Aki Shimazaki
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Aki Shimazaki
Marco Campanozzi
Aki Shimazaki est une écrivaine québécoise, née en 1954 à Gifu au Japon.
Elle a immigré au Canada en 1981 et vit à Montréal depuis 1991.
source et suite
Bibliographie
Le poids des secrets
1999 Tsubaki
2000 Hamaguri
2001 Tsubame
2002 Wasurenagusa
2005 Hotaru
Au cœur du Yamato
2006 Mitsuba
2008 Zakuro
2010 Tonbo
2012 Tsukushi
2013 Yamabuki
L’ombre du chardon
2014 Azami
2015 Hôzuki
2016 Suisen
2018 Fuki-no-tô
2019 Maïmaï
Une clochette sans battant
2020 Suzuren
2021 Sémi
2022 No-no-yuri
2023 Niré
2024 Urushi
Dernière édition par kenavo le Ven 3 Mai - 0:45, édité 10 fois
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George Gershwin
Re: Aki Shimazaki
merssage d'Aki Shimazaki qu'on peut retrouver sur le site d'Actes Sud
“On a raison de dire que j’écris « en français des romans très très japonais ». J’ai vécu au Japon jusqu’à l’âge de vingt-six ans et je n’avais jamais été à l’étranger avant cet âge. Je suis contente de pouvoir conserver mes origines japonaises à travers mes romans. En même temps, quand j’écris un roman, ce qui est important, c’est que mon histoire touche le coeur du lecteur. Je raconte la vie d’individus, ce qui est universel. La société japonaise ou des événements historiques du Japon que j’utilise ne sont qu’une toile de fond ou bien un thème secondaire.
Par ailleurs, mon style minimaliste, simple et direct est assez éloigné de la plupart des oeuvres littéraires japonaises. Les écrivains japonais écrivent de manière plus détournée. On ne dit pas les choses directement, au Japon.
[...] J’aime le style du haïku, ce court poème japonais de dix-sept syllabes. Si l’on trouve chez moi un héritage de la littérature nipponne comme les haïkus, j’en serai honorée. J’ai tenté d’écrire de ces poèmes quand j’étais étudiante, mais sans grand succès. Pour moi, c’était plus difficile que d’écrire des romans. [...]
C’est ma façon de m’interroger sur mes racines, de porter un regard critique sur le Japon. Bien que je sois maintenant canadienne, en tant que Japonaise d’origine je crois avoir la responsabilité de connaître ce que nos ancêtres ont fait.”
“On a raison de dire que j’écris « en français des romans très très japonais ». J’ai vécu au Japon jusqu’à l’âge de vingt-six ans et je n’avais jamais été à l’étranger avant cet âge. Je suis contente de pouvoir conserver mes origines japonaises à travers mes romans. En même temps, quand j’écris un roman, ce qui est important, c’est que mon histoire touche le coeur du lecteur. Je raconte la vie d’individus, ce qui est universel. La société japonaise ou des événements historiques du Japon que j’utilise ne sont qu’une toile de fond ou bien un thème secondaire.
Par ailleurs, mon style minimaliste, simple et direct est assez éloigné de la plupart des oeuvres littéraires japonaises. Les écrivains japonais écrivent de manière plus détournée. On ne dit pas les choses directement, au Japon.
[...] J’aime le style du haïku, ce court poème japonais de dix-sept syllabes. Si l’on trouve chez moi un héritage de la littérature nipponne comme les haïkus, j’en serai honorée. J’ai tenté d’écrire de ces poèmes quand j’étais étudiante, mais sans grand succès. Pour moi, c’était plus difficile que d’écrire des romans. [...]
C’est ma façon de m’interroger sur mes racines, de porter un regard critique sur le Japon. Bien que je sois maintenant canadienne, en tant que Japonaise d’origine je crois avoir la responsabilité de connaître ce que nos ancêtres ont fait.”
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George Gershwin
Re: Aki Shimazaki
Le poids des secrets
Tsubaki
Hamaguri
Tsubame
Wasurenagusa
Hotaru
Le premier mars, il va y avoir un nouveau livre d’elle… je voudrais donc qu’on ait aussi son fil
Je ne vais pas en mettre des commentaires pour chacun des volets de ses deux pentalogies qu’elle a publiées jusqu’à présent.
Mais je reprends ma comparaison avec Claude Monet et ses nénuphars. En peinture, une certaine forme de ‘répétition’ peut se retrouver chez bon nombre d’artistes, mais je crois qu’Aki Shimazaki est (selon mes connaissances) la seule qui ait fait cet exploit en littérature.
Et naturellement c’est son talent qui fait qu’aucun des livres ne se ressemble, même si on retrouve des éléments et par moment des scènes qu’on a déjà vues dans les autres tomes du même cycle.
J’étais sous le charme dès le début et Le Poids des secrets va à tout jamais être mon grand coup de cœur d’elle.
Tsubaki
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d’abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d’une vie familiale marquée par les mensonges d’un père qui l’ont poussée à commettre un meurtre. Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n’échappe à son destin.
Hamaguri
Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en inscrivant leurs noms à l’intérieur d’une palourde, comme un serment d’amour éternel. Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître ; les sentiments qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils interdits ? Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les yeux de son fils en lui remettant ce coquillage sorti du tiroir de l’oubli.
Tsubame
Lors du tremblement de terre de 1923, qui a dévasté la région du Kanto et entraîné plus de cent quarante mille morts, la Coréenne Yