Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

Ayana Mathis

+2
Aeriale
kenavo
6 participants

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Ayana Mathis

Message par kenavo Jeu 8 Déc - 17:58

mathis - Ayana Mathis Aaa187

Biographie de l'auteur
Ayana Mathis a grandi dans les quartiers nord de Philadelphie. Férue de poésie, elle a suivi plusieurs cursus universitaires sans en terminer aucun, a travaillé comme serveuse puis fact-checker dans divers magazines et a vécu quelque temps en Europe.

Publié en 2012 aux Etats-Unis, Les Douze Tribus d'Hattie est son premier roman.

Source : Editeur


son site

_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise

George Gershwin
kenavo
kenavo

Messages : 30960
Date d'inscription : 29/11/2016

http://breizh-kenavo.blogspot.lu/

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par kenavo Jeu 8 Déc - 17:58

mathis - Ayana Mathis Animal11 / mathis - Ayana Mathis A1150
The Twelve Tribes of Hattie / Les douze tribus d’Hattie
Présentation de l’éditeur
Gare de Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie en compagnie de sa mère et de ses soeurs pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l'énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants, douze tribus qui égrèneront leur parcours au fil de l'histoire américaine du XXe siècle. Cette famille se dévoile peu à peu à travers l'existence de ces fils et de ces filles marqués chacun à leur manière par le fort tempérament de leur mère, sa froide combativité et ses secrètes failles.

Les Douze Tribus d'Hattie, premier roman éblouissant déjà traduit en seize langues, a bouleversé l'Amérique. Telles les pièces d'un puzzle, ces douze tribus dessinent le portrait en creux d'une mère insaisissable et le parcours d'une nation en devenir.
Je pense qu’on peut dire de ce livre que c’est un tourne-pages. Ayant l'hébergé le matin, je n’ai pas pu mettre de côté ma lecture avant la fin !

Quelle histoire. Quelle magie. Quel petit bijou !

Le livre se divise en plusieurs chapitres, chacun s’ouvrant sur une date entre 1925 et 1980 et on suit la vie de Hattie et de ses enfants. Très souvent c’est Hattie qui prend la parole, mais on suit aussi plusieurs de ses enfants et leur destin.

Hattie est une femme dure, peu disponible à donner de l’affection à ses -trop nombreux- enfants. Mais vivant avec un homme qui ne fournit pas assez d’argent pour sa grande famille, il lui est surtout important de donner à manger et vêtir ses enfants convenablement. C’est sa forme d’amour.

En changeant de l’angle de vue, la lecture ne devient jamais ennuyeuse. Dès qu’un chapitre se termine, on a envie de voir la suite, cette famille n’est pas autre que bon nombre de familles qu’on peut rencontrer dans des livres (et certainement aussi dans la vie réelle), mais l’écriture d’Ayana Mathis est tellement prenante, impossible de se dérober.

J’en redemande !



Extrait

Philadelphia et Jubilee
1925

- Philadelphia et Jubilee ! s'écria August quand Hattie lui dit comment elle voulait appeler ses jumeaux. Tu vas quand même pas donner des noms bizarres comme ça à ces bébés !
Si la mère d'Hattie avait été encore de ce monde, elle aurait été du même avis qu'August. Elle aurait dit qu'Hattie avait choisi des noms vulgaires; "inélégants et prétentieux", voilà ce qu'elle aurait dit. Mais elle n'était plus là, et Hattie voulait pour ses bébés des noms qui ne fussent pas déjà gravés sur la pierre d'une tombe familiale dans un cimetière, quelque part en Géorgie, alors elle leur donna à chacun un nom de promesse et d'espoir, un nom tourné vers l'avenir, pas vers le passé.
Les jumeaux naquirent en juin, au cours du premier été suivant le mariage d'August et Hattie. Les jeunes mariés avaient loué une maison dans Wayne Street - petite, mais située dans un bon quartier, et puis ce n'était, selon l'expression d'August, qu'une maison en attendant.
- Jusqu'à ce qu'on s'en achète une à nous, avait dit Hattie.
- Jusqu'à ce qu'on signe au bas d'un acte en bonne et due forme, avait acquiescé August.
À la fin du mois de juin, les merles prirent possession des toits et des arbres de Wayne Street. Tout le quartier résonnait de chants d'oiseaux. Leur gazouillis endormait les jumeaux et mettait Hattie de si bonne humeur qu'elle pouffait de rire sans arrêt. Il pleuvait tous les matins, mais les après-midi étaient inondés de soleil, et le minuscule carré de pelouse d'Hattie et August était vert comme au premier jour de la Création. Les femmes du quartier faisaient leur pâtisserie de bonne heure, et à midi toute la rue était embaumée par les gâteaux aux fraises qu'elles mettaient à refroidir sur le rebord de leur fenêtre. Hattie et ses jumeaux somnolaient tous les trois à l'ombre, sur la véranda. L'été suivant, Philadelphia et Jubilee marcheraient ; ils arpenteraient la véranda d'un pas incertain, comme d'adorables petits vieux un peu branlants.

