Tom Perrotta
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Tom Perrotta

Tom Perrotta est un romancier américain né en 1961 dans le New-Jersey, diplômé de Yale, qui été découvert par le public français grâce à Little Children/ Les Enfants de Choeur, adapté au cinéma par Todd Field.
Son roman le plus récent, The Leftovers (2011) a été adapté en série TV par la chaîne HBO.
Romans:
The Wishbones (1997)
Election (1998)
Joe College (2000)
Little Children (2004) / Les enfants de Choeur (2006)
The Abstinence Teacher (2007) / Professeur d'abstinence (2008)
The Leftovers (2011) / Les Disparus de Mapleton (2013)
Recueils de nouvelles:
Bad Haircut: Stories of the Seventies (1994)
Nine Inches (2013)
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“With freedom, books, flowers, and the moon, who could not be happy?” Oscar Wilde
Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Tom Perrotta
Little Children
Les enfants de choeur
2004

Ainsi s'ouvre Little Children, transposition de Madame Bovary dans l'Amérique des Desperate Housewives (le roman est antérieur à la série).
Les sujets d'étude choisis par Tom Perrotta sont quelques habitants d'une petite ville de la côte Est, qui traînent leur insatisfaction, regrets,problèmes conjugaux et rêves d’évasion sur fond de quartiers pavillonnaires plutôt aisés.
Il y a Sarah, ex-féministe, ex-lesbienne, ex-universitaire, se retrouvant mère au foyer à cause d'un « moment de faiblesse ». Richard, son mari plus âgé, publicitaire, de plus en plus captivé par le sexe sur Internet. Todd, père au foyer au physique avantageux , surnommé "The Prom king" par les ménagères du quartier, et qui prépare sans enthousiasme l’examen d’entrée au barreau. Sa femme Kathy, documentariste TV, qui préfèrerait se consacrer à l’éducation de son fils et à ses projets de films personnels. Ronny McGorvey, condamné pour exhibtionnisme et soupçonné de pédophilie, dont la libération va mettre la petite ville en émoi et particulièrement Larry Moon, flic mis en retraite après une bavure.
Alors qu'un été suffocant s'installe, Sarah et Todd entament une liaison.
La description hyperréaliste du milieu dans lequel évoluent ces personnages donne lieu à une satire sociale caustique et réjouissante . Sous le décor propret, familial et paisible de la banlieue, le malaise affleure: la piscine bondée par un jour de canicule qui se vide instantanément à l'arrivée de McGorvey; les jeux des enfants au parc supervisés par l'hystérie perfectionniste des mères; le déchaînement de violence lors des matches de football amateurs nocturnes, où les Flics affrontent les Comptables, dans une parade de muscles gonflés aux stéroides...Le titre du roman lui-même est ambigu, à l'image des enfants de cette histoire, objets de toutes les attentions et craintes, tour à tour angéliques et irritants, tyranniques et vulnérables, petits rois et proies potentielles.
Mais la causticité est adoucie par la sympathie évidente de Perrotta pour ses personnages, qui étudie avec humour mais indulgence leurs sentiments. Par sa romance adultère, Sarah semble être la Madame Bovary annoncée dès les premières lignes du roman, et on peut s'amuser à relever les similitudes entre elle et Emma, de l'amour des livres aux achats inconsidérés, en passant par le mari terne et plus âgé. Mais le bovarysme concerne à peu près tout les personnages, pris au piège d'une vie ne leur convenant pas, travaillés par leur désir de changement, leurs rêves abandonnés, mais n'osant pas sauter le pas pour entamer une autre existence.
Sarah, ex-étudiante en littérature, est d'ailleurs tout à fait consciente de sa parenté avec l'héroïne de Flaubert. Elle participe à un club de lecture de housewives qui étudie ce roman (séquence très amusante) et ne tarde pas, à la lumière de ses propres déboires conjugaux et à sa grande surprise, à s'identifier à Emma, qu'elle méprisait auparavant:
C'est donc en toute connaissance de cause que Sarah va se livrer à l'ivresse juvénile, périlleuse mais délicieuse de la romance secrète et se croire "something special, one of the lucky ones, a character in a love story with a happy ending" ...
Les enfants de choeur
2004

