Dorothy Parker
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Aeriale
kenavo
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Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature nord-américaine :: Auteurs nés avant 1941
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Dorothy Parker
Dorothy Parker, née le 22 août 1893 à Long Branch dans le New Jersey et morte le 7 juin 1967 à New York, est une poète et scénariste américaine, connue pour son humour caustique, ses mots d'esprit et le regard acéré qu'elle porta sur la société urbaine du XXe siècle.
source et suite
Bibliographie
Recueil de nouvelles
1960 Comme ils sont / réédité en 1983 sous le titre La Vie à deux
1989 Comme une valse
1999 Mauvaise journée, demain
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George Gershwin
Re: Dorothy Parker
Il y a quelques jours, Kenton Nelson a posté cette photo sur sa page FB.
Il se trouvait à Hawaï, faisait des esquisses le matin sur la plage… et lisait des nouvelles de Dorothy Parker.
Cela m’a donné envie de lui ouvrir son fil… et relire une bonne partie du livre que j’ai d’elle.
/ /
Comme souvent pour les nouvelles, les livres se divisent différemment selon la langue traduite. Ainsi je ne pourrais pas dire comment se composent les recueils en français, j’ai depuis longtemps son livre en version anglaise et pour ceux qui lisent dans cette langue, je ne peux que le conseiller, il y a tout dans un seul livre.Célébrée pour son humour et son extraordinaire sens de l'observation, Dorothy Parker a laissé une oeuvre dans laquelle les petits ratés de la vie de couple prennent souvent l'allure d'une comédie désopilante.
Pour reprendre le mot d'Edmund Wilson, les écrits de Dorothy Parker nous renvoient l'écho d'une voix à nulle autre semblable. Ecoutons-la nous parler de nous.
Dorothy Parker n'ignore rien des "petites ironies de la vie". En quatre, dix pages ou quelques mots, ses personnages deviennent plus réels que votre voisine de.
Complete stories
Souvent le nom de Dorothy Parker est accompagné avec la mention qu’elle avait de l’esprit (The wit of Dorothy Parker).
Et c’est en effet un des traits dominants de ses textes. Il ne s’agit pas d’un humour de pacotille, mais vraiment une fine lame qui tranche la vérité d’une façon extraordinaire.
Les histoires qu’elle raconte ont souvent au centre des personnages (pour la plupart du temps, des femmes d’un certain âge), qui ont été malmené par leur destin.
Femmes et hommes se retrouvent dans des mariages sans illusions, des quotidiens sans rêves. Sans son talent de mener à bien ces trames, on pourrait se faire une petite dépression en lisant.
La première nouvelle de mon recueil date de 1922… presque cent ans après aucun de ses écrits n’a pris une ride.
Extra !
Pour tous les amateurs de nouvelles, Dorothy Parker est toujours une bonne idée.
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George Gershwin
Re: Dorothy Parker
C'est une bonne présentation ça, Kenavo, merci!
Je pensais qu'elle avait beaucoup plus écrit que ça, et surtout des romans.
(Pourtant elle est très connue, c'est un comble)
A réparer d'urgence!
Je pensais qu'elle avait beaucoup plus écrit que ça, et surtout des romans.
(Pourtant elle est très connue, c'est un comble)
A réparer d'urgence!
Aeriale- Messages : 11777
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Dorothy Parker
Comme une valse
Il s'agit d'un recueil de 19 nouvelles, suivies de quelques textes qu'elle a publié dans des magazines. Les nouvelles sont brèves, elles croquent des personnages en quelques pages, dans leur difficulté à vivre, à être bien avec eux-même et aussi avec les autres.
Corsetés pas les conventions de la vie sociale, du regard posé en permanence par les autres, ou par un regard qu'ils imaginent posé sur eux, ils s'imposent des contraintes, vivent dans les apparences. Et jugent sans indulgences les autres. Un monde de futilité et de vide intérieur. C'est par moments jubilatoire, en particulier grâce à l'humour sanglant de l'auteur "Vue du fond d'une pièce longues aux lumières tamisées, Mrs Ewing était une jolie femme".
Mais certaines de ses nouvelles, lues à la suite, donnent par instants un sentiment de déjà vu, parce que les personnages sont assez semblables d'un texte à un autre, et leurs problématiques identiques. Et dans les textes les plus courts, il y a un côté un peu systématique et simplificateurs des personnages. Mais certaines nouvelles sont vraiment excellentes, et de toute façon, la plume acérée et vive de l'auteur fait que l'on passe un bon moment avec tous.
J'ai comme la sensation que l'auteur décrit son monde, le monde dans lequel elle est comme coincée, où elle tourne en rond, mais dont elle ne voit pas d'issue pour sortir, comme ses personnages. Un monde en apparence confortable, mais qui est en réalité une sorte de petit enfer. Et les personnages n'arrivent pas à mettre le doigt sur le pourquoi du dérapage et ne peuvent que recommencer toujours la même chose.
Il s'agit d'un recueil de 19 nouvelles, suivies de quelques textes qu'elle a publié dans des magazines. Les nouvelles sont brèves, elles croquent des personnages en quelques pages, dans leur difficulté à vivre, à être bien avec eux-même et aussi avec les autres.
Corsetés pas les conventions de la vie sociale, du regard posé en permanence par les autres, ou par un regard qu'ils imaginent posé sur eux, ils s'imposent des contraintes, vivent dans les apparences. Et jugent sans indulgences les autres. Un monde de futilité et de vide intérieur. C'est par moments jubilatoire, en particulier grâce à l'humour sanglant de l'auteur "Vue du fond d'une pièce longues aux lumières tamisées, Mrs Ewing était une jolie femme".
Mais certaines de ses nouvelles, lues à la suite, donnent par instants un sentiment de déjà vu, parce que les personnages sont assez semblables d'un texte à un autre, et leurs problématiques identiques. Et dans les textes les plus courts, il y a un côté un peu systématique et simplificateurs des personnages. Mais certaines nouvelles sont vraiment excellentes, et de toute façon, la plume acérée et vive de l'auteur fait que l'on passe un bon moment avec tous.
J'ai comme la sensation que l'auteur décrit son monde, le monde dans lequel elle est comme coincée, où elle tourne en rond, mais dont elle ne voit pas d'issue pour sortir, comme ses personnages. Un monde en apparence confortable, mais qui est en réalité une sorte de petit enfer. Et les personnages n'arrivent pas à mettre le doigt sur le pourquoi du dérapage et ne peuvent que recommencer toujours la même chose.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Dorothy Parker
Merci pour le fil, faudrait que je la relise, c'est tellement bien ce qu'elle a écrit
Pensée pour un matin ensoleillé
ça ne me cause ni remords ni ulcère
D'écraser par mégarde un ver de terre
"Mon cher petit, je lui dis toujours
Ton clan me le fera payer un beau jour".
Dorothy Parker
Pensée pour un matin ensoleillé
ça ne me cause ni remords ni ulcère
D'écraser par mégarde un ver de terre
"Mon cher petit, je lui dis toujours
Ton clan me le fera payer un beau jour".
Dorothy Parker
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Dorothy Parker
Aeriale a écrit:A réparer d'urgence!
darkanny a écrit:faudrait que je la relise, c'est tellement bien ce qu'elle a écrit
Merci pour ton commentaire Arabella
yesArabella a écrit:Mais certaines nouvelles sont vraiment excellentes, et de toute façon, la plume acérée et vive de l'auteur fait que l'on passe un bon moment avec tous.
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George Gershwin
Re: Dorothy Parker
La vie à deux
Découverte de Dorothy Parker avec ce recueil de seize nouvelles, où elle dénonce l’hypocrisie, les faux-semblants et surtout l’incompréhension qui règnent dans les relations amoureuses, sociales, familiales. Des scènes de la vie quotidienne où l’on peut observer des personnages souvent mesquins, superficiels. Où les injustices, les inégalités sont dénoncées sans ménagement mais avec parfois beaucoup d’humour.
C’est parfois un peu répétitif, le thème des relations de couple par exemple, est traité dans plusieurs nouvelles pratiquement de la même façon. Elles auraient presque pu être regroupées pour n’en faire qu’une. Certaines nouvelles sont un peu frustrantes, celles composées uniquement d’un monologue ou de dialogues, sans narration, qui ne m’ont pas permis d’éprouver une quelconque sympathie pour le personnage mais plutôt de l’agacement. Ces nouvelles sont celles où Parker met en scène une femme quittée ou en proie à la jalousie, une femme soumise et dépendante que la froideur ou l’abandon de son amant plonge dans le désespoir.
Les nouvelles les plus réussies sont celles où Parker a pris le temps de développer son récit et de donner une véritable dimension à ses personnages. Parmi elles, quatre, pour moi, sortent vraiment du lot :
Le merveilleux vieux Monsieur
Un vieil homme est à l'article de la mort. Ses deux filles et le mari de l'une d'elles se rassemblent pour la veillée.
Vêtir ceux qui sont nus
Une femme de ménage fait ce qu'elle peut pour donner à son petit fils aveugle la meilleure vie possible. Malheureusement, elle se fait exploitée par ses employeurs qui eux, aiment croire qu'ils sont justes et généreux.
Arrangement en noir et blanc
Une jeune femme lors d'un cocktail où l'invité d'honneur est un noir, se montre intolérablement raciste alors qu'elle pense au contraire faire preuve de beaucoup d'ouverture d'esprit.
Le petit Curtis
L'éducation terrible qu'une bourgeoise aigrie impose au petit garçon qu'elle a adopté.
Ces nouvelles au premier abord sont amusantes, puis très vite, on est amené à voir au-delà des mots pour en arriver à l’indignation, que l’auteur veut nous faire partager, devant tant de perfidie, de méchanceté et de bêtise.
Parker utilise l’ironie et l’humour pour dénoncer, son style est incisif et décapant porté par une observation fine et précise des relations humaines. S’il manque de la profondeur parfois (le format de la nouvelle n’étant pas le plus adapté pour des portraits fouillés), le message passe admirablement bien et la lecture est jubilatoire.
Découverte de Dorothy Parker avec ce recueil de seize nouvelles, où elle dénonce l’hypocrisie, les faux-semblants et surtout l’incompréhension qui règnent dans les relations amoureuses, sociales, familiales. Des scènes de la vie quotidienne où l’on peut observer des personnages souvent mesquins, superficiels. Où les injustices, les inégalités sont dénoncées sans ménagement mais avec parfois beaucoup d’humour.
C’est parfois un peu répétitif, le thème des relations de couple par exemple, est traité dans plusieurs nouvelles pratiquement de la même façon. Elles auraient presque pu être regroupées pour n’en faire qu’une. Certaines nouvelles sont un peu frustrantes, celles composées uniquement d’un monologue ou de dialogues, sans narration, qui ne m’ont pas permis d’éprouver une quelconque sympathie pour le personnage mais plutôt de l’agacement. Ces nouvelles sont celles où Parker met en scène une femme quittée ou en proie à la jalousie, une femme soumise et dépendante que la froideur ou l’abandon de son amant plonge dans le désespoir.
Les nouvelles les plus réussies sont celles où Parker a pris le temps de développer son récit et de donner une véritable dimension à ses personnages. Parmi elles, quatre, pour moi, sortent vraiment du lot :
Le merveilleux vieux Monsieur
Un vieil homme est à l'article de la mort. Ses deux filles et le mari de l'une d'elles se rassemblent pour la veillée.
Vêtir ceux qui sont nus
Une femme de ménage fait ce qu'elle peut pour donner à son petit fils aveugle la meilleure vie possible. Malheureusement, elle se fait exploitée par ses employeurs qui eux, aiment croire qu'ils sont justes et généreux.
Arrangement en noir et blanc
Une jeune femme lors d'un cocktail où l'invité d'honneur est un noir, se montre intolérablement raciste alors qu'elle pense au contraire faire preuve de beaucoup d'ouverture d'esprit.
Le petit Curtis
L'éducation terrible qu'une bourgeoise aigrie impose au petit garçon qu'elle a adopté.
Ces nouvelles au premier abord sont amusantes, puis très vite, on est amené à voir au-delà des mots pour en arriver à l’indignation, que l’auteur veut nous faire partager, devant tant de perfidie, de méchanceté et de bêtise.
Parker utilise l’ironie et l’humour pour dénoncer, son style est incisif et décapant porté par une observation fine et précise des relations humaines. S’il manque de la profondeur parfois (le format de la nouvelle n’étant pas le plus adapté pour des portraits fouillés), le message passe admirablement bien et la lecture est jubilatoire.
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Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Dorothy Parker
Top !
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7103
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Dorothy Parker
Ha ha!!
Elle avait du répondant la coquine Dorothy Parker!
Elle avait du répondant la coquine Dorothy Parker!
Aeriale- Messages : 11777
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Dorothy Parker
on peut retrouver Dorothy Parker dans le très bon texte Excusez-moi pour la poussière de Jean-Luc Seigle
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