Don DeLillo
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Don DeLillo

Don DeLillo, né le 20 novembre 1936 à dans le quartier du Bronx à New York, est un écrivain américain. Auteur de nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarios, et d'articles, il est surtout célèbre pour ses romans. Don DeLillo est volontiers associé au courant post-moderne, bien qu'il ne se réclame pas lui-même de cette appellation.
Son œuvre romanesque est parcourue par un certain nombre de thèmes récurrents tels que l'angoisse de la mort, et la fascination pour l'image, le film et le langage. Don DeLillo est un des écrivains américains contemporains les plus influents et les plus commentés.
Source : Wikipedia
Dernière édition par Thierry Covolo le Mer 15 Aoû - 9:38, édité 1 fois
Thierry Covolo- Messages : 8
Date d'inscription : 14/08/2018
Re: Don DeLillo
Je ne connaissais Don DeLillo que par son recueil de nouvelles « L'ange Esmeralda », dont le texte éponyme tient une place essentielle dans son roman Outremonde.
Sacrée révélation pour moi que la découverte de cet auteur dans un format (beaucoup) plus long.
On cherchera en vain une intrigue centrale. On se perdra parfois dans les époques et les personnages, leurs liens et leurs motivations. On échouera à inscrire ce roman dans une strucuture conventionnelle.
Et qu'importe.
On lâchera prise. On se laissera emporter avec profit par l'écriture précise, puissante et poétique de Don DeLillo, on savourera les mille anecdotes et portraits qui ponctuent ces 880 pages (bien remplies, petite police), on s'immergera dans ces décennies américaines, traumatisées par la bombe et ensevelies sous leurs déchets. On observera chacun se disloquer et se reconstruire dans cette tourmente.
À quand remonte ma dernière claque de cette ampleur ?
Je ne sais pas, peut-être James Ellroy avec sa trilogie « Underworld U.S.A. », ou Philip Roth.
Sacrée révélation pour moi que la découverte de cet auteur dans un format (beaucoup) plus long.
On cherchera en vain une intrigue centrale. On se perdra parfois dans les époques et les personnages, leurs liens et leurs motivations. On échouera à inscrire ce roman dans une strucuture conventionnelle.
Et qu'importe.
On lâchera prise. On se laissera emporter avec profit par l'écriture précise, puissante et poétique de Don DeLillo, on savourera les mille anecdotes et portraits qui ponctuent ces 880 pages (bien remplies, petite police), on s'immergera dans ces décennies américaines, traumatisées par la bombe et ensevelies sous leurs déchets. On observera chacun se disloquer et se reconstruire dans cette tourmente.
À quand remonte ma dernière claque de cette ampleur ?
Je ne sais pas, peut-être James Ellroy avec sa trilogie « Underworld U.S.A. », ou Philip Roth.
Thierry Covolo- Messages : 8
Date d'inscription : 14/08/2018
Re: Don DeLillo
Thierry Covolo a écrit:On lâchera prise. On se laissera emporter avec profit par l'écriture précise, puissante et poétique de Don DeLillo, on savourera les mille anecdotes et portraits qui ponctuent ces 880 pages (bien remplies, petite police), on s'immergera dans ces décennies américaines, traumatisées par la bombe et ensevelies sous leurs déchets. On observera chacun se disloquer et se reconstruire dans cette tourmente.
Merci de tes impressions Thierry, elles me replongent dans celles ressenties lors de ma lecture de L'homme qui tombe lu il y a quelques années.
Comme tu le soulignes, DeLillo a vraiment un style bien à lui. il faut se laisser emporter, abandonner nos repères habituels. Cela m'avait déroutée au début du roman, mais je me souviens d'une écriture puissante et qui laisse des marques.
Un peu comme une expérience vécue, comme s'il voulait nous mettre en condition.
(Je recherche mon résumé...)
Aeriale- Messages : 10768
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Don DeLillo
-L'homme qui tombe-

Ce récit m' a complètement accaparée. Déroutant, je dirais, mais j'en suis sortie ébranlée.
Lu sur le net
Un texte plutôt cérébral et froid, que l'on aborde un peu à tâtons, trop désorientés au départ pour ressentir de l'émotion, mais qui frappe. Un peu comme ces morceaux de chairs éclatées dont parle l'auteur et qui "s'incrustent dans les corps".
Des images très fortes, des caractères tranchés nets, des phrases qui percutent. Et tout cela force davantage la réflexion que dans un récit plus linéaire.
Les phrases sont courtes, les questions en suspens, ce qui donne un récit haché. C'est à nous de reconstruire ce puzzle comme aux personnages de retrouver leur centre d'équilibre, ce qui les fera tenir debout. Tels Keith et Lilianne qui s'accrochent à un semblant de vie familiale mais n'y parviennent pas, ou ces réunions d'Alzheimer où personne ne s'entend vraiment.
Des récits croisés pas toujours clairs ni logiques, et un voile brumeux autour (comme le passé trouble du beau père de Lilianne ) tout cela contribue à rendre l'atmosphère opaque, fragile, comme déstabilisée après l'apocalypse.
La lecture en est souvent confuse, voire ardue, et le parti pris de ne livrer que les faits (bien qu' ancrés dans le réel) dépourvus d'émotions, crée cette distance souvent désarmante. Mais DeLillo réussit son pari: Nous mettre en condition pour ressentir cet effroi du monde lorsqu'il se retrouve en morceaux.
Une impression que j'avais éprouvée dans La route de Mc Carthy. Deux auteurs incontournables, je pense!
Extrait

