Shohei Imamura
2 participants
Books en Stock :: Des arts sous toutes leurs formes :: Cinéma, télévision, radio :: Classement par réalisateurs
Page 1 sur 1
Shohei Imamura
Shohei Imamura (1926 - 2006)

Issu d'une famille bourgeoise, Shohei Imamura fréquente, par révolte et goût du théâtre, le milieu des petits truands et des prostituées. A partir de 1951, il travaille en tant qu'assistant réalisateur successivement pour Schochiku et Nikkatsu, deux des grands studios japonais.
En 1958, il réalise son premier long Désir volé où s'esquissent déjà les interrogations récurrentes de son cinéma. Les thèmes qu'il affectionne plus particulièrement sont les traditions villageoises et la réflexion sur la société japonaise comme on peut le constater au travers de Profond Désir des dieux (1968) et La vengeance est à moi (1979). Imamura s'interroge sur le traumatisme de la Seconde Guerre Mondiale et sur la présence des militaires américains sur le sol nippon dans Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar (1970) et dans Pluie noire (1989). Il livre aussi des documentaires comme En suivant ces soldats qui ne sont pas revenus (1971). L'autre aspect important de son oeuvre, c'est la place accordée à des femmes confrontées à leur destin comme dans Ces dames qui vont au loin (1975), Eijanaika (1981) et surtout La Ballade de Narayama (1983). Centré autour d'une sexagénaire condamnée à l'exil, ce film lui vaut la Palme d'Or au festival de Cannes.
Il se fait encore remarquer 3 ans plus tard avec le sulfureux Seigneur des Bordels, biopic sur un authentique marchand de femmes japonais qui a fait fortune à Hong-Kong. Il obtient une seconde fois la Palme d'Or, cette fois pour L'Anguille (1997), récit d'un ex-taulard dont le confident privilégié est... une anguille ! La même année, il tourne Kanzo Sensei qui se déroule en 1945 dans un Japon ruiné et meurtri par le conflit mondial. En 2001, il réalise De l'eau tiède sous un pont rouge, présenté en compétition officielle au festival de Cannes. L'année suivante, il tourne un court-métrage pour le film collectif 11'09''01 en hommage aux victimes des attentats du 11 septembre. Il décède en 2006 des suites d'un cancer. Série citoyens abandonnés, une œuvre posthume, sort en 2011. On y découvre 4 documentaires inédits du réalisateur japonais, tous tournés au début des années 70.
Imamura reste à ce jour l'un des rares cinéastes à avoir remporté deux fois la Palme d'Or à l'instar de Francis Ford Coppola ou Bille August...
Source AlloCiné
Filmographie
1958 : Désirs volés
1958 : Devant la gare de Ginza
1958 : Désir inassouvi
1959 : Mon deuxième frère
1961 : Cochons et Cuirassés
1963 : La Femme insecte
1964 : Désir meurtrier
1966 : Le Pornographe (Introduction à l'anthropologie)
1967 : L'Évaporation de l'homme
1968 : Profonds désirs des dieux
1970 : L'Histoire du Japon d'après-guerre racontée par une hôtesse de bar
1979 : La Vengeance est à moi
1981 : Eijanaika
1983 : La Ballade de Narayama
1987 : Zegen, le seigneur des bordels
1989 : Pluie noire
1997 : L'Anguille
1998 : Kanzō-sensei
2001 : De l'eau tiède sous un pont rouge
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Shohei Imamura
L'anguille

Takuro Yamashita apprend par des lettres anonymes l'infidélité de sa femme. Il la surprend avec son amant et la tue. Sorti de prison après huit années, il est en liberté conditionnelle, et ouvre un salon de coiffure, après avoir appris ce métier en prison. Il sauve la vie d'une jeune femme qui a tenté de se suicider, qui lui rappelle physiquement sa femme, et il est un peu obligé d'engager dans son salon. Cette situation le met mal à l'aise, car il ne veut plus s'attacher, et donne toute son affection à une anguille qu'il a apprivoisé en prison. Et la jeune femme traîne derrière elle un très lourd passé.
Un film très complexe avec des niveaux d'interprétations possibles multiples. L'histoire du mari trompé qui tue son épouse et qui ensuite a du mal à vivre une autre relation, n'est pas si simple que cela. On peut se poser des questions sur ce qui s'est vraiment passé, le personnage principal le fait d'ailleurs. Le film pose d'une façon riche et complexes les rapports hommes - femmes, entre désirs, peurs, incompréhensions, rôles sociaux. Le film oscille entre divers registre, réalisme, un côté onirique, un côté absurde, un comique décalé, le drame, le fantasmatique...
Tout cela maîtrisé d'une main de maître par Imamura, qui promène son spectateur, lui donne un indéniable plaisir, de suivre une histoire, de le balader entre les pistes, et le laisser à la fin du film, avec plein de questions et interprétations possibles. Et l'idée qu'il faudra revoir le film pour en savoir un peu plus...
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Shohei Imamura
Profonds désirs des dieux

