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L'Arétin

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Message par Arabella Ven 2 Fév - 20:46

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Source : Wikipédia



Pierre l’Arétin est né en 1492 à Arezzo. Banni de sa ville natale, il passe une décennie à Pérouse avant d’être envoyé à Rome, où le riche banquier Agostino Chigi, mécène de Raphaël le prend sous son aile. L’Arétin fait parler de lui à Rome par ses satires mordantes et, en 1527, à travers ses Sonnets luxurieux (Sonetti lussuriosi). Ces pièces assez crues sont écrites pour accompagner seize dessins très érotiques de Giulio Romano gravés par Marcantonio Raimondi, publiés en 1524 sous le titre d'I Modi. Cet écart lui vaut de perdre la protection du pape Léon X.


Ses Ragionamenti, propos d’une prostituée à divers interlocuteurs composés comme des raisonnements en forme de dialogue platonicien, tournent en dérision la société de son temps et particulièrement les sacrements religieux (vœux monastiques, mariage). Un des personnages est la Nanna, une ancienne courtisane qui évoque son expérience.


Après une tentative d’assassinat sur sa personne, le Divin, comme il se surnomme, part vivre à Mantoue, puis enfin à Venise (la ville italienne la plus opposée au pape) en 1527, où il demeure jusqu’à sa mort.


L’Arétin est l’auteur de cinq comédies (dont La Cortigiana et La Talenta) et de la tragédie Les Horaces (1546). Lors de son séjour à Venise, il publie également sa correspondance, mettant ainsi sous pression tout ce que l’Italie comptait de notables. Il n’épargne pas dans ses écrits satiriques les princes et les grands, ce qui le fait surnommer « le fléau des Princes » : la plupart, pour éviter les traits de sa satire, lui font des présents considérables, quelques-uns, cependant, ne le payent qu’avec le bâton. C’est ainsi que François Ier et l’empereur Charles Quint le subventionnent en même temps, chacun espérant quelque dommage pour son rival. Par orgueil, il s’appelle lui-même le « divin Arétin ».


Sur la fin de sa vie, l’Arétin publie par ailleurs diverses œuvres pieuses (une traduction italienne des Psaumes de David, trois livres « sur l’humanité de Jésus Christ » ainsi qu’un livre sur la passion du Christ).


L’Arétin était un ami personnel du Titien, qui fit au moins trois portraits de lui. Après sa mort, le pape Paul IV mit ses livres à l’Index. Il fut un proche de Giuseppe Betussi.

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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
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Message par Arabella Ven 2 Fév - 20:49

La courtisane


Auteur à la réputation sulfureuse, connu pour ses satires mordantes (il s'est d'ailleurs surnommé "Le Fléau des princes »), ainsi que pour des écrits licencieux, il tourne en dérision la société de son temps. Ses oeuvres seront d'ailleurs mis à l'index après sa mort, et elles lui auront valu une tentative de meurtre. Il a écrit une tragédie et cinq comédies, dont la première, La cortigiana (La Courtisane) est peut-être la moins oubliée maintenant. Ecrite et représentée à Rome vers 1525, elle a connu un remaniement important au moment de sa publication, en 1534, en adoucissant quelque peu la charge satirique présente dans la première version. La version originale ne sera publiée qu'en 1970.


Il s'agit d'une pièce foisonnante, avec une double intrigue, dans laquelle viennent s'imbriquer des épisodes secondaires. Cette construction complexe et atypique a valu à la pièce le qualificatif « d'anti-comédie ». Nous suivons en parallèle les mésaventures d'un Siennois stupide, Maco, venu à Rome pour devenir cardinal, tourné en dérision et trompé par Maître André, un peintre, et celles du noble napolitain, Parabolano, guère plus perspicace, qui se laisse abuser par son serviteur Rosso, ce dernier lui faisant croire que la noble dame qu'il aime répond à sa flamme, lui substituant au moment décisif la femme d'un boulanger ivrogne. S'ajoutent à ces trames principales d'autres épisodes, comme les tromperies de Rosso, qui escroque successivement un pêcheur et un Juif. . L'ensemble, un peu confus au demeurant, brosse un tableau haut en couleur de la vie multiforme à Rome, autour de la cour pontifical, en évoquant à la fois la vie des courtisans, des gens fortunés, des serviteurs et parasites qui gravitent autour d'eux, et aussi un peu au second plan, des gens de condition plus modeste.


Au-delà de la charge comique et satirique, la pièce est aussi un manifeste esthétique. L'Arétin met en cause le respect rigide des règles de la poésie dramatique qui commencent à être théorisées, en particulier le respect de l'unité d'action. La pièce peut être comprise comme un pied de nez à la comédie régulière, et apparaître comme un manifeste anti-classique, revendiquant un baroque assumé. L'Arétin est également le défenseur d'une langue italienne certes fondée sur le toscan, mais naturelle, ouverte à un plurilinguisme régional ; les origines diverses des personnages de la pièce lui permettent d'intégrer des éléments langagiers disparates.


La pièce n'est pas facile à suivre, à cause du nombre d'intrigues et personnages, certains aspects satiriques, liés à un contexte qui n'est plus vraiment d'actualité ne sont pas toujours compréhensibles. C'est un étrange objet, fascinant et un peu impénétrable, oeuvre d'un auteur tranchant, aux partis pris affirmés.

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