Eugène Green
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Eugène Green
Eugène Green (1947 - )
Source : Wikipédia
Eugène Green, né le 28 juin 1947 à New York, est un cinéaste, écrivain et dramaturge français.
Originaire des États-Unis, il émigre en France à la fin des années 1960 et fonde à la fin des années 1970 une compagnie de théâtre baroque, le Théâtre de la Sapience, avec laquelle il essaie de restituer sur scène la diction de l'époque baroque.
À la fin des années 1990, il se lance dans le cinéma avec un premier film, Toutes les nuits, réalisé en 1999 et sorti en 2001, inspiré de L'Éducation sentimentale. Il continue au cinéma avec Le Monde vivant (2003) et surtout Le Pont des Arts (2004), qui avec près de 43 000 entrées en Europe constitue son plus grand succès à ce jour. Suivent La Religieuse portugaise (2009), La Sapienza (2014) et Le Fils de Joseph (2016), ces deux derniers avec Fabrizio Rongione.
Il publie son premier roman, La Reconstruction, en 2008. Suivent La Bataille de Roncevaux (2009), Un conte du Graal (2010), La Communauté universelle (2011), Les Atticistes (2012) et L’Enfant de Prague (2017).
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Eugène Green
Un conte du Graal
Comme le titre l'indique, nous revivons le conte du Graal, mais une partie de l'histoire se passe de nos jours à Lisbonne, alors que d'autres ont lieu dans un monde de nulle part et de toujours. Une partie du roman suit d'assez près le modèle original, alors que l'autre joue sur le décalage entre les deux mondes.
C'est par moments amusant, par moments il y a une sorte de magie de cette histoire, certains dialogues sont brillants, et ressemblent un peu aux dialogues des films d'Eugène Green. Il vaut mieux toutefois bien connaître le texte de Chrétien de Troyes pour apprécier toutes les subtilités du texte, et cela reste malgré tout, un peu, un exercice de style.
Pas désagréable, mais pas complètement indispensable.
Comme le titre l'indique, nous revivons le conte du Graal, mais une partie de l'histoire se passe de nos jours à Lisbonne, alors que d'autres ont lieu dans un monde de nulle part et de toujours. Une partie du roman suit d'assez près le modèle original, alors que l'autre joue sur le décalage entre les deux mondes.
C'est par moments amusant, par moments il y a une sorte de magie de cette histoire, certains dialogues sont brillants, et ressemblent un peu aux dialogues des films d'Eugène Green. Il vaut mieux toutefois bien connaître le texte de Chrétien de Troyes pour apprécier toutes les subtilités du texte, et cela reste malgré tout, un peu, un exercice de style.
Pas désagréable, mais pas complètement indispensable.
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Re: Eugène Green
Les atticistes
Dans ce roman, Eugène Green persifle les moeurs intellectuelles françaises. S'affronte un tenant de la tradition, et une chantre féministe de la modernité. Qui finalement issus des mêmes milieux, ne sont pas si opposés que cela. Et les deux attitudes ne sont finalement que des attitudes, au service d'une pensée sans substance et sans aucune originalité ni vigueur.
Le propos n'est pas injustifié, c'est pas moments amusant, mais cela reste juste une satire, une charge contre. C'est bien écrit, mais cela reste un petit livre pas indispensable.
Je suis un peu déçue, j'attendais mieux d'Eugène Green. Peut être dans un autre livre....
Dans ce roman, Eugène Green persifle les moeurs intellectuelles françaises. S'affronte un tenant de la tradition, et une chantre féministe de la modernité. Qui finalement issus des mêmes milieux, ne sont pas si opposés que cela. Et les deux attitudes ne sont finalement que des attitudes, au service d'une pensée sans substance et sans aucune originalité ni vigueur.
Le propos n'est pas injustifié, c'est pas moments amusant, mais cela reste juste une satire, une charge contre. C'est bien écrit, mais cela reste un petit livre pas indispensable.
Je suis un peu déçue, j'attendais mieux d'Eugène Green. Peut être dans un autre livre....
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Re: Eugène Green
Shakespeare ou la lumière des ombres: Un portrait subjectif
Le sous-titre du livre précise « un portait subjectif » , et nous aurons notre part du subjectif, mais compte tenu du peu que nous savons, en particulier sur la vie de Shakespeare, c'est de toutes les façons inévitable. Dans un premier temps, Eugène Green évoque l'aspect biographique, avec le peu de données objectives, en le replaçant dans le contexte, en particulier historique. Dans un deuxième temps, et c'est une partie un peu plus longue, il analyse l'oeuvre. Enfin en Appendice, il nous donne quelques compléments, sur des sujets connexes, comme par exemple la question de la traduction, de la prononciation, de la mise en scène. le livre aborde donc Shakespeare un peu sous tous les aspects, dans à peine 300 pages.
Peu de données incontestables concernant la vie de Shakespeare nous sont parvenues, ce qui a donné lieu, comme le souligne à de nombreuses reprises Eugène Green, à des interprétations parfois quelques peu fantaisistes. Lui-même insiste beaucoup sur l'appartenance supposée de la famille de Shakespeare et de lui-même au catholicisme ; malgré des éléments qu'il donne, il me semble qu'en l'état peu fourni de nos connaissances, il ne peut s'agir que d'une supposition, mais pas d'une certitude. Il faut se résoudre à ce que l'homme Shakespeare reste un mystère et à ce que l'oeuvre soit surtout interprétée en fonction d'elle-même.
Dans la deuxième partie, consacrée aux oeuvres et à leur lecture, Eugène Green développe un certain nombre d'idées, en particulier sur la façon dont il envisage le théâtre. Pour lui, le théâtre dans l'antiquité était un rituel : un personnage admirable mais coupable d'une faute grave est puni, ce qui permet de rétablir l'ordre cosmique que son méfait a perturbé. Dans la comédie, la faute est moins grave, le dérèglement concerne surtout l'ordre social, et la punition donc moins grave. le sacrifice du personnage de théâtre purifie la communauté. le théâtre de la renaissance, qui cherche à imiter le théâtre antique se trouve donc également confronté à cette question de rituel et de purification. Mais l'époque est placée dans la situation qu' Eugène Green appelle « l'oxymore baroque » : la contradiction entre le développement d'une mentalité rationnelle, avec une approche de plus en plus scientifique pour expliquer le monde et agir sur lui, et d'autre part la croyance dans une présence divine, réalité suprême. L'homme, et l'artiste baroque, essaie donc de concilier les deux, à priori inconciliables.
Cela amène Eugène Green à rejeter la classification habituelle de certaines pièces en tragédies et comédies, parce que l'aspect perturbation-sacrifice-rétablissement de l'ordre ne s'y retrouve pas , et à les placer plutôt du côté de la tragicomédie, un genre mixte, qui a y son heure de gloire, y compris en France, au point d'être sur le point de supplanter la tragédie.
Comme toutes les clés de lecture systématiques, cela fonctionne de façon plus ou moins satisfaisante, même si cela peut être intéressant parfois et susciter la réflexion. Ces interprétations ne deviendront pas, sans aucun doute, canoniques, elles sont trop personnelles, subjectives, comme le précisait le sous-titre du livre. Eugène Green voue sans aucun doute une grande passion à Shakespeare, mais comme la plupart d'entre nous, il va y chercher ce qui l'intéresse, et privilégie certains aspects et certaines lectures, a ses préférences. Il ne s'en cache pas, mais le livre va surtout passionner ceux qui partagent ses partis pris.
Le sous-titre du livre précise « un portait subjectif » , et nous aurons notre part du subjectif, mais compte tenu du peu que nous savons, en particulier sur la vie de Shakespeare, c'est de toutes les façons inévitable. Dans un premier temps, Eugène Green évoque l'aspect biographique, avec le peu de données objectives, en le replaçant dans le contexte, en particulier historique. Dans un deuxième temps, et c'est une partie un peu plus longue, il analyse l'oeuvre. Enfin en Appendice, il nous donne quelques compléments, sur des sujets connexes, comme par exemple la question de la traduction, de la prononciation, de la mise en scène. le livre aborde donc Shakespeare un peu sous tous les aspects, dans à peine 300 pages.
Peu de données incontestables concernant la vie de Shakespeare nous sont parvenues, ce qui a donné lieu, comme le souligne à de nombreuses reprises Eugène Green, à des interprétations parfois quelques peu fantaisistes. Lui-même insiste beaucoup sur l'appartenance supposée de la famille de Shakespeare et de lui-même au catholicisme ; malgré des éléments qu'il donne, il me semble qu'en l'état peu fourni de nos connaissances, il ne peut s'agir que d'une supposition, mais pas d'une certitude. Il faut se résoudre à ce que l'homme Shakespeare reste un mystère et à ce que l'oeuvre soit surtout interprétée en fonction d'elle-même.
Dans la deuxième partie, consacrée aux oeuvres et à leur lecture, Eugène Green développe un certain nombre d'idées, en particulier sur la façon dont il envisage le théâtre. Pour lui, le théâtre dans l'antiquité était un rituel : un personnage admirable mais coupable d'une faute grave est puni, ce qui permet de rétablir l'ordre cosmique que son méfait a perturbé. Dans la comédie, la faute est moins grave, le dérèglement concerne surtout l'ordre social, et la punition donc moins grave. le sacrifice du personnage de théâtre purifie la communauté. le théâtre de la renaissance, qui cherche à imiter le théâtre antique se trouve donc également confronté à cette question de rituel et de purification. Mais l'époque est placée dans la situation qu' Eugène Green appelle « l'oxymore baroque » : la contradiction entre le développement d'une mentalité rationnelle, avec une approche de plus en plus scientifique pour expliquer le monde et agir sur lui, et d'autre part la croyance dans une présence divine, réalité suprême. L'homme, et l'artiste baroque, essaie donc de concilier les deux, à priori inconciliables.
Cela amène Eugène Green à rejeter la classification habituelle de certaines pièces en tragédies et comédies, parce que l'aspect perturbation-sacrifice-rétablissement de l'ordre ne s'y retrouve pas , et à les placer plutôt du côté de la tragicomédie, un genre mixte, qui a y son heure de gloire, y compris en France, au point d'être sur le point de supplanter la tragédie.
Comme toutes les clés de lecture systématiques, cela fonctionne de façon plus ou moins satisfaisante, même si cela peut être intéressant parfois et susciter la réflexion. Ces interprétations ne deviendront pas, sans aucun doute, canoniques, elles sont trop personnelles, subjectives, comme le précisait le sous-titre du livre. Eugène Green voue sans aucun doute une grande passion à Shakespeare, mais comme la plupart d'entre nous, il va y chercher ce qui l'intéresse, et privilégie certains aspects et certaines lectures, a ses préférences. Il ne s'en cache pas, mais le livre va surtout passionner ceux qui partagent ses partis pris.
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