Mikio Naruse
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Mikio Naruse
Mikio NARUSE (20/08/1905 - 02/07/1969)

Naruse Mikio est né à Tôkyô en 1905. A l'âge de quinze ans, il quitte l'école pour entrer dans les studios de la compagnie Shôchiku comme accessoiriste. Six ans plus tard, il devient assistant-réalisateur. Il réalise son premier film en 1930, sous la supervision du cinéaste Gosho Heinosuke. Suivront quelques comédies puis des mélodrames intimistes (Après notre séparation, Rêves de chaque nuit, Bon courage larbin !, Toute la famille travaille). Il passe dans les studios de la Tôhô. Il est peu à l'aise durant les années de régime militaire et retrouvera son inspiration décuplée après la guerre.
Il se spécialise dans les récits de famille, description de la vie quotidienne, à l'intérieur d'un genre le Shômin geki, dont Ozu sera aussi un des spécialistes. Passionné de littérature, il est remarqué pour ses adaptations à l'écran de grandes œuvres littéraires de Kawabata mais aussi de Fumiko Hayashi (Chronique de mon vagabondage), une des plus célèbres romancières populaires du Japon.
Naruse décrit, avec un certain pessimisme, la désagrégation des relations personnelles, entre enfants et parents et surtout au sein de couples minés par les pressions de la société (Un couple, Le fard de Ginza, Au gré du courant). Négligeant, au contraire d'Ozu, d'affirmer sa propre signature par des partis pris formels trop évidents, Naruse invente un art à la fois discret et terrible, d'une lucidité impitoyable. Dans les années soixante, sa filmographie prend un relatif tournant en s'attachant au destin des hôtesses de bar (Quand une femme monte l'escalier) ou à la mise en scène de personnages au quotidien tragique et sans illusion (Tourments, Nuages épars). Il meurt le 2 juillet 1969.
(Source : Maison du Japon - http://www.mcjp.asso.fr/)
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Mikio Naruse
Quand une femme monte l'escalier (1960)

Keiko, hôtesse de bar, à un tournant de sa vie. Elle rêve d'avoir son propre établissement, d'être enfin la patronne. En même temps, elle aspire aussi à une autre vie, à quitter ce milieu, à se remarier. Mais ni l'un ni l'autre ne sont simples. Même si elle est belle et attire les hommes, qu'elle a toujours refusé les arrangements qui ont permis à certaines de ses anciennes employées de lui passer devant.
Un film absolument magnifique de bout en bout. Un somptueux portrait de femme. Une peinture du Japon de l'époque, entre tradition et modernité, avec des rôle sociaux très étouffants et obligés, encore plus pour les femmes que pour les hommes. Ces derniers sont au final plus pathétiques que vraiment mauvais ou cruels, quelque part piégés eux aussi.
Naruse scrute et dissèque les coeurs et les âmes, rien n'échappe à son oeil, ni les faiblesses ni les beautés, ni les moments de tendresse ni les souffrances. Une vision des rapports humains plutôt pessimiste, mais pleine de délicatesse et de compassion. Le tout dans un somptueux noir et blanc.
Un très grand moment du cinéma, si vous avez l'occasion de le voir en salle, ne passez pas à côté. Le premier film que je vois en 2017, il va être difficile de faire mieux pour le reste de l'année.
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Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Mikio Naruse
Je n'ai vu que 3 films de Naruse : Nuages flottants, nuages d'été et le repas, je les ai tous vraiment beaucoup aimés, ce que tu dis de Quand une femme monte l'escalier fait très envie.
silou- Messages : 205
Date d'inscription : 22/12/2016
Localisation : centre
Re: Mikio Naruse
Là ils sont en train de sortir plusieurs films en salle (celui-ci par exemple n'était jamais sorti en France), le prochain, le 11 janvier sera Grondement de la montagne, d'après Kawabata, une vraie merveille également.
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Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Mikio Naruse
Quand une femme monte l'escalier était passé à la télé (Arte ? une chaîne du câble) il y a quelques années, je l'avais vu à cette occasion.
Par contre, je n'ai jamais vu le Grondement de la montagne, il me semble... Ça ne peut pas être à la hauteur du livre, mais ça me tente quand même bien... Il faut que je surveille !
Par contre, je n'ai jamais vu le Grondement de la montagne, il me semble... Ça ne peut pas être à la hauteur du livre, mais ça me tente quand même bien... Il faut que je surveille !
eXPie- Messages : 727
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Mikio Naruse
Le film est très bon. Il simplifie un peu quelques éléments du livre, c'est incontestable, mais c'est pour que cela fonctionne cinématographiquement. Et c'est vraiment le cas. Cela va sortir le 11 janvier.
Le grand écran apporte un plus, on se rend compte vraiment à quel point l'image est travaillée.
Le grand écran apporte un plus, on se rend compte vraiment à quel point l'image est travaillée.
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Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Mikio Naruse
Est-ce que Quand une femme monte l'escalier est aussi tiré d'un roman ?
silou- Messages : 205
Date d'inscription : 22/12/2016
Localisation : centre
Re: Mikio Naruse
Pas à ma connaissance.
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Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Mikio Naruse
Sorti demain, mercredi 11 janvier de Grondement de la montagne.

Séance spéciale, présentée par Pascal-Alex Vincent demain à 20h au cinéma Reflet Médicis. Plus d'infos ici

Séance spéciale, présentée par Pascal-Alex Vincent demain à 20h au cinéma Reflet Médicis. Plus d'infos ici
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Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Mikio Naruse
Le grondement de la montagne (1954)

Une famille japonaise, le fils marié vit toujours sous le même toi que ses parents, et il travaille avec son père dans son entreprise. Les choses se passent mal dans le jeune couple, Shûichi, le fils, a une maîtresse, rentre tard et ivre quasi systématiquement. Kikuko, sa femme se dévoue à ses beaux parents ; un fort attachement réciproque la lie à son beau-père.
Naruse dessine tout en finesse les portraits des différents personnages, des liens complexes qu'ils entretiennent. Son art arrive à saisir dans un regard, dans un geste, dans une phrase à priori destinés à un autre, tout la complexité et l'ambiguïté des situations et des sentiments.
Une infinité d'interprétations est possible, sans doute beaucoup de choses nous échappent à cause des différences culturelles, des codes que nous ne maîtrisons pas. L'aspect de la belle fille quasi esclave de ses beaux parents, à leur service, mais d'une façon plus générale des femmes au service des hommes, est frappante, même si une certaine forme de changements en train de se produire est suggérée, entre autre par le personnage de la secrétaire et d'une autre façon de la maîtresse, qui suggère qu'une certaine forme d'indépendance pourrait être possible.
Un beau film, émouvant et intelligent, sensible et fort, parfait de tout en bout, sans un moment de baisse de tension. Encore meilleur une deuxième fois.
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Arabella- Messages : 4642
Date d'inscription : 29/11/2016
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