Réalisé en 1968, c'est le premier film en couleur Immamura, le premier qu'il produit, et le manque de succès du film, a mis en grosse difficulté sa société de production.
L'action se passe dans une petite île reculée, où la vie est très rude, et n'a pas vraiment changée depuis des siècles. Les paysans-pêcheurs tentent de survivre comme ils peuvent, et respectent les rites ancestraux, les dieux sont toujours présents, sous formes de récits, d'interdits, de règles. La survie du groupe suppose que tout le monde se conforme aux normes établis, et gare aux réfractaires. Une famille quelque peu au ban de la société de l'île est justement au centre du récit. Nous arrivons à démêler petit à petit, ce que la communauté leur reproche. En même temps, la vie sur l'île est en train de changer, une société veut y installer une usine produisant du sucre, à partir de la canne, que les insulaires ce sont mis à cultiver à la place du riz ancestral. Mais il faut de l'eau, qui manque, et certaines traditions et tabous devront être bousculés par la modernité en marche.
Une splendeur, entre traditions, chants, masques, costumes, d'une culture en train de disparaître, et un récit qui emprunte à la tragédie, tout en intégrant, comme toute grande tragédie, des éléments comiques. Le récit est complexe, entre les différents personnages, les intrigues, et les presque trois heures du film ne sont pas de trop pour que tout puisse aller à son terme.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Shohei Imamura
Ah, merci, je ne connaissais pas ce dernier film, je vais essayer d'y voir de plus près...
eXPie- Messages : 727
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Shohei Imamura
Ce n'est pas le plus connu, je l'ai vu à l'Etrange festival, ils faisaient un focus sur Imamura.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Shohei Imamura
Docteur Akagi (Kanzō-sensei)
Nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale. Les bombardements s’intensifient au Japon. Le personnage principal est un médecin généraliste, qui s’est donné pour tâche de lutter contre l’hépatite, qu’il appelle mal de foie, et dont ses malades ont fini par se moquer, du fait de cette obsession. Il commence aussi à avoir quelques difficultés avec les autorités militaires, qui ne croient pas à ses observations, et qui de toutes les façons ont d’autres priorités. Il est soutenu par un collègue, morphinomane et un bonze alcoolique et porté sur le sexe. Par ailleurs, il a recueilli une jeune femme suite au décès de son père, qui se prostitue occasionnellement et qu’il veut sortir de ce « métier ». L’évasion d’un prisonnier hollandais va être l’occasion pour ce petit monde de revoir un tant soit peu ses valeurs et convictions.
Autant le dire de suite, c’est pour l’instant le film d’Imamura qui m’a le moins convaincu. Même si je comprends ses intentions, j’ai eu du mal à y entrer. Certains aspects m’ont paru caricaturaux, d’autres par trop invraisemblables. Il y a de jolies scènes, des trouvailles, mais l’ensemble en tant que tel, a du mal à s’articuler selon moi. Et la dernière scène avec le champignon atomique, m’a laissé un drôle de goût quand même.
Cela m’empêche pas d’avoir envie de creuser son œuvre.
Nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale. Les bombardements s’intensifient au Japon. Le personnage principal est un médecin généraliste, qui s’est donné pour tâche de lutter contre l’hépatite, qu’il appelle mal de foie, et dont ses malades ont fini par se moquer, du fait de cette obsession. Il commence aussi à avoir quelques difficultés avec les autorités militaires, qui ne croient pas à ses observations, et qui de toutes les façons ont d’autres priorités. Il est soutenu par un collègue, morphinomane et un bonze alcoolique et porté sur le sexe. Par ailleurs, il a recueilli une jeune femme suite au décès de son père, qui se prostitue occasionnellement et qu’il veut sortir de ce « métier ». L’évasion d’un prisonnier hollandais va être l’occasion pour ce petit monde de revoir un tant soit peu ses valeurs et convictions.
Autant le dire de suite, c’est pour l’instant le film d’Imamura qui m’a le moins convaincu. Même si je comprends ses intentions, j’ai eu du mal à y entrer. Certains aspects m’ont paru caricaturaux, d’autres par trop invraisemblables. Il y a de jolies scènes, des trouvailles, mais l’ensemble en tant que tel, a du mal à s’articuler selon moi. Et la dernière scène avec le champignon atomique, m’a laissé un drôle de goût quand même.
Cela m’empêche pas d’avoir envie de creuser son œuvre.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Books en Stock :: Des arts sous toutes leurs formes :: Cinéma, télévision, radio :: Classement par réalisateurs
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum