John Burnside
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John Burnside
John Burnside (1955 - )

John Burnside, né le 19 mars 1955 à Dunfermline, est un écrivain écossais. John Burnside à étudié les langues à l’université, puis il a travaillé comme programmateur informatique. Son premier recueil de poèmes paraît en 1988, la poésie constitue une part importante de son œuvre. Il écrit par ailleurs des nouvelles et son premier roman, La maison muette paraît en 1997. Il se consacre entièrement à l’écriture depuis 1996. Plusieurs de ses livres, surtout ses romans ont été traduits et publiés en France.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: John Burnside
La maison muette
Un récit à la première personne. Le narrateur, bien qu’il raconte avec tous les détails et précisions un certain nombre de faits et d’actions le concernant, reste assez anonyme, au lecteur d’imaginer son apparence, la maison dans laquelle il habite, ou le laisser sans visage. Le récit alterne le présent et différents moments du passé, les souvenirs qui reviennent, dans une structure complexe et parfaitement maîtrisée. Très vite, il apparaît que ce qui a été central dans cette vie, c’est la relation de cet homme avec sa mère. D’une certaine façon, la seule relation qu’il a réussi à établir dans toute sa vie. Toutes les autres personnes qui auront croisé son chemin n’auront été que des silhouettes, des objets qui auront pu satisfaire telle ou telle envie du moment, où des cobayes pour des observations ou des supposées expériences.
Une obsession se fait jour à un moment, en lien avec un récit que sa mère lui a fait : celui de la maison muette, dans laquelle Akbar aurait fait élever des enfants par des muets, pour tenter de savoir si le langage était inné ou s’il avait besoin d’être appris. Le narrateur veut reproduire l’expérience, donner une réponse définitive à la question. Suite à une série d’événements, il se trouve père de jumeaux, la mère mourant peu de temps après leur avoir donné naissance. Il va tenter de refaire l’expérience d’Akbar dans la cave. Mais les choses ne se passent pas forcément comme il les avait imaginé, quelque chose échappe à son contrôle.
John Burnside possède une écriture belle, très précise, qui peut aller à l’essentiel, mais qui s’orne par moments, fait des volutes, des digressions, qui tient le lecteur, lui fait suivre les chemins sinueux de son personnage. Comme je l’ai déjà dit, la construction du récit est magistrale, et donne une très grande densité à ce livre ramassé, à peine de 200 pages. L’auteur adopte un ton détaché, une approche factuelle, dénuée de sentiments, d’émotions, de jugements de valeurs. Cela correspond au fonctionnement de son personnage, incapable d’éprouver lui-même des émotions, des sentiments, d’avoir de l’empathie pour un autre être vivant, donne au roman sa force : raconter des choses terribles (souffrances physiques, meurtres…) sans aucun affect. Juste en donner une description, neutre, objective en quelque sorte, tout au moins en apparence.
Parce que malgré une impression de toute puissance que le personnage exprime, une impuissance se fait jour. Celle de comprendre réellement l’autre et de communiquer avec lui. Les « expérimentations » n’y feront rien : aussi misérables que soient ses enfants réduits à l’état de sujets dans une cave, ils auront réussi à tisser un lien entre eux, un moyen de communiquer à travers un chant, qui restera à jamais incompréhensible à leur père-bourreau. Parce qu’il est incapable de percevoir que la première fonction du langage est d’être avec l’autre, et surtout que cela ne lui est tout simplement pas possible. D’où une angoisse, une peur de ces enfants qui possèdent une capacité qui lui sera toujours interdite, qui le poussera à les tuer, après les avoir privé de voix. En mettant en route une nouvelle possibilité d’expérience, aussi vouée à l’échec que la première.
Un livre remarquable, qui provoque souvent un malaise, mais qui emporte le lecteur, grâce à un sujet fort, et à traitement maîtrisé du début jusqu’à la fin.
Merci à @Mordicus d'avoir choisi ce livre pour moi.
