Marcello Fois
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Marcello Fois
Marcello Fois est un auteur italien de romans noirs, né à Nuoro (Sardaigne) en 1960. Même s’il vit aujourd’hui à Bologne, il évoque dans toutes ses œuvres son île natale, terre rude et austère et s’appuie sur la distance pour ajuster son regard sur elle ("Ma "sardité" est ce qui me permet de me sentir citoyen du monde" déclare t-il). Son écriture puissante et poétique mêle italien très classique et dialecte sarde, langage populaire, humour noir et références aux grands thèmes mythologiques.
Bibliographie
1999 Sheol
1999 Sempre caro
2000 Un silence de fer
2000 Sang du ciel
2001 Plutôt mourir
2002 Gap
2002 Nulla
2002 Ce que nous savons depuis toujours
2004 Ce que tu m'as dit de dire
2005 Les Hordes du vent
2005 Petites histoires noires
2008 Mémoire du vide
2011 La lignée du forgeron
2014 C'est à toi
2015 Cris, murmures et mugissements
Dernière édition par Céline le Dim 4 Déc - 17:46, édité 1 fois
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“With freedom, books, flowers, and the moon, who could not be happy?” Oscar Wilde
Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marcello Fois
Mémoire du vide
Samuele Stocchino, surnommé "le Tigre de l'Ogliastra", fut un redoutable bandit sarde du siècle dernier, et Marcello Fois retrace son histoire, ou plutôt sa légende, dans ce beau roman.
Fils d'une famille de bergers très pauvres, sa vie prend un tour décisif alors il n'a que dix ans, pour un verre d'eau refusé par une nuit de pleine lune. Ainsi commence à s'écrire un destin sanglant, qui le fera s'engager à 16 ans pour combattre les Turcs en Lybie, puis les Autrichiens pendant la Grande Guerre. Il n'échappera pas à cette malédiction, quand, à peine rentré en héros dans son village, il devra venger la mort de son frère assassiné et prendre le maquis pour devenir l'un des bandits les plus insaisissables et craints que la Sardaigne ait connus.
Mémoire du vide est un roman étonnant. Il est ancré dans la réalité historique, dépeignant une société sarde encore féodale, évoquant la grande guerre puis la montée du fascisme. Mais quand il chante le destin inexorable de Samuele à la façon d'une épopée dramatique, il prend des accents de tragédie grecque. Il frise à maintes reprises le fantastique puis il se fait conte populaire aux enluminures naïves, retraçant les exploits de ce personnage éternel et universel qu'est le hors la loi.
Le mélange des points de vue (celui de Samuele, celui d'un narrateur omniscient, des habitants du village) renforce cette impression de récit éclaté, où la réalité se perd entre les divers témoignages et les on-dits, les auspices et les croyances, les exagérations et les embellissements. C'est à dire la façon, de bric et de broc, dont une légende se construit.
Le personnage de Samuele, très ambigu, est de ceux que l'on n'oublie pas. Sorte d'ange exterminateur sur le champ de bataille, dispensant la mort avec douceur et férocité, ogre sanguinaire décimant des familles entières de façon atroce, fauve au "coeur en forme de loup" invulnérable aux balles, il devrait faire froid dans le dos. Et pourtant son côté vulnérable et souffrant, prisonnier d'une haine inextinguible, finit par attirer la sympathie du lecteur. La bête fasciste qui finit par mettre sa tête à prix semblant autrement plus inquiétante...
La façon dont la terre sarde est évoquée, avec un lyrisme puissant et âpre m'a également beaucoup plu. Je vais donc poursuivre ma découverte de l'univers de Marcello Fois!
Samuele Stocchino, surnommé "le Tigre de l'Ogliastra", fut un redoutable bandit sarde du siècle dernier, et Marcello Fois retrace son histoire, ou plutôt sa légende, dans ce beau roman.
