Boccace
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Boccace

Boccace (Giovanni Boccaccio) est un écrivain italien, né en 1313 à Certaldo, mort le 21 décembre 1375 dans cette même ville.
Avec Dante Alighieri et Pétrarque, il est considéré comme l'un des premiers grands auteurs de la littérature italienne.
Boccace écrivait essentiellement dans le dialecte toscan, qui d'ailleurs, grâce à lui, devint l'un des parlers emblématiques de la littérature italienne. Écrites en prose, ses œuvres font de lui le précurseur de la littérature italienne prosaïque.
Sommaire
Fils d'un marchand qui le destinait au commerce et d'une Française, il fit ses études de droit canonique à Naples. Il y vécut une passion pour une dame qu'il surnomma Fiammetta.
À la fin de l'année 1340, il rentra à Florence où il se lia d'amitié avec Pétrarque. Dès sa jeunesse, il s'adonna à la poésie, éprouvant une grande admiration pour Dante. Mais dès qu'il connut les poésies italiennes de Pétrarque, il jeta au feu la plus grande partie de ses propres vers lyriques, sonnets, chants et autres poésies amoureuses.
En 1362, il subit une profonde crise religieuse pendant laquelle il voulut même détruire tous ses manuscrits. Les troubles qui s'élevèrent à Florence le décidèrent à se retirer à Certaldo. En 1373-1374, il fut invité par la ville de Florence à faire la lecture publique de la Divine Comédie de Dante dans l'église San Stefano di Badia, ce qu'il fit jusqu'à sa mort.
Si Dante est considéré comme le fondateur de la poésie italienne, Boccace est généralement admis comme le créateur de la prose italienne.
Source Vikidia
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Boccace
Le Décaméron
Oeuvre extrêmement célèbre, une des oeuvres fondatrices de la littérature italienne et européenne, le Décaméron a été écrit entre 1349 et 1353. Il s'agit d'un recueil de nouvelles, dix groupes de dix nouvelles, donc cent nouvelles en tout, ce qui donne son titre à l'ensemble.
Nous sommes à Florence en 1348, pendant la période terrible de la grande peste, qui s'abat sur l'Italie, et sur Florence. Dans un premier temps, nous avons la description de cette période d'horreur dans la ville ; la peste provoque la mort, le désordre social, la décomposition morale. Une sorte d'enfer sur terre, où l'homme est confronté à toutes les misères et terreurs, et où les plus mauvais penchants de la nature humaine s'expriment ; où la vanité de l'existence humaine, des aspirations et désirs sont mis en évidence. Sept jeunes femmes décident de fuir, de se donner une chance d ‘échapper à tous les risques et conséquences de la situation ; elles proposent à trois jeunes gens de les accompagner. le groupe se réfugie à la campagne, une campagne idyllique, une sorte de paradis terrestre, par opposition au terrible tableau de la ville. Là, dans ce cadre enchanteur, nos jeunes gens vont s'adonner à des activités nobles, raffinées, et pour faire passer le temps d'une manière encore plus agréable, vont raconter des histoires. Une histoire par jour pour chaque membre du groupe, ce qui en dix jours nous donnera les cent récits du recueil.
Boccace a puisé dans de très nombreuses sources pour ces histoires : dans des recueils d'anecdotes historiques, dans des contes, dans La légende dorée, dans des comédies de Plaute et de Térence, des vidas de troubadours, des fabliaux français etc. Mais il ne s'agit que rarement de reprendre fidèlement une trame originelle : Boccace reprend une situation, un motif, qu'il réécrit à sa manière, s'emparant complètement de son matériel d'origine pour en faire une création originale. Il sera à son tour source d'inspiration, ses histoires seront reprises et réécrites par d'autres : La Fontaine, Chaucer, Shakespeare, Perrault, Musset, Lope de Vega, Pasolini, et beaucoup d'autres vont trouver l'inspiration dans ses récits.
L'architecture d'ensemble du recueil est complexe : huit des dix journées ont chacune un thème imposé, sur lequel doivent porter les récits, la Fortune, les ressources de l'intelligence, l'amour, une fois malheureux, une fois heureux, les mots d'esprit, deux fois les mauvais tours, enfin la dernière journée portant sur la libéralité. Les récits se complètent et se répondent, plus qu'ils n'empilent des situations semblables. Des variations subtiles, des contrepoints.
