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David Gilbert

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Message par Epi Lun 24 Juil - 21:00

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David Gilbert est né à Paris en 1967 et a grandi aux Etats-Unis. Après Remote Feed, un recueil de nouvelles paru en 1998 et salué par la critique outre-Atlantique (Les Marchands de vanité, Belfond, 2007), il publie son premier roman, Les Normaux, en 2004 (Belfond, 2006, Babel 2015).
& Fils (Actes Sud, 2015) est son deuxième roman, publié en 2013 aux Etats-Unis.

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Message par Epi Lun 24 Juil - 21:18

& Sons (& Fils)
David Gilbert Sons10

Le roman commence avec les funérailles de Charles Topping, et c’est son plus vieil et meilleur ami, A.N. Dyer, qui doit faire son éloge. Mais voilà, même si son livre culte « Ampersand » (Esperluette), un roman que l’on compare à « L’attrape-cœur » de Salinger, s’est vendu à 45 millions d’exemplaires, Dyer ne trouve pas les mots et doit aller chercher l’inspiration sur Internet où pour $30 on lui sert des discours presque sur mesure. Un peu misanthrope, Dyer vit en reclus et est en froid avec ses deux fils adultes, Jamie et Richard, qui ne lui ont pas pardonné d’avoir eu un fils illégitime, Andy, 17 ans plus tôt et qui a été la cause de son divorce.

Mais la mort de son ami lui rappelle qu’il n’est pas éternel. Dyer s’est mis en tête de renouer avec Jamie et Richard. Son idée, c’est qu’ils fassent enfin la connaissance d’Andy. Richard, ex-junkie, vit à Los Angeles où il essaie de se faire un nom dans le cinéma. Jamie est un documentariste dont les sujets sont souvent bizarres et morbides. Quant à Andy, sa principale préoccupation pour l’heure est de perdre sa virginité, ce qui à 17 ans est plutôt compréhensible. Le but de cette réunion est surtout de révéler le secret concernant Andy, et que nous apprenons à peu près à la moitié du livre. Là, on se retrouve presque dans un roman de SF et on passe un peu le reste du temps à se demander, comme les fils Dyer, si le vieil homme a perdu la tête ou si son histoire est vraie.

En bonus, des extraits d’un autre livre, « Ampersand », le chef-d’œuvre d’A.N. Dyer. Un roman cruel devenu un classique que tout adolescent se doit d’avoir lu (et que l’on aimerait bien lire aussi dans sa totalité) et qui fait l’objet de bien des convoitises. Hollywood aimerait en acquérir les droits pour l’adapter au cinéma, ce que A.N. Dyer a toujours refusé de faire et Richard a pour mission de le convaincre s’il veut voir son propre scénario accepté. Le manuscrit doit également figurer dans la collection d’archives vendue à la Morgan Library. Seulement Dyer n’est pas en possession de ce manuscrit mais peu importe, on peut en fabriquer un faux avec pourquoi pas, quelques petits changements soigneusement raturés pour faire plus vrai. Ce travail sera d’ailleurs le dernier de sa vie d’auteur.

C’est un livre ambitieux et qui n’est pas sans défauts. Quelques longueurs auraient pu être évitées, un peu trop de digressions qui n’apportent pas grand-chose et le style, très bon, peut paraître parfois un peu trop démonstratif. Quelques passages sont peu crédibles (mais c'est drôle), on adhère ou pas mais globalement, c'est un vrai beau livre avec des personnages plutôt bien définis. La lecture n’est pas toujours facile, les phrases souvent longues peuvent ralentir le rythme mais l’effort est récompensé par leur beauté et les dialogues méritent une mention spéciale. Si certaines scènes auraient pu être coupées, certains personnages auraient gagné à être un peu plus développés, notamment celui de Philip Topping, le fils de l’ami décédé et le narrateur. La lecture de lettres manuscrites (qui ouvrent chaque chapitre), lui apprend la véritable nature de l’amitié qui liait son père à A.N. Dyer, la façon dont celui-ci a exploité son ami et a ruiné sa vie (sciemment ?) et par la même occasion lui fait prendre conscience de sa propre position au sein de cette famille jusqu’alors aimée et admirée. Il y a du tragique, et il y a aussi du comique (beaucoup), une description pas très tendre de ce milieu blasé et snob de l’Upper East Side de NY. Ce périmètre très restreint dans lequel est située l'histoire n’est évidemment pas anodin et donne un petit aperçu de ce que peut être la scène littéraire new yorkaise.

Malgré ses petits défauts, ce livre m’a donné envie de découvrir un peu plus l’auteur. Il n’a pas encore écrit beaucoup, ce sera plus simple  Smile

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Message par Aeriale Mar 25 Juil - 10:36

Eh bien, quelle histoire plutôt complexe! Le danger c'est de s'y perdre un peu, si la construction n'est pas parfaitement maîtrisée.

Noté quand même, tu as l'air d'en ressortir du positif aussi!
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Message par Epi Sam 29 Juil - 11:44

C'est parfaitement maîtrisé et on ne perd jamais le fil. J'ai vraiment beaucoup aimé mais je sais pas, je le sens pas trop pour toi quand même, peut-être à cause des quelques passages un peu longs dont j'ai parlé et qui pourraient agacer (mais je peux me tromper).

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