A l'affiche
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Re: A l'affiche
Aeriale a écrit:-Une affaire de famille-
Un homme et son fils rentrent de leur tournée de chapardages et tombent sur une petite fille esseulée dans une maison désertée. Ils la ramènent chez eux, où logent déjà la grand mère, l'épouse, la soeur, etc. Découvrant des bleus sur la gamine, ils décident de la garder. Encore une fois Kore-eda nous parle de la famille recomposée, ces liens qui se construisent en dehors de ceux du sang et qui souvent se révèlent plus forts que les premiers.
Ici tout se passe autour du noyau central, le foyer que gère la mamy, une dure au coeur tendre, veuve d'un homme vénéré aux subsides aléatoires. Chacun apporte ses maigres revenus et partage la récolte, qu'elle vienne de menus larcins, d' invalidités, de leurs boulots précaires ou du peep show où évolue la plus jeune. Tous ont un rôle et les plus aguerris "enseignent" l'art de survivre en chapardant. Malgré leur pauvreté, ils sont heureux, unis dans cette marginalité qu'ils se sont construit. Mais un évènement va chambouler le fragile équilibre.
C'est une histoire touchante et superbement filmée. Tout se passe à leur hauteur, on est vraiment dans leur intimité. Une image du Japon loin des paillettes et de l'aspect lisse ou conforme auquel on est habitués. J'ai lu que la palme de Cannes avait été peu appréciée là bas et que certains japonais refusaient tout simplement de le voir. Un film osé donc, qui dénonce les carences de l'état, avec cette poésie particulière propre à Kore-eda, mais un chouia trop long sur la fin et dont l'énorme engouement m'a un peu surprise. J'avais été bien plus touchée par Nobody knows ou Tel père tel fils, personnellement. Mais à voir bien sûr!
PS: La petite fille est absolument craquante!
J'ai un peu de mal à parler de ce film, qui m'a laissée un peu partagée. Kore-Eda fait quelque chose qui ressemble à ses films précédents, les enfants au premier plan, les relations familiales, où le lien du sang n'est pas le plus important, la cohabitation des générations, la nécessaire acceptation de l'autre dans ses différences. Mais il élargit sur une vision plus sociale, des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts, les travailleurs exploités, les gens à la marge de la société, qui ne respectent pas les codes et les règles. Ce qui donne une ambition supplémentaire à son cinéma, et justifie d'une certaine façon le fait que ce film-là ait été primé.
Après, je trouve quand même que par moments, c'est pas tenu jusqu'au bout. On a du mal à comprendre les liens des tous les personnages entre eux, la fin qui explicite le tout est un peu brouillonne, et il y a quand même un côté chargé dans le passé des personnages, peut-être un peu trop. Ce qui est censé lier le couple entre eux par exemple (mais je ne veux pas dévoiler pour ceux qui ne l'ont pas encore vu). C'est peut être un peu trop long, cela aurait sans doute gagné à être plus ramassé, et plus simple, épuré. Mais c'est peut-être une nouvelle direction du cinéma de Kore-Eda, et que les films suivants seront plus maîtrisés dans leur construction, avec la même charge émotionnelle.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4745
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Re: A l'affiche
-Un beau voyou-

Charles Berling alias le commissaire Beffrois, s'ennuie seul chez lui. Près de prendre sa retraite, il tombe sur une affaire de vol de tableau qui lui redonne l'envie. Ragaillardi par le challenge, il se met en quête de découvrir le mystérieux voleur.
Je ne dirai pas plus, moins on en sait, plus on a des chances de se laisser embarquer dans cette histoire assez fantasque mais surprenante et dont on ne sait pas d'entrée où le réalisateur veut nous mener. C'est léger et décalé, les acteurs prennent un évident plaisir à jouer et la bonne humeur reste de mise.
Ca nous vaut bien quelques invraisemblances


Charles Berling alias le commissaire Beffrois, s'ennuie seul chez lui. Près de prendre sa retraite, il tombe sur une affaire de vol de tableau qui lui redonne l'envie. Ragaillardi par le challenge, il se met en quête de découvrir le mystérieux voleur.
Je ne dirai pas plus, moins on en sait, plus on a des chances de se laisser embarquer dans cette histoire assez fantasque mais surprenante et dont on ne sait pas d'entrée où le réalisateur veut nous mener. C'est léger et décalé, les acteurs prennent un évident plaisir à jouer et la bonne humeur reste de mise.
Ca nous vaut bien quelques invraisemblances
- Spoiler:
- l'ancien lycée retrouvé grâce au ticket de métro par exemple

Aeriale- Messages : 10960
Date d'inscription : 30/11/2016
wildllife paul dano

Wildlife, Paul Dano
Adapté d'un livre de Richard Ford
Une petite famille qui semble classique. Papa, maman, fils. Ils n'ont pas trop d'argent, mais ça va. Ils sont doucement heureux.
Sauf que Jerry (Jake Gyllenhaal) perd son job (le type se montre trop "complice" des clients d'un club de golf, ce qui ne plait pas à la direction : les "petites gens" doivent rester à leur place).
Jeanette (Carey Mulligan) le soutient, l'apaise, le motive.
Joe (Ed Oxenbould), 14 ans, oscille entre inquiétude et confiance.
Seulement Jerry déprime, se mure dans le silence, visiblement cherche un sens, autre chose.
Jeanette prend un job pour payer les factures, et Joe un petit boulot pour aider.
Jerry perd le contrôle.
Et décide de partir lutter contre le grand incendie qui perdure depuis des semaines dans le Montana. C'est dangereux, mal payé. mais il y va quand même. Il disparaît.
Jeanette se fissure de partout tout en gardant les rênes en main. Tête haute, mais craquelée de partout, elle se rapproche de Miller, un concessionnaire automobile opulent. Elle fricote. Devant son fils, Joe. Qui contient sa colère, sa peur, et sa tristesse.
Un film tout en lenteur, en silence, en non dits, en gestes et en délicatesse.
Aucun monstre, aucun vrai coupable. Aucun héros non plus.
Des résilients, des gens qui cherchent un sens à une existence qui leur met des coups dans la figure sans arrêt (on apprend que cette famille a déménagé plusieurs fois, pour le travail, pour trouver une place, un coin à eux).
Des images très douces, de fin d'automne, de cet hiver qui s'installe, lisse, froid, et lumineux parfois. Une couleur superbe, des cadrages qui s'attachent à des détails et à des angles particuliers.
J'ai retrouvé l'ambiance de photos de Meyerowitz.
Les acteurs sont parfaits en sobriété. Le drame s'installe doucement, insidieusement. Ils contiennent leurs émotions et rendent l'histoire encore plus intense.
Belle surprise.



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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6801
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Re: A l'affiche
L'homme fidèle / Louis Garrel
Abel se fait plaquer par sa compagne, Marianne, qui lui annonce qu'elle attend un enfant de son meilleur ami, Paul, et qu'elle compte l'épouser dans 10 jours. Abel se résigne, coupe les ponts. Mais une dizaine d'années plus tard, à la mort de Paul, il se décide àu reconquérir Marianne, maintenant veuve, avec un grand fils. Mais la soeur de Paul, depuis l'enfance sous le charme d'Abel, décide qu'elle a maintenant l'âge de lutter avec Marianne...
C'est à mon sens vraiment raté. Cela a un côté comédie romantique, mais avec l'ambition de faire dans le décalé, surréaliste, doucement déjanté. Sauf que cela ne décolle jamais et reste au niveau de l'intention. Seul le petit garçon arrive à introduire une touche d'inquiétude et de doute. Le reste est trop lisse, et en particulier les comédiens. Les deux femmes sont là pour faire joli, et Louis Garrel metteur en scène n'arrive pas à leur faire donner autre chose. En tant qu'acteur, il n'est pas non plus convaincant, bien trop prosaïque et propre sur lui.
Heureusement, cela ne dure qu'une heure un quart...
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Arabella- Messages : 4745
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: A l'affiche
ça m'a donné furieusement envie de le lire (je tourne autour depuis longtemps sans me décider)
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Queenie- Messages : 6801
Date d'inscription : 29/11/2016
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Re: A l'affiche
je ne peux que t'encourager...Queenie a écrit:ça m'a donné furieusement envie de le lire (je tourne autour depuis longtemps sans me décider)
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: A l'affiche
-Azako-

Un film très sensible et délicat sur le rapport amoureux, sur la dualité de ce sentiment, et sur la manière dont il peut révéler les gens. Telle Asako fascinée devant ces deux jumelles à l'exposition de peinture, et que l'on imagine sage et pondérée car peu loquace, qui soudainement et sous le feu d'un élan passionnel peut devenir tout autre. Comme le feu sous la glace, l'irruption d'une secousse sismique ou de simples pétards, les élans du coeur sont imprévisibles, nul ne peut les prévoir ou même les contenir.