"I have a lover ! I have a lover !"she kept repeating to herself, reveling in the thought as though she were beginning a second puberty. " – FLAUBERT, Madame Bovary
The young mothers were telling each other how tired they were. This was one of their favourite topics, along with the eating, sleeping, and defecating habits of their offspring, the merits of certain local nursery schools, and the difficulty of sticking to an exercise routine. Smiling politely to mask a familiar feeling of desperation, Sarah reminded herself to think like an anthropologist. I’m a researcher studying the behaviour of boring suburban women. I am not a boring suburban woman myself.
Ainsi s'ouvre Little Children, transposition de Madame Bovary dans l'Amérique des Desperate Housewives (le roman est antérieur à la série).
Les sujets d'étude choisis par Tom Perrotta sont quelques habitants d'une petite ville de la côte Est, qui traînent leur insatisfaction, regrets,problèmes conjugaux et rêves d’évasion sur fond de quartiers pavillonnaires plutôt aisés.
Il y a Sarah, ex-féministe, ex-lesbienne, ex-universitaire, se retrouvant mère au foyer à cause d'un « moment de faiblesse ». Richard, son mari plus âgé, publicitaire, de plus en plus captivé par le sexe sur Internet. Todd, père au foyer au physique avantageux , surnommé "The Prom king" par les ménagères du quartier, et qui prépare sans enthousiasme l’examen d’entrée au barreau. Sa femme Kathy, documentariste TV, qui préfèrerait se consacrer à l’éducation de son fils et à ses projets de films personnels. Ronny McGorvey, condamné pour exhibtionnisme et soupçonné de pédophilie, dont la libération va mettre la petite ville en émoi et particulièrement Larry Moon, flic mis en retraite après une bavure.
Alors qu'un été suffocant s'installe, Sarah et Todd entament une liaison.
La description hyperréaliste du milieu dans lequel évoluent ces personnages donne lieu à une satire sociale caustique et réjouissante . Sous le décor propret, familial et paisible de la banlieue, le malaise affleure: la piscine bondée par un jour de canicule qui se vide instantanément à l'arrivée de McGorvey; les jeux des enfants au parc supervisés par l'hystérie perfectionniste des mères; le déchaînement de violence lors des matches de football amateurs nocturnes, où les Flics affrontent les Comptables, dans une parade de muscles gonflés aux stéroides...Le titre du roman lui-même est ambigu, à l'image des enfants de cette histoire, objets de toutes les attentions et craintes, tour à tour angéliques et irritants, tyranniques et vulnérables, petits rois et proies potentielles.
Mais la causticité est adoucie par la sympathie évidente de Perrotta pour ses personnages, qui étudie avec humour mais indulgence leurs sentiments. Par sa romance adultère, Sarah semble être la Madame Bovary annoncée dès les premières lignes du roman, et on peut s'amuser à relever les similitudes entre elle et Emma, de l'amour des livres aux achats inconsidérés, en passant par le mari terne et plus âgé. Mais le bovarysme concerne à peu près tout les personnages, pris au piège d'une vie ne leur convenant pas, travaillés par leur désir de changement, leurs rêves abandonnés, mais n'osant pas sauter le pas pour entamer une autre existence.
Sarah, ex-étudiante en littérature, est d'ailleurs tout à fait consciente de sa parenté avec l'héroïne de Flaubert. Elle participe à un club de lecture de housewives qui étudie ce roman (séquence très amusante) et ne tarde pas, à la lumière de ses propres déboires conjugaux et à sa grande surprise, à s'identifier à Emma, qu'elle méprisait auparavant:
"When I read this book back in college , Madame Bovary just seemed like a fool. She marries the wrong man, makes one stupid mistake after another, and pretty much gets what she deserves. But when I read it this time, I just fell in love with her. [...] In her own strange way, Emma Bovary is a feminist. [...] She's trapped. She can either accept a life of misery or struggle against it. She chooses to struggle. [...] She fails in the end but there's something beautiful and heroic in her rebellion."
C'est donc en toute connaissance de cause que Sarah va se livrer à l'ivresse juvénile, périlleuse mais délicieuse de la romance secrète et se croire "something special, one of the lucky ones, a character in a love story with a happy ending" ...
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Tom Perrotta
J'ai écrit le commentaire ci-dessus en 2007. Depuis j'ai lu Professeur d'abstinence, où Tom Perrotta décrit l'emprise croissante des mouvements religieux fondamentalistes sur cette Amérique des banlieues aisées. Si je ne l'ai pas trouvé aussi réussi que Little Children, il offre à nouveau une lecture intéressante et agréable, toujours aussi satirique et drôle.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Tom Perrotta
Oh merci pour le fil Céline! Ca me fait effectivement bien envie tout ça! J'ai un faible pour les critiques sociales américaines sur fond de Desesperate housewives.
Et tu dis que le côté caustique est adouci par la sympathie de Perrotta pour ses personnages!
C'est pour moi, je pense ;-)
Je vois qu'il est traduit en français.
Et tu dis que le côté caustique est adouci par la sympathie de Perrotta pour ses personnages!
C'est pour moi, je pense ;-)
Je vois qu'il est traduit en français.
Aeriale- Messages : 10768
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Tom Perrotta
Oui, il est même dispo en poche, ainsi que Professeur d'abstinence. Je pense que tu devrais vraiment aimer!
Pour Les disparus de Mapleton je pense que je vais m'abstenir justement, au vu des critiques peu enthousiastes. Dommage car c'est un auteur vraiment intéressant!
Pour Les disparus de Mapleton je pense que je vais m'abstenir justement, au vu des critiques peu enthousiastes. Dommage car c'est un auteur vraiment intéressant!
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Tom Perrotta
Parfait, enregistré, merci 
Je me garde aussi Les disparus de Mapleton pour le découvrir en séries

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Aeriale- Messages : 10768
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Tom Perrotta
Cool!
Oui, la série a l'air supérieure au livre.
Par contre, en dépit d'une bonne interprétation, le film Little Children n'a pas la dimension à la fois satirique et empathique du roman.
Oui, la série a l'air supérieure au livre.
Par contre, en dépit d'une bonne interprétation, le film Little Children n'a pas la dimension à la fois satirique et empathique du roman.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Tom Perrotta

probablement les images de l'adaptation m'étaient trop en tête... celles-là commencent à s'effacer, je vais donc le mettre dans ma liste des livres à lire 2017

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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Tom Perrotta
Les enfants de choeur m'interesse aussi.
Chrisdusud- Messages : 428
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Tom Perrotta
Ah mais oui, je pense que vous aimeriez bien, Kenavo et Chris. 

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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Tom Perrotta
Je n'ai pas été vraiment convaincue par Les disparus de Mapleton et je serais d'ailleurs bien incapable de dire pourquoi aujourd'hui mais Little Children me tente tout de même et j'ai bien envie d'essayer.
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Let It Be
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Tom Perrotta
J'étais sûre que vous étiez plus à l'avoir lu puisque vous appréciez bien les romanciers qui observent d'un oeil critique la société américaine contemporaine. Ça rappelle un peu Franzen, en plus léger. Il devrait te plaire de même, Epi!
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
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