Franck Bouysse
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Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature française :: Auteurs nés à partir de 1941
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Franck Bouysse
Présentation de l'éditeur La manufacture de livres a écrit:
Franck Bouysse naît en 1965 à Brive-la-Gaillarde. Il partage son enfance entre un appartement du lycée agricole où son père enseigne et la ferme familiale tenue par ses grands-parents. Il y passe ses soirées et ses week-ends, se passionne pour le travail de la terre, l’élevage des bêtes, apprend à pêcher, à braconner...
Sa vocation pour l’écriture naîtra d’une grippe, alors qu’il n’est qu’adolescent. Sa mère, institutrice, lui offre trois livres pour l’occuper tandis qu’il doit garder le lit : L’Iliade et L’Odyssée, L’Île aux trésors et Les Enfants du capitaine Grant. Il ressort de ses lectures avec un objectif : raconter des histoires, lui aussi. Après des études de biologie, il s’installe à Limoges pour enseigner. Pendant ses loisirs, il écrit des nouvelles, lit toujours avidement et découvre la littérature américaine, avec notamment William Faulkner dont la prose alimente ses propres réflexions sur la langue et le style. Jeune père, il se lance dans l’écriture de ses premiers livres : il écrit pour son fils les romans d’aventures qu’il voudrait lui offrir plus tard, inspiré des auteurs qui ont marqué son enfance : Stevenson, Charles Dickens, Conan Doyle, Melville… Son travail d’écriture se poursuit sans ambition professionnelle. Le hasard des rencontres le conduit à publier quelques textes dans des maisons d’édition régionales dont la diffusion reste confidentielle.
En 2013, il déniche une maison en Corrèze, à quelques kilomètres des lieux de son enfance. La propriété est vétuste, mais c’est le coup de coeur immédiat.
Il achète la maison qu’il passera plus d’une année à restaurer en solitaire. Alors qu’il est perdu dans ce hameau désolé, au coeur de ce territoire encore sauvage, un projet romanesque d’ampleur prend forme dans son esprit. Un livre voit le jour et, poussé par un ami, Franck Bouysse entreprend de trouver un éditeur.
Grossir le ciel paraît en 2014 à La Manufacture de livres et, porté par les libraires, connaît un beau succès. La renommée de ce roman va grandissant : les prix littéraires s’accumulent, la critique s’intéresse à l’auteur, un projet d’adaptation cinématographique est lancé. Ce livre est un tournant. Au total, près de 100 000 exemplaires seront vendus. Suivront Plateau, puis Glaise, dont les succès confirment l’engouement des lecteurs et des professionnels pour cette œuvre singulière et puissante.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7099
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Franck Bouysse
Franck Bouysse j'en entends parler depuis quelques années. J'aime les couvertures de la manufacture de livres
- -
Attirée par les louanges autour. Par le côté âpre et sombre qui s'en dégage. Sans jamais osé.
Parce que c'est un auteur français, parce que c'est la campagne.
Et parce que j'ai toujours un million d'autres trucs "sûrs" à lire.
Mais voilà, j'ai foncé sur Né d'aucune femme.
Et quelle claque.
L'ambiance est posée dès les premières lignes, parce que Bouysse c'est un écriture qui râpe, qui accroche, qui va droit au but. Des mots simples avec beaucoup de puissance.
ça commence par une scène d'un curé, Gabriel, qui va bénir le corps d'une femme dans un asile, quelques jours avant, au confessionnal, une autre femme lui a dit de regarder sous les jambes de la morte, et de récupérer les carnets.
Gabriel découvre les carnets. Le médecin suspect face à la mort de cette femme.
Et le lecteur, avec Gabriel découvre l'histoire de Rose.
Dès les premières scènes, Rose est vendue par son père, contre une maigre bourse de pièces, au propriétaire d'une forge.
Elle arrive sur la propriété. L'homme vit avec sa vieille mère, et son épouse alitée, à la porte de la chambre close et interdite d'accès.
Le palefrenier dit à Rose de s'enfuir, vite et loin.
Elle reste.
Un roman noir, à la tension continue.
Tout est raconté, ou presque, par Rose et ces carnets qu'elle a tenu.
Une histoire affreuse, évidemment, mais une telle intensité dans les mots, dans le ton direct, qu'il s'en dégage une force lumineuse.
J'ai aimé Rose. Ô comme j'aurais voulu la sauver à toutes les pages.
