Lyonel Trouillot
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Lyonel Trouillot
Lyonel Trouillot (1956 - )

Lyonel Trouillot (né à Port-au-Prince, Haïti, le 31 décembre 1956) est un romancier et poète haïtien d'expressions créole et française. Il est également journaliste et professeur de littératures française et créole à Port-au-Prince.
Lyonel Trouillot est issu d'une famille d'avocats, il suit lui-même des études de droit, mais sa passion pour la littérature le pousse vers une carrière d'écrivain. Il collabore à différents journaux et revues d'Haïti. Il publie également beaucoup de poèmes, puis se lance dans l'écriture de textes de chansons pour des artistes comme Tambou Libète ou Manno Charlemagne.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4646
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Lyonel Trouillot
Kannjawou
Nous sommes à Haïti, les troupes de l'ONU et les ONG nombreuses et censées empêcher la guerre civile et aider la population, sont vues comme des forces d'occupation, tout particulièrement par les habitants de la rue de l'Enterrement, un quartier déshérité de Port au Prince.
Le narrateur, qui tient son journal, nous raconte les petites et grandes histoires de ces habitants, de man Jeanne, une vieille femme, mémoire du quartier, qui pose des règles, sanctionne ceux qui trop égoïstes, idiots, ou irrespectueux des autres et les transgressent. Depuis son enfance, son frère et lui, font parti de ce qu'ils appellent le groupe des Cinq, un groupe de deux filles et trois garçons, capables de tout partager, de s'amuser ensemble, mais aussi imaginer un avenir meilleur pour leur pays. Mais ils sont parvenus à un âge charnière : vingt et quelques années, et les choix qu'ils font les séparent. Wodné devenu leader étudiant veut imposer sa façon de voir le monde, et décider de tout pour les autres, par la peur et la violence s'il le faut. Joëlle s'est laissée entraîner à sa suite, par chantage affectif d'abord, et le groupe se disloque.
Le narrateur observe également d'un oeil presque d'anthropologue, le Kannjawou, un bar dans le quartier, où viennent les étrangers, qui travaillent le jour pour les organismes internationaux ou humanitaires, et le soir viennent se distraire dans un endroit pour eux. Ne se rendant pas compte à quel point leur présence et leur comportement attise le ressentiment, les frustrations, et le mépris des habitants du quartier.
Lyonel Trouillot a une plume magnifique, le sens de la formule, de la métaphore. En revanche, je suis moins convaincue par sa façon de structurer son récit, qui est assez impressionniste, dans lequel les redites sont nombreuses. Il capte plus une ambiance, qu'il ne déroule un récit, ce qui au bout d'un moment a eu tendance à moins m'intéresser. Il exprime son ressenti, entre désespoir et impuissance, en face de l'état dans lequel se trouve son pays, et le manque de perspectives de la jeunesse. Un cocktail explosif.
Nous sommes à Haïti, les troupes de l'ONU et les ONG nombreuses et censées empêcher la guerre civile et aider la population, sont vues comme des forces d'occupation, tout particulièrement par les habitants de la rue de l'Enterrement, un quartier déshérité de Port au Prince.
Le narrateur, qui tient son journal, nous raconte les petites et grandes histoires de ces habitants, de man Jeanne, une vieille femme, mémoire du quartier, qui pose des règles, sanctionne ceux qui trop égoïstes, idiots, ou irrespectueux des autres et les transgressent. Depuis son enfance, son frère et lui, font parti de ce qu'ils appellent le groupe des Cinq, un groupe de deux filles et trois garçons, capables de tout partager, de s'amuser ensemble, mais aussi imaginer un avenir meilleur pour leur pays. Mais ils sont parvenus à un âge charnière : vingt et quelques années, et les choix qu'ils font les séparent. Wodné devenu leader étudiant veut imposer sa façon de voir le monde, et décider de tout pour les autres, par la peur et la violence s'il le faut. Joëlle s'est laissée entraîner à sa suite, par chantage affectif d'abord, et le groupe se disloque.
Le narrateur observe également d'un oeil presque d'anthropologue, le Kannjawou, un bar dans le quartier, où viennent les étrangers, qui travaillent le jour pour les organismes internationaux ou humanitaires, et le soir viennent se distraire dans un endroit pour eux. Ne se rendant pas compte à quel point leur présence et leur comportement attise le ressentiment, les frustrations, et le mépris des habitants du quartier.
