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Edward Lewis Wallant

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Edward Lewis Wallant Empty Edward Lewis Wallant

Message par Aeriale Sam 22 Avr - 18:03

Edward Lewis Wallant Index_80



Edward Lewis Wallant (19 octobre 1926- 5 décembre 1962) est un écrivain juif américain mort d'une rupture d'anévrisme à l'âge de 36 ans. Il est connu en France pour son roman The Pawnbroker (1961) qui a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1964 et a été publié en français sous le titre Le Préteur sur gages aux éditions Jean-Claude Lattès en 1983. Un moment oubliée, son œuvre est actuellement redécouverte aux États-Unis.

Edward Lewis Wallant commence à écrire à l'âge de 13 ans. Après avoir combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, il étudie dans une école d'art à New York. Il devient directeur de publicité à New York. Il se consacre à la littérature à partir de 30 ans. Deux de ses romans ont été publiés avant sa mort: The Human Season et Le prêteur sur gages, deux autres sont des œuvres posthumes : The Tenants of Moonbloom et The Children at the Gate.Il aussi écrit quelques nouvelles.

Le Prêteur sur gages est une des premières explorations littéraires traitant des conséquences de la shoah sur un juif américain qui a survécu à l'anéantissement voulu par les nazis. Edward Lewis Wallant fait un parallèle entre la situation des Juifs et celle des noirs américains victimes de l'esclavage et de la ségrégation. Ce parallèle a provoqué une vive controverse au moment de la sortie du roman, qui obtient cependant un grand succès public et critique.

Ses romans sont réputés pour leur style fluide et élégant. Il est souvent comparé à Saul Bellow et à Philip Roth, deux autres grands écrivains juifs américains. Lui-même revendique Dostoïevsky comme maître. Wallant dresse un inventaire accablant des faiblesses et de la dépravation humaines; mais de ce constat surgit une volonté de vie d'autant plus importante qu'elle sort du désastre comme un phénix renaît de ses cendres.

En 1964, le prix Edward Lewis Wallant, le Edward Lewis Wallant Book Award a été créé en mémoire de Wallant. Il a comme objectif de récompenser un écrivain juif américain dont le travail de création a une portée réelle pour les Juifs américains.
Wikipedia



Bibliographie


The Human Season (1960)
The Pawnbroker (1961) Le Prêteur sur gages, 1983
The Tenants of Moonbloom (1963)  Moonbloom, 2017
The Children at the Gate (1964)



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Message par Aeriale Jeu 27 Avr - 19:05

-Moonbloom-

Edward Lewis Wallant 51annh10

New York des années 50. Le parcours d' un homme, ni très jeune ni vieux, sorte d'anti héros un peu transparent et détaché des contingences matérielles ou du moindre sentiment, qui après des études  non abouties dans toutes sortes de domaines, se retrouve engagé comme gérant d'immeubles appartenant à son frère. La tâche est rude, la plupart des occupants sont désargentés et sans illusions, chacun trimballe sa misère affective ou sociale, tout se dégrade ou tombe en ruine, les murs et la plomberie aussi bien que leur propre vision du monde.

Il y a là le cynique Sugarman qui philosophe en vendant ses bonbons dans les trains, Leni comédienne d'âge mûre, contrainte de se vendre pour exister encore, le vieux Karloff, un juif colérique qui vit dans un bourbier, Wade le  prof d'anglais cinglé, les Shermann qui passent leur temps à s'engueuler, etc ...

Moonbloom, qui n'a jamais rien fait de sa vie, va, en entrant dans l'intimité de ces gens fissurés de partout, découvrir d'autres univers et être confronté à l'urgence. Peu à peu, il va abandonner sa bulle aseptisée pour s'ouvrir aux autres et se nourrir de leurs déboires. Un peu comme un éveil  à la vie, une façon de s'imposer dans un monde où rien n'est joué d'avance mais où il devra se construire, et grandir enfin.

Depuis toujours il s'était accoutumé à entendre sans écouter et regarder sans voir. Telle une souris qui avance prudemment dans un labyrinthe électrifié, il avait gardé le souvenir de ses rares tentatives d'approcher les choses, de ces occasions bien peu nombreuses où il s'en tenait désormais à un périmètre réduit, après n'avoir rien trouvé qui puisse compenser l'inconfort d'une quelconque sensation. Quand il s'interrogeait sur le sens de la vie, il revenait invariablement à la même réponse: Elle n'a pas de sens, elle est, tout simplement.

Une analyse de la condition humaine parfois drôle et parfois tendre, dont le charme particulier opère assez vite. On se demande ce que cet auteur, mort jeune d'une rupture d'anévrisme, aurait pu écrire d'autre tant son style est particulier, mélange d'humour juif et de désespoir larvé derrière. Une belle découverte!

  Une fois il avait ri à une histoire très drôle sur un Noir qu 'Irwin avait racontée lors d'une soirée; Le jour suivant, il avait vu des Blancs botter les fesses d'un Noir, et pendant un certain temps il s'était interrogé sur le rire. Il avait fréquenté plusieurs universités avec la même exaltation que le vieil Axelrod, mais il n'y avait trouvé que des graphiques et des notes. Il s'était enivré à l'idée de Dieu mais il n'avait trouvé que la théologie. Il s'était plusieurs fois envolé sur les ailes légères mais puissantes de la luxure, s'attendant à des merveilles, mais n'avait jamais connu que l'éjaculation. Avec un espoir fou et le coeur palpitant, il avait essayé de se faire des amis mais s'était rendu compte que personne n'avait vraiment compris ce qu'il avait en tête. Sa solitude actuelle était le résultat de son métabolisme, une perpétuelle inspiration de joie suivie d'une expiration de tristesse
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Message par Queenie Jeu 27 Avr - 20:52

La couverture est superbe, et m'a souvent donné envie de le prendre.
Ton commentaire incite à craquer.

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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
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Message par Epi Jeu 27 Avr - 22:13

Merci pour le com, je l'avais noté et là c'est confirmé, je le veux Wink

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Message par kenavo Ven 28 Avr - 5:21

je ne dis même plus que je suis 'en train de le lire'... toujours trop d'autres tentations qui me retiennent d'y retourner...
mais ton commentaire est vraiment trop bon, envie de me prendre le temps pour découvrir à mon tour

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Message par Aeriale Ven 28 Avr - 10:37

Bien contente s'il vous donne envie Very Happy

C'est vrai que j'ai un faible pour les personnages décalés, un peu étrangers aux autres, limite autistes qui d'un coup se révèlent et sortent de leur coquilles. Woody Allen en aurait fait un très bon film, j'en suis sûre.

Il y a une belle préface de Dave Eggers qui lui fait honneur

"Tous les romans qu'il a eu le temps de terminer durant sa courte vie sont de parfaits petits chefs-d'oeuvre. Moonbloom est un livre plein de charme, traversé par un comique léger non exempt de mélancolie.'

Et voici une vidéo de l'émission matinale de l'A2  qui en parle (Ce libraire enthousiaste m'a donné aussi envie de lire  Le monde des hommes de Pramoedya Ananta, du coup ;-)

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Message par domreader Sam 29 Avr - 9:48

Oui chouette commentaire, qui donne bien envie de découvrir cet auteur dont je n'avais jamais entendu parler. (Comme tant d'autres....!) Ce forum est diabolique.

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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
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