Natacha Appanah
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Aeriale
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Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature française :: Auteurs nés à partir de 1941
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Re: Natacha Appanah
Eh oui, moi aussi j'avais oublié le titre ! Mais je ne regrette pas de l'avoir acheté, je vais pouvoir le prêter !Aeriale a écrit:
(Et c'est celui ci qu'on cherchait en octobre, j'avais proposé de te le passer. Oublié! )
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 3821
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Natacha Appanah
Il fera toujours des heureu(x)ses!
Pour l'instant il n'a jamais déçu ;-)
Pour l'instant il n'a jamais déçu ;-)
Aeriale- Messages : 10427
Date d'inscription : 30/11/2016
le ciel par-dessus le toit

Le ciel par-dessus le toit (ed Gallimard 2019)
Une famille dysfonctionelle.La mère, Eliette rebaptisée par elle-même Phénix, célibataire, taiseuse, dure, qui bosse à vendre des pièces détachées de bagnole, vit dans une bicoque, dans un bled. La fille, Paloma, qui est partie dès qu'elle a pu, à la ville. La mère, un roc, qui a coupé les ponts à partir de ce jour. Le fils, Loup, qui fait de "crises" sans qu'aucun mot médical ne soit mis dessus, qui vit avec sa mère, et décide d'aller retrouver sa sœur, mais fini en prison.
Cet emprisonnement qui va réunir cette famille éclatée.
Un roman court (une centaine de pages), de phrases racontant la dureté, les épreuves, avec une sobriété, une douceur et une certaine poésie. Natacha Appanah a ce don incroyable d'écrire le sombre en y mettant une lumière, un espoir. Une humanité réaliste et tendre.
En quelques mots, l'autrice parle du trauma de l'enfance, du poids que font peser les parents, avec leurs espoirs, leurs désirs, sur le futur de leur progéniture. Jusqu'à la destruction, le drame, l'incommunicabilité. Phénix, enfant à la faille béante, qui devient une mère louve : elle veut protéger ses petits mais ne sait montrer que les crocs.
Paloma, l'adolescente étouffée qui profite de la fac pour disparaître, mais qui a la culpabilité agrippée à ses épaules, d'avoir abandonné son frère, surtout.
Loup, qui a besoin de son cocon, qui veut son clan, ses repères.
Elle parle des blessures qui ne se referment pas, autour desquelles l'être se construit, mal.
Natacha Appanah parvient, en peu de lignes, à dénoncer un système judiciaire aveugle et expéditif, un manque de soin et de vigilance pour les plus pauvres.
Un livre pépite. Si court, si juste.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6602
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: Natacha Appanah
J'avais écouté l'auteure en parler aux Correspondances de Manosque, en septembre, et comme pour les précédents, elle donnait très envie de le découvrir.
J 'aime bien la phrase de @Queenie, c'est tout à fait ça.
Noté, je vais tacher de le caser entre deux livres de ma PAL (qui devient ahurissante)
J 'aime bien la phrase de @Queenie, c'est tout à fait ça.
Natacha Appanah a ce don incroyable d'écrire le sombre en y mettant une lumière, un espoir. Une humanité réaliste et tendre.
Noté, je vais tacher de le caser entre deux livres de ma PAL (qui devient ahurissante)
Aeriale- Messages : 10427
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Natacha Appanah
Aeriale a écrit:
Noté, je vais tacher de le caser entre deux livres de ma PAL (qui devient ahurissante)
Ne m'en parle même pas, la mienne me donne l'impression d'avoir une pathologie !!!