Lyonel Trouillot a une plume magnifique, le sens de la formule, de la métaphore. En revanche, je suis moins convaincue par sa façon de structurer son récit, qui est assez impressionniste, dans lequel les redites sont nombreuses. Il capte plus une ambiance, qu'il ne déroule un récit, ce qui au bout d'un moment a eu tendance à moins m'intéresser. Il exprime son ressenti, entre désespoir et impuissance, en face de l'état dans lequel se trouve son pays, et le manque de perspectives de la jeunesse. Un cocktail explosif.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4646
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Re: Lyonel Trouillot
La belle amour humaine
Une jeune femme occidentale se rend à Haïti pour voir le village dont est originaire son père, qu'elle n'a pas vraiment connu. Un homme la conduit, qui a l'habitude de conduire des touristes, mais le village où ils vont est aussi un peu le sien, et il connaît beaucoup de choses sur le père et les grands parents d'Anaïse. Il parle pendant tout le voyage, raconte en partie ce qui s'est passé, sans tout dévoiler. Une deuxième partie beaucoup plus courte donne la parole à Anaïse, et une troisième partie à la troisième personne conclut l'ensemble.
Incontestablement c'est prenant, Lyonel Trouillot a une belle écriture, sait maintenir une progression dramatique, et intéresser son lecteur. Et il rend Haïti très palpable, le sentiment d'être là-bas, de voir, de sentir, d'entendre, est présent tout le long du roman.
Mais je n'ai pas été complètement séduite. le livre m'a semblé quelque peu manichéen par moments : les méchants sont vraiment méchants, sans la moindre petite chose à sauver. Les touristes sont vraiment insupportables, aucun ne semble avoir le moindre petit côté sympathique. Et la vie au village m'a paru un peu trop idyllique.
Je pense que peut être la première partie, dévolue à Thomas est trop longue par rapport au reste du livre, qui du coup n'est pas assez un dialogue entre deux personnes, cela devient plus complexe lorsqu'Anaïse prend la parole et remet en perspectives certains points de vue développés par Thomas.
Une jeune femme occidentale se rend à Haïti pour voir le village dont est originaire son père, qu'elle n'a pas vraiment connu. Un homme la conduit, qui a l'habitude de conduire des touristes, mais le village où ils vont est aussi un peu le sien, et il connaît beaucoup de choses sur le père et les grands parents d'Anaïse. Il parle pendant tout le voyage, raconte en partie ce qui s'est passé, sans tout dévoiler. Une deuxième partie beaucoup plus courte donne la parole à Anaïse, et une troisième partie à la troisième personne conclut l'ensemble.
Incontestablement c'est prenant, Lyonel Trouillot a une belle écriture, sait maintenir une progression dramatique, et intéresser son lecteur. Et il rend Haïti très palpable, le sentiment d'être là-bas, de voir, de sentir, d'entendre, est présent tout le long du roman.
Mais je n'ai pas été complètement séduite. le livre m'a semblé quelque peu manichéen par moments : les méchants sont vraiment méchants, sans la moindre petite chose à sauver. Les touristes sont vraiment insupportables, aucun ne semble avoir le moindre petit côté sympathique. Et la vie au village m'a paru un peu trop idyllique.
Je pense que peut être la première partie, dévolue à Thomas est trop longue par rapport au reste du livre, qui du coup n'est pas assez un dialogue entre deux personnes, cela devient plus complexe lorsqu'Anaïse prend la parole et remet en perspectives certains points de vue développés par Thomas.
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Arabella- Messages : 4646
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Re: Lyonel Trouillot
cet auteur était mon choix pour visiter Haïti lors de mon voyage autour du monde en livres... c'était une des premières lectures et cela date donc de plus de dix ans... en voyant son nom ce matin, tout cela me revenait, mais pas le nom du livre (que j'ai recherché dans ma liste, Rue des Pas-Perdus) et il me reste que l'idée que ce n'était pas un auteur pour moi
tes commentaires me confirme ce sentiment
tes commentaires me confirme ce sentiment
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George Gershwin
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