Lafcadio Hearn
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Lafcadio Hearn
J’ai découvert Lafcadio Hearn (1850-1904), écrivain et personnalité exceptionnels, avec le recueil de contes japonais Le mangeur de rêves, et je tenais à citer dans ce fil la belle présentation qu’en faisait Francis Lacassin dans la préface de cet ouvrage.
Issu d’une famille irlandaise, c’est en fait à Dublin que Lafcadio Hearn fut élevé.Né en 1850 en Grèce, d’un chirurgien de la marine anglaise et d’une Grecque, abandonné très tôt par son père puis par sa mère, élevé au Pays de Galles par une vieille tante, éborgné dès l’adolescence par un accident qui le coupa un peu plus des autres, Lafcadio Hearn est le déraciné type. Rejeté par sa famille anglaise, à seize ans, il sera livré à lui-même et à la misère de bonne heure. Emigré aux Etats-Unis à vingt et un ans, il y connaît, malgré divers emplois, une existence misérable.
En quête d’un idéal inaccessible, et cherchant désespérément à s’identifier à une culture, il croit y parvenir lors d’un séjour de sept années à La Nouvelle-Orléans, suivi d’une tentative d’établissement à la Martinique. Le hasard d’un reportage au Japon lui fait découvrir dans ce pays le havre de grâce qu’il n’espérait plus. Converti au bouddhisme, époux d’une Japonaise qui lui donna plusieurs enfants, il connut un bref mais intense apaisement. Harmonie dont le grand connaisseur avait deviné le sens en recueillant ces contes.
En les publiant, c’est leur poésie et leur message d’espoir qu’il cherche à communiquer, sans rancune, à ces hommes d’Occident qui n’avaient pas su le reconnaître pour l’un des leurs.
Etabli à Matsue, sur la côte Ouest du Japon, il enseigne l'anglais et commence à recueillir et traduire les contes et légendes du Japon féodal qui lui inspireront plusieurs ouvrages. Il demande et obtient la nationalité japonaise en 1894, et, adopté par la famille de sa femme (de petits samourai locaux), prend le nom de Koizumi Yakumo.
Son premier ouvrage sur le Japon, Glimpses of Unfamiliar Japan, paraît la même année. La plupart des Japonais associent Hearn à Matsue, où son ancienne demeure et le musée portant son nom attirent aujourd’hui encore de nombreux touristes.
Il occupe la chaire de littérature anglaise à l’université de Tôkyô presque jusqu’à sa mort survenue en 1904, à 54 ans, à la suite d’une crise cardiaque. Son successeur à ce poste sera Natsume Sôseki.
Hearn a fait découvrir à un Occident alors friand d’exotisme le Japon pré-industriel d’avant l’ère Meiji. Même si à l’instar de son contemporain Loti, auquel il vouait une grande admiration, il a pu être accusé d’en véhiculer des clichés exotiques, Hearn offre une vision certainement plus proche de la réalité.
Lafcadio Hearn apparaît dans le premier tome de Au temps de Botchan, le manga de Jirô Taniguchi, magistrale fresque sur l’histoire littéraire japonaise.
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“With freedom, books, flowers, and the moon, who could not be happy?” Oscar Wilde
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Re: Lafcadio Hearn
Pour découvrir Hearn, je conseille ces deux ouvrages:
Le Japon, une excellente introduction à l’histoire, à la religion et aux traditions japonaises, qui, grâce aux qualités littéraires de Hearn, se lit comme un passionnant roman.
Et Kwaidan, (Le Mangeur de rêves) recueil de contes, qui vous permettra de faire connaissance avec de célèbres yôkai (créatures surnaturelles du folkore japonais) tels la sorcière des neiges (Yuki no Onna) , le Fantôme à la tête coupée, le Vampire au fond des eaux… Mais également Hôichi le lutiste aveugle qui faisait pleurer les morts, le gamin qui dessinait des chats, le vaillant moine Kwayrio…
Mon préféré est le baku, ou mangeur de rêves, une créature bien sympathique :
Le Japon, une excellente introduction à l’histoire, à la religion et aux traditions japonaises, qui, grâce aux qualités littéraires de Hearn, se lit comme un passionnant roman.
Et Kwaidan, (Le Mangeur de rêves) recueil de contes, qui vous permettra de faire connaissance avec de célèbres yôkai (créatures surnaturelles du folkore japonais) tels la sorcière des neiges (Yuki no Onna) , le Fantôme à la tête coupée, le Vampire au fond des eaux… Mais également Hôichi le lutiste aveugle qui faisait pleurer les morts, le gamin qui dessinait des chats, le vaillant moine Kwayrio…
Mon préféré est le baku, ou mangeur de rêves, une créature bien sympathique :
Kwaidan a été superbement adapté au cinéma par Masaki Kobayashi et reçu le prix spécial du jury au festival de Cannes en 1965.Mijika-yo ya !
Baku no yume ku
Hima mo nashi !
Hélas que la nuit est courte ! Le Bakou n'aura pas le temps de dévorer nos rêves. (vieille chanson d'amour japonaise)
Son nom est Bakou ou Shirokinakatsukami et sa fonction spéciale est de manger les rêves. On le représente et le décrit de bien des manières. Un vieux livre que je possède affirme que le Bakou mâle a le corps du cheval, la face du lion, la trompe et les défenses de l'éléphant, la mèche frontale du rhinocéros, la queue de la vache et les pieds du tigre.
Au temps de l'antique culture chinoise, on suspendait d'habitude dans les maisons japonaises des images du Bakou. On supposait qu'elles étaient douées du même pouvoir bienfaisant que l'original.
Le Bakou japonais est surtout connu en sa qualité de mangeur de rêves. Le détail le plus remarquable du culte qu'on lui rendait était la coutume, généralement suivie, de peindre en traits d'or le caractère chinois correspondant à son nom sur les oreillers en bois laqué des seigneurs et des princes. Par la vertu et la puissance de ce signe, le dormeur était protégé contre les mauvais rêves. Il est assez difficile aujourd'hui de trouver encore de tels oreillers ; les images même du Bakou (ou Hakutaku comme on l'appelle quelquefois, sont devenues fort rares. Mais dans le langage courant la vieille invocation au Baku a survécu :" Baku Kurae ! Baku Kurae ! Dévore, ô Bakou, dévore mon mauvais rêve !" Quand on sort d'un cauchemar ou de quelque songe de mauvais augure, il faut répéter cette invocation rapidement et à trois reprises. Le Bakou dévorera le rêve et changera la mauvaise fortune et la terreur en bonne fortune et joie.
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