La caméra de Hamaguchi nous surprend de même sans cesse. Ce peut être un accident de moto, une rencontre entre deux êtres, leur double. Le cinéaste s'amuse à nous surprendre tout en ne quittant pas ses personnages, les suivant dans leur quotidien, prenant son temps. L'inattendu va surgir au travers d'une atmosphère très paisible, et c'est aussi ce qui personnellement me fascine.
Sans doute faudrait il le revoir, beaucoup de choses sont suggérées ou mises en relief, et on peut les louper. Il y a tout un jeu de correspondances comme ce barrage face à la mer tentant d'endiguer un éventuel tsunami devant lequel renonce Batu et que gravira Azako. Et cette image finale face à la rivière, salie par son cours mais immuablement belle, jolie métaphore de leur relation amoureuse.
Bourré de charme et quasi hypnotique, j'ai préféré et de loin à Senses dans son ensemble, trop bavard et surtout trop long.

Arabella a écrit:Asako rencontre à une exposition de photographie un jeune homme fascinant, Batu, avec qui elle vit une histoire d'amour passionnée. Mais Batu est imprévisible, et un jour il disparaît. Asako quitte sa vie, s'installe à Tokyo, où elle fait la connaissance de Ryohei qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Batu, même si la ressemblance s'arrête au physique : Ryohei est plutôt banal et terre à terre. Il devient vite obsédé par Asako, qui finit par s'installer dans une relation avec lui. Mais un jour Batu ressurgit.
Un film très sensible et délicat sur le rapport amoureux, sur la dualité de ce sentiment, et sur la manière dont il peut révéler les gens. Telle Asako fascinée devant ces deux jumelles à l'exposition de peinture, et que l'on imagine sage et pondérée car peu loquace, qui soudainement et sous le feu d'un élan passionnel peut devenir tout autre. Comme le feu sous la glace, l'irruption d'une secousse sismique ou de simples pétards, les élans du coeur sont imprévisibles, nul ne peut les prévoir ou même les contenir.

La caméra de Hamaguchi nous surprend de même sans cesse. Ce peut être un accident de moto, une rencontre entre deux êtres, leur double. Le cinéaste s'amuse à nous surprendre tout en ne quittant pas ses personnages, les suivant dans leur quotidien, prenant son temps. L'inattendu va surgir au travers d'une atmosphère très paisible, et c'est aussi ce qui personnellement me fascine.
Sans doute faudrait il le revoir, beaucoup de choses sont suggérées ou mises en relief, et on peut les louper. Il y a tout un jeu de correspondances comme ce barrage face à la mer tentant d'endiguer un éventuel tsunami devant lequel renonce Batu et que gravira Azako. Et cette image finale face à la rivière, salie par son cours mais immuablement belle, jolie métaphore de leur relation amoureuse.

Bourré de charme et quasi hypnotique, j'ai préféré et de loin à Senses dans son ensemble, trop bavard et surtout trop long.
Aeriale- Messages : 10960
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: A l'affiche
D'une façon intuitive, j'ai préféré Senses, mais celui-ci est d'une telle richesse.
Fascinante la façon dont Hamaguchi joue avec le spectateur. Il distille une sorte d'inquiétude, une menace qui plane, pas mal avec la musique, un côté désincarné des personnages qui pourrait être une sorte d'étrangeté au monde, et les références au Vertigo de Hitchcock, dans lequel tout le monde sait que cela se passe mal. Il y a des moments dans lequel le drame est à deux pas (l'accident de moto, lorsque les deux jeunes gens sont couchés sur la route, et où l'on peut penser qu'ils sont morts ou blessés, le tremblement de terre etc), et quelque part on s'attend à une catastrophe à un moment ou un autre. Finalement rien d'objectivement terrible ne se produit. Ce qui fait que devant ce couple qui va vivre ensemble, j'ai fini par me demander, si ce n'était pas cela, la catastrophe, cette fille qui renonce à son amoureux rêvé, sa part d'idéal, pour un garçon banal, certes gentil, mais qui ne l'a jamais vraiment fait fantasmer ni sortir d'elle-même. Et ce garçon qui s'est attaché à elle à cause de cette partie mystérieuse qui lui échappait, qu'il ne comprenait pas, et qui la reprend vidée de tout cela, qui ne l'idéalisera plus, pour qui elle sera devenue une femme comme une autre. Leur quotidien sera devenu désenchanté et entièrement prévisible, parfaitement terre à terre.
Fascinante la façon dont Hamaguchi joue avec le spectateur. Il distille une sorte d'inquiétude, une menace qui plane, pas mal avec la musique, un côté désincarné des personnages qui pourrait être une sorte d'étrangeté au monde, et les références au Vertigo de Hitchcock, dans lequel tout le monde sait que cela se passe mal. Il y a des moments dans lequel le drame est à deux pas (l'accident de moto, lorsque les deux jeunes gens sont couchés sur la route, et où l'on peut penser qu'ils sont morts ou blessés, le tremblement de terre etc), et quelque part on s'attend à une catastrophe à un moment ou un autre. Finalement rien d'objectivement terrible ne se produit. Ce qui fait que devant ce couple qui va vivre ensemble, j'ai fini par me demander, si ce n'était pas cela, la catastrophe, cette fille qui renonce à son amoureux rêvé, sa part d'idéal, pour un garçon banal, certes gentil, mais qui ne l'a jamais vraiment fait fantasmer ni sortir d'elle-même. Et ce garçon qui s'est attaché à elle à cause de cette partie mystérieuse qui lui échappait, qu'il ne comprenait pas, et qui la reprend vidée de tout cela, qui ne l'idéalisera plus, pour qui elle sera devenue une femme comme une autre. Leur quotidien sera devenu désenchanté et entièrement prévisible, parfaitement terre à terre.
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Arabella- Messages : 4745
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: A l'affiche
Qui a tué Lady Winsley / Hiner Saleem
Une romancière américaine est assassinée sur une petite île turque. La police locale dépassée par l'affaire et compte tenu de la nationalité de la victime, arrive de la capitale l'inspecteur Fergün, un fin limier. Mais la population locale n'a pas tellement envie de collaborer, des secrets inavouables risquant d'être mis à jour. Et comme tout le monde est un peu cousin, personne n'a envie du moindre scandale.
C'est sensé être un mélange de genres, entre une enquête à la Agatha Christie, une comédie un peu déjantée, la dénonciation d'un certain nombre de maux de la société turque : racisme, machisme etc. Ce n'est pas désagréable, mais c'est très éclaté, part dans trop d'intentions et de directions sans rien creuser, sans aller au bout de rien. Je vais sans doute très vite l'oublier.
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Arabella- Messages : 4745
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: A l'affiche
-Wildlife-