Un récit à la première personne. Le narrateur, bien qu’il raconte avec tous les détails et précisions un certain nombre de faits et d’actions le concernant, reste assez anonyme, au lecteur d’imaginer son apparence, la maison dans laquelle il habite, ou le laisser sans visage. Le récit alterne le présent et différents moments du passé, les souvenirs qui reviennent, dans une structure complexe et parfaitement maîtrisée. Très vite, il apparaît que ce qui a été central dans cette vie, c’est la relation de cet homme avec sa mère. D’une certaine façon, la seule relation qu’il a réussi à établir dans toute sa vie. Toutes les autres personnes qui auront croisé son chemin n’auront été que des silhouettes, des objets qui auront pu satisfaire telle ou telle envie du moment, où des cobayes pour des observations ou des supposées expériences.
Une obsession se fait jour à un moment, en lien avec un récit que sa mère lui a fait : celui de la maison muette, dans laquelle Akbar aurait fait élever des enfants par des muets, pour tenter de savoir si le langage était inné ou s’il avait besoin d’être appris. Le narrateur veut reproduire l’expérience, donner une réponse définitive à la question. Suite à une série d’événements, il se trouve père de jumeaux, la mère mourant peu de temps après leur avoir donné naissance. Il va tenter de refaire l’expérience d’Akbar dans la cave. Mais les choses ne se passent pas forcément comme il les avait imaginé, quelque chose échappe à son contrôle.
John Burnside possède une écriture belle, très précise, qui peut aller à l’essentiel, mais qui s’orne par moments, fait des volutes, des digressions, qui tient le lecteur, lui fait suivre les chemins sinueux de son personnage. Comme je l’ai déjà dit, la construction du récit est magistrale, et donne une très grande densité à ce livre ramassé, à peine de 200 pages. L’auteur adopte un ton détaché, une approche factuelle, dénuée de sentiments, d’émotions, de jugements de valeurs. Cela correspond au fonctionnement de son personnage, incapable d’éprouver lui-même des émotions, des sentiments, d’avoir de l’empathie pour un autre être vivant, donne au roman sa force : raconter des choses terribles (souffrances physiques, meurtres…) sans aucun affect. Juste en donner une description, neutre, objective en quelque sorte, tout au moins en apparence.
Parce que malgré une impression de toute puissance que le personnage exprime, une impuissance se fait jour. Celle de comprendre réellement l’autre et de communiquer avec lui. Les « expérimentations » n’y feront rien : aussi misérables que soient ses enfants réduits à l’état de sujets dans une cave, ils auront réussi à tisser un lien entre eux, un moyen de communiquer à travers un chant, qui restera à jamais incompréhensible à leur père-bourreau. Parce qu’il est incapable de percevoir que la première fonction du langage est d’être avec l’autre, et surtout que cela ne lui est tout simplement pas possible. D’où une angoisse, une peur de ces enfants qui possèdent une capacité qui lui sera toujours interdite, qui le poussera à les tuer, après les avoir privé de voix. En mettant en route une nouvelle possibilité d’expérience, aussi vouée à l’échec que la première.
Un livre remarquable, qui provoque souvent un malaise, mais qui emporte le lecteur, grâce à un sujet fort, et à traitement maîtrisé du début jusqu’à la fin.
Merci à @Mordicus d'avoir choisi ce livre pour moi.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: John Burnside
Beau commentaire, un thème fort et dérangeant qui m'avait beaucoup marquée aussi lors de ma lecture. J'avais de ce fait mis du temps à en relire un, et ton post me redonne très envie, merci @Arabeella
J'ai retrouvé le mien (de 2010)
-La maison muette-

Ce roman m'a fascinée autant que déroutée. On est happé dans une sorte de vide et le souci de Burnside m'a paru être principalement de nous faire perdre nos repaires. Emotifs, sensoriels, moraux, toutes nos données conscientes ou acquises sont ainsi malmenées. Chacune des actions du narrateur a une raison d'être bien précise, rien n'est dû au hasard. On a affaire à un homme qui suit son plan parce que c'est sa logique, la seule vision qu'il a de l'extérieur, comme 'le prisonnier depuis sa fenêtre'
L'impression surtout que le narrateur (ou l'auteur) est à la recherche de limites. Isolé tout jeune dans un monde dénué d'affects où les livres et l'érudition ont pris tout l'espace, Il ne peut appréhender ce monde qu'au travers des signes qu'on lui a appris: les mots, le verbe, le raisonnement logique. Mais lorsqu'il tente de percer le mystère du langage au travers des jumeaux, il n'y parvient pas et se sent banni, 'exclu' dit il. Où chercher l'âme de toute chose, comment percer le mystère d'une relation, 'comment en ressentir l'essence', là est la trame de sa vie, son but, son histoire.