Les récits présentent des personnages, d'origines diverses (mêmes si les personnages florentins sont les plus nombreux), de toutes conditions sociales ; rois et sultans, pauvres paysans et ouvriers, mais les personnages les plus présents sont les membres de la nouvelles bourgeoisie montante, les marchands, qui sont la nouvelle classe dirigeante des cités. le Décaméron est une sorte de Comédie humaine de son temps avant la lettre, présentant un panorama sociologique élargi, embrasant l'ensemble d'une société, même si Boccace donne la place centrale à la caste bourgeoise dont il est issu.
Même si la religion est forcément présente, avec par exemple, les personnages de prêtres, de moines, de religieuses, il ne s'agit au final que d'hommes et de femmes comme les autres, avec les mêmes désirs, aspirations, vertus et vices. La crainte du péché, le soucis de salut, ne sont pas vraiment une grande préoccupation pour les personnages. Il s'agirait presque d'une vision laïque du monde, dans laquelle la religion est plus une tradition, un discours un peu convenu, qu'une inspiration, un guide pour la conduite. Ce qui guide l'homme et la femme de Boccace, c'est beaucoup plus la nature, et en premier lieu l'élan des sens. le méconnaître est une sorte de perversion, d'où naissent au final les vices et la bestialité. D'où le plus grand défaut des dames est d'être cruelles à leurs soupirants, et celui des hommes d'être jaloux.
Différents récits mettent en valeur des qualités essentielles pour Boccace. La première est l'intelligence, l'esprit. Il faut avoir la repartie vive, et trouver le stratagème, la solution, aux situations parfois difficiles dans lesquelles on se retrouve. Mais il y aussi la libéralité, une forme de générosité, la capacité à donner. le tout avec élégance et urbanité. Il s'agit d'une sorte de modèle, d'un art de vivre idéal. D'une philosophie de l'existence.
Les différentes nouvelles sont dans des registres très différents, du récit comique, grivois, élégiaque, drôlatique, tragique… Avec des niveaux de langage, des techniques narratives très diverses.
Un livre univers, ancré dans la culture de son époque, mais aussi en dehors du temps, et presque de l'espace, créant dans un lieu idéal, par le langage, le verbe, l'image d'une société libre, dans laquelle l'homme pourrait s'épanouir. Même si la mort rôde à la porte.
Oeuvre extrêmement célèbre, une des oeuvres fondatrices de la littérature italienne et européenne, le Décaméron a été écrit entre 1349 et 1353. Il s'agit d'un recueil de nouvelles, dix groupes de dix nouvelles, donc cent nouvelles en tout, ce qui donne son titre à l'ensemble.
Nous sommes à Florence en 1348, pendant la période terrible de la grande peste, qui s'abat sur l'Italie, et sur Florence. Dans un premier temps, nous avons la description de cette période d'horreur dans la ville ; la peste provoque la mort, le désordre social, la décomposition morale. Une sorte d'enfer sur terre, où l'homme est confronté à toutes les misères et terreurs, et où les plus mauvais penchants de la nature humaine s'expriment ; où la vanité de l'existence humaine, des aspirations et désirs sont mis en évidence. Sept jeunes femmes décident de fuir, de se donner une chance d ‘échapper à tous les risques et conséquences de la situation ; elles proposent à trois jeunes gens de les accompagner. le groupe se réfugie à la campagne, une campagne idyllique, une sorte de paradis terrestre, par opposition au terrible tableau de la ville. Là, dans ce cadre enchanteur, nos jeunes gens vont s'adonner à des activités nobles, raffinées, et pour faire passer le temps d'une manière encore plus agréable, vont raconter des histoires. Une histoire par jour pour chaque membre du groupe, ce qui en dix jours nous donnera les cent récits du recueil.
Boccace a puisé dans de très nombreuses sources pour ces histoires : dans des recueils d'anecdotes historiques, dans des contes, dans La légende dorée, dans des comédies de Plaute et de Térence, des vidas de troubadours, des fabliaux français etc. Mais il ne s'agit que rarement de reprendre fidèlement une trame originelle : Boccace reprend une situation, un motif, qu'il réécrit à sa manière, s'emparant complètement de son matériel d'origine pour en faire une création originale. Il sera à son tour source d'inspiration, ses histoires seront reprises et réécrites par d'autres : La Fontaine, Chaucer, Shakespeare, Perrault, Musset, Lope de Vega, Pasolini, et beaucoup d'autres vont trouver l'inspiration dans ses récits.