Ce récit m' a complètement accaparée. Déroutant, je dirais, mais j'en suis sortie ébranlée.
Lu sur le net
La phrase très particulière de Don Delillo, souvent chaotique ou coupée en plein vol vient encore ajouter à cette impression d'un monde désorienté et désorientant, vacillant sur ses bases.
Un texte plutôt cérébral et froid, que l'on aborde un peu à tâtons, trop désorientés au départ pour ressentir de l'émotion, mais qui frappe. Un peu comme ces morceaux de chairs éclatées dont parle l'auteur et qui "s'incrustent dans les corps".
Dans les endroits où ça arrive, les survivants, les gents à proximité qui sont blessés, quelquefois, des mois plustard, ont des grosseurs, disons, faute d'un autre terme, et on s'aperçoit que ça vient de petits fragments, de fragments minuscules du corps du kamikaze. Le terroriste explose en morceaux, il est littéralement atomisé, et les fragments de chair et d'os sont projetés à une telle vitesse et une telle force qu'ils heurtent les gens qui se trouvent à proximité et s'enfouissent dans leur corps. [...] Des shrapnels organiques, qu'on appelle ça.
Des images très fortes, des caractères tranchés nets, des phrases qui percutent. Et tout cela force davantage la réflexion que dans un récit plus linéaire.
Les phrases sont courtes, les questions en suspens, ce qui donne un récit haché. C'est à nous de reconstruire ce puzzle comme aux personnages de retrouver leur centre d'équilibre, ce qui les fera tenir debout. Tels Keith et Lilianne qui s'accrochent à un semblant de vie familiale mais n'y parviennent pas, ou ces réunions d'Alzheimer où personne ne s'entend vraiment.
Des récits croisés pas toujours clairs ni logiques, et un voile brumeux autour (comme le passé trouble du beau père de Lilianne ) tout cela contribue à rendre l'atmosphère opaque, fragile, comme déstabilisée après l'apocalypse.
La lecture en est souvent confuse, voire ardue, et le parti pris de ne livrer que les faits (bien qu' ancrés dans le réel) dépourvus d'émotions, crée cette distance souvent désarmante. Mais DeLillo réussit son pari: Nous mettre en condition pour ressentir cet effroi du monde lorsqu'il se retrouve en morceaux.
Une impression que j'avais éprouvée dans La route de Mc Carthy. Deux auteurs incontournables, je pense!
Extrait
J'adore cette dernière phrase.haque fois qu'elle voyait la vidéo des avions, elle avançait un doigt vers la touche d'arrêt de la télécommande. Puis elle continuait à regarder.
Le second avion surgissant de ce ciel bleu glacier, c'était la séquence qui entrait dans le corps, qui semblait lui courir sous la peau, la course brève qui emportait des vies et des histoires, les leurs et la sienne, toutes, quelque part ailleurs, loin au delà de tours.
Les ciels qu'elle gardait en mémoire étaient des spectacles, des nuages et des tempêtes en mer, ou cet éclat électrique avant le tonnerre d'été sur la ville, qui appartenaient toujours aux seules énergies météorologiques, à ce qu'il y avait la-bas, masses d'air, vapeur d'eau , mouvements d'ouest. Ceci était différent: un ciel limpide qui portait la terreur humaine dans ces appareils lancés à grande vitesse qui le zébraient, d'abord un, puis l'autre, la force d'intention de ces hommes.
Il regardait avec elle. Chaque désespoir qui se découpait sur le ciel, des voix humaines qui invoquaient Dieu, et l'horreur d'imaginer celà, le nom de Dieu sur les lèvres des tueurs et des victimes, d'abord un avion et puis l'autre, celui qui était presque un dessin animé à forme humaine, avec des yeux et des dents qui étincelaient , le deuxième avion, la tour sud.
[...]
Il dit:"on dirait encore un accident. Mëme à cette distance, loin en dehors de là, combien de jours plus tard, je suis là à me dire c'est un accident.
_Parce que c'en est forcément un.
_C'en est forcément un.
_La façon dont la caméra se montre surprise en quelque sorte
_Mais c'est seulement le premier
_Seulement le premier dit-elle.
_Le deuxième avion, quand le deuxième avion apparaît dit-il, nous sommes tous un peu plus vieux et un peu plus sages.
Aeriale- Messages : 10768
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Don DeLillo
Merci Aeriale, je cherchais quel prochain livre de DeLillo lire.
Thierry Covolo- Messages : 8
Date d'inscription : 14/08/2018
Re: Don DeLillo
merci pour ce fil
je n'ai malheureusement jamais fait de commentaire après ma lecture de Americana, que j'ai bien aimé...
et je ne sais pas pourquoi je n'ai pas depuis lu un autre roman de lui... je le remets sur mes listes
je n'ai malheureusement jamais fait de commentaire après ma lecture de Americana, que j'ai bien aimé...
et je ne sais pas pourquoi je n'ai pas depuis lu un autre roman de lui... je le remets sur mes listes

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George Gershwin
Re: Don DeLillo
Oui, je pense qu'il devrait te plaire. Très marquant.Thierry Covolo a écrit:Merci Aeriale, je cherchais quel prochain livre de DeLillo lire.
Moi non plus. Je n'ai plus lu DeLillo depuis, ce sont des écrits forts, un peu perturbants même. Perso, j'ai du mal à en lire d'autres à la suite.kenavo a écrit:merci pour ce fil
je n'ai malheureusement jamais fait de commentaire après ma lecture de Americana, que j'ai bien aimé...
et je ne sais pas pourquoi je n'ai pas depuis lu un autre roman de lui... je le remets sur mes listes
Entre temps, j'ai dû l'oublier. Mais ton com, Thierry me redonne envie!
Aeriale- Messages : 10768
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Don DeLillo
Il est sur ma LAL depuis tellement longtemps... Je vais essayer d'y penser, je pense que ça pourrait me plaire.
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Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
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