Goran Petrović
5 participants
Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature russe, d'Europe Centrale et Orientale
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Goran Petrović

Sources WikipediaGoran Petrović (en serbe cyrillique : Горан Петровић ; né le 1er juillet 1961 à Kraljevo) est un écrivain serbe. Il est membre correspondant de l'Académie serbe des sciences et des arts.
Après des études de lettres à la faculté de philologie de l'université de Belgrade, il devient bibliothécaire et travaille à côté du monastère de Žiča, situé près de sa ville natale.
Il figure parmi les meilleurs auteurs de la jeune génération serbe. Depuis 1989, il a publié recueils de nouvelles et romans et a été primé à plusieurs reprises dans son pays. En 2000, il reçoit le prix NIN pour son roman Sitničarnica "Kod srećne ruke"
Ses livres sont traduits en de nombreuses langues : russe, italien, polonais ou encore espagnol.
Son premier roman traduit en français, Soixante-neuf tiroirs, dont le titre serbe se traduirait littéralement par La boutique « À la main heureuse », met en scène des lecteurs qui se rencontrent – au sens propre – dans les livres.
bibliographie
Soixante-neuf tiroirs, trad. par Gojko Lukić et Gabriel Iaculli, Éditions du Rocher, 2003
Le Siège de l'église Saint-Sauveur, trad. par Gojko Lukić, Éditions du Seuil, 2006
Sous un ciel qui s'écaille, traduit par Gojko Lukic, Les Allusifs, 2010.
Atlas des reflets célestes, traduit par Gojko Lukic, Éditions Noir sur Blanc, 2015
Aeriale- Messages : 10773
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Goran Petrović
-Sous un ciel qui s'écaille-

Un court roman mais qui dit beaucoup, je me suis régalée! Sous sa plume inspirée, Goran Petrovic crée un monde fantasque et charmant où une multitude de caractères s'entre-mêlent, chacun plus pittoresque les uns que les autres. De l'ouvreur et sa perruche qui ne- dit-pas-son-nom à la fille de joie qui élabore un barème de tarifs préférentiels suivant les qualifications de ses clients, de la jolie et solitaire musicienne Deveine ("semblable à une composition commencée avec une virtuosité prometteuse mais demeurée inachevée") et qui va découvrir l'amour grâce au frappé du batteur de rock Niegomir, du frêle Brindillon à l'assoiffé Bodo ("qui cache ses moyens d'arrondir les angles de la réalité suivant un plan précis") tous composent une truculente et irrésistible galerie de personnages.
C'est carrément imprévisible, Petrovic nous embarque dans son histoire avec une bonhommie communicative et s'il s'amuse (et nous avec) des particularités de chacun, le ton sous jaçent est nettement plus profond, voire nostalgique. Sous un ciel qui s'écaille reflète tout un monde bruyant et insouciant rattrapé par l'ironie féroce de l'Histoire, où les rêves de paradis s'effritent à l'image de ce plafond en stuc, et où les chahuts de gamins prennent fin sous les bombes et les mines.
J'ai pris un plaisir évident à lire ce bien joli texte, à la fois drôle et grave, et dans lequel on se fond tout seul, porté par cette fluidité qui évite au lecteur de s'embourber- Au contraire de ce roman auquel il m'a fait penser au Londres- Louxor écrit lui aussi par une serbo-croate, Jakuta Alikavazovic, et dont le support métaphorique, une salle de cinéma, est le même-
Extrait

