Jean Hegland
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Jean Hegland
(1956 - )
Présentation éditeur et piquée de-ci de-là
Née dans l'Etat de Washington, elle accumule les petits boulots, elle devient professeur et se lance dans l'écriture. Son premier roman, Dans la forêt, paraît en 1996 et rencontre un succès éblouissant. Il est traduit dans onze langues (maintenant 12 avec la France!) et est souvent dans la liste des livres à lire, notamment à la fac.
Une adaptation cinématographique est sorti au cinéma en 2015, aux Etats-Unis (avec l'extra Ellen Page et Evan Rachel Wood)
Elle vit aujourd'hui au milieu des forêts de Caroline du Nord et partage son temps entre l'apiculture et l'écriture.
Bibliographie :
Dans la forêt (1996), 2017 (ed. Gallmeister)
Windfalls, 2004
The life within
Still Time, 2015
Elle écrit aussi des essais, autour de la nature, de la maternité, de l'éducation...
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7162
Date d'inscription : 29/11/2016
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Re: Jean Hegland
Dans la forêt (1996) (2017 éd. française, chez Gallmeister)
Je viens juste de le terminer.
Un père et ses deux filles (entre 15 et 17 ans) vivent au cœur de la forêt en Caroline du Nord. Ils sont isolés du reste du monde. Le livre commence le jour de Noël, comme un journal intime écrit par Nell. Et tout de suite, on sait, ça ne va pas.
Aujourd'hui, c'est Noël. Je ne peux pas l'éviter. Nous avons barré les jours sur le calendrier bien trop consciencieusement pour confondre les dates, même si nous aurions aimé nous tromper. Aujourd'hui, c'est le jour de Noël, et le jour de Noël est une nouvelle journée à passer, une nouvelle journée à endurer afin qu'un jour, bientôt, cette époque soit derrière nous.
Il n'y a plus d'électricité, plus d'avion, le monde est en phase post-apo. La mère est morte, le père également. Elles sont seules dans cette maison, et elles vont apprendre à survivre.
Au départ, elles s'accrochent à leur vie d'avant : Eva continue à danser, tous les jours, à s'entraîner, espérant, quand le monde reprendra son cours, entrer dans une école. Nell avale les bouquins, puis l'encyclopédie, pour préparer son entrée à Harvard. Elles se nourrissent de leurs réserves de nourriture, vivent au jour le jour.
Puis, petit à petit, des évènements, et des besoins, vont les faire évoluer. Nell va devenir une vraie Survivor. A faire son potager, à étudier les plantes sauvages, à faire des conserves... Eva suit le mouvement, comme la danseuse consciencieuse suit les pas de son professeur.
Il va y avoir des drames, évidemment.
Des choses belles, aussi.
Des moments intenses, de peur, d'adrénaline (les ours ne sont pas loin, la menace de l'homme qui rôde peut-être), de mornes journées à lutter pour préparer la survie à l'hiver.
Et j'étais happée. Tranquillement baladée à suivre leurs histoires, à m'énerver de cette idiote d'Eva, qui s'offre le luxe des caprices, de l'inertie, de la fragilité, à pousser aux fesses Nell qui se décourage, qui râle, qui souffle, mais qui tient.
C'est le type de livre qui entraîne dans son histoire, qui donne l'impression au lecteur d'en faire parti.
Jean Hegland a construit Dans la forêt sur deux mouvements : une première partie où le présent s'éclaire petit à petit par la révélation du passé, des flashbacks qui sont racontés par Nell. Ses souvenirs, leur histoire, qu'elle couche par écrit, et qu'elle chérit, à laquelle les sœurs s'accrochent désespérément.
Dans la deuxième partie, Nell prend les choses en main et passe ses journées à faire du monde qui l'entoure non plus une entité mystérieuse et dangereuse, mais une ressource de vie, toujours dangereuse, mais apprivoisée.
Eva reste toujours en retrait, elle suit sa sœur, une tragédie lui fait renoncer à la danse, nous ne saurons jamais complètement ce qu'elle pense, ce qu'elle est, son personnage reste vaporeux, a l'air de suivre le mouvement provoqué par les secousses extérieures. Elle est aussi le point de concentration nécessaire à Nell pour se donner l'impulsion de faire les choses.
C'est un livre fort humainement, très beau dans ses descriptions de la nature, avec une évolution logique des personnages, une cohérence de leur mode de vie, et un monde décimé (a priori par un virus ou deux ou trois) vu par la toute petite fenêtre de deux adolescentes dans leur maison au milieu de la forêt. On ne sait rien ou très peu, du cou du monde extérieur on ne sait presque rien, et de moins en moins.
Un livre qui rappelle Station Eleven de Emily St John Mandel (clic de fil) par le thème post-apo mais traité d'un point de vue très humain, sans grande cavalcade, ni de focus sur ce qui a mené le monde à sa perte mais qui se concentre sur la survie, après. Et l'attachement aux livres, au savoir, de Nell rappelle aussi beaucoup l'importance de Shakespeare et de la musique dans Station Eleven.
Et le final atteint un paroxysme en tension et en réconciliation, et en porte ouverte, c'est parfait.
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Queenie- Messages : 7162
Date d'inscription : 29/11/2016
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Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Jean Hegland
Ouais, ç'est tentant encore!
Et les quelques livres que j'ai lus de chez Gallmeister ne m'ont jamais déçue!
Encore un à noter (On ne va pas s'en sortir !!!)
Et les quelques livres que j'ai lus de chez Gallmeister ne m'ont jamais déçue!
Encore un à noter (On ne va pas s'en sortir !!!)
Aeriale- Messages : 11965
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Jean Hegland
Foncez !
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7162
Date d'inscription : 29/11/2016
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Re: Jean Hegland
Tu en parles super bien. J'ai l'impression que tu donnes le ton du livre..
Chrisdusud- Messages : 428
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Jean Hegland
Je suis contente si ça vous donne envie, et je ne vois pas pourquoi il ne vous plairait pas ! Il est super !
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Queenie- Messages : 7162
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Jean Hegland
-Dans la forêt-
Carrément
Tu as très bien décrit ce roman @Queenie, je ne vois pas trop quoi dire de plus. J'ai vraiment été scotchée, j'ai adoré l'idée, cette vision d'apocalypse qu'on a du mal à cerner, et à comprendre, tout étant relégué d'une manière assez floue par des flashbacks et de vagues informations que nous donne Nell par le biais de son journal. Et c'est très bien ainsi.
Comme tu le dis, l'auteure se concentre davantage sur la relation de ces deux soeurs, et nous montre comment elles vont apprendre à survivre, à s'adapter, trouver le courage et la force de faire avec, de vivre autrement en abandonnant les facilités et les réflexes d'une civilisation arrivée à son paroxysme.
C'est terriblement prenant, on est plongé avec elles dans ce no man's land où tout peut constituer un danger et avec lequel elles vont devoir faire corps. Ce roman a été écrit il y a plus de vingt ans mais, à l'heure des différentes catastrophes nucléaires ou humanitaires, il reste d'une actualité frappante. Rendre à l'homme sa place au sein de la nature, pointer du doigt ses faiblesses et sa force, ne pas le croire invulnérable mais redonner un sens aux valeurs de la terre. C'est un peu ce qui ressort j'ai l'impression, de cette fin légèrement fantasmée, mais aussi pleine d'espoir. Elle m'a laissée malgré tout apaisée, après une bonne dose d'angoisse très addictive, je reconnais! Et quelle belle écriture. Super!!!
Queenie a écrit:Je suis contente si ça vous donne envie, et je ne vois pas pourquoi il ne vous plairait pas ! Il est super !
Carrément
Tu as très bien décrit ce roman @Queenie, je ne vois pas trop quoi dire de plus. J'ai vraiment été scotchée, j'ai adoré l'idée, cette vision d'apocalypse qu'on a du mal à cerner, et à comprendre, tout étant relégué d'une manière assez floue par des flashbacks et de vagues informations que nous donne Nell par le biais de son journal. Et c'est très bien ainsi.
Comme tu le dis, l'auteure se concentre davantage sur la relation de ces deux soeurs, et nous montre comment elles vont apprendre à survivre, à s'adapter, trouver le courage et la force de faire avec, de vivre autrement en abandonnant les facilités et les réflexes d'une civilisation arrivée à son paroxysme.
C'est terriblement prenant, on est plongé avec elles dans ce no man's land où tout peut constituer un danger et avec lequel elles vont devoir faire corps. Ce roman a été écrit il y a plus de vingt ans mais, à l'heure des différentes catastrophes nucléaires ou humanitaires, il reste d'une actualité frappante. Rendre à l'homme sa place au sein de la nature, pointer du doigt ses faiblesses et sa force, ne pas le croire invulnérable mais redonner un sens aux valeurs de la terre. C'est un peu ce qui ressort j'ai l'impression, de cette fin légèrement fantasmée, mais aussi pleine d'espoir. Elle m'a laissée malgré tout apaisée, après une bonne dose d'angoisse très addictive, je reconnais! Et quelle belle écriture. Super!!!
Il n'y a aucune échappatoire. Même le feu dans le poêle semble menaçant. De la séve suinte en bouillonnant du bois qui craque, les flammes mordent et crachent. Nous sommes cernées par la violence, par la colère et le danger, aussi sûrement que nous sommes entourées par la forêt. La forêt a tué notre père, et de cette forêt viendra l'homme-ou les hommes- qui nous tueront.
Aeriale- Messages : 11965
Date d'inscription : 30/11/2016
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Jean Hegland
Oui ça me donne envie à moi aussi et ça me rappelle l'histoire de Des Yeux Dans Les Arbres de Barbara Kingsolver que j'avais adoré.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3637
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Jean Hegland
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7162
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Jean Hegland
Je viens de quitter Nell et Eva à contre-cœur. J'aurais voulu rester encore un peu avec elles et le petit Burl et continuer à faire un bout de chemin avec eux trois dans la forêt, maintenant que les liens qui les reliaient encore à l'ancien monde ont totalement disparu. Ces personnages sont de ceux que l'on n'a pas envie de quitter..., mais Jean Hegland a en décidé autrement
Ce roman, au moment où je l'ai lu, a eu pour moi une résonance toute particulière avec l'actualité du moment : celle des gilets jaunes et de la perte du pouvoir d'achat, des risques de pénurie d'électricité cet hiver (en Belgique où j'habite, suite à l'arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires), des collapsologues qui nous annoncent comme imminent l'effondrement de notre civilisation... Jean Hegland, dès 1996, nous montre à voir ce que pourraient être nos vies sans "tout ça", sans "une maison entière de choses dont nous pensions autrefois avoir besoin pour survivre". L'originalité du roman tient pour moi au fait qu'il ne s'agit pas, contre toute attente, d'une dystopie qui nous aurait raconté comme il était horrible de vivre dans un monde où les voitures ne roulent plus, où les supermarchés sont vides..., bref, un monde où tout ce que nous avons à portée de main en permanence n'existe plus. Tout n'est évidemment pas rose dans le nouveau monde de Nell et Eva qui ne sont pas épargnées, mais l'espoir est omniprésent. Il s'agit plutôt d'un parcours initiatique pour deux jeunes filles qui perdent leurs repères doublé d'une utopie : il y a moyen de faire autrement, en resserrant les liens avec la nature et avec les autres, en retournant aux sources de l'histoire de l'homme. Nell et Eva ont tout de même un peu d'avance sur leurs contemporains : elles vivent déjà au milieu de la nature et leur père les encourage à la découvrir avant même la catastrophe; leur mère semble elle aussi proche de la nature, même si elle la voit aussi comme un danger pour ses filles ; elles ne vont pas à l'école et apprennent "par elles-mêmes" (tiens ! l'école ne nous préparerait-elle pas à la vraie vie ?). Le fait qu'elles fassent naître un enfant dans un tel monde, et pas n'importe quel enfant, est particulièrement porteur d'espoir !
Petite remarque : lors du Festival America 2018, j'ai eu l'occasion d'aller écouter Jean Hegland dans un panel d'auteurs de dystopies. Elle s'est étonnée de se retrouver là car, pour elle, son roman est porteur d'espoir et d'utopie. Maintenant que je l'ai lu, je comprends tout à fait son étonnement !
Ce roman, au moment où je l'ai lu, a eu pour moi une résonance toute particulière avec l'actualité du moment : celle des gilets jaunes et de la perte du pouvoir d'achat, des risques de pénurie d'électricité cet hiver (en Belgique où j'habite, suite à l'arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires), des collapsologues qui nous annoncent comme imminent l'effondrement de notre civilisation... Jean Hegland, dès 1996, nous montre à voir ce que pourraient être nos vies sans "tout ça", sans "une maison entière de choses dont nous pensions autrefois avoir besoin pour survivre". L'originalité du roman tient pour moi au fait qu'il ne s'agit pas, contre toute attente, d'une dystopie qui nous aurait raconté comme il était horrible de vivre dans un monde où les voitures ne roulent plus, où les supermarchés sont vides..., bref, un monde où tout ce que nous avons à portée de main en permanence n'existe plus. Tout n'est évidemment pas rose dans le nouveau monde de Nell et Eva qui ne sont pas épargnées, mais l'espoir est omniprésent. Il s'agit plutôt d'un parcours initiatique pour deux jeunes filles qui perdent leurs repères doublé d'une utopie : il y a moyen de faire autrement, en resserrant les liens avec la nature et avec les autres, en retournant aux sources de l'histoire de l'homme. Nell et Eva ont tout de même un peu d'avance sur leurs contemporains : elles vivent déjà au milieu de la nature et leur père les encourage à la découvrir avant même la catastrophe; leur mère semble elle aussi proche de la nature, même si elle la voit aussi comme un danger pour ses filles ; elles ne vont pas à l'école et apprennent "par elles-mêmes" (tiens ! l'école ne nous préparerait-elle pas à la vraie vie ?). Le fait qu'elles fassent naître un enfant dans un tel monde, et pas n'importe quel enfant, est particulièrement porteur d'espoir !
Petite remarque : lors du Festival America 2018, j'ai eu l'occasion d'aller écouter Jean Hegland dans un panel d'auteurs de dystopies. Elle s'est étonnée de se retrouver là car, pour elle, son roman est porteur d'espoir et d'utopie. Maintenant que je l'ai lu, je comprends tout à fait son étonnement !
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Quand tu lis, tu es à l'intérieur du livre
Et là, tu es en sécurité
Joyce Carol Oates (Mudwoman)
Tisseuse- Messages : 4
Date d'inscription : 20/11/2018
Age : 49
Localisation : Sous une pile de livres
Re: Jean Hegland
Merci pour ce nouvel avis.
Ce sera sans doute une de mes prochaines lectures, mon épouse vient de le terminer et m'encourage aussi à le lire (de mon côté je l'ai convaincue d'attaquer Lucy in the sky)
Ce sera sans doute une de mes prochaines lectures, mon épouse vient de le terminer et m'encourage aussi à le lire (de mon côté je l'ai convaincue d'attaquer Lucy in the sky)
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Lire nuit gravement à la bêtise !
Nightingale- Messages : 2830
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 56
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Jean Hegland
Bel avis sur Dans la Forêt.
C'est vrai que ce n'est pas une dystopie comme on a pu en voir beaucoup fut un temps - et peut-être encore, mais je suis moins le genre depuis longtemps.
Très humain, et porteur d'espoir par la sororité.
Ce livre date de 1996, comme tu l'as dis, et est arrivé au bon moment en France (et peut-être en Europe ?), où il y a cette envie de retour à la nature, au naturel, à la terre - on le voit avec la floraison des boutiques éthiques, locavores, jardins partagés...
ça me rappelle un peu Station Eleven, même si le monde est plus décrit, rude, la nature moins nourricière. il y avait cet espoir aussi (mais par les lettres et le théâtre - et par les gens entre eux, d'une nouvelle communauté).
De mémoire, lors de ma rencontre avec Jean Hegland, elle m'a dit préparer aujourd'hui une espèce de suite (c'était l'année dernière) : en a-t-elle parlé à America ?
(C'est un très bon deal @Nightingale !)
C'est vrai que ce n'est pas une dystopie comme on a pu en voir beaucoup fut un temps - et peut-être encore, mais je suis moins le genre depuis longtemps.
Très humain, et porteur d'espoir par la sororité.
Ce livre date de 1996, comme tu l'as dis, et est arrivé au bon moment en France (et peut-être en Europe ?), où il y a cette envie de retour à la nature, au naturel, à la terre - on le voit avec la floraison des boutiques éthiques, locavores, jardins partagés...
ça me rappelle un peu Station Eleven, même si le monde est plus décrit, rude, la nature moins nourricière. il y avait cet espoir aussi (mais par les lettres et le théâtre - et par les gens entre eux, d'une nouvelle communauté).
De mémoire, lors de ma rencontre avec Jean Hegland, elle m'a dit préparer aujourd'hui une espèce de suite (c'était l'année dernière) : en a-t-elle parlé à America ?
(C'est un très bon deal @Nightingale !)
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Queenie- Messages : 7162
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