J'avais repéré ce film à cause de Paul Dano, un acteur que j'aime bien, un peu à part, avec un physique particulier qui lui permet de tenir des rôles assez complexes. Ici il met en scène ce roman de Richard Ford sur le délitement d'une famille, parfaite et aimante au départ, qui suite au licenciement du père, se révèle peu à peu prête à imploser.

Tout est vu sous le regard du fils, Joe, étonnant Ed Oxenbould, avec la sensibilité exacerbée de son adolescence, écartelé entre l'admiration qu'il voue à son père, subitement désorienté, et celle envers sa mère qu'il tente de protéger.


J'ai lu que Paul Reno avait été fortement marqué par le divorce de ses parents au même âge, on sent bien qu'il projette ses propres réminiscences au travers de Joe. Tout est filmé avec une incroyable maîtrise, une sensibilité et une justesse impressionnantes. Joe coincé dans sa jeunesse, qui observe, essaie de comprendre et de tenir la barre pendant que tout vacille autour de lui. Victime et complice malgré lui, pris au piège, forcé à mentir ou dénoncer. Et cette fin si belle et cruelle, dernier cliché d'un bonheur déjà enfoui.

Un beau film toute en finesse et sobriété, qui se concentre sur les visages, les regards, la nostalgie de ce qui n'est plus. Avec des paysages dévastés qui collent aux sentiments: Superbe, comme @Queenie j'ai beaucoup aimé!

J'avais repéré ce film à cause de Paul Dano, un acteur que j'aime bien, un peu à part, avec un physique particulier qui lui permet de tenir des rôles assez complexes. Ici il met en scène ce roman de Richard Ford sur le délitement d'une famille, parfaite et aimante au départ, qui suite au licenciement du père, se révèle peu à peu prête à imploser.

Tout est vu sous le regard du fils, Joe, étonnant Ed Oxenbould, avec la sensibilité exacerbée de son adolescence, écartelé entre l'admiration qu'il voue à son père, subitement désorienté, et celle envers sa mère qu'il tente de protéger.


J'ai lu que Paul Reno avait été fortement marqué par le divorce de ses parents au même âge, on sent bien qu'il projette ses propres réminiscences au travers de Joe. Tout est filmé avec une incroyable maîtrise, une sensibilité et une justesse impressionnantes. Joe coincé dans sa jeunesse, qui observe, essaie de comprendre et de tenir la barre pendant que tout vacille autour de lui. Victime et complice malgré lui, pris au piège, forcé à mentir ou dénoncer. Et cette fin si belle et cruelle, dernier cliché d'un bonheur déjà enfoui.

