Kim Thúy
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Re: Kim Thúy
commentaire de 2010
ru
En français ru signifie « petit ruisseau » et, au figuré, « écoulement (de larmes, de sang, d’argent) » (Le Robert historique). En vietnamien, ru signifie « berceuse », « bercer ».
Roman écrit en français ; Kim Thúy dit dans une interview dans le Magazine Littéraire :
J’ai appris à réfléchir, à mûrir en français, et surtout j’ai appris à aimer en français. C’est la langue qui m’a fait grandir, qui m’a donné une voix, qui m’a élevée. Alors, je ne peux écrire que dans cette langue, même si elle m’est trop immense pour devenir tout à fait mienne.
Et bien, les parties de cette langue que Kim Thúy s’est fait sienne – bravo !
Je sais, on a lu probablement d’autres récits/romans/témoignages des boat people, on connaît ce genre de souvenirs mélo avec un peu de parfum exotique.
Je ne peux pas dire que Kim Rhúy a fait tellement autre chose que d’autres, qu’elle écrit mieux, mais je sais que les gens dont elle parle, dont elle racontent les petites et grandes histoires valent le détour.
A un moment donné, elle dit
L’Histoire du Vietnam, celle avec un grand H, a déjoué les plans de ma mère
Je dirais, ce livre nous montre le côté histoire avec un petit h – et c’est bien et cruel, adorable et terrible, beau et laid.. tout comme l’histoire, n’importe le h mais il y a surtout tous les aspects humains qui rendent ce livre si mémorable.
Une image que je retiens de ce livre (parmi tant d’autres) :
Un étang de lotus en banlieue de Hanoi. Des femmes «au dos arqué, aux mains tremblantes», assises au fond d'une barque, qui vont d'un plant à l'autre, déposant délicatement à l'intérieur de chaque fleur quelques feuilles de thé qu'elles recueilleront au lendemain, tout imprégnées du parfum des lotus. Chaque feuille de thé conservera ainsi «l'âme de ces fleurs éphémères».
ru
En exergue dans ce livre:Présentation de l’éditeur
Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l’enfance dans sa cage d’or à Saïgon, l’arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d’un bateau au large du golfe de Siam, l’internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, Ru dit le vide et le trop-plein, l’égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragi-comiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d’un parcours. En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d’argent ou la puissance d’une odeur d’assouplissant, Kim Thúy restitue le Vietnam d’hier et d’aujourd’hui avec la maîtrise d’un grand écrivain.
En français ru signifie « petit ruisseau » et, au figuré, « écoulement (de larmes, de sang, d’argent) » (Le Robert historique). En vietnamien, ru signifie « berceuse », « bercer ».
Roman écrit en français ; Kim Thúy dit dans une interview dans le Magazine Littéraire :
J’ai appris à réfléchir, à mûrir en français, et surtout j’ai appris à aimer en français. C’est la langue qui m’a fait grandir, qui m’a donné une voix, qui m’a élevée. Alors, je ne peux écrire que dans cette langue, même si elle m’est trop immense pour devenir tout à fait mienne.
Et bien, les parties de cette langue que Kim Thúy s’est fait sienne – bravo !
Je sais, on a lu probablement d’autres récits/romans/témoignages des boat people, on connaît ce genre de souvenirs mélo avec un peu de parfum exotique.
Je ne peux pas dire que Kim Rhúy a fait tellement autre chose que d’autres, qu’elle écrit mieux, mais je sais que les gens dont elle parle, dont elle racontent les petites et grandes histoires valent le détour.
A un moment donné, elle dit
L’Histoire du Vietnam, celle avec un grand H, a déjoué les plans de ma mère
Je dirais, ce livre nous montre le côté histoire avec un petit h – et c’est bien et cruel, adorable et terrible, beau et laid.. tout comme l’histoire, n’importe le h mais il y a surtout tous les aspects humains qui rendent ce livre si mémorable.