Dans ses rapports avec sa mère (l'extrait où il cherche à se confondre en elle lorsqu'elle meurt, s'aspergeant de ses parfums, et s'allongeant dans son lit est assez parlant) autant que dans ses relations avec les femmes (toutes offertes, consentantes et volontairement jouets de ses fantasmes sans que l'on puisse y voir un couple se former réellement) il n'existe pas à proprement parler d'échanges, mais plutôt une dévoration de l'autre. Aucun sentiment humain n'apparait, on est dans l'expérimentation froide et aseptisée et pourtant on a droit à des descriptions sensorielles très poussées, poétiques même, sans doute le seul domaine où ses facultés jouent à plein, contraste étrange avec le reste.
En bref un auteur à suivre c'est certain!
J'ai retrouvé le mien (de 2010)
-La maison muette-

Ce roman m'a fascinée autant que déroutée. On est happé dans une sorte de vide et le souci de Burnside m'a paru être principalement de nous faire perdre nos repaires. Emotifs, sensoriels, moraux, toutes nos données conscientes ou acquises sont ainsi malmenées. Chacune des actions du narrateur a une raison d'être bien précise, rien n'est dû au hasard. On a affaire à un homme qui suit son plan parce que c'est sa logique, la seule vision qu'il a de l'extérieur, comme 'le prisonnier depuis sa fenêtre'
L'impression surtout que le narrateur (ou l'auteur) est à la recherche de limites. Isolé tout jeune dans un monde dénué d'affects où les livres et l'érudition ont pris tout l'espace, Il ne peut appréhender ce monde qu'au travers des signes qu'on lui a appris: les mots, le verbe, le raisonnement logique. Mais lorsqu'il tente de percer le mystère du langage au travers des jumeaux, il n'y parvient pas et se sent banni, 'exclu' dit il. Où chercher l'âme de toute chose, comment percer le mystère d'une relation, 'comment en ressentir l'essence', là est la trame de sa vie, son but, son histoire.
Dans ses rapports avec sa mère (l'extrait où il cherche à se confondre en elle lorsqu'elle meurt, s'aspergeant de ses parfums, et s'allongeant dans son lit est assez parlant) autant que dans ses relations avec les femmes (toutes offertes, consentantes et volontairement jouets de ses fantasmes sans que l'on puisse y voir un couple se former réellement) il n'existe pas à proprement parler d'échanges, mais plutôt une dévoration de l'autre. Aucun sentiment humain n'apparait, on est dans l'expérimentation froide et aseptisée et pourtant on a droit à des descriptions sensorielles très poussées, poétiques même, sans doute le seul domaine où ses facultés jouent à plein, contraste étrange avec le reste.
En bref un auteur à suivre c'est certain!
Aeriale- Messages : 10765
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: John Burnside
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6745
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: John Burnside
J'ai aussi retrouvé mon avis de fin 2011
La maison muette
(J'ai mis presque pile poil 4 ans à le lire après l'avoir noté dans ma LAL, j'aime bien cette temporalité du presque parfait, dont on peut se rendre compte grâce à cette mémoire de forum. et il fallait que je le dise !).
Bref.
C'est chirurgical, froid, précis. Une écriture qui se lit toute seule, et qu'on suit de près. En quelques lignes, j'étais plongée dedans, le monde autour s’effaçait. Y'avait que moi et Luke (la main froide ? Ça a un lien ?), et son monde maîtrisé, calculé, décortiqué.
J'ai vraiment aimé tous les textes sur la mort, le deuil, la présence d'un être qui observerait, les liens entre les êtres à travers autre chose que le langage. Burnside a une incroyable maitrise des mots, de l'image qu'ils donnent, du sens. Rien n'est gratuit, son personnage ne refuse d'ailleurs t-il pas le langage comme remplissage ?
