Stéphane Michaka
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Re: Stéphane Michaka
puisque je viens de parler de ce livre sur le fil de Raymond Carver
commentaire de 2012

Ciseaux

Couverture: coupes de Gordon Lish sur la nouvelle Débutants de Raymond Carver, source: The New Yorker
Il semble qu’on doit réviser la biographie de Raymond Carver ! En tout cas en ce qui concerne sa littérature. Tout comme Stéphane Michaka le dit dans la partie d’interview que je vais poster après mon commentaire, je suis dès la première lecture de Raymond Carver une « carvérienne » et je ne me doutais pas qu’en fait je lisais le produit de deux personnes : les mots de Carver et les idées de Gordon Lish, son éditeur.
Changer les titres, renommer certains personnages, effacer des mots, des phrases, oui des pages entières, parfois jusqu’à 70% de la nouvelle initiale ! Et même réécrire des passages !
En voilà un éditeur qui a « créé » un auteur.
Ce roman est un livre à quatre voix, 272 pages que du dialogue (à part 3 nouvelles "à la Carver"), des chapitres où chacun des personnages se parle, parle à d’autres ou ils se parlent entre eux. C’est fascinant, tellement bien écrit, passionnant et tout à fait extra.
Cela donne envie de reprendre Raymond Carver, mais aussi voir ce qu’on a publié les dernières années : des nouvelles de Carver AVANT le travail de Lish… avec une petite appréhension de découvrir un auteur qui ne me fascine pas autant que celui dont je connais si bien la voix.
Je viens de lire un commentaire d’un critique anglais qui en dit « Carver était un bon auteur, mais le travail de Lish l’a changé en génie »
Interview du 24.01.2011, Stéphane Michaka avait trouvé le sujet de son prochain roman
Quel est votre dernier coup de cœur littéraire ?
Raymond Carver. Tous ceux qui le lisent deviennent « carvériens ». Ils se mettent à voir avec ses yeux, à sentir avec son cœur. Un cœur souvent endolori, jamais vraiment désespéré, même lorsqu’il n’y a plus de lumière. Les dates importantes de la vie de Carver : 58, la naissance de son deuxième enfant alors qu’il a 20 ans à peine, vit de petits boulots et se destine à écrire ; 77, l’année où il arrête définitivement l’alcool ; 88, où il apprend qu’il a une tumeur et qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre. Sa vie s’arrête à 50 ans. Pourtant, il confie dans l’un de ses derniers poèmes (intitulé Gravy – « Tout bénéf ») : « Ne pleurez pas pour moi, je suis un gars chanceux. » La vie de Carver est son plus beau poème. Elle se trouve tout entière transposée dans ses nouvelles, de Parlez-moi d’amour aux Vitamines du bonheur. Il faut saluer l’initiative des Éditions de l’Olivier qui ont entamé la publication de l’intégrale de son œuvre. Tout bénéf pour ses lecteurs français.
commentaire de 2012

Ciseaux
Présentation de l'éditeur
À quinze ans, Raymond décide qu’il sera Hemingway ou rien. Et la nouvelle, avec ses silences têtus et ses fins en lame de rasoir, son genre de prédilection. Il a des envies d’ailleurs et la vie devant lui. On est à Yakima, dans le nord-ouest des États-Unis. Autant dire nulle part. Son ambition donne le tournis à Marianne, la petite serveuse de la boutique de donuts. « C’était le truc le plus excitant que j’avais jamais entendu. Pleine d’assurance, je lui ai dit : “Tu peux compter sur moi, Ray.” » Les deux adolescents se marient quelques mois plus tard. Marianne est enceinte. Raymond n’a pas commencé à boire. Douglas, lui, vient d’obtenir le job de ses rêves : directeur littéraire d’un magazine prestigieux. Les nouvelles qu’il reçoit l’irritent comme un vilain psoriasis. Pour calmer ses démangeaisons, il coupe, réécrit, sculpte avec ses ciseaux. « C’est leur voix. Leur voix, tu m’entends ? Mais c’est ma signature. » Quand il le rencontre, Ray peaufine son art dans l’alcool depuis près de dix ans et Marianne subvient aux besoins du ménage. Douglas va changer leur vie. Raymond Carver, Maryann Burk-Carver, Gordon Lish et la poétesse Tess Gallagher qui attend son heure en coulisses… Ciseaux raconte leur histoire : dans l’Amérique des années soixante à quatre-vingt, l’accomplissement de deux hommes en proie à une dépendance réciproque, un écrivain et son éditeur qui coupe ses textes au point de les dénaturer.

Couverture: coupes de Gordon Lish sur la nouvelle Débutants de Raymond Carver, source: The New Yorker
Il semble qu’on doit réviser la biographie de Raymond Carver ! En tout cas en ce qui concerne sa littérature. Tout comme Stéphane Michaka le dit dans la partie d’interview que je vais poster après mon commentaire, je suis dès la première lecture de Raymond Carver une « carvérienne » et je ne me doutais pas qu’en fait je lisais le produit de deux personnes : les mots de Carver et les idées de Gordon Lish, son éditeur.
Changer les titres, renommer certains personnages, effacer des mots, des phrases, oui des pages entières, parfois jusqu’à 70% de la nouvelle initiale ! Et même réécrire des passages !
En voilà un éditeur qui a « créé » un auteur.
Ce roman est un livre à quatre voix, 272 pages que du dialogue (à part 3 nouvelles "à la Carver"), des chapitres où chacun des personnages se parle, parle à d’autres ou ils se parlent entre eux. C’est fascinant, tellement bien écrit, passionnant et tout à fait extra.
Cela donne envie de reprendre Raymond Carver, mais aussi voir ce qu’on a publié les dernières années : des nouvelles de Carver AVANT le travail de Lish… avec une petite appréhension de découvrir un auteur qui ne me fascine pas autant que celui dont je connais si bien la voix.
Je viens de lire un commentaire d’un critique anglais qui en dit « Carver était un bon auteur, mais le travail de Lish l’a changé en génie »
Interview du 24.01.2011, Stéphane Michaka avait trouvé le sujet de son prochain roman
Quel est votre dernier coup de cœur littéraire ?
Raymond Carver. Tous ceux qui le lisent deviennent « carvériens ». Ils se mettent à voir avec ses yeux, à sentir avec son cœur. Un cœur souvent endolori, jamais vraiment désespéré, même lorsqu’il n’y a plus de lumière. Les dates importantes de la vie de Carver : 58, la naissance de son deuxième enfant alors qu’il a 20 ans à peine, vit de petits boulots et se destine à écrire ; 77, l’année où il arrête définitivement l’alcool ; 88, où il apprend qu’il a une tumeur et qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre. Sa vie s’arrête à 50 ans. Pourtant, il confie dans l’un de ses derniers poèmes (intitulé Gravy – « Tout bénéf ») : « Ne pleurez pas pour moi, je suis un gars chanceux. » La vie de Carver est son plus beau poème. Elle se trouve tout entière transposée dans ses nouvelles, de Parlez-moi d’amour aux Vitamines du bonheur. Il faut saluer l’initiative des Éditions de l’Olivier qui ont entamé la publication de l’intégrale de son œuvre. Tout bénéf pour ses lecteurs français.
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