Niviaq Korneliussen
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Niviaq Korneliussen

Niviaq Korneliussen
Née en 1990, Niviaq Korneliussen a grandi à Nanortalik, au sud du Groenland. Homo sapienne marque un tournant dans l’histoire littéraire groenlandaise en rejoignant un lectorat en dehors de la terre natale. Selon The New Yorker, l’écrivaine inuite s’affirme avec ce premier livre comme la «nouvelle étoile du Nord».
Homo Sapienne, trad. du danois Inès Jorgensen, ed la peuplade (2017)
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6604
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homo sapienne

Homo Sapienne (oct. 2017, ed. La peuplade)
Écrit en groenlandais puis en danois par l'auteur.
Traduit du danois par Inès Jorgensen, validation linguistique à partir du texte groenlandais par Jean-Michel Huctin.
Portrait de la jeunesse groenlandaise. Personnages que l'on découvre chez eux ou à une fête. Récits construits en parties : à chacune son narrateur. Monologues intérieurs puissants. Des histoires d'amour qui se terminent, à décrire avec une violente justesse la mort des sentiments, l'ennui, la colère, le dégoût de l'amour de l'autre. Des histoires d'amour qui naissent, une rencontre à une soirée, une fille magnifique, le "courant passe", l’électricité palpable à chaque mot. Le besoin de fête, d'alcool, de bruits, de mouvements, pour oublier que ce pays est une prison, cloisonne, n'offre pas de perspective, tourne en rond.
La sexualité, le questionnement du genre, fait avec naturel, évidence, mais sans fermer les yeux sur le rejet, parfois, des parents, d'une famille qui nous ferme la porte, et une autre qu'on se crée, avec qui on est soi.
Nivaq Korneliussen délivre un roman coup de poing, direct et uppercut. Pas de fioritures, le lecteur est propulsé au cœur des émotions à vif des personnages, de leurs colères, de leurs passions, de leurs questionnements. Elle les fait vivre avec densité, complexité. Ils sont vrais.
L'écriture de Korneliussen s'adapte au personnage narrateur, tantôt sèche, dure, à transpirer la colère et la frustration, tantôt longue, fluide, à se coucher sur un lit de mélancolie ravagée et ravageuse.
Mais jamais apaisée.
Parsemée de mots anglais, de références musicales, d'emails, de textos, Korneliussen donne à lire un récit qui colle à son époque et à ses personnages. On passe d'une langue à l'autre, d'une forme d'expression à l'autre, on est submergé de mots et on cherche à s'en sortir pour passer à l'acte.
A lire.
Il emporte, il remue, il frappe.
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Queenie- Messages : 6604
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Re: Niviaq Korneliussen
Ah oui, il a l'air de dégager pas mal de choses!
Je le retiens, bien sûr, mais pour un peu plus tard. J'attends de digérer le livre de Gabriel Tallent qui n'est pas de tout repos non plus :p
Je le retiens, bien sûr, mais pour un peu plus tard. J'attends de digérer le livre de Gabriel Tallent qui n'est pas de tout repos non plus :p
Aeriale- Messages : 10432
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Niviaq Korneliussen
Ce n'est pas oppressant comme Tallent. Ça s'enchaîne très bien

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Queenie- Messages : 6604
Date d'inscription : 29/11/2016
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Re: Niviaq Korneliussen

La vallée des fleurs
Éditions La peuplade (2021)
Trad. Inès Jorgensen
Après la claque Homo Sapienne, premier roman vif, tranchant, contemporain, j'attendais un nouvel ouvrage de Korneliussen avec impatience.
Et voilà qu'enfin arrive La vallée des fleurs.
La narratrice est une jeune femme intelligente, inuite, qui vit au jour le jour sa vie et son histoire amoureuse avec Maliina. Acceptée à l'université au Danemark, elle est à la fois ravie d'échapper au cocon familial très protecteur et inquiète à l'idée de laisser sa petite amie au Groenland.
En quelques allers-retours entre le Groenland et le Danemark, l'autrice tisse un récit introspectif, où les sentiments ont une place prédominante. Confrontée à la solitude, l'angoisse de la narratrice gagne de plus en plus de terrain. Tourmentée par les suicides récurrents chez les jeunes groenlandais (chaque chapitre commence par la description brève d'un suicide), elle questionne la place que l'on peut trouver dans un monde où l'on subit racisme, homophobie, violences, où l'on s'énivre, se drogue, cherchant une échappatoire illusoire.
Un livre qui montre le tourbillon lent et inexorable qui mène vers la dépression.
Korneliussen signe un roman bouleversant, un regard sans compromis sur la jeunesse groenlandaise. Agrémenté de beaucoup de tendresse pour des personnages à la marge d'une société conventionnelle qui tente de figer l'humain dans des codes étriqués, elle montre le danger mortel qui plane sur toute une génération, sur toute une population.
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Queenie- Messages : 6604
Date d'inscription : 29/11/2016
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Re: Niviaq Korneliussen
Surement très intéressant mais un peu trop sombre pour moi…
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 3821
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