Un court roman mais qui dit beaucoup, je me suis régalée! Sous sa plume inspirée, Goran Petrovic crée un monde fantasque et charmant où une multitude de caractères s'entre-mêlent, chacun plus pittoresque les uns que les autres. De l'ouvreur et sa perruche qui ne- dit-pas-son-nom à la fille de joie qui élabore un barème de tarifs préférentiels suivant les qualifications de ses clients, de la jolie et solitaire musicienne Deveine ("semblable à une composition commencée avec une virtuosité prometteuse mais demeurée inachevée") et qui va découvrir l'amour grâce au frappé du batteur de rock Niegomir, du frêle Brindillon à l'assoiffé Bodo ("qui cache ses moyens d'arrondir les angles de la réalité suivant un plan précis") tous composent une truculente et irrésistible galerie de personnages.
C'est carrément imprévisible, Petrovic nous embarque dans son histoire avec une bonhommie communicative et s'il s'amuse (et nous avec) des particularités de chacun, le ton sous jaçent est nettement plus profond, voire nostalgique. Sous un ciel qui s'écaille reflète tout un monde bruyant et insouciant rattrapé par l'ironie féroce de l'Histoire, où les rêves de paradis s'effritent à l'image de ce plafond en stuc, et où les chahuts de gamins prennent fin sous les bombes et les mines.
J'ai pris un plaisir évident à lire ce bien joli texte, à la fois drôle et grave, et dans lequel on se fond tout seul, porté par cette fluidité qui évite au lecteur de s'embourber- Au contraire de ce roman auquel il m'a fait penser au Londres- Louxor écrit lui aussi par une serbo-croate, Jakuta Alikavazovic, et dont le support métaphorique, une salle de cinéma, est le même-
Extrait
Mara cédait, résignée. Après tout elle n'avait pas épousé cet oiseau surestimé mais un homme. Et cet homme, Rudy Prohaska, aimait Mara en dix langues et plus. Elle lui disait souvent:
-Viens Rudy, si le coeur t'en dit, aime moi en allemand.
Et il l'aimait en allemand athlétique.
-Passons si tu veux au hongrois.
Il l'aimait en hongrois croustillant.
-Et maintenant, mon amour, en français.
Il l'aimait en français gracieux.
-Vite passe au tchèque.
Il l'aimait en tchèque familier.
-J'attends le bulgare.
Il l'aimait en bulgare caressant.
-Attends, attends, traduis -moi ça en turc.
Il l'aimait en turc fantasque.
Ensuite ils restaient allongés, nus, à bavarder. Rudy s'embrouillait parfois, mêlait les langues, mais Marta le rappelait vite à l'ordre:
-En serbe, Rudy, restons-en maintenant au serbe..
Et il l'aimait en serbe volubile, langue excellente pour causer à l'envi lorsque tout est fini, qu'il n'y a plus rien à faire.
Aeriale- Messages : 10773
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Goran Petrović
Merci pour ce fil
tout comme toi, j'ai adoré ce roman... un moment tout à à fait extra
mon grand coup de coeur reste quand même Soixante-neuf tiroirs
tout comme toi, j'ai adoré ce roman... un moment tout à à fait extra
mon grand coup de coeur reste quand même Soixante-neuf tiroirs

_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Goran Petrović
Oui, j'ai croisé ton avis en recopiant le mien. Vraiment un bon momentKenavo a écrit:Merci pour ce fil
tout comme toi, j'ai adoré ce roman... un moment tout à à fait extra
mon grand coup de coeur reste quand même Soixante-neuf tiroirs

@Darkanny aussi était enthousiaste.
Je repêche des commentaires pouvant servir à ma liste Lectures du monde et celui ci m'avait marquée.
J'ai noté Soixante neuf tiroirs, merci Kena!