L'architecture d'ensemble du recueil est complexe : huit des dix journées ont chacune un thème imposé, sur lequel doivent porter les récits, la Fortune, les ressources de l'intelligence, l'amour, une fois malheureux, une fois heureux, les mots d'esprit, deux fois les mauvais tours, enfin la dernière journée portant sur la libéralité. Les récits se complètent et se répondent, plus qu'ils n'empilent des situations semblables. Des variations subtiles, des contrepoints.
Les récits présentent des personnages, d'origines diverses (mêmes si les personnages florentins sont les plus nombreux), de toutes conditions sociales ; rois et sultans, pauvres paysans et ouvriers, mais les personnages les plus présents sont les membres de la nouvelles bourgeoisie montante, les marchands, qui sont la nouvelle classe dirigeante des cités. le Décaméron est une sorte de Comédie humaine de son temps avant la lettre, présentant un panorama sociologique élargi, embrasant l'ensemble d'une société, même si Boccace donne la place centrale à la caste bourgeoise dont il est issu.
Même si la religion est forcément présente, avec par exemple, les personnages de prêtres, de moines, de religieuses, il ne s'agit au final que d'hommes et de femmes comme les autres, avec les mêmes désirs, aspirations, vertus et vices. La crainte du péché, le soucis de salut, ne sont pas vraiment une grande préoccupation pour les personnages. Il s'agirait presque d'une vision laïque du monde, dans laquelle la religion est plus une tradition, un discours un peu convenu, qu'une inspiration, un guide pour la conduite. Ce qui guide l'homme et la femme de Boccace, c'est beaucoup plus la nature, et en premier lieu l'élan des sens. le méconnaître est une sorte de perversion, d'où naissent au final les vices et la bestialité. D'où le plus grand défaut des dames est d'être cruelles à leurs soupirants, et celui des hommes d'être jaloux.
Différents récits mettent en valeur des qualités essentielles pour Boccace. La première est l'intelligence, l'esprit. Il faut avoir la repartie vive, et trouver le stratagème, la solution, aux situations parfois difficiles dans lesquelles on se retrouve. Mais il y aussi la libéralité, une forme de générosité, la capacité à donner. le tout avec élégance et urbanité. Il s'agit d'une sorte de modèle, d'un art de vivre idéal. D'une philosophie de l'existence.
Les différentes nouvelles sont dans des registres très différents, du récit comique, grivois, élégiaque, drôlatique, tragique… Avec des niveaux de langage, des techniques narratives très diverses.
Un livre univers, ancré dans la culture de son époque, mais aussi en dehors du temps, et presque de l'espace, créant dans un lieu idéal, par le langage, le verbe, l'image d'une société libre, dans laquelle l'homme pourrait s'épanouir. Même si la mort rôde à la porte.
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Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Boccace
Une oeuvre que je me suis promis de lire après avoir écouté des dramatisation très réussies de certaines nouvelles sur la BBC ! C'était savoureux et intelligent, souvent drôle. A lire, c'est sûr.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3209
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Boccace
Une lecture au long cours, cent nouvelles ce n'est pas rien. Mais il y a de petits trésors.
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Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Boccace
ah, le voilà, ce fameux Décaméron... merci pour ton sublime commentaire
j'avais hébergé ce livre déjà l'année dernière pour une lecture classique... je vais le remettre dans mon agenda pour cette année
j'avais hébergé ce livre déjà l'année dernière pour une lecture classique... je vais le remettre dans mon agenda pour cette année

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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Boccace
Il pourra te faire une bonne partie de l'année, quelques nouvelles de temps en temps.
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Arabella- Messages : 4733
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Boccace
oui, c'est ce que je vais faire... de toute façon je ne lis quasi jamais les nouvelles comme un roman...
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George Gershwin
Re: Boccace
J'avais lu les nouvelles les unes après les autres, j'avais un peu saturé.
Mais ça remonte maintenant à loin, je n'aurais peut-être pas la même réaction maintenant (enfin, cent nouvelles, cela fait quand même un long moment
- de façon un peu similaire, je retarde la lecture des Mille et une nuits, sans compter que j'hésite sur la traduction, version Khawam ou Pléiade).
Mais ça remonte maintenant à loin, je n'aurais peut-être pas la même réaction maintenant (enfin, cent nouvelles, cela fait quand même un long moment

eXPie- Messages : 747
Date d'inscription : 04/12/2016
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