Une image que je retiens de ce livre (parmi tant d’autres) :
Un étang de lotus en banlieue de Hanoi. Des femmes «au dos arqué, aux mains tremblantes», assises au fond d'une barque, qui vont d'un plant à l'autre, déposant délicatement à l'intérieur de chaque fleur quelques feuilles de thé qu'elles recueilleront au lendemain, tout imprégnées du parfum des lotus. Chaque feuille de thé conservera ainsi «l'âme de ces fleurs éphémères».
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George Gershwin
Re: Kim Thúy
commentaire de 2013
mãn
Elle arrive à raconter une histoire à travers de petites anecdotes, souvent avec plein de poésie.
Histoire qui se dévoile peu à peu avec beaucoup de finesse et toute légère.
Les souvenirs du Vietnam avec la réalité du Québec, les chapitres ne sont pas numérotés mais débutent avec un mot, vietnamien puis la traduction française, en plus elle parle beaucoup de la cuisine, préparer les plats, les souvenirs qui se retrouvent dans un bol de soupe…
On a faim après cette lecture, pas par manque de consistance du texte, mais parce qu’on a envie de goûter tous ces plats qu’elle nous décrit.
Belle continuation d’une auteure qui m’avait déjà conquise lors de la première rencontre.
Je t’offre
La vie que je n’ai pas vécue
Le rêve dont je ne peux que rêver
Une âme que j’ai laissée vide
Pendant des nuits blanches d’attente
Vers toi je porte en offrande
Le poème que je n’ai pas écrit
La douleur vers laquelle je me tends
La couleur du nuage que je n’ai pas connue
Les désirs du silence
Việt Phương
mãn
Tout comme pour son premier livre, je sors de cette lecture toute contente.Présentation de l'éditeur
mãn est une histoire d'amour entre une femme et celles qui l'ont, tour à tour, fait naître, allaitée, élevée. Elle a été déposée dans le potager d'un temple bouddhiste sur le bord d'un des bras du Mékong par une adolescente. Une moniale l'a recueillie et nourrie d'eau, de riz et du lait des seins d'une mère voisine, avant de la confier à une autre femme - enseignante de jour, espionne en tout temps.
mãn parle de l'amour à l'envers, celui qui doit se taire, celui qui ne peut être vécu, celui qui ne doit pas s'inscrire dans le temps en souvenirs, en histoires. Or, juste avant la fin, ou au milieu d'un nouveau début, ailleurs, loin de la chaleur tropicale, près du corps, dans la lenteur aérienne des flocons de neige, il y a eu un amour à l'endroit, c'est-à-dire un amour ordinaire né d'une rencontre ordinaire, avec un homme ordinaire, ce qui était pour elle l'extraordinaire, l'improbable.
Elle arrive à raconter une histoire à travers de petites anecdotes, souvent avec plein de poésie.
Histoire qui se dévoile peu à peu avec beaucoup de finesse et toute légère.
Les souvenirs du Vietnam avec la réalité du Québec, les chapitres ne sont pas numérotés mais débutent avec un mot, vietnamien puis la traduction française, en plus elle parle beaucoup de la cuisine, préparer les plats, les souvenirs qui se retrouvent dans un bol de soupe…
On a faim après cette lecture, pas par manque de consistance du texte, mais parce qu’on a envie de goûter tous ces plats qu’elle nous décrit.
Belle continuation d’une auteure qui m’avait déjà conquise lors de la première rencontre.
Je t’offre
La vie que je n’ai pas vécue
Le rêve dont je ne peux que rêver
Une âme que j’ai laissée vide
Pendant des nuits blanches d’attente
Vers toi je porte en offrande
Le poème que je n’ai pas écrit
La douleur vers laquelle je me tends
La couleur du nuage que je n’ai pas connue
Les désirs du silence
Việt Phương
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Re: Kim Thúy
commentaire de 2016
Vi
Ce nouveau livre ne fait pas exception.
L’histoire du Vietnam et des Vietnamiens se vit, s’amplifie, se complexifie sans être écrite ni racontée.
Cela semble être la devise de Kim Thúy puisque c’est son troisième roman, et le troisième qui parle du Vietnam.
Elle le fait de façon tout à fait extraordinaire et c’est un plaisir de retrouver sa voix qui contient les senteurs et les couleurs de son pays de naissance.
Un enchantement délicieux.
Il m’a comparée aux rares fleurs udumbara, dont les bouddhistes disaient qu’elles n’apparaissaient qu’une fois tous les trois mille ans, alors qu’elles se cachaient en fait par centaines sous la peau de leurs fruits. Parfois, elles s’en échappaient pour s’épanouir sur une feuille, sur un grillage, ou dans mon corps tout entier après notre premier baiser.
Vi
Depuis ma première rencontre avec Kim Thúy, j’adore son style épuré, son écriture fluide.Présentation de l’éditeur
Au temps de l’Indochine, le domaine de la famille Lê Van An englobe d’immenses terres et une vaste demeure où s’affairent près de trente domestiques. C’est là que naît le père de Vi, avec le destin d’un prince comblé que l’histoire va déchoir de son royaume.
Dans l’ombre dévolue aux femmes, son épouse dirige d’une main de fer l’exploitation fragilisée par les réformes, puis la guerre. Lorsque Vi voit le jour, le dix-septième parallèle sépare déjà le Nord du Sud. La réunification et la chasse aux possédants l’obligent à fuir son pays sur un bateau de fortune.
En quittant Saigon pour Montréal, celle dont le prénom signifie «minuscule» et «précieuse» devra apprendre à apprivoiser la grande vie et ses tumultes. Et à saisir les hasards qui lui ouvriront à nouveau, un jour, les portes du pays natal.
Ce nouveau livre ne fait pas exception.
L’histoire du Vietnam et des Vietnamiens se vit, s’amplifie, se complexifie sans être écrite ni racontée.
Cela semble être la devise de Kim Thúy puisque c’est son troisième roman, et le troisième qui parle du Vietnam.
Elle le fait de façon tout à fait extraordinaire et c’est un plaisir de retrouver sa voix qui contient les senteurs et les couleurs de son pays de naissance.
Un enchantement délicieux.
Il m’a comparée aux rares fleurs udumbara, dont les bouddhistes disaient qu’elles n’apparaissaient qu’une fois tous les trois mille ans, alors qu’elles se cachaient en fait par centaines sous la peau de leurs fruits. Parfois, elles s’en échappaient pour s’épanouir sur une feuille, sur un grillage, ou dans mon corps tout entier après notre premier baiser.
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George Gershwin
Re: Kim Thúy
avec Pascal Janovjak
A toi
Des souvenirs, des idées, des moments à retenir… Kim Thúy et Pascal Janovjak partagent un peu de tout dans cette correspondance et pour le lecteur c’est un plaisir de les suivre.
Puisque j’ai aimé les livres que j’ai lu de Kim Thúy et que j’ai entre temps fait connaissance de Pascal Janovjak, c’était marrant de les retrouver dans ces textes.
Parfois très personnel, certainement preuve d’une belle amitié et le plus souvent intéressant à découvrir ce qu’ils partagent entre eux - et par après avec le lecteur.
A toi
Le Canada est l'invité d'honneur à la Foire du livre de Francfort 2020, fallait au moins ouvrir un nouveau fil dans cette section pour célébrer cet événementPrésentation de l’éditeur
Ils ne se connaissent pas, ils n'ont encore rien lu l'un de l'autre,lorsqu'un prix littéraire les réunit à l'automne 2010. Quelques heures entre parenthèses, à des milliers de kilomètres de leur quotidien respectif, durant lesquelles Kim Thúy et Pascal Janovjak nouent une complicité rare. Quand la première regagne Montréal et le second Ramallah, ils décident de poursuivre la conversation par-delà un océan et six fuseaux horaires. Au rythme des souvenirs et des anecdotes, leur correspondance esquisse le parcours de deux enfants de l'exil et du nomadisme. Elle aborde aussi le thème de la filiation et l'appétit d'écrire. Tissant adroitement l'intime et l'universel, A toi est une subtile méditation sur la fragilité de la vie et l'ouverture au monde.
Des souvenirs, des idées, des moments à retenir… Kim Thúy et Pascal Janovjak partagent un peu de tout dans cette correspondance et pour le lecteur c’est un plaisir de les suivre.
Puisque j’ai aimé les livres que j’ai lu de Kim Thúy et que j’ai entre temps fait connaissance de Pascal Janovjak, c’était marrant de les retrouver dans ces textes.
Parfois très personnel, certainement preuve d’une belle amitié et le plus souvent intéressant à découvrir ce qu’ils partagent entre eux - et par après avec le lecteur.
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Re: Kim Thúy
Em
Un livre d'une grande force et d'une grande sensibilité sur un sujet douloureux, la guerre du Vietnam.
En une succession de courts tableaux, délicatement ciselés, Kim Thuy entremêle et démêle les fils d'une longue histoire, celle de son peuple et plus particulièrement, celle des enfants métis envoyés aux Etats-Unis dans les années 1970, pour y être adoptés.
Le roman débute par une histoire d'amour, entre Alexandre, propriétaire d'une plantation d'hévéa et Mai, son ouvrière, qui donnera naissance à un bébé, Tâm. C'est cette petite fille que nous allons voir devenir adulte, et qui, à Saigon, travaillera dans les mêmes quartiers où survivent tant bien que mal de nombreux orphelins abandonnés à eux-mêmes, sur fond de guerre entre les militaires américains et l'armée communiste venant du Nord.
Certains passages peuvent sembler difficiles mais l'écriture poétique de Kim Thuy permet de transcender la réalité et sans pathos elle nous emmène sur la trace de ses personnages, dont elle livre par petites touches des fragments de vie.
La forme un peu décousue du roman, sa construction complexe peut déconcerter au premier abord mais très vite, de ce kaléidoscope où s'entrecroisent les vies de Tâm, Em et Louis, naît un récit bouleversant.
Un livre qui mérite d'être lu et relu.
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4265
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Kim Thúy
Merci pour cet avis Liseron. Une auteure que j'ai appréciée avec ma lecture de Ru. Sans doute je vais y revenir.
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Lire nuit gravement à la bêtise !
Nightingale- Messages : 2771
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 55
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Kim Thúy
Bizarre, j'étais passée à côté de ce fil, mais vos commentaires m'ont donné bien envie !
Dernière édition par domreader le Ven 9 Avr - 8:29, édité 1 fois
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3574
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Kim Thúy
Merci pour ton commentaire, il se trouve dans mes projets de lecture
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George Gershwin
Re: Kim Thúy
On m'a beaucoup conseillé Ru. Mais comme deux personnes que je trouvais bêtes comme leurs pieds l'avaient aimé, je n'ai jamais lu.
Y'en a qui devraient s'abstenir de me parler bouquins.
Y'en a qui devraient s'abstenir de me parler bouquins.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Kim Thúy
Queenie a écrit:On m'a beaucoup conseillé Ru. Mais comme deux personnes que je trouvais bêtes comme leurs pieds l'avaient aimé, je n'ai jamais lu.
Y'en a qui devraient s'abstenir de me parler bouquins.
J'avais beaucoup aimé Ru aussi !
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Liseron- Messages : 4265
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Kim Thúy
Queenie a écrit:On m'a beaucoup conseillé Ru. Mais comme deux personnes que je trouvais bêtes comme leurs pieds l'avaient aimé, je n'ai jamais lu.
Y'en a qui devraient s'abstenir de me parler bouquins.
Oui mais nous, c'est pas pareil, tu peux nous faire confiance.
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Nightingale- Messages : 2771
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 55
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Kim Thúy
Je vous fais mille fois plus confiance !
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Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
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