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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3090
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Natacha Appanah
Et venir sur le forum, n'arrange pas les choses !!domreader a écrit:Aeriale a écrit:
Noté, je vais tacher de le caser entre deux livres de ma PAL (qui devient ahurissante)
Ne m'en parle même pas, la mienne me donne l'impression d'avoir une pathologie !!!![]()
Plus je lis plus elle enfle.
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Liseron- Messages : 3821
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Natacha Appanah
Il est très très court celui-ci !
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Queenie- Messages : 6602
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: Natacha Appanah
Le dernier frère :

J'ai choisi cette couverture parce qu'il y a la perruche rouge et que c'est un moment charnière et émouvant du roman.
Un roman autour d'un fait réel tragique, la rencontre de deux garçons brisés déjà par la vie, l'île Maurice en 1940 sous emprise britannique, ailleurs la guerre fait des ravages.
Une très belle - et triste histoire d'amitié dans le désir de combler le vide des absents, et c'est aussi un récit sur la fin de l'enfance, la découverte du monde impitoyable.
L'écriture fait que vous ne quittez pas le livre, elle fait jaillir couleurs et odeurs de la nature, des animaux, de la végétation, il suffit de fermer les yeux.
Raj se souvient de son enfance : comment la cruauté a-t-elle pu habiter le monde et tout détruire ?
Une belle rencontre, j'ai hâte de lire un autre livre de cet écrivain.

J'ai choisi cette couverture parce qu'il y a la perruche rouge et que c'est un moment charnière et émouvant du roman.
Un roman autour d'un fait réel tragique, la rencontre de deux garçons brisés déjà par la vie, l'île Maurice en 1940 sous emprise britannique, ailleurs la guerre fait des ravages.
Une très belle - et triste histoire d'amitié dans le désir de combler le vide des absents, et c'est aussi un récit sur la fin de l'enfance, la découverte du monde impitoyable.
L'écriture fait que vous ne quittez pas le livre, elle fait jaillir couleurs et odeurs de la nature, des animaux, de la végétation, il suffit de fermer les yeux.
Raj se souvient de son enfance : comment la cruauté a-t-elle pu habiter le monde et tout détruire ?
Une belle rencontre, j'ai hâte de lire un autre livre de cet écrivain.
De sa vie de reclus, de Juif déporté, d'orphelin, de prisonnier, d'enfant sans enfance, d'enfant qui connait trop bien et de trop près la mort, David avait, je crois, appris à ne plus être, à oublier qu'il avait un coeur qui pouvait faire autre chose que pleurer, des bras, des jambes pour courir et un visage si tendre qu'on ne pouvait faire autre chose que le chérir. Il avait oublié cela, oublié qu'il était fait de chair et de sang, oublié qu'il avait la possibilité de grandir et d'être un homme.
Invité- Invité
Re: Natacha Appanah
Cela a été une bonne lecture pour moi aussi @Ruth May ! Je n'ai pas encore eu l'occasion d'en lire un autre mais je ne désespère pas.
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domreader- Messages : 3090
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Natacha Appanah
Ruth May a écrit:Une belle rencontre, j'ai hâte de lire un autre livre de cet écrivain.
Il semble qu'elle n'ait fait aucun loupé, Natacha Appanah!
Merci de ton commentaire, Ruth, je me demande si je ne l'avais pas non plus quelque part dans un coin de la bibliothèque...
Aeriale- Messages : 10427
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Natacha Appanah
Quand j'ai lu Le dernier frère en 2015