Les passages sur sa mère, leur relation, l'intrusion du père fantomatique sont troublants, tellement forts et crispants qu'ils me laissaient à chaque fois un peu essoufflée.
J'entendais la neige craquer sous les pas, les ombres glissaient dans l'obscurité, les fourrés frémir sous l’œil observateur, la méfiance, le mépris, la colère.
Mais, je n'ai pas du tout trouvé ce livre insoutenable. Il était captivant. Fascinant, comme on peut l'être pour les personnages monstrueux et farouchement intelligents.
Par contre, aujourd'hui, janvier 2018, je ne me souviens de rien de ce bouquin... Même en lisant vos comm' et le mien. Rien ne me revient...
A relire peut-être.
La maison muette
(J'ai mis presque pile poil 4 ans à le lire après l'avoir noté dans ma LAL, j'aime bien cette temporalité du presque parfait, dont on peut se rendre compte grâce à cette mémoire de forum. et il fallait que je le dise !).
Bref.
C'est chirurgical, froid, précis. Une écriture qui se lit toute seule, et qu'on suit de près. En quelques lignes, j'étais plongée dedans, le monde autour s’effaçait. Y'avait que moi et Luke (la main froide ? Ça a un lien ?), et son monde maîtrisé, calculé, décortiqué.
J'ai vraiment aimé tous les textes sur la mort, le deuil, la présence d'un être qui observerait, les liens entre les êtres à travers autre chose que le langage. Burnside a une incroyable maitrise des mots, de l'image qu'ils donnent, du sens. Rien n'est gratuit, son personnage ne refuse d'ailleurs t-il pas le langage comme remplissage ?
Les passages sur sa mère, leur relation, l'intrusion du père fantomatique sont troublants, tellement forts et crispants qu'ils me laissaient à chaque fois un peu essoufflée.
J'entendais la neige craquer sous les pas, les ombres glissaient dans l'obscurité, les fourrés frémir sous l’œil observateur, la méfiance, le mépris, la colère.
Mais, je n'ai pas du tout trouvé ce livre insoutenable. Il était captivant. Fascinant, comme on peut l'être pour les personnages monstrueux et farouchement intelligents.
Par contre, aujourd'hui, janvier 2018, je ne me souviens de rien de ce bouquin... Même en lisant vos comm' et le mien. Rien ne me revient...

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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6745
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: John Burnside
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: John Burnside
Ce livre m'avait donné froid dans le dos.
Le narrateur est un socio-psychopathe qui devait aimer renifler les culottes de sa môman en douce.
Je l'ai relu avant de l'offrir à Arabella.
Le talent de l'écrivain, son style affûté et dénué de sentiment en fait presque un manuel d'expérimentation.
Ah mais ce "personnage principal", quelle raclure. Quel taré.
...
Brrr.
Le narrateur est un socio-psychopathe qui devait aimer renifler les culottes de sa môman en douce.
Je l'ai relu avant de l'offrir à Arabella.
Le talent de l'écrivain, son style affûté et dénué de sentiment en fait presque un manuel d'expérimentation.
Ah mais ce "personnage principal", quelle raclure. Quel taré.
...
Brrr.
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Misunderstood, yeah She's good I can tell
Though everyone tells me I'm under her spell
But I'll never leave her they don't know our deal
Mordicus- Messages : 403
Date d'inscription : 03/12/2016
Re: John Burnside
Ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour relire ça.
Il n'a pour ainsi dire rien d'humain.
Il n'a pour ainsi dire rien d'humain.
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Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: John Burnside
C'est quand le meilleur moment ?
C'est quoi le pas bon moment ?
C'est quoi le pas bon moment ?
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Queenie- Messages : 6745
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: John Burnside
Les horreurs infligés aux enfants...Enfin peut-être que chacun trouve son moment.
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Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: John Burnside
Ah. Okay.
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Queenie- Messages : 6745
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: John Burnside
Arabella a écrit:Les horreurs infligés aux enfants...Enfin peut-être que chacun trouve son moment.
Et l'avis éclairé d'une môman ?
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Queenie- Messages : 6745
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: John Burnside
Je ne crois pas avoir laissé de commentaire mais j'avais aimé aussi.
