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Machiavel

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Message par Arabella Dim 14 Jan - 20:06

Nicolas Machiavel
Né à Florence (Italie) le 03/05/1469 ; Mort à Florence (Italie) le 21/06/1527



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Nicolas Machiavel est un auteur et philosophe de la fin du XVe siècle originaire de Florence, connu pour ses ouvrages portant sur la politique. Né en 1469 et issu d'une famille aisée de Florence, Machiavel travaille pour la chancellerie de Florence, et se distingue en effectuant des missions diplomatiques en Europe. En 1512, la chute de la république de Florence et le retour des Médicis provoquent la disgrâce de Machiavel. Accusé d'appartenir au groupe qui avait chassé les Médicis quelques années auparavant, il est placé en prison et soumis à la torture. Libéré, il se retire dans sa propriété et rédige différents ouvrages.

En 1513, il commence à travailler sur "Le Prince", qu'il dédie à Laurent II de Médicis. S'inspirant de la vie et des actes de César Borgia, cet ouvrage essaye d'établir la ligne de conduite à adopter pour un monarque pour gouverner et se maintenir en place.  C'est de loin, l'oevre la plus connue de Machiavel. En 1527, l'année de sa mort, Florence connaît de nouveaux bouleversements politiques, obligeant les Médicis à quitter la ville. Machiavel ne profitera toutefois pas du retour de la république.

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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
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Message par Arabella Dim 14 Jan - 20:12

La Mandragore


Machiavel est surtout considéré comme un penseur du politique, mais son oeuvre comprend des écrits appartenant à d'autres genres, la poésie, et aussi des pièces de théâtre, qui ont été des oeuvres importantes dans l'évolution du théâtre à la Renaissance.

La Renaissance italienne retrouve les auteurs dramatiques antiques : les éditions de Plaute et Térence se multiplient à partir des années 1450, des représentations des pièces antiques sont données. En parallèle se développe une création de comédies humanistes, d'abord plus destinées à la lecture qu'à la représentation. A la fin du XVe siècle et au début du XVI, des adaptations des pièces classiques sont jouées, ainsi que des pièces originales ; un public de plus en plus sensible aux qualités dramatiques de spectacles apparaît.

Les premières comédies importantes du début du XVIe siècle sont celles de l'Arioste, de Bibibiena, de l'Arétin. Les comédies de Machiavel en font aussi partie. Les tragédies vont apparaître dans un deuxième temps, la première d'entre elles étant La Sofonisba de Gian Giorgio Trissino publiée en 1524. Il s'agit de pièces écrites par des lettrés, en destination d'un public cultivé de courtisans et de bourgeois.

Ces pièces italiennes vont connaître un retentissement au-delà des frontières de l'Italie, elles seront diffusées, jouées, traduites, puis imitées par des auteurs d'autres pays, en particulier en France par les auteurs de la Pléiade à partir du milieu du XVIe siècle.

La Mandragore est la première pièce écrite par Machiavel, en 1518. C'est la période qui suit le retour des Médicis à Florence, Machiavel a été mis à l'écart des affaires publiques, dans une inactivité qui lui pèse, dans une sorte d'exil à Sant'Adrea.

Dans le prologue de la pièce, il écrit :
« et si ce sujet vous semblait trop frivole et peu digne d'un homme qui veut paraître sage et grave, excusez-le, dans la pensée qu'il s'étudie à rendre plus doux, par ces vaines imaginations, ses jours de douleur ; car il ne sait pas où tourner ses regards ; on lui interdit de montrer dans d'autres travaux un autre talent, et il n'est point de récompense pour ses peines perdues »

Un jeune homme, Callimaco, récemment de retour de Paris, s'est pris d'un violent désir pour Lucrezia, la femme d'un riche docteur (semble-t-il un juriste), Messire Nicia. Mais sa belle est vertueuse et ne donne pas vraiment d'occasion de la courtiser. Callimaco se fait conseiller un stratagème par Ligurio, une sorte de parasite vivant d'expédients. Lucrezia et Messire Nicia n'ayant pas et voulant des enfants, Ligurio va lui vanter les compétences médicales de Callimaco, prétendument acquises à Paris. Une potion va être prescrite, contenant la Mandragore du titre. Mais c'est une potion dangereuse : le premier homme qui aura des relations avec Lucrezia mourra. Il faudra donc trouver un pauvre hère qui trépassera peu de temps après la nuit passée auprès de la jeune femme, Callimaco compte se déguiser pour tenir le rôle, bernant le mari idiot. Quelques résistances venant de Lucrezia, Callimaco et Ligurio, moyennant finances, circonviennent son confesseur qui finit par vaincre les dernières oppositions.