Un beau film toute en finesse et sobriété, qui se concentre sur les visages, les regards, la nostalgie de ce qui n'est plus. Avec des paysages dévastés qui collent aux sentiments: Superbe, comme @Queenie j'ai beaucoup aimé!
Aeriale- Messages : 10960
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: A l'affiche
C'était sur que ça te plairait !
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Queenie- Messages : 6801
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: A l'affiche
Je vous rejoins @Arabella et @Aeriale, c'est un beau film. D'une fausse douceur, puisqu'il plane sans arrêt la menace de l'explosion, du tragique.
Et comme le dit Baku : lorsqu'il surgit enfin, c'est encore pire que ce que l'on pouvait s'imaginer - mais la fin est très juste.
Une vraie finesse, une lenteur.
Des éléments étranges : à se demander s'il n'y a pas une partie fantasmée, irréelle. Peut-être, pour moi, un peu trop de zones d'ombre, de suggestions, pour que je rentre complètement dans le film. Et une musique que j'ai trouvé horrible.
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Queenie- Messages : 6801
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: A l'affiche
Oui, j'ai adoré le fait qu'il nous surprenne toujours. Son film baigne dans une incertitude, les personnages sont presque irréels quelque part, tant leurs réactions sont imprévisibles.Arabella a écrit:Fascinante la façon dont Hamaguchi joue avec le spectateur. Il distille une sorte d'inquiétude, une menace qui plane, pas mal avec la musique, un côté désincarné des personnages qui pourrait être une sorte d'étrangeté au monde, et les références au Vertigo de Hitchcock, dans lequel tout le monde sait que cela se passe mal. Il y a des moments dans lequel le drame est à deux pas (l'accident de moto, lorsque les deux jeunes gens sont couchés sur la route, et où l'on peut penser qu'ils sont morts ou blessés, le tremblement de terre etc), et quelque part on s'attend à une catastrophe à un moment ou un autre.
Je ne l'ai pas vu comme ça, mais c'est bien chacun son interprétation. A la fin elle a fini par évacuer son fantasme d'amour et s'affronte aux risques d'aimer vraiment (quand elle monte sur la digue, par exemple) Ceci dit on peut interpréter de différentes façons, une amie a pensé qu'elle allait se jeter dans la mer...)Arabella a écrit:Finalement rien d'objectivement terrible ne se produit. Ce qui fait que devant ce couple qui va vivre ensemble, j'ai fini par me demander, si ce n'était pas cela, la catastrophe, cette fille qui renonce à son amoureux rêvé, sa part d'idéal, pour un garçon banal, certes gentil, mais qui ne l'a jamais vraiment fait fantasmer ni sortir d'elle-même. Et ce garçon qui s'est attaché à elle à cause de cette partie mystérieuse qui lui échappait, qu'il ne comprenait pas, et qui la reprend vidée de tout cela, qui ne l'idéalisera plus, pour qui elle sera devenue une femme comme une autre. Leur quotidien sera devenu désenchanté et entièrement prévisible, parfaitement terre à terre
Alors que Ryohei voit la rivière sale, elle la voit toujours belle. Je pense qu'elle est prête à se battre pour récupérer cet amour entaché, et c'est ça qui rend leur relation plus riche, à mon sens..
- Spoiler:
- Batu lui ne s'est battu pour rien, il l'a plantée sans chercher plus loin, le salaud!
Je te rejoins, on pourrait presque croire à un rêve, mais c'est ce qui m'a plu. Et la musique ne m'a pas dérangée, au contraire, elle accompagne assez bien l'intrigue, je trouve..Queenie a écrit:Des éléments étranges : à se demander s'il n'y a pas une partie fantasmée, irréelle. Peut-être, pour moi, un peu trop de zones d'ombre, de suggestions, pour que je rentre complètement dans le film. Et une musique que j'ai trouvé horrible.
PS: @Arabella, je n'ai pas trouvé ton premier commentaire. Tu ne l'avais pas posté ici, c'est ça?
Aeriale- Messages : 10960
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: A l'affiche
Baku est tellement transparent, inexistant, une image, pas une vraie personne. Cela participe au sentiment d'étrangeté, de la limite du fantastique du film. Je me demandais à quel point il existait vraiment, s'il elle ne l'imaginait pas, ne le fantasmait pas. A cause de ce côté éthéré je trouve qu'il est difficile de lui en vouloir de quoi que ce soit. A la fin, il disparaît, tout simplement, parce qu'elle le décide pour plonger dans le réel de sa rélation avec l'autre garçon, le vrai.
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Arabella- Messages : 4745
Date d'inscription : 29/11/2016
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