Et foutre quelques coups de pied aux fesses d'Edmond, le palefrenier doux mais peureux (à l'histoire compliquée... ceci explique cela, mais ne l'excuse pas)
J'ai aimé l'opiniatreté de Rose, de Gabriel.
J'ai tremblé face à Charles et sa mère. Des scènes tendues, difficiles à lire. Une violence sous jacente en permanence, et quand elle explose, s'avère encore pire que ce que j'imaginais.
Né d'aucune femme est un diamant brut.
Franck Bouysse un orfèvre qui sait l'essentiel, tailler franchement, pour révéler une oeuvre dense, lourde, et brillante de noirceur.
Je vais en lire d'autres !
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Attirée par les louanges autour. Par le côté âpre et sombre qui s'en dégage. Sans jamais osé.
Parce que c'est un auteur français, parce que c'est la campagne.
Et parce que j'ai toujours un million d'autres trucs "sûrs" à lire.
Mais voilà, j'ai foncé sur Né d'aucune femme.
Et quelle claque.
L'ambiance est posée dès les premières lignes, parce que Bouysse c'est un écriture qui râpe, qui accroche, qui va droit au but. Des mots simples avec beaucoup de puissance.
ça commence par une scène d'un curé, Gabriel, qui va bénir le corps d'une femme dans un asile, quelques jours avant, au confessionnal, une autre femme lui a dit de regarder sous les jambes de la morte, et de récupérer les carnets.
Gabriel découvre les carnets. Le médecin suspect face à la mort de cette femme.
Et le lecteur, avec Gabriel découvre l'histoire de Rose.
Dès les premières scènes, Rose est vendue par son père, contre une maigre bourse de pièces, au propriétaire d'une forge.
Elle arrive sur la propriété. L'homme vit avec sa vieille mère, et son épouse alitée, à la porte de la chambre close et interdite d'accès.
Le palefrenier dit à Rose de s'enfuir, vite et loin.
Elle reste.
Un roman noir, à la tension continue.
Tout est raconté, ou presque, par Rose et ces carnets qu'elle a tenu.
Une histoire affreuse, évidemment, mais une telle intensité dans les mots, dans le ton direct, qu'il s'en dégage une force lumineuse.
J'ai aimé Rose. Ô comme j'aurais voulu la sauver à toutes les pages.
Et foutre quelques coups de pied aux fesses d'Edmond, le palefrenier doux mais peureux (à l'histoire compliquée... ceci explique cela, mais ne l'excuse pas)
J'ai aimé l'opiniatreté de Rose, de Gabriel.
J'ai tremblé face à Charles et sa mère. Des scènes tendues, difficiles à lire. Une violence sous jacente en permanence, et quand elle explose, s'avère encore pire que ce que j'imaginais.
Né d'aucune femme est un diamant brut.
Franck Bouysse un orfèvre qui sait l'essentiel, tailler franchement, pour révéler une oeuvre dense, lourde, et brillante de noirceur.
Je vais en lire d'autres !
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Queenie- Messages : 7099
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Franck Bouysse
Glaise
Franck Bouysse
La guerre de 1914 est là et les hommes doivent partir, c’est ce que fait Victor, il doit quitter sa ferme du Cantal en laissant aux commandes sa mère, sa femme et son fils Joseph. La vie à la ferme est dure, avec les bras en moins du père, mais Joseph endosse son rôle et, à ses moments perdus, tombe amoureux de la nièce de la ferme voisine des Vallette. C’est là qu’Anna et sa mère sont venues se réfugier. Le fils Eugène Vallette est parti au front, et son père Vallette est une brute frustre et mauvaise qui voit d’un très mauvais œil le rapprochement entre Joseph et Anna, il faut dire qu’il a lui-même des vues peu avouables sur sa nièce et une frustration sexuelle qu’il a du mal à contenir.
Un roman qui m’a plutôt laissée sur ma faim, trop prévisible dans l’ensemble, sauf sur la fin qui est assez belle. Le style m’a semblé bien lisse et ne m'a pas donné envie de terminer ma lecture plus vite que ça. Peut-être que je n’aurais pas dû commencer ma découverte de cet auteur par ce titre, @Queenie semblait enthousiasmée par le titre qu’elle avait lu pourtant. J’ai lu des critiques qui parlait d’une plume lyrique et poétique, alors cela m’est passé résolument sous le nez. Je ne devais pas être en forme.