Aeriale- Messages : 10773
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Goran Petrović
Soixante-neuf tiroirs
Les soixante-neuf tiroirs sont ceux d'un secrétaire en bois de rose, mais c'est aussi le nombre de chapitres du roman : voilà le lecteur prévenu, il va devoir pénétrer progressivement dans les secrets de l'intrigue que Goran Petrović a imaginé, mais tous les tiroirs ne se laissent pas ouvrir facilement, et une fois ouverts il ne sera peut-être pas possible de remettre le meuble en état. C'est qu'il y a un emboîtement des différents plans du récits, des chevauchements, des mélanges…. Tant de possibles en somme…. C'est que nous sommes dans le monde merveilleux des livres et de leurs amoureux, et qu'il n'est pas possible d'épuiser tous les possibles d'un livre, tous ces sens, toutes les possibilités de voyage qu'il ouvre. Et au final, c'est cela que les personnage de Soixante-neuf tiroirs demandent à la lecture : la possibilité de voyager, de quitter leur monde, d'en découvrir, voire d'en créer un autre, et si possible de partager avec les gens qu'ils aiment leurs découvertes, ou de rencontrer des gens qui ont le même amour, la même passion pour les pages.
Un étudiant en littérature, correcteur à ses heures, se voit confier la mission de corriger un livre déjà écrit. Il croisera dans ses pages une charmante jeunes fille et une vieille dame, leurs chemins convergeant vers une merveilleuse demeure, dans un parc de rêve. Mais plein d'autres personnages sont aussi des hôtes de cette demeures : une vielle cuisinières, un couple, une famille, un vieil professeur… Les époques et les histoires se croisent, s'entremêlent, entre rêve et réalité, le quotidien, le contingent et l'imaginaire. Mais rendre notre imaginaire aussi réel que le quotidien n'est-ce pas l'un des buts de la littérature ?
Ce livre parle du pouvoir de la littérature, de ce qu'elle représente pour ses inconditionnelles amoureux, et nous raconte aussi, l'air de rien, l'histoire de la Serbie, à travers les personnages, leurs destins compliqués, leur besoin d'évasion et de rêve. Et aussi bien sûr d'amour, de passion, absolue et éternelle, comme les romans qui la racontent.
Les soixante-neuf tiroirs sont ceux d'un secrétaire en bois de rose, mais c'est aussi le nombre de chapitres du roman : voilà le lecteur prévenu, il va devoir pénétrer progressivement dans les secrets de l'intrigue que Goran Petrović a imaginé, mais tous les tiroirs ne se laissent pas ouvrir facilement, et une fois ouverts il ne sera peut-être pas possible de remettre le meuble en état. C'est qu'il y a un emboîtement des différents plans du récits, des chevauchements, des mélanges…. Tant de possibles en somme…. C'est que nous sommes dans le monde merveilleux des livres et de leurs amoureux, et qu'il n'est pas possible d'épuiser tous les possibles d'un livre, tous ces sens, toutes les possibilités de voyage qu'il ouvre. Et au final, c'est cela que les personnage de Soixante-neuf tiroirs demandent à la lecture : la possibilité de voyager, de quitter leur monde, d'en découvrir, voire d'en créer un autre, et si possible de partager avec les gens qu'ils aiment leurs découvertes, ou de rencontrer des gens qui ont le même amour, la même passion pour les pages.
Un étudiant en littérature, correcteur à ses heures, se voit confier la mission de corriger un livre déjà écrit. Il croisera dans ses pages une charmante jeunes fille et une vieille dame, leurs chemins convergeant vers une merveilleuse demeure, dans un parc de rêve. Mais plein d'autres personnages sont aussi des hôtes de cette demeures : une vielle cuisinières, un couple, une famille, un vieil professeur… Les époques et les histoires se croisent, s'entremêlent, entre rêve et réalité, le quotidien, le contingent et l'imaginaire. Mais rendre notre imaginaire aussi réel que le quotidien n'est-ce pas l'un des buts de la littérature ?
Ce livre parle du pouvoir de la littérature, de ce qu'elle représente pour ses inconditionnelles amoureux, et nous raconte aussi, l'air de rien, l'histoire de la Serbie, à travers les personnages, leurs destins compliqués, leur besoin d'évasion et de rêve. Et aussi bien sûr d'amour, de passion, absolue et éternelle, comme les romans qui la racontent.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4737
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Goran Petrović
merci pour ton commentaire
en voici un de ces romans qui se trouvent sur une liste à relire
en voici un de ces romans qui se trouvent sur une liste à relire

_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Goran Petrović
Il paraît passionnant! Et je me fie à votre ressenti.
Je l’avais noté, mais un peu oublié... À remonter sur la liste!
Je l’avais noté, mais un peu oublié... À remonter sur la liste!
Aeriale- Messages : 10773
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Goran Petrović
Je pense que tu adorerais @Aeriale . A peu près tout le monde ici d'ailleurs. C'est vraiment un livre qu'il est difficile de ne pas aimer, il fait plaisir à son lecteur, mais en même temps il peut permettre différents niveaux de lecture, il y a une vraie subtilité dans le traitement de l'idée de base, qui est très bien exploitée.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4737
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Goran Petrović
Un de plus à noter alors ?! Merci @Arabella !
_________________
"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 3926
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Goran Petrović
Liseron a écrit:Un de plus à noter alors ?! Merci @Arabella !
Oui, il est absolument à noter, celui-ci.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4737
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Goran Petrović
Tu m’as largement décidée, je vais le commander à mon retour.Arabella a écrit:Je pense que tu adorerais @Aeriale . A peu près tout le monde ici d'ailleurs. C'est vraiment un livre qu'il est difficile de ne pas aimer, il fait plaisir à son lecteur, mais en même temps il peut permettre différents niveaux de lecture, il y a une vraie subtilité dans le traitement de l'idée de base, qui est très bien exploitée.
J’avais gardé un très bon souvenir de mon premier de lui, il avait l’art de mélanger l’humour et la réflexion, et cela tout en subtilité!
Aeriale- Messages : 10773
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Goran Petrović
Oui, j'ai vu que tu avais lu et aimé un autre, que j'ai noté. C'est tentant, et c'est sûr que je vais continuer avec lui.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4737
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Goran Petrović
J'ai lu Le Siège de l'église Saint-Sauveur il y a plusieurs années. C'est un roman de près de quatre cents pages. Le sujet en est assez déconcertant. Voici ce que nous apprend la quatrième de couverture :
"Au début du XIIIème siècle, détournée de son but initial par l'ambition du doge de Venise qui veut s'emparer d'un manteau de plumes conservé dans le trésor des empereurs de Byzance, l'armée de la quatrième croisade prend Constantinople et la met à sac. Quelques décennies plus tard, un monastère serbe dont les fenêtres s'ouvrent sur le passé, le présent et l'avenir, est assiégé par l'armée des Bulgares et des Coumans conduite par le redoutable prince Chichman. Celui-ci convoite une plume que le supérieur garde dans sa barbe comme un reliquaire."
J'en garde le souvenir d'un roman qui recrée l'univers avec une fantaisie poétique inextinguible, enchanteresse et surprenante. Voici quelques citations qui donnent une idée de l'imagination de cet écrivain : "De son habit de moine, le clair de lune s'écoulait goutte à goutte sur le sol dallé de la cellule de Sava" ou encore : "Je te demande de secouer, quand tu seras rentré chez toi, cette ceinture que j'ai tissée des sons de la nuit dernière".
Au-delà de cette poésie est évoquée l'histoire tumultueuse de cette région d'Europe convoitée depuis toujours par diverses puissances et où les rivalités territoriales sont nombreuses et ancestrales.
"Au début du XIIIème siècle, détournée de son but initial par l'ambition du doge de Venise qui veut s'emparer d'un manteau de plumes conservé dans le trésor des empereurs de Byzance, l'armée de la quatrième croisade prend Constantinople et la met à sac. Quelques décennies plus tard, un monastère serbe dont les fenêtres s'ouvrent sur le passé, le présent et l'avenir, est assiégé par l'armée des Bulgares et des Coumans conduite par le redoutable prince Chichman. Celui-ci convoite une plume que le supérieur garde dans sa barbe comme un reliquaire."
J'en garde le souvenir d'un roman qui recrée l'univers avec une fantaisie poétique inextinguible, enchanteresse et surprenante. Voici quelques citations qui donnent une idée de l'imagination de cet écrivain : "De son habit de moine, le clair de lune s'écoulait goutte à goutte sur le sol dallé de la cellule de Sava" ou encore : "Je te demande de secouer, quand tu seras rentré chez toi, cette ceinture que j'ai tissée des sons de la nuit dernière".
Au-delà de cette poésie est évoquée l'histoire tumultueuse de cette région d'Europe convoitée depuis toujours par diverses puissances et où les rivalités territoriales sont nombreuses et ancestrales.
Volga- Messages : 16
Date d'inscription : 28/12/2019
Re: Goran Petrović
C'est vrai, au delà de ses thèmes originaux où se profile l'histoire de la Serbie et de celle des Balkans, c'est surtout cette poésie qui ressort, une fantaisie débridée qui charme et capte d'entrée le lecteur!
Un auteur à suivre, c'est certain :-)
Un auteur à suivre, c'est certain :-)
Aeriale- Messages : 10773
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Goran Petrović
-Soixante neufs tiroirs-

Cela débute à Belgrade, Adam, un jeune étudiant en lettres, correcteur à ses heures, se voit contacté par un couple un peu étrange afin de remanier un vieux manuscrit relié signé d'un certain Anastase Branitza, ouvrage tiré à très peu d'exemplaires d'ailleurs. Intrigué, le jeune homme se lance dans sa tâche et s'aperçoit vite que le récit n'est constitué d'aucun personnage ni d'aucune intrigue. Seule ressort la description détaillée d'une merveilleuse villa entourée d'un jardin fabuleux, un endroit idyllique duquel il a du mal à s'extraire. Mais le plus frappant est qu'Adam se rend également compte que d'autres lecteurs "habitent" ce livre et qu'ils vont y vivre physiquement des moments en commun, à l'intérieur dudit récit.
Un livre à la fois fascinant, très ingénieux mais aussi très complexe, non pas tant par le fond, même s'il traite d'une multitude de sujets (L'amour des livres, l'amour tout court, la passion qu'ils génèrent, l'interférence entre la réalité et la fiction, le besoin de rêve et d'évasion, de partage) mais surtout par la forme qui comme l'indique le titre est celle de tiroirs, de thèmes et d'histoires s'emboîtant les unes aux autres, et dont les personnages n'en finissent pas de se croiser ou parfois se perdre.
J'ai adoré m'y plonger mais il faut bien être averti, ce roman doit se lire tranquillement, en immersion totale comme le fait Adam, pour en retirer le maximum de plaisir. Ce n'était pas mon cas, j'ai trop souvent été distraite, entourée de bruit, de monde, ce qui a rendu ma lecture hachée, obligée de revenir en arrière pour resituer les personnages pris dans les filets d'une vie en deux dimensions, réelle et imaginaire. Et une surenchère de détails (lors de la conception de la maison pour sa belle par Anastase) m'ont perdue vers le milieu.
Une lecture exigeante donc, forcément riche aussi, qui nous raconte en sous main l'histoire de la Serbie, des bouleversements causés par la guerre et le communisme, mais de façon légère, sans appuyer car ce n'est pas le but recherché. C'est au contraire un moyen de s'en échapper, j'imagine, pour Goran Petrovic qui réussit là un coup de maître.
Merci d'avoir réactivé le fil, @Arabella. J'ai peiné parfois mais c'est certain que celui ci me restera en tête. Un roman marquant pour tous les amoureux des livres, je pense!

Cela débute à Belgrade, Adam, un jeune étudiant en lettres, correcteur à ses heures, se voit contacté par un couple un peu étrange afin de remanier un vieux manuscrit relié signé d'un certain Anastase Branitza, ouvrage tiré à très peu d'exemplaires d'ailleurs. Intrigué, le jeune homme se lance dans sa tâche et s'aperçoit vite que le récit n'est constitué d'aucun personnage ni d'aucune intrigue. Seule ressort la description détaillée d'une merveilleuse villa entourée d'un jardin fabuleux, un endroit idyllique duquel il a du mal à s'extraire. Mais le plus frappant est qu'Adam se rend également compte que d'autres lecteurs "habitent" ce livre et qu'ils vont y vivre physiquement des moments en commun, à l'intérieur dudit récit.
Un livre à la fois fascinant, très ingénieux mais aussi très complexe, non pas tant par le fond, même s'il traite d'une multitude de sujets (L'amour des livres, l'amour tout court, la passion qu'ils génèrent, l'interférence entre la réalité et la fiction, le besoin de rêve et d'évasion, de partage) mais surtout par la forme qui comme l'indique le titre est celle de tiroirs, de thèmes et d'histoires s'emboîtant les unes aux autres, et dont les personnages n'en finissent pas de se croiser ou parfois se perdre.
J'ai adoré m'y plonger mais il faut bien être averti, ce roman doit se lire tranquillement, en immersion totale comme le fait Adam, pour en retirer le maximum de plaisir. Ce n'était pas mon cas, j'ai trop souvent été distraite, entourée de bruit, de monde, ce qui a rendu ma lecture hachée, obligée de revenir en arrière pour resituer les personnages pris dans les filets d'une vie en deux dimensions, réelle et imaginaire. Et une surenchère de détails (lors de la conception de la maison pour sa belle par Anastase) m'ont perdue vers le milieu.
Une lecture exigeante donc, forcément riche aussi, qui nous raconte en sous main l'histoire de la Serbie, des bouleversements causés par la guerre et le communisme, mais de façon légère, sans appuyer car ce n'est pas le but recherché. C'est au contraire un moyen de s'en échapper, j'imagine, pour Goran Petrovic qui réussit là un coup de maître.
Merci d'avoir réactivé le fil, @Arabella. J'ai peiné parfois mais c'est certain que celui ci me restera en tête. Un roman marquant pour tous les amoureux des livres, je pense!
Aeriale- Messages : 10773
Date d'inscription : 30/11/2016
Page 1 sur 2 • 1, 2
Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature russe, d'Europe Centrale et Orientale
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|