Et si on allait à l'opéra (ou au ballet) ?
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kenavo
eXPie
Arabella
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Re: Et si on allait à l'opéra (ou au ballet) ?
Sur l'intranet de ma boîte, il y avait des places à prix (un petit peu) réduits... Je me suis dit, tiens, bizarre, un opéra quasi inconnu d'Alessandro Scarlatti ne doit pas attirer les foules, c'est étonnant (ce qui ne préjugeait pas de la qualité, bien sûr). Mais bon, c'est toujours bien de faire des découvertes et de défricher.Arabella a écrit:Une vraie rareté, jamais vu un opéra de Legrenzi ne même entendu en concert. Juste quelques airs sur des CD.
Pour ma part, deux sorties la semaine dernière :
Il primo omicidio /Alessandro Scarlatti / Opéra Garnier
Une rareté, un oratorio mis en scène. J'ai été littéralement grisée par la musique. Les chanteurs baroques, même si certains étaient très bons, étaient quand même un peu juste pour la grande salle de Garnier. La mise en scène de Castellucci, belle et hiératique dans la première partie, changeait de registre dans la deuxième partie, comme presque toujours chez lui. Là des enfants mimaient sur scène le chant des chanteurs qui eux se retrouvaient dans la fosse, comme une sorte de descente aux enfers après le meurtre ( de Caïn par Abel). Un peu artificiel. Mais j'ai très envie de découvrir davantage Alessandro Scarlatti/
Effectivement, Domenico est largement plus connu (évidemment surtout grâce à ses 555 sonates, qui sont d'ailleurs ressorties il y a peu, par Scott Ross, à prix très doux).
eXPie- Messages : 727
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Et si on allait à l'opéra (ou au ballet) ?
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6601
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: Et si on allait à l'opéra (ou au ballet) ?
C'est une très belle mise en scène, en effet.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4641
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Et si on allait à l'opéra (ou au ballet) ?
-Vivre sa vie-

Mise en scène de Charles Berling (présenté au Théâtre des Halles)
Présenté au Festival Off d'Avignon
Au Théâtre d'Anthéa.
Adaptée du film de Godard tourné en 1962, qui se voulait un hommage à son épouse Anna Karina. L'histoire d'une vendeuse, Nana, rêvant de devenir actrice qui abandonne sa famille, devient modèle pour photos de charme avant de se prostituer, puis tombe sous la coupe d'un proxénète et finit tuée dans un règlement de compte quand elle décide de s'affranchir.
Charles Berling nous propose une version kitch. D'entrée une Marilyn vieillissante raconte sa vie de théâtreuse. Dans un espace ouvert qui ressemblerait à une loge d'artiste, un rockeur punk joue quelques accords grinçants, un autre fouet à la main se grime en un clown cynique. En fond de scène, un bar face à un miroir. Tout est clinquant, extrême voire inquiétant.

Des hommes jouant le trôle de femmes, des femmes l'inverse, une atmosphère interlope, et au milieu le visage pur de Nana coiffée à la Louise Brooks qui danse à en perdre l’équilibre, virevolte, se laisse séduire et finira dans des chambres d'hôtels minables où des inconnus l'enlacent et lui achètent un sourire.
Deux visions, celle de la scène éclairée où les rencontres se font et les passants se croisent. La vie au grand jour avec ses excès et sa frivolité. Et celle de derrière, tapie dans le noir en ombre chinoise, où se reflètent les corps dénudés et les amours tarifés
L'idée est bien trouvée, ce qui se joue devant mis en image à l’arrière-plan. L'ensemble est servi par des extraits de textes de Duras, Virginie Despentes ou Simone Weil sur le quotidien des prostituées et celui des ouvrières en usines, leur cadence infernale rappelant les premières. Puis des extraits du film de Godard ou d'autres (La passion de Jeanne D'arc) défilent en fond, avec des gros plans sur le visage de femmes larmes aux yeux, victimes consentantes mais libres de leur choix.

Je reconnais que la mise en scène est chouette, il y a des trouvailles et le tout accroche par moments. Mais l'ensemble m'a paru complètement destroy, trop souvent glauque, et pour tout dire confus. Je n'ai pas compris l'intérêt de surcharger ainsi la trame et surtout je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, ceux ci changeant constamment de rôle et de sexe. Au final Berling s'est peut être fait plaisir, mais le spectateur lambda n'est pas forcé de rentré dans son délire non plus. J'en retiens l'artificialité et c'est dommage. Tout ça m'a plutôt donné envie de découvrir le film :-)

Un extrait assez représentatif...

Mise en scène de Charles Berling (présenté au Théâtre des Halles)
Présenté au Festival Off d'Avignon
Au Théâtre d'Anthéa.
Adaptée du film de Godard tourné en 1962, qui se voulait un hommage à son épouse Anna Karina. L'histoire d'une vendeuse, Nana, rêvant de devenir actrice qui abandonne sa famille, devient modèle pour photos de charme avant de se prostituer, puis tombe sous la coupe d'un proxénète et finit tuée dans un règlement de compte quand elle décide de s'affranchir.
Charles Berling nous propose une version kitch. D'entrée une Marilyn vieillissante raconte sa vie de théâtreuse. Dans un espace ouvert qui ressemblerait à une loge d'artiste, un rockeur punk joue quelques accords grinçants, un autre fouet à la main se grime en un clown cynique. En fond de scène, un bar face à un miroir. Tout est clinquant, extrême voire inquiétant.

Des hommes jouant le trôle de femmes, des femmes l'inverse, une atmosphère interlope, et au milieu le visage pur de Nana coiffée à la Louise Brooks qui danse à en perdre l’équilibre, virevolte, se laisse séduire et finira dans des chambres d'hôtels minables où des inconnus l'enlacent et lui achètent un sourire.
Deux visions, celle de la scène éclairée où les rencontres se font et les passants se croisent. La vie au grand jour avec ses excès et sa frivolité. Et celle de derrière, tapie dans le noir en ombre chinoise, où se reflètent les corps dénudés et les amours tarifés
L'idée est bien trouvée, ce qui se joue devant mis en image à l’arrière-plan. L'ensemble est servi par des extraits de textes de Duras, Virginie Despentes ou Simone Weil sur le quotidien des prostituées et celui des ouvrières en usines, leur cadence infernale rappelant les premières. Puis des extraits du film de Godard ou d'autres (La passion de Jeanne D'arc) défilent en fond, avec des gros plans sur le visage de femmes larmes aux yeux, victimes consentantes mais libres de leur choix.

Je reconnais que la mise en scène est chouette, il y a des trouvailles et le tout accroche par moments. Mais l'ensemble m'a paru complètement destroy, trop souvent glauque, et pour tout dire confus. Je n'ai pas compris l'intérêt de surcharger ainsi la trame et surtout je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, ceux ci changeant constamment de rôle et de sexe. Au final Berling s'est peut être fait plaisir, mais le spectateur lambda n'est pas forcé de rentré dans son délire non plus. J'en retiens l'artificialité et c'est dommage. Tout ça m'a plutôt donné envie de découvrir le film :-)

Un extrait assez représentatif...
Aeriale- Messages : 10415
Date d'inscription : 30/11/2016
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