Franck Bouysse
La guerre de 1914 est là et les hommes doivent partir, c’est ce que fait Victor, il doit quitter sa ferme du Cantal en laissant aux commandes sa mère, sa femme et son fils Joseph. La vie à la ferme est dure, avec les bras en moins du père, mais Joseph endosse son rôle et, à ses moments perdus, tombe amoureux de la nièce de la ferme voisine des Vallette. C’est là qu’Anna et sa mère sont venues se réfugier. Le fils Eugène Vallette est parti au front, et son père Vallette est une brute frustre et mauvaise qui voit d’un très mauvais œil le rapprochement entre Joseph et Anna, il faut dire qu’il a lui-même des vues peu avouables sur sa nièce et une frustration sexuelle qu’il a du mal à contenir.
Un roman qui m’a plutôt laissée sur ma faim, trop prévisible dans l’ensemble, sauf sur la fin qui est assez belle. Le style m’a semblé bien lisse et ne m'a pas donné envie de terminer ma lecture plus vite que ça. Peut-être que je n’aurais pas dû commencer ma découverte de cet auteur par ce titre, @Queenie semblait enthousiasmée par le titre qu’elle avait lu pourtant. J’ai lu des critiques qui parlait d’une plume lyrique et poétique, alors cela m’est passé résolument sous le nez. Je ne devais pas être en forme.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3545
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Franck Bouysse
Ah non, je ne l'ai pas lu. J'ai beaucoup de gens qui me l'ont moult fois conseillé, et j'en ai entendu mille biens, c'est pour ça que je le conseillais à mon tour.
Tu es la première voix dissonante...
Je compte le lire bientôt (avant l'été je pense) !
Tu es la première voix dissonante...
Je compte le lire bientôt (avant l'été je pense) !
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Queenie- Messages : 7099
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Franck Bouysse
Dommage @Domreader! Franck Bouysse est passé à La grande librairie mercredi, il m'a convaincue.
Ses thèmes ont l'air crus, durs mais où l'espoir subsiste quelque part. Son dernier livre a l'air très fort en tout cas, je crois que je vais l'entamer.
Ses thèmes ont l'air crus, durs mais où l'espoir subsiste quelque part. Son dernier livre a l'air très fort en tout cas, je crois que je vais l'entamer.
Aeriale- Messages : 11757
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Franck Bouysse
Il a conquis mon p'tit coeur.
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Queenie- Messages : 7099
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Franck Bouysse
-Né d'aucune femme-
Cela commence comme un roman de Hugo, une toute jeune fille, Rose, pas encore femme mais plus enfant non plus, est vendue par son père, en détresse financière, comme bonne à tout faire à un maitre de forge. A la merci de cet homme pervers et de sa vieille mère toute aussi sadique, Rose humiliée, devient esclave de leurs déviances sans possibilité de fuite, ne trouvant réconfort qu'auprès d'Edmond, le taiseux palefrenier dont elle tombe amoureuse.
Toutes ses pensées sont notées dans un cahier que le prêtre Gabriel trouvera sous les jupes d'une indigente, morte dans un asile. Des voix autres se mêlent à ces confessions. Celle rongée de remords d'Onésime son père, celle de sa mère, dévastée, d'Edmond ou du curé.
C'est un roman lourd, violent, l'auteur ne s'embarrasse pas de faux semblants et nous bouscule par moments, mais ne tombe jamais dans le glauque, pourtant. L'ambiance, tendue comme un arc, ne nous fait pas lâcher le roman qui se dévore en peu de temps, malgré des passages difficiles. Mais derrière toute cette noirceur se dégage aussi beaucoup de lumière. La voix de Rose, pleine et intense, irradie toute l'horreur gluante par son fol appétit de vivre. A la fois âpre et incandescent, un diamant brut comme dit @Queenie, c'est tout à fait ça.
Cela commence comme un roman de Hugo, une toute jeune fille, Rose, pas encore femme mais plus enfant non plus, est vendue par son père, en détresse financière, comme bonne à tout faire à un maitre de forge. A la merci de cet homme pervers et de sa vieille mère toute aussi sadique, Rose humiliée, devient esclave de leurs déviances sans possibilité de fuite, ne trouvant réconfort qu'auprès d'Edmond, le taiseux palefrenier dont elle tombe amoureuse.