Fils d'une famille de bergers très pauvres, sa vie prend un tour décisif alors il n'a que dix ans, pour un verre d'eau refusé par une nuit de pleine lune. Ainsi commence à s'écrire un destin sanglant, qui le fera s'engager à 16 ans pour combattre les Turcs en Lybie, puis les Autrichiens pendant la Grande Guerre. Il n'échappera pas à cette malédiction, quand, à peine rentré en héros dans son village, il devra venger la mort de son frère assassiné et prendre le maquis pour devenir l'un des bandits les plus insaisissables et craints que la Sardaigne ait connus.
Mémoire du vide est un roman étonnant. Il est ancré dans la réalité historique, dépeignant une société sarde encore féodale, évoquant la grande guerre puis la montée du fascisme. Mais quand il chante le destin inexorable de Samuele à la façon d'une épopée dramatique, il prend des accents de tragédie grecque. Il frise à maintes reprises le fantastique puis il se fait conte populaire aux enluminures naïves, retraçant les exploits de ce personnage éternel et universel qu'est le hors la loi.
Le mélange des points de vue (celui de Samuele, celui d'un narrateur omniscient, des habitants du village) renforce cette impression de récit éclaté, où la réalité se perd entre les divers témoignages et les on-dits, les auspices et les croyances, les exagérations et les embellissements. C'est à dire la façon, de bric et de broc, dont une légende se construit.
Le personnage de Samuele, très ambigu, est de ceux que l'on n'oublie pas. Sorte d'ange exterminateur sur le champ de bataille, dispensant la mort avec douceur et férocité, ogre sanguinaire décimant des familles entières de façon atroce, fauve au "coeur en forme de loup" invulnérable aux balles, il devrait faire froid dans le dos. Et pourtant son côté vulnérable et souffrant, prisonnier d'une haine inextinguible, finit par attirer la sympathie du lecteur. La bête fasciste qui finit par mettre sa tête à prix semblant autrement plus inquiétante...
La façon dont la terre sarde est évoquée, avec un lyrisme puissant et âpre m'a également beaucoup plu. Je vais donc poursuivre ma découverte de l'univers de Marcello Fois!
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Merlette- Messages : 2334
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Re: Marcello Fois
Cris, murmures et rugissements
Une fois de plus, la couverture. Puis le nom de l’auteur. Et naturellement le résumé. Le tout m’a convaincu de franchir le pas pour lire ce livre.Présentation de l’éditeur
Marinella et Alessandra se retrouvent dans l'appartement de leur père qui vient de mourir, un lieu de souvenirs, celui de leur enfance.
L'une vit une situation précaire, l'autre est bien plus affirmée. L'une est prête à fouiller leur passé avec minutie, l'autre a juré de se taire ; mais, quand les mots déchirent le silence, la gamme des sentiments mis à nu est riche, entre désenchantement et rancœur, amour et commisération...
Et l'apparition soudaine de la voisine de palier, détentrice de bien des secrets, changera une nouvelle fois la donne.
Dans ce roman, Fois renverse les perspectives, affine la psychologie des personnages, multiplie les coups de théâtre, prend de la hauteur pour examiner la situation et la clarifier, introduit des pauses de réflexion. Aussi, bien que les personnages soient statiques comme sur une scène de théâtre, on a le sentiment d'être toujours pris dans un mouvement, un véritable tourbillon.
La situation est animée par la présence de la jungle, qu'évoquent le papier peint et les bruits de tuyauterie de l'appartement, et qui passe au rang de symbole : les deux sœurs sont en effet, chacune à sa façon, des prédatrices.
« Pièce de théâtre » est en effet le bon terme. Beaucoup de dialogues, pratiquement tout le texte est constitué de cette rencontre des deux sœurs.
Les membres d’une famille se prêtent probablement le mieux pour se blesser entre eux. Et ces deux sœurs se livrent une vraie ‘guerre’.
Deux caractères différents, deux attitudes opposées, deux vues divergentes… cela donne beaucoup de matière pour se quereller.
Et les deux n'y vont pas de main morte.
Par moments, j’ai pensé à « Qui a peur de Virginia Woolf », bien qu’il n’y a dans ce livre pas de couple, mais deux sœurs qui se déchirent.
C’est plein de tension, un rythme qui fait avancer la lecture et ce drame vue en tant que spectateur est fascinant.
Je verrais bien ce texte mis en pièce de théâtre, je l’ai trouvé en tout cas très visuel.
John James Audubon
Dernière édition par Kenavo le Ven 20 Jan - 19:00, édité 1 fois
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Best when you improvise
George Gershwin
Re: Marcello Fois
Un auteur qui m'interpelle ...Dans le centre de la Sardaigne (pres d'Orgosolo) sévissaient des terribles bandits qui pratiquaient la vendetta mais aussi des rapts.
Je suis originaire en partie de la Sardaigne.
Je prends note de cet auteur. Merci!
Je suis originaire en partie de la Sardaigne.
Je prends note de cet auteur. Merci!
Chrisdusud- Messages : 428
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Marcello Fois
J'ai été moins convaincue par celui que j'ai lu ensuite, qui était plutôt différent (Un silence de fer) mais Mémoire du vide est vraiment une réussite, je te le conseille Chris.
Ce Cris, murmures et rugissements a l'air... intense en effet, Kenavo.
Ce Cris, murmures et rugissements a l'air... intense en effet, Kenavo.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marcello Fois
Encore un qui me tente bien si je tombe dessus. J'adore les histoires de famille !!
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3545
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Marcello Fois
OK pour mémoire du vide. Merci Celine !
Chrisdusud- Messages : 428
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Marcello Fois
De rien Chris! Je guetterai tes impressions!
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marcello Fois
c'est le moins qu'on puisse direCéline a écrit:Ce Cris, murmures et rugissements a l'air... intense en effet, Kenavo.
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Re: Marcello Fois
Kenavo a écrit:c'est le moins qu'on puisse direCéline a écrit:Ce Cris, murmures et rugissements a l'air... intense en effet, Kenavo.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marcello Fois
et tu sais ce qui est marrant... puisque je suis ancrée beaucoup sur le plan visuel, j'ai souvent après une lecture une image en tête... et puisqu'il parle plus d'une fois d'une tapisserie dans l'appartement du père, j'ai ce papier peint devant les yeux quand je pense à ce livre... plus que les mots
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Re: Marcello Fois
Kenavo a écrit:et tu sais ce qui est marrant... puisque je suis ancrée beaucoup sur le plan visuel, j'ai souvent après une lecture une image en tête... et puisqu'il parle plus d'une fois d'une tapisserie dans l'appartement du père, j'ai ce papier peint devant les yeux quand je pense à ce livre... plus que les mots
Excellent! Ouh la la, des disputes familiales intenses sur fond de papier peint hypnotique, je comprends que ce livre marque.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marcello Fois
Le Tigre d'Ogliastra dont parle le livre Mémoire du vide a sévi dans une province du centre de la Sardaigne: La Barbagia. Un village, Orgosolo, de cette micro région est connu pour ses redoutables bandits mais aussi pour ses fresques qui ont recouvert les murs du village. On en compte 150 pour exprimer des problèmes politiques et humanitaires depuis le fin des années 1960.
Chrisdusud- Messages : 428
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Marcello Fois
Oh dis donc, ce n'est pas courant en effet (sauf en Irlande du Nord?).
Merci pour ces photos, ce doit être impressionnant de se balader dans ce village.
Merci pour ces photos, ce doit être impressionnant de se balader dans ce village.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marcello Fois
OUI c'est assez impressionnant d'autant qu'on est vraiment dans les profondeurs Sardes avec des coutumes comme la MamoiadaCéline a écrit:Oh dis donc, ce n'est pas courant en effet (sauf en Irlande du Nord?).
Merci pour ces photos, ce doit être impressionnant de se balader dans ce village.
C'est une sorte de procession très impressionnante
Chrisdusud- Messages : 428
Date d'inscription : 04/12/2016
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