotidienne. Voir les gens léviter, disparaître, se transformer, assister à un théâtre d'ombres, paraît dans la nature même de la pièce. Il y a une cohérence dans l'ensemble, du début jusqu'à la fin, dans l'esthétique, dans la vision de la pièce. On peut trouver que cela tire la pièce vers le comique, le léger, et escamote un peu la métaphysique et l'angoisse existentielle. Mais Faust est suffisamment riche pour permettre différentes lectures, et celle-ci est défendable, grâce à sa cohérence d'ensemble et à l'investissement des comédiens, épaulés par Eric Ruf en personne; sa courte participation faisant regretter qu'il ait abandonné le jeu pour d'autres fonctions, tant sa présence est forte.

On passe une bonne soirée, drôlatique et magique, bien sûr.

Ah oui, j'ai beaucoup aimé ce Faust. Pour une fois que les effets spéciaux sont poétiques et ont une vraie originalité !
Un très grand plaisir.

Un frère, une soeur. Elle va partir définitivement pour le fuir, il la supplie de rester. Ils vont se remémorer leur histoire, vécue dans cette maison maintenant à l'abandon, une histoire d'amour incestueuse, intense comme aucune autre.

Marguerite Duras a écrit ce texte tardif en 1981, après une lecture du grand roman L'homme sans qualités de Musil. La deuxième source d'inspiration se trouve dans sa propre vie : un attachement très fort à un petit frère mort précocement.


La mise en scène de Bertrand Marcos est minimaliste, deux comédiens en scène, sans décor, juste deux chaises. La l'espace de jeu est peu éclairé, parfois nous presque dans le noir. Un peu de musique, Brahms, et Barbara par moments.Tout repose sur les corps, les gestes, les expression des visages, et surtout sur les voix des comédiens, qui disent les mots de Duras. Et dans ce registre, Pauline Deshons, qui interprète le rôle titre est merveilleuse. Elle trouve le rythme, la scansion, presque le chant du verbe durassien, si particulier, fait de répétitions, de volutes, de méandres, dans lesquels tant se sont perdus. Là, cela coule de source, comme une évidence, une joie. Duras revit avec toute son incandescence, son élégance suprême, sa sensualité, sa magie, sa cruauté aussi. Ce texte est tellement dense que cela suffit pour en faire un moment d'une folle intensité et émotion.

J'ai du mal à ne pas comparer ce spectacle avec la pénible expérience de La maladie de la mort mis en scène par Katie Mitchell, dans lequel, à grand renfort de caméras, de technique, cette dernière s'est escrimé à massacrer et à rendre mortellement ennuyeux le texte de Duras, à le vider de toute substance, sous prétexte de le "moderniser". Duras se suffit à elle-même, à condition d'être comprise. Pas besoin de gadgets qui seront eux très vite démodés.

wow, quel commentaire, merci pour le partage
cela me donne envie d'aller au théâtre...

Merci @Kenavo.
Le théâtre cela peut être fabuleux. Mais pour être honnête, je ne parle pas trop de pièces que je n'ai pas aimé, et il y en a eu un certain nombre.

je peux me l'imaginer...
surtout que tu as un grand choix autour de toi
par ici, faut prendre ce qu'on nous présente et j'ai jeté l'autre jour un oeil sur les productions de fin de saison et ce n'est vraiment pas glorieux...
dommage, j'aime vraiment beaucoup aller au théâtre