Une intrigue assez immorale, qui évoque pour moi les récits du Décaméron, avec les histoires d'amour extra-conjugal, le moine corruptible etc. Une Renaissance haute en couleur, par certains aspects pas si éloignée de la farce médiévale. Même si les moeurs vont devenir plus policées (et le mariage l'objectif final), nous avons un schéma typique de comédie, que le théâtre français va prendre comme modèle : un jeune homme à la conquête de sa belle, aidé par un auxiliaire (qui va surtout être un valet) ridiculisant un personnage plus âgé qui veut l'empêcher d'arriver à ses fins. La jeune femme ne jouant pratiquement aucun rôle dans l'affaire, étant plus un objet passif, et n'apparaissant que peu dans la pièce.

La pièce évoque quelques aspects d'actualité : Callimaco s'est réfugié en France pour fuir les guerres et agitations de son pays, comme un certain nombre de ses compatriotes à l'époque, par exemple. Il y a également une grande liberté dans les sujets évoqués, il est par exemple à un moment donné, question de provoquer un avortement. L'ironie, y compris en ce qui concerne les religieux et la religion, est très présente.

La pièce est une étape importante dans l'évolution du théâtre en Europe, et reste agréable à lire.

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Message par Arabella Sam 10 Fév - 18:32

La Clizia




Cette pièce a été écrite et jouée en 1525. Machiavel s’est inspiré d’une pièce de Plaute, La Casina, cette dernière ayant un modèle grec, la pièce de Diphile (un auteur de la comédie grecque moyenne du IVe siècle av J.-C .) , Kleroumenoi, qui est perdue, il est donc impossible de savoir à quel point Plaute a été fidèle à sa source et à quel point il l’a modifié. La pièce de Plaute est en revanche presque entièrement conservée.


Le théâtre qui voit le jour à la Renaissance, en Italie d’abord, avant de se répandre dans d’autres pays européens, se construit en grande partie sur l’imitation (imitatio) des auteurs anciens. Cette imitation n’est toutefois pas servile, ce n’est pas une simple traduction-adaptation. L’imitation est complétée par la varietas ; c’est dans la tension entre l’imitation et la variation, que se place la créativité du théâtre de la Renaissance.


Une petite fille à l’origine inconnue a été confié à une famille. Elevée presque comme une fille de la maison, elle est devenue une jeune fille. Le fils, Cleandro en est devenu amoureux, mais compte tenu de son origine obscure, le mariage n’est pas envisageable. D’autant plus, que son père, Nicomaco, désire également Clizia. Il voudrait la faire épouser à un de ses valets, Pirro, complaisant en échange de quelques biens, et en faire sa maîtresse. Cleandro, et surtout Sofronia, la femme de Nicomaco, veulent déjouer cette manœuvre. Un autre prétendant, un fermier, Eustachio, est pressenti par Sofronia. Mais Nicomaco s’obstine, et il presse le mariage avec Pirro. Sofronia par des ruses, remplace Clizia lors de la nuit de noce par un solide valet qui rosse Nicomaco, et qui le met dans une position gênante. Le vieillard ridiculisé, n’aspire plus qu’à ne pas ébruiter l’épisode honteux. Clizia s’avère au final issue d’une noble famille et Cleandro pourra l’épouser.


Machiavel a suivi de près la trame de Plaute. La pièce est assez prototypique des pièces comiques de l’époque : une histoire d’amour avec une fin nuptiale, un jeune amoureux contrecarré par un père, un vieillard, une reconnaissance qui permet d’arranger les affaires des jeunes gens, une jeune fille qui n’apparaît même pas dans la pièce, qui n’est absolument pas active dans l’intrigue, ses sentiments ou envies ne sont à aucun moment évoqués. Les types de la comédie, que Machiavel évoque dans le prologue sont présent dans la pièce : le vieillard amoureux, donc ridicule ; le jeune homme passionné etc. Il manque un valet entreprenant qui mènerait toute l’affaire, Sofronia étant la force agissante, à la fois pour veiller sur la fidélité de son mari, mais aussi pour préserver sa protégée, Clizia.


Ce n’est donc pas très personnel, même si on imagine que des acteurs déchaînés devaient pouvoir faire rire avec cette trame. Une étape de l’évolution du théâtre en Europe, mais bien évidemment, Machiavel est célèbre pour des ouvrages d’une toute autre nature.

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Message par Arabella Dim 10 Mai - 21:19

Le prince


Ecrit en 1513, pendant que Machiavel est en exil intérieur, le livre sera dédicacé et offert à Laurent II de Médicis, sans doute dans l'espoir d'un retour en grâce, et dans les fonctions diplomatiques. L'ouvrage ne paraîtra toutefois pour la première fois qu'en 1532, cinq ans après la mort de l'auteur. Il va très vite être considéré comme une oeuvre essentielle, fondatrice des sciences politiques modernes.

Relativement bref (une centaine de pages) l'ouvrage présente en 26 chapitres l'art de bien gouverner, en s'appuyant sur des exemples tirés de l'histoire romaine et de l'histoire récente de l'Italie. C'est que le but du livre, en fin de compte, tel qu'il est évoqué à la fin de l'ouvrage, est d'inspirer un souverain à sauver l'Italie. le pays, partagé en divers états, est la scène et la victime d'affrontements des puissances européennes : le roi de France, d'Espagne, l'empereur d'Allemagne viennent prétendre à la souveraineté de telle ou telle partie de son territoire. Machiavel a pu observer de près les forces en jeu lorsqu'il était au service de Florence dans les services diplomatiques, sa réflexion se veut pragmatique et se base sur l'observation des pratiques réelles de son temps.

L'ouvrage sépare clairement la politique de la morale. Il s'agit d'une véritable rupture conceptuelle avec les valeurs chevaleresques adossées au christianisme. le contrôle de la monarchie ne se fondait pas jusque là sur des institutions assurant un partage du pouvoir mais sur des principes moraux supposés limiter le pouvoir dévolu à un seul homme, principes fondés en grande partie sur la religion. Machiavel estime que cet ordre qui fondait la politique sur la morale chrétienne, s'est défait sous ses yeux avec la chute de Florence, dominée par une « barbare tyrannie ». Il s'agit donc de poser un ordre sur de nouvelles bases.

Machiavel délaisse donc l'idéal pour s'en tenir aux nécessités du réel. Mais il ne s'agit pour autant de cautionner tous les comportements immoraux. La raison d'être du politique, est d'assurer la stabilité d'une organisation collective, seule à même de permettre le bien commun. Les hommes étant ce qu'ils sont, c'est à dire privilégiant leur propre intérêt égoïste à court terme, la société étant traversée par des tensions issues d'intérêts antagonistes, il est nécessaire d'avoir une autorité qui transcende tous ces intérêts particuliers pour assurer le fonctionnement efficient de l'état et sa sauvegarde. le pouvoir peut s'exercer de différentes façons, par la force (Machiavel écrit dans un pays subissant des guerres sans fin), par la ruse, mais aussi par la loi.

Un autre aspect important du livre me semble l'opposition entre la Virtu, et la Fortuna. La Virtu est la qualité principale du prince, qui plus que la vertu, est la capacité à répondre aux défis des temps dans lequel il lui est donné de vivre, ses capacités d'adaptation pourrait-on dire, de faire les bons choix et de définir la stratégie la plus adéquate pour les mener à bien. La Fortuna, c'est ce que l'homme ne maîtrise pas, ce qu'il subit. Mais l'homme a les capacités de résister, de par sa Virtu vaincre la Fortuna, de marquer sa place dans l'histoire par ses qualités, de dépasser la fatalité et le hasard.

A lire et à relire.

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