Toutes ses pensées sont notées dans un cahier que le prêtre Gabriel trouvera sous les jupes d'une indigente, morte dans un asile. Des voix autres se mêlent à ces confessions. Celle rongée de remords d'Onésime son père, celle de sa mère, dévastée, d'Edmond ou du curé.
C'est un roman lourd, violent, l'auteur ne s'embarrasse pas de faux semblants et nous bouscule par moments, mais ne tombe jamais dans le glauque, pourtant. L'ambiance, tendue comme un arc, ne nous fait pas lâcher le roman qui se dévore en peu de temps, malgré des passages difficiles. Mais derrière toute cette noirceur se dégage aussi beaucoup de lumière. La voix de Rose, pleine et intense, irradie toute l'horreur gluante par son fol appétit de vivre. A la fois âpre et incandescent, un diamant brut comme dit @Queenie, c'est tout à fait ça.
Aeriale- Messages : 11757
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Franck Bouysse
Et une de plus conquise!
On m'a prêté Plateau, que je compte lire très prochainement.
On m'a prêté Plateau, que je compte lire très prochainement.
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Queenie- Messages : 7099
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Plateau
Plateau (2016)
Le Plateau, c'est un coin reculé de campagne. Et plus spécifiquement Les Cabanes. Où vivent Virgile - en train de devenir aveugle - et sa femme Judith - en train de devenir sénile, attaquée par des crises d’Alzheimer, dans leur vieille ferme dont toutes les vaches ont été vendues. Plus loin, Georges, le neveu orphelin, élevé dès son plus jeune âge par Virgile et Judith, vit dans son mobil home, dans la cour de la maison de ses parents décédés dans un accident de voiture, maison dans laquelle il n'a jamais remis les pieds depuis leur mort, quand il avait 4-5ans.
Au bout d'un chemin, vit Karl, un gars venu d'ailleurs, mystérieux, qui part à la chasse avec Virgile, qui a noué une amitié simple et taiseuse avec lui. Que Judith n'aime pas et que Georges ignore avec suspicion.
Ce petit univers vit au jour le jour, avec leurs tâches à faire au quotidien, pour survivre dans cette rude campagne, à essayer de tenir la tête droite, à affronter les intempéries.
Et débarque un jour Cory, de la famille de Judith, une jeune femme qui cherche un refuge, fuyant son mari qui la battait. Début d'un bouleversement de cet univers fermé du fin fond des Landes.
Franck Bouysse déroule son univers petit à petit. Il prend le temps, faisant sentir au lecteur les corps fatigués, usés, la difficulté de se mouvoir, le poids du temps, des obligations. Ces êtres qui ont tous un passé qu'ils laissent échapper à demi-mots, prenant le temps de laisser la confiance s'installer avant de se révéler par bribes.
Un huis clos qui prend rapidement de l'intensité, avec des personnages cabossés, durs, claquemurés derrière des couches de secrets et de silences pour se protéger. Des personnages auxquels on s'accroche, tant leurs failles sont grandes, troublantes, provoquent l'empathie.
L'auteur décrit tellement bien ce quotidien difficile de la campagne reculée, ce microcosme hors du temps et du monde, où la météo impose ses lois. On sent l'humidité, les ciels orageux, la boue collée aux semelles, la neige qui gèle dans les bronches.
Et ses personnages sont tragiquement beaux.
Comme dans Né d'aucune femme, on sent le Terrible dissimulée, on sent que l'équilibre ne tient que fragilement, et que le pire peut survenir. Mais avec toujours cette petite lumière d'espoir.
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Queenie- Messages : 7099
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Franck Bouysse
Né d'aucune femme
Tout d'abord, merci à @queenie et @aeriale de m'avoir enjoint à continuer ma lecture jusqu’à la fin...
Car je reconnais que j'ai bien failli lâcher le livre en route tant le récit est violent et certaines scènes insoutenables mais la fin est tellement belle et inattendue qu'on lui pardonne tout, à Franck Bouysse !
Cet auteur n'a pas son pareil pour sonder les âmes humaines, en particulier les plus noires, sa galerie de personnages semble tout droit sorti de l'enfer, il nous semble même croiser le diable en personne, assistée d'une monstrueuse sorcière. Sans oublier les peureux, les lâches ou les assoiffés d'argent...
Heureusement il y a aussi quelques belles âmes, comme Génie et le père Gabriel qui vont sortir Rose de l'oubli et lui rendre son identité.
Et bien sûr, il y a ce personnage extraordinaire, Rose, vendue par son père, dont la vie va devenir un calvaire mais qui malgré tout, résiste, s'accroche, se raccroche au pouvoir des mots pour exister.
Outre tous ces personnages, l'auteur nous offre aussi de très belles réflexions sur l'amour maternel, la culpabilité, la précarité...
Bref, un récit magistral, à plusieurs voix, à la construction brillante, d'une puissance incroyable, qui nous emporte du début à la fin. Un véritable coup de poing qui nous laisse sonnés mais heureux d'avoir pu aller jusqu'au bout et d'avoir fait la connaissance de Rose.
Une Rose intemporelle dans ce roman mais qui existe sûrement encore quelque part, malheureusement...
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4238
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Franck Bouysse
Très contente que tu l'aies tant apprécié, et que tu aies tenu bon malgré quelques passages difficiles, largement compensés par cette belle lumière qui irradie le livre à la suite.
Oui, comme tu dis, un personnage quasi intemporel, notre Rose!
Oui, comme tu dis, un personnage quasi intemporel, notre Rose!
Aeriale- Messages : 11757
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Franck Bouysse
Et Hop, Franck Bouysse a encore réussi !
Quel auteur !
Quel auteur !
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Queenie- Messages : 7099
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Franck Bouysse
Grossir le ciel
Prix Polar SNCF 2017
Gus vit depuis toujours aux Doges, un hameau perdu au coeur des Cévennes. Il n’a plus vraiment de famille, à part Abel et Mars. Mais qui pourrait raisonnablement affirmer qu’un voisin et un chien représentent une vraie famille ? Juste mieux que rien. En ce froid matin de janvier Gus s’approche de la ferme d’Abel avec son calibre seize : il a repéré du gibier. Mais alors qu’il s’apprête à tirer, il entend un coup de feu. Gus se dira plus tard qu’il n’aurait jamais dû baisser les yeux vers la ferme, qu’il fallait ignorer cette grosse tache dans la neige. Que s’est-il passé chez Abel ?
***
C'est par ce roman que j'ai découvert l'écriture de Franck Bouysse. Et cet univers si particulier, ce style de « polar rural » si l'on peut dire. Bien que, selon moi, il ne faille surtout pas user de ce qualificatif et enfermer ce roman dans ce style littéraire.
On est bien au-delà d'une intrigue de polar, d'une ambiance noire. Bouysse, c'est avant tout un fort attachement à ses personnages, à leur quotidien, leurs fêlures, leurs renoncements (leurs espoirs parfois, moins souvent soyons honnête).
Et il y a le paysage, les maisons, les intérieurs rugueux, les animaux, les couleurs « qui disent les saisons ».
Et bien sûr une histoire où l'on sent que tout bascule lentement.
Une belle claque littéraire, un style affirmé, une histoire qui vous happe.
Prix Polar SNCF 2017
Gus vit depuis toujours aux Doges, un hameau perdu au coeur des Cévennes. Il n’a plus vraiment de famille, à part Abel et Mars. Mais qui pourrait raisonnablement affirmer qu’un voisin et un chien représentent une vraie famille ? Juste mieux que rien. En ce froid matin de janvier Gus s’approche de la ferme d’Abel avec son calibre seize : il a repéré du gibier. Mais alors qu’il s’apprête à tirer, il entend un coup de feu. Gus se dira plus tard qu’il n’aurait jamais dû baisser les yeux vers la ferme, qu’il fallait ignorer cette grosse tache dans la neige. Que s’est-il passé chez Abel ?
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C'est par ce roman que j'ai découvert l'écriture de Franck Bouysse. Et cet univers si particulier, ce style de « polar rural » si l'on peut dire. Bien que, selon moi, il ne faille surtout pas user de ce qualificatif et enfermer ce roman dans ce style littéraire.
On est bien au-delà d'une intrigue de polar, d'une ambiance noire. Bouysse, c'est avant tout un fort attachement à ses personnages, à leur quotidien, leurs fêlures, leurs renoncements (leurs espoirs parfois, moins souvent soyons honnête).
Et il y a le paysage, les maisons, les intérieurs rugueux, les animaux, les couleurs « qui disent les saisons ».
Et bien sûr une histoire où l'on sent que tout bascule lentement.
Une belle claque littéraire, un style affirmé, une histoire qui vous happe.
Gus vivait ici, depuis plus de cinquante hivers. C’était en décembre que ce pays l’avait pris et que sa mère l’avait craché sur des draps durs et épais comme des planches de châtaignier, sans qu’il se sente dans l’obligation de crier, comme pour marquer son empreinte désastreuse dans un corps ancestral, une manière de se cogner à la solitude, déjà, dans ce moment qui le faisait devenir quelqu’un par la simple entrée d’une coulée d’air dans sa bouche tordue. Des gens diraient plus tard qu’on n’aurait pas dû le secouer comme on l’avait fait pour lui extorquer le fameux cri et que, si dans le futur il s’était mis à parler plus volontiers aux animaux qu’aux hommes, c’était un peu à cause de ce retard à l’allumage.
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Lire nuit gravement à la bêtise !
Nightingale- Messages : 2764
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 55
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Franck Bouysse
Glaise
Au cœur du Cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se résignent à partir, là-bas, loin. Joseph, tout juste quinze ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la propriété d'à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d'une main atrophiée, ressasse ses rancœurs et sa rage. Et voilà qu'il doit recueillir la femme de son frère, Hélène, et sa fille Anne, venues se réfugier à la ferme. L'arrivée des deux femmes va bouleverser l'ordre immuable de la vie dans ses montagnes.
***
Cette fois-ci l'auteur nous transporte dans une autre époque, mais reste dans le décor d'un hameau, et nous met en lien encore une fois avec des personnages forts et la rudesse de leur quotidien.
Encore une fois, la tension monte au fil des pages, un drame va se nouer dans ce paysage isolé. Au loin, c'est la guerre qui fait des ravages, ici c'est l'orage qui menace. Même si la guerre, indirectement, va aussi faire une incursion dans ces vies paysannes.
La grande différence, c'est la présence de cet ado, devenu l'homme de la maison. Par lui, on se trouve embarqué dans un roman initiatique, et on trouve une échappatoire à la violence qui règne, pour ouvrir sur l'amour et l'espoir.
Je rejoins un peu le point de vue de Domreader, j'ai apprécié d'avoir découvert cet auteur avec Grossir le ciel, et enchaîné ensuite avec Glaise.
Reste la plume de Franck Bouysse, toujours aussi prompte à décrire la force des éléments, la dureté des hommes.
Au cœur du Cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se résignent à partir, là-bas, loin. Joseph, tout juste quinze ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la propriété d'à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d'une main atrophiée, ressasse ses rancœurs et sa rage. Et voilà qu'il doit recueillir la femme de son frère, Hélène, et sa fille Anne, venues se réfugier à la ferme. L'arrivée des deux femmes va bouleverser l'ordre immuable de la vie dans ses montagnes.
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Cette fois-ci l'auteur nous transporte dans une autre époque, mais reste dans le décor d'un hameau, et nous met en lien encore une fois avec des personnages forts et la rudesse de leur quotidien.
Encore une fois, la tension monte au fil des pages, un drame va se nouer dans ce paysage isolé. Au loin, c'est la guerre qui fait des ravages, ici c'est l'orage qui menace. Même si la guerre, indirectement, va aussi faire une incursion dans ces vies paysannes.
La grande différence, c'est la présence de cet ado, devenu l'homme de la maison. Par lui, on se trouve embarqué dans un roman initiatique, et on trouve une échappatoire à la violence qui règne, pour ouvrir sur l'amour et l'espoir.
Je rejoins un peu le point de vue de Domreader, j'ai apprécié d'avoir découvert cet auteur avec Grossir le ciel, et enchaîné ensuite avec Glaise.
Reste la plume de Franck Bouysse, toujours aussi prompte à décrire la force des éléments, la dureté des hommes.
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Nightingale- Messages : 2764
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 55
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Franck Bouysse
Merci pour ton avis, @Nightingale.
Si je relis l'auteur, je pencherais plutôt pour Plateau alors, bien que les thèmes m'inspirent moins en ce moment. Des personnages cabossées, taiseux, emmurés etc... Je crains de me lasser à force.
Si je relis l'auteur, je pencherais plutôt pour Plateau alors, bien que les thèmes m'inspirent moins en ce moment. Des personnages cabossées, taiseux, emmurés etc... Je crains de me lasser à force.
Aeriale- Messages : 11757
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