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Let It Be
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: John Burnside
-Scintillation- (com récupéré)

Fascinant roman! J'ai été happée dès le début par son côté inquiétant, son mélange de fantastique et de charnel que l'on trouve dans le décor et la description de cette nature en voie de pourrissement, cette forêt où disparaissent de jeunes garçons et qui semble refléter les âmes perdues de ses habitants (j'ai pensé aux écrits de Marie N Diaye)
J'ai adoré me perdre dans les multiples pistes ouvertes par Burnside tout en pressentant bien qu'aucune ne serait définitive. Une atmosphère délicieusement angoissante et trouble dans laquelle les aventures de Léonard sont autant de trouées d'oxygène, de passages où le lecteur peut garder un contact avec le réel et y trouver même un humour bienfaiteur. J'ai vraiment adhéré jusqu'à ce moment où tout bascule, la violence infernale contaminant à son tour Leonard et l'amenant à rejoindre un ailleurs improbable.
J'avoue qu'à partir de là (la liquidation pure et simple du soi disant présumé coupable) j'ai été un peu moins captivée. Le récit de sa fuite, sa rencontre avec l'Homme papillon et la toute fin dans cet au delà aux allures de purgatoire m'a un peu laissée à quai. Peut-être étais-je moins disponible à ce moment là, peut-être aussi espérais-je une chute plus explicite, ou bien me suis-je trop emballée dès le début? Dommage pour moi, mais la fin m'a paru trop éthérée, ces échappées mystiques étant un moyen de noyer les questions soulevées (la corruption, la déréliction, la perte des valeurs etc) et me laissant au final plus que perplexe.
Cela n'enlève en rien à la virtuosité de ce texte et à la fascination qu'il a pu exercer sur mon imaginaire, je reconnais que Burnside est un de nos auteurs contemporains les plus inspirés et j'aime toujours cette façon qu'il a de jouer avec nos repères jusqu'à nous faire perdre pied. Ceci dit La maison muette reste mon préféré.

Fascinant roman! J'ai été happée dès le début par son côté inquiétant, son mélange de fantastique et de charnel que l'on trouve dans le décor et la description de cette nature en voie de pourrissement, cette forêt où disparaissent de jeunes garçons et qui semble refléter les âmes perdues de ses habitants (j'ai pensé aux écrits de Marie N Diaye)
J'ai adoré me perdre dans les multiples pistes ouvertes par Burnside tout en pressentant bien qu'aucune ne serait définitive. Une atmosphère délicieusement angoissante et trouble dans laquelle les aventures de Léonard sont autant de trouées d'oxygène, de passages où le lecteur peut garder un contact avec le réel et y trouver même un humour bienfaiteur. J'ai vraiment adhéré jusqu'à ce moment où tout bascule, la violence infernale contaminant à son tour Leonard et l'amenant à rejoindre un ailleurs improbable.
J'avoue qu'à partir de là (la liquidation pure et simple du soi disant présumé coupable) j'ai été un peu moins captivée. Le récit de sa fuite, sa rencontre avec l'Homme papillon et la toute fin dans cet au delà aux allures de purgatoire m'a un peu laissée à quai. Peut-être étais-je moins disponible à ce moment là, peut-être aussi espérais-je une chute plus explicite, ou bien me suis-je trop emballée dès le début? Dommage pour moi, mais la fin m'a paru trop éthérée, ces échappées mystiques étant un moyen de noyer les questions soulevées (la corruption, la déréliction, la perte des valeurs etc) et me laissant au final plus que perplexe.
Cela n'enlève en rien à la virtuosité de ce texte et à la fascination qu'il a pu exercer sur mon imaginaire, je reconnais que Burnside est un de nos auteurs contemporains les plus inspirés et j'aime toujours cette façon qu'il a de jouer avec nos repères jusqu'à nous faire perdre pied. Ceci dit La maison muette reste mon préféré.
Aeriale- Messages : 10765
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: John Burnside
Je n'avais pas trop accroché sur celui-ci. Enfin à partir d'un certain moment j'ai commencé à décrocher après un début prometteur.
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Arabella- Messages : 4733
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