Philippe Hayat

.

Philippe Hayat partage sa vie entre l’écriture et ses activités d’entrepreneur.  

Polytechnicien et diplômé de l'Essec, il développe depuis vingt ans des entreprises à succès. Soucieux de transmettre l'esprit d'entreprendre, il donne des cours, écrit des manuels, crée des associations de soutien aux jeunes entrepreneurs. Il trouve aussi le temps d'écrire de la fiction

Son premier roman, Momo des Halles (2014), lauréat du Festival du premier roman de Chambéry, a été traduit dans plusieurs pays. Où bat le cœur du monde est son deuxième roman.

...

Où bat le coeur du monde

Ce qu'ils cherchaient dans leur blues, il le cherchait aussi. Comme eux, il se débattait dans un monde qui se refusait à lui, il se heurtait à sa violence, alors il fallait le réinventer, le secouer dans un rythme effréné, briser les mélodies convenues, improviser et jouer, jouer jusqu'à rendre cette vie fréquentable

Le récit débute en 2015. Un artiste de jazz renommé, Darius Zaken, aidé de sa femme Dinah, se prépare à exécuter son dernier concert. Ses pensées le ramènent dans son enfance, lorsqu'il était un gamin juif et vivait à Tunis, dans un quartier pauvre et enclavé de la Médina. Un soir son père et lui sont pris à parti par un groupe d' arabes au cours d'une émeute et il assiste impuissant à sa mise à mort. Il en réchappe miraculeusement mais le choc le laisse muet et boiteux à vie.

Resté seul avec sa mère ouvreuse qui rêve de le voir accomplir une grande carrière de fonctionnaire, à la fois isolé du fait de son handicap et étouffé par cet amour dévorant, Darius peine à trouver sa voie. Mais un soir où il la remplace dans les vestiaires, il découvre par hasard le jazz. Dès lors son destin est tracé. Ce sera sa façon à lui de s'exprimer, son refuge et sa raison de vivre. 

L'auteur, par de fréquents flashs back, nous balade alors dans le Tunis d'avant guerre, sur une période qui s'étend des années 35 à 43, jusqu'à l'occupation allemande et la déroute nazie. Darius va trouver un moyen de s'émanciper, il s'engagera avec ses camarades alliés, ce qui nous vaut le débarquement en Italie (on croise même le général Patterson, assez caricaturé mais bien réel) et quelques scènes épiques plutôt bien retranscrites auxquels suit le départ du héros pour les USA, New York où il va tenter sa chance dans les clubs de jazz, croisant tous les grands noms de cet art jusqu'aux années 50 et plus.

C'est très bien documenté, précis, on s'attache à Darius et au personnage de Stella dans la première partie, mais tout se brouille, j'ai trouvé, dans les cent dernières pages. L'auteur, emporté dans son élan et sa passion pour le jazz, brosse un portrait de l'Amérique et de la condition des noirs de cette période en oubliant un peu son personnage principal. C'est tout de même efficace et malin, mais peu crédible parfois. Une somme de rencontres fortuites (et même de clichés) qui m'ont au final plus agacée qu'autre chose. Sans parler de descriptions trop pointues et d'un langage musical face auquel je suis sourde, hélas. 

Pas tout à fait convaincue malgré les éloges autour de moi, mais ce livre peut convenir à des passionnés, j'en suis sûre!

Tu l'as tout de même terminé. Surtout si les 100 dernières pages n'étaient pas terribles. Je ne me precipiterai pas dessus alors.

hm... cela me refroidit quand même un peu…
je le laisse sur ma liste mais tout comme Domreader je ne vais pas me précipiter dessus

domreader a écrit:Tu l'as tout de même terminé. Surtout si les 100 dernières pages n'étaient pas terribles. Je ne me precipiterai pas dessus alors.

J'ai peiné sur la fin...Dommage, le reste m'a plu

kenavo a écrit:hm... cela me refroidit quand même un peu…
je le laisse sur ma liste mais tout comme Domreader je ne vais pas me précipiter dessus

Je crois que tu y trouverais ton compte, Kena!

Ceux qui aiment le jazz se sont régalés. Pour moi c'était juste trop technique, trop précis. On sent que l'auteur est un fondu de ce style de musique, et il y a de beaux passages, je ne peux le nier.

Simplement pour moi qui suis une néophyte, tout m'a paru trop long, je n'ai vu que du trop plein sur la fin, hélas..

je le garde dans ma liste… mais pour l'instant trop d'autres projets de lecture
je vais voir quand j'ai un moment d'envie jazzy

kenavo a écrit:je le garde dans ma liste… mais pour l'instant trop d'autres projets de lecture
je vais voir quand j'ai un moment d'envie jazzy

Oui, tu devrais vraiment aimer. Moi ça m'a lassée, mais l'ensemble est bien fichu, il faut reconnaître. 

Une amie adepte du jazz a elle adoré! Elle a lu avec tous ces airs dans la tête...