Le dernier frère (2008)
Raj a 70 ans. Et quelque chose le travaille. Une culpabilité profonde. La mort d'un enfant. Dont il va raconter le récit, délier les mots pour apaiser les maux.
Natacha Appanah part d'un fait réel : En 1940, de nombreux juifs sont débarqués sur l'Île Maurice. Fuyants les persécutions nazies, ils pensaient trouver refuge en Palestine britannique, mais émigrants illégaux, ils sont déportés sur une colonie. Traités là-bas pratiquement comme des prisonniers, ils sont tenus enfermés, et beaucoup y mourront, faute de soins.
A partir de cela, Appanah déplace légèrement son récit, et préfère raconter une histoire d'amitié entre deux petits garçons : un mauricien et un déporté. La vision du camp par les yeux de Raj est brute, sans réflexion, sans recul. Les yeux d'un enfant qui raconte ce qu'il voit. Et le lecteur qui a tout pouvoir de laisser son imagination deviner, de savoir, la vérité frissonne.
Une histoire légère et forte à la fois, l'amitié de deux enfants solitaires, du danger qui les entoure.
Une langue qui se délie avec fluidité, laissant parfois les émotions parler, ou s'attachant à nous décrire des lieux, permettant au lecteur de se plonger dans l'atmosphère et les lieux.
L'écriture d'Appanah semble simple du fait de sa pudicité, mais lorsqu'on laisse les mots prendre toute leur place, les laissant même vibrer sur la langue, on entend alors la musicalité, la précision et la force des images utilisées par l'auteur. Qui en fait un récit pouvant devenir bouleversant. Sans nullement tomber dans le larmoyant.
Cela dit, je n'aime jamais tellement quand, dès le début du livre, on connaît la fin. J'aime ne pas savoir, être entraînée par le récit. Ce dévoilement me gêne toujours.
Et quelque chose me dit que ce livre ne me restera pas tant que ça en mémoire. Des émotions fortes dans l'instant qui ne perdurent pas (peut-être parce que je n'ai pas vraiment trouver les personnages très forts et vrais, peut-être à cause de cette distance intégrée au récit par le narrateur de 70 ans...)
[2020 : effectivement, en relisant me notes, le résumé, des choses me reviennent, mais pas grand chose. Peut-être aussi cela vient de la brièveté de ses livres. Habituées aux plus longues histoires, j'ai peut-être besoin d'un temps pour m'installer dedans ?
Reste que l'autrice a une magnifique écriture. Vraiment forte.]

Le dernier frère (2008)
Raj a 70 ans. Et quelque chose le travaille. Une culpabilité profonde. La mort d'un enfant. Dont il va raconter le récit, délier les mots pour apaiser les maux.
Natacha Appanah part d'un fait réel : En 1940, de nombreux juifs sont débarqués sur l'Île Maurice. Fuyants les persécutions nazies, ils pensaient trouver refuge en Palestine britannique, mais émigrants illégaux, ils sont déportés sur une colonie. Traités là-bas pratiquement comme des prisonniers, ils sont tenus enfermés, et beaucoup y mourront, faute de soins.
A partir de cela, Appanah déplace légèrement son récit, et préfère raconter une histoire d'amitié entre deux petits garçons : un mauricien et un déporté. La vision du camp par les yeux de Raj est brute, sans réflexion, sans recul. Les yeux d'un enfant qui raconte ce qu'il voit. Et le lecteur qui a tout pouvoir de laisser son imagination deviner, de savoir, la vérité frissonne.
Une histoire légère et forte à la fois, l'amitié de deux enfants solitaires, du danger qui les entoure.
Une langue qui se délie avec fluidité, laissant parfois les émotions parler, ou s'attachant à nous décrire des lieux, permettant au lecteur de se plonger dans l'atmosphère et les lieux.
L'écriture d'Appanah semble simple du fait de sa pudicité, mais lorsqu'on laisse les mots prendre toute leur place, les laissant même vibrer sur la langue, on entend alors la musicalité, la précision et la force des images utilisées par l'auteur. Qui en fait un récit pouvant devenir bouleversant. Sans nullement tomber dans le larmoyant.
Cela dit, je n'aime jamais tellement quand, dès le début du livre, on connaît la fin. J'aime ne pas savoir, être entraînée par le récit. Ce dévoilement me gêne toujours.
Et quelque chose me dit que ce livre ne me restera pas tant que ça en mémoire. Des émotions fortes dans l'instant qui ne perdurent pas (peut-être parce que je n'ai pas vraiment trouver les personnages très forts et vrais, peut-être à cause de cette distance intégrée au récit par le narrateur de 70 ans...)
[2020 : effectivement, en relisant me notes, le résumé, des choses me reviennent, mais pas grand chose. Peut-être aussi cela vient de la brièveté de ses livres. Habituées aux plus longues histoires, j'ai peut-être besoin d'un temps pour m'installer dedans ?
Reste que l'autrice a une magnifique écriture. Vraiment forte.]
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Queenie- Messages : 6602
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: Natacha Appanah
Queenie a écrit:
Cela dit, je n'aime jamais tellement quand, dès le début du livre, on connaît la fin. J'aime ne pas savoir, être entraînée par le récit. Ce dévoilement me gêne toujours.
Ah, personnellement, j'aime bien les retours en arrière, les souvenirs qui s'égrènent...
Je suis bien d'accord avec toi, elle possède une écriture forte !

Invité- Invité
Re: Natacha Appanah
La noce d'Anna
C’est un jour important dans la vie de Sonia : celui du mariage de sa fille, Anna, qui va la quitter. C’est l’occasion pour la mère, de faire le point, sur les relations avec son enfant, qu’elle aime mais ne comprend pas toujours, qu’elle trouve si différente d’elle, dans son comportement et ses choix. Mais aussi sur ses choix à elle, qui ont façonné sa vie, son départ de son pays natal, l’Île Maurice, cette fille qu’elle a faite, et élevée seule, son métier d’écrivain. C’est un moment de souvenirs, de regrets, mais aussi d’une forme d’espoir peut-être.
Nathacha Appanah trouve des mots justes, authentiques, pour parler des ressentis, de ces relations entre une mère et sa fille, ce quotidien d’une femme, les petites choses de la vie qui en forment la trame. C’est un beau portrait de femme, pudique et sincère à la fois dans lequel beaucoup pourront se reconnaître. L’écriture est simple mais adaptée au sujet, à ce discours intérieur qui constitue le roman. Avec ses moyens à elle, l’auteure arrive à toucher, à donner corps et âme à ses personnages.
C’est d’une certaine manière un livre modeste, qui reste dans les limites définies, celles de cette unique journée, qui résume une vie, mais c’est sans doute une des raisons de sa réussite. Merci à Aeriale de me l'avoir offert dans le cadre de notre petit échange, je ne serais sans doute pas allée spontanément vers ce livre, et cela aurait été dommage.
C’est un jour important dans la vie de Sonia : celui du mariage de sa fille, Anna, qui va la quitter. C’est l’occasion pour la mère, de faire le point, sur les relations avec son enfant, qu’elle aime mais ne comprend pas toujours, qu’elle trouve si différente d’elle, dans son comportement et ses choix. Mais aussi sur ses choix à elle, qui ont façonné sa vie, son départ de son pays natal, l’Île Maurice, cette fille qu’elle a faite, et élevée seule, son métier d’écrivain. C’est un moment de souvenirs, de regrets, mais aussi d’une forme d’espoir peut-être.
Nathacha Appanah trouve des mots justes, authentiques, pour parler des ressentis, de ces relations entre une mère et sa fille, ce quotidien d’une femme, les petites choses de la vie qui en forment la trame. C’est un beau portrait de femme, pudique et sincère à la fois dans lequel beaucoup pourront se reconnaître. L’écriture est simple mais adaptée au sujet, à ce discours intérieur qui constitue le roman. Avec ses moyens à elle, l’auteure arrive à toucher, à donner corps et âme à ses personnages.
C’est d’une certaine manière un livre modeste, qui reste dans les limites définies, celles de cette unique journée, qui résume une vie, mais c’est sans doute une des raisons de sa réussite. Merci à Aeriale de me l'avoir offert dans le cadre de notre petit échange, je ne serais sans doute pas allée spontanément vers ce livre, et cela aurait été dommage.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Natacha Appanah
Oh tu l'as lu très vite, dis moi!
C'est vrai qu'il est assez court. Il se passe dans une journée (quoique ça n'est pas une raison) mais il est assez dense en émotion pour que l'on en ressorte satisfait.
Bien contente que tu aies aimé @Arabella! Pas de rajout et peu de moyens, mais des mots qui touchent toujours car très justes et sincères, comme tu le notes :-)
C'est vrai qu'il est assez court. Il se passe dans une journée (quoique ça n'est pas une raison) mais il est assez dense en émotion pour que l'on en ressorte satisfait.
Bien contente que tu aies aimé @Arabella! Pas de rajout et peu de moyens, mais des mots qui touchent toujours car très justes et sincères, comme tu le notes :-)
Aeriale- Messages : 10427
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Natacha Appanah
C'est un moment de douceur, ce roman. C'est bien agréable de temps en temps.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
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