Hattie Shepherd baissa les yeux vers ses deux bébés dans leur couffin. Ils avaient sept mois. Comme ils respiraient mieux quand ils étaient assis, elle les avait calés bien droit avec de petits oreillers. Us venaient seulement de se calmer. Ils avaient passé une mauvaise nuit. La pneumonie, ça se soignait, mais pas facilement. C'était tout de même préférable aux oreillons ou à la grippe, ou à la pleurésie. Ça valait mieux que le choléra ou la scarlatine. Hattie était assise sur le sol de la salle de bain, appuyée contre la cuvette des toilettes, les jambes étendues devant elle. La fenêtre était couverte de buée, et de petites gouttes de condensation coulaient sur les vitres, débordaient des croisillons de bois peints en blanc avant de former une flaque dans un creux du carrelage, derrière la cuvette. Hattie faisait couler de l'eau chaude depuis des heures. August avait passé la moitié de la nuit à la cave, à mettre du charbon dans le chauffe-eau. Il voulait rester à la maison, pour ne pas laisser Hattie seule avec les bébés. Mais... une journée de travail, c'est une journée de salaire, et le tas de charbon diminuait. Hattie l'avait rassuré : les bébés iraient mieux maintenant que la nuit était passée.


Dernière édition par kenavo le Mer 5 Aoû - 4:48, édité 1 fois

_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise

George Gershwin
kenavo
kenavo

Messages : 30960
Date d'inscription : 29/11/2016

http://breizh-kenavo.blogspot.lu/

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par Aeriale Jeu 8 Déc - 18:19

Oh super Kena!

Il m'intrigue depuis hier ce bouquin! Une amie voulait me l'offrir pour mon anniv mais craignait que je ne l'aie déjà lu et m'a offert autre chose. Pas grave, elle me le passera du coup, cette saga familiale a l'air de convaincre pas mal de monde!
Aeriale
Aeriale

Messages : 11485
Date d'inscription : 30/11/2016

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par kenavo Jeu 8 Déc - 18:25

oui, un très beau livre... et je pense qu'il devrait te plaire

_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise

George Gershwin
kenavo
kenavo

Messages : 30960
Date d'inscription : 29/11/2016

http://breizh-kenavo.blogspot.lu/

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par Epi Dim 8 Jan - 13:48

The Twelve Tribes of Hattie (Les douze tribus d'Hattie)

Que de noirceur, de misère, de souffrance dans ce livre ! Le premier chapitre donne le ton dès les premières pages. Hattie essaie de sauver ses bébés jumeaux qui sont en train de mourir de pneumonie. C'est d'une tristesse presque insupportable et j'avoue avoir eu envie d'abandonner à ce moment-là. Mais l'écriture de Mathis vous enveloppe comme une couverture douce et trop lourde à la fois et finit par vous aspirer et ne vous laisse aucune chance, vous êtes obligés de continuer. Alors vaille que vaille, on fait connaissance au fil des chapitres avec les 11 enfants d'Hattie et sa petite fille. En chemin, on en apprend plus sur la mère, celle qui ne rit jamais ou presque, celle qui ne sait pas être tendre et qui montre son amour en remplissant le ventre de ses enfants, parce qu'il n'y a pas de temps pour autre chose et que l'essentiel est de les garder en vie et en bonne santé. Tous souffriront de ce manque d'amour, apparent seulement mais un enfant ne comprend pas ces choses-là et tous auront une vie difficile, parfois même catastrophique, il n'y a pas une seule histoire heureuse ou promettant de l'être. C'est étouffant, on a l'impression d'être sous une chape de plomb dont jamais on ne s'évadera mais il y a de la vie, sans espoir, mais de la vie quand même, partout, tout le temps. Ce livre est une vraie claque.

_________________
Let It Be
Epi
Epi

Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par domreader Dim 8 Jan - 19:57

Tout le monde a tellement dit de bien de ce livre qu'il devient maintenant incontournable !! je vois que toi aussi Epi a succombé. Smile  J'ai l'impression d'être la seule à ne pas l'avoir encore lu. Il va falloir que ça change.

_________________
'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader
domreader

Messages : 3446
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par Epi Dim 8 Jan - 20:46

Oui, il vaut la peine d'être lu mais faut s'accrocher et bien choisir son moment.

_________________
Let It Be
Epi
Epi

Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par Nightingale Sam 9 Déc - 14:55

J'en ai gardé un sentiment un peu mitigé, finalement.
Chaque chapitre décrit une tranche de vie, souvent au travers du regard d'Hattie et de ses enfants, de leurs destins. Du coup, l'ensemble m'a laissé un souvenir un peu inégal. De beaux moments, d'autres plus ennuyeux. Je crois même avoir arrêté peu avant la fin. Embarassed

_________________
Lire nuit gravement à la bêtise !
🇺🇦
Nightingale
Nightingale

Messages : 2709
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 55
Localisation : Sur le bord de la marge

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par domreader Sam 9 Déc - 18:10

Je pense que c'est cette construction, ce découpage qui fait que j'ai hésité à le lire jusqu'à présent.

_________________
'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader
domreader

Messages : 3446
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par kenavo Dim 10 Déc - 5:54

je comprends la réticence pour ce genre de construction... j'ai bien aimé son procédé pour raconter son histoire et j'attends de voir plus d'elle

_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise

George Gershwin
kenavo
kenavo

Messages : 30960
Date d'inscription : 29/11/2016

http://breizh-kenavo.blogspot.lu/

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par Aeriale Dim 10 Déc - 10:05

Tiens, bonne idée de faire remonter ce fil. Le bouquin m'attend toujours quelque part ...
Aeriale
Aeriale

Messages : 11485
Date d'inscription : 30/11/2016

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par Nightingale Dim 10 Déc - 10:34

kenavo a écrit:je comprends la réticence pour ce genre de construction... j'ai bien aimé son procédé pour raconter son histoire et j'attends de voir plus d'elle

Pourtant j'aime assez ce style de construction habituellement.
Mais là, je ne sais pas. Peut-être que ça m'a lassé.
Certains romans utilisent ce procédé, avec parfois 3 ou 4 personnages. Ça marche bien. Ici, c'est peut-être le trop grand nombre de personnages qui racontent ?... unknow
Nightingale
Nightingale

Messages : 2709
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 55
Localisation : Sur le bord de la marge

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par kenavo Lun 11 Déc - 1:46

Nightingale a écrit:Ici, c'est peut-être le trop grand nombre de personnages qui racontent ?... unknow
oui, ça peut en effet jouer un rôle...

_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise

George Gershwin
kenavo
kenavo

Messages : 30960
Date d'inscription : 29/11/2016

http://breizh-kenavo.blogspot.lu/

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par Aeriale Sam 22 Aoû - 16:07

Les douze tribus d'Hattie


mathis - Ayana Mathis 6024-c11



J'ai lu quelque part que Ayana Mathis avait écrit ce roman en hommage à sa grand mère, qui à l'instar de Hattie, migra du Sud au Nord au début du 20 ème siècle, comme la plupart des noirs de Géorgie. C'était une personne forte et ombrageuse restée mystérieuse à ses yeux. L'auteure s'en est inspirée au travers de ce beau portait de femme.

Le premier texte, bouleversant, donne le ton. A peine débarquée à Philadelphie, Hattie jeune mère de 17 ans, doit subir le rude hiver auquel ses jumeaux âgés de 7 mois ne survivent pas. Une pneumonie aigüe les emporte. Ce drame marquera Hattie à jamais.
 
Au travers du regard de ses enfants suivants, chacun livrant un moment clé de leur vécu, se dessine en filigrane la personnalité de leur mère. Prisonnière d'un rôle qu'elle n'a pas choisi et sous des abords revêches, Hattie se sacrifie pour assurer leur bien être. Flanquée d'un mari faible dépassé par ces grossesses successives qui s'évade dans le jeu, l'alcool et les liaisons fugitives, elle va s'assumer seule ainsi que ses enfants, et se construire dans l'adversité car bien sûr, ici ou ailleurs, le quotidien des afro américains n'est guère aisé. Cette volonté farouche de s'en sortir l'obligera à étouffer ses désirs de femme ou son envie de liberté et Hattie vivra dans le renoncement, renvoyant d'elle une image de dureté, incapable de donner davantage de tendresse.
 
Certains s'en sortiront mieux, d'autres s'oublieront dans les rizières du Vietnam, tomberont dans la folie parfois, ou se sauveront grâce à leur passion du jazz. Aucun de ces parcours ne sera facile, mais le socle qui les tiendra debout reste cette figure maternelle, colérique, forte et totalement fermée de l'intérieur.

L'écriture de Ayana Mathis se dévoile sans artifice ni la moindre complaisance. Sa voix est juste, ses personnages complexes. Et cette manière de définir par petits bouts un personnage aussi marquant m'a beaucoup plu. Je n'avais pas l'impression de lire des nouvelles. Une très bonne surprise!
Aeriale
Aeriale

Messages : 11485
Date d'inscription : 30/11/2016

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par kenavo Dim 23 Aoû - 6:11

oh quel beau commentaire, et je suis tellement contente pour elle Very Happy

_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise

George Gershwin
kenavo
kenavo

Messages : 30960
Date d'inscription : 29/11/2016

http://breizh-kenavo.blogspot.lu/

Revenir en haut Aller en bas

mathis - Ayana Mathis Empty Re: Ayana Mathis

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum