Peter Farris

Peter Farris

editions Gallmeister a écrit:

Né en 1979, Peter Farris vit aujourd’hui dans le comté de Cherokee en Géorgie. Après sa licence, la musique prit beaucoup de place dans sa vie, pour le meilleur ou pour le pire. Plutôt que de poursuivre ses études ou de tenter de faire carrière, il est devenu chanteur dans un groupe de rock bruyant du Connecticut appelé CABLE. Le groupe fit autant de concerts et d’enregistrements que possible, et se produisit principalement dans le nord-est des États-Unis. Leur album, disque-concept intitulé The Failed Convict, partage avec Dernier Appel pour les vivants une certaine synergie créatrice, au point que des paroles de certaines chansons ont été placées en épigraphe dans le livre. À bien des égards, l’album est le pendant musical du livre.

En parallèle de ses activités musicales, Peter Farris gagnait sa vie comme guichetier dans une banque de New Heaven, dans le Connecticut. Il y a travaillé quelques semaines avant que la banque ne soit cambriolée. Même si le braqueur était armé, il ne sortit jamais son pistolet. Inutile de dire que cet événement a profondément marqué Peter Farris, et quand il se mit sérieusement à écrire, il savait qu’une scène de braquage interviendrait dans son premier roman.

Biblio
Dernier appel pour les vivants, 2015
Le Diable en personne, 2017
Les mangeurs d'argile, 2019

Les mangeurs d'argile (ed. Gallmeister 2019)
Traduit par Anatole Pons

Jesse a 14 ans lorsque son père meurt d'une chute en forêt. Son père avec qui il était très proche, qui lui apprenait la chasse, la forêt... Sa famille, maintenant, c'est sa belle-mère avec qui il a des rapports distants, et sa petite sœur qu'il aime tendrement.
Il reste aussi son oncle, un prédicateur charismatique et ambitieux.

Jesse erre en forêt, à chercher des réponses, à faire taire sa peine. La forêt où il se sent chez lui, qui est son domaine. Où un homme sdf, en fuite, rôde. Billy, ancien militaire, déserteur, terroriste, recherché depuis des années, va révéler à Jesse que l'accident de son père n'en est peut-être pas tout à fait un.

Des mafieux tournent autour de l'oncle.
Un oncle vénal, violent, manipulateur.
Sa belle-mère semble cacher quelques secrets.
Le shérif est louche.

Les mangeurs d'argile est à la fois un livre au suspens haletant et un roman social très noir. Telles des figures emblématiques d'une Amérique pourrie de l'intérieur par l'appât du gain, les personnages de Peter Farris sont menteurs, manipulateurs, violents et individualistes.
L'auteur dénonce les travers de la religion, de la guerre, des armes à feux, de la cupidité.
Jesse, et avant lui son père, apparaissent tels des anges déchus, naïfs, purs, loyaux avec un rapport respectueux à la nature. Un espoir pour une humanité en dérive.

Mordicus a écrit:Ça a l'air terriblement triste et dur.
C'est beau et bien écrit aussi ?

Très !

C'est dur et triste, mais pas que, grâce à Jesse, plein de courage, de droiture, de loyauté. Grâce à Billy, son soutien, sa rédemption.
Y'a vraiment de l'espoir.

Je l'avais remarqué (normal, un Gallmeister) mais j'attendais un avis!

Merci pour tes indications @Queenie, je pense qu'il fera partie de mes achats de la rentrée ;-)

Il me tente bien celui-là!  Mais je vais attendre un peu de descendre ma pile de livres.

-Les mangeurs d'argile-


Une intrigue haletante menée d'entrée à bâtons rompus où un prédicateur cynique et pervers, aidé de sa soeur incestueuse mariée à un riche propriétaire amoureux de sa terre, va comploter avec les autorités locales (ici un shérif corrompu) et la mafia qui s'y colle, dans le but d éliminer ce dernier et récupérer ses réserves de kaolin.

Une panoplie de personnages le plus souvent retors et cupides, mus par l'appât du gain, d'où émergent la figure du jeune héros orphelin, Jesse, et celle de ce vétéran au passé trouble, Billy, recherché pour attentats. Tous deux vont s'épauler et tenter de faire ressurgir la vérité.

Le rythme est soutenu, les flashbacks permettent quelques aérations, on est vraiment dans un roman noir classique avec chasse à l'homme, atmosphère tendue et moiteur du sud. Les méchants manipulent, les gentils s'entraident, tout est carré, presque prévisible. Ca m'a valu une petite baisse d'intérêt vers la fin, mais il faut reconnaître à Peter Farris un vrai talent pour embarquer son lecteur derrière lui et rendre vivants ses personnages. Je le verrais tout à fait transposé à l'écran, efficace à cent pour cent pour ceux qui aiment le genre!

Le diable en personne





L'histoire débute fort. Dans le coffre d'une voiture, quelque part en pleine forêt de Géorgie, une jeune fille, baillonnée tente de se libérer de ses liens. Au volant, deux tueurs à gage foncent vers un endroit isolé afin de mener à bien leur tâche. Profitant d'un instant de confusion, elle parvient à se libérer et se réfugie sur le domaine isolé d'un vieil ermite amateur de flingues et amoureux d'un mannequin de tissus prénommé Marjean.

Tous les ingrédients du roman noir sont là. Une jeune ingénue pris au piège d'un complot politique, des brutes assoiffés de sang à ses trousses, des puissants corrompus, des mafieux à leur charge, et en sauveur, un vieil original un peu déglingué, misanthrope au coeur tendre. Le tout dans un décor hautement terrifiant, sombre et marécageux, peuplé de crocodiles ou serpents et sous la torpeur du Sud profond. 

Même si le topic n'est pas nouveau, ça fonctionne bien! Les personnalités sont un peu caricaturales, mais les figures principales, avec celle du justicier mal embouché qui se prend d'affection pour cette fille, sont plutôt réussies. Humour et tendresse compensent le trop plein de violence et si le scénario reste prévisible, les scènes de fusillades sont tout à fait réussies. 

Bref, un roman efficace que je conseille en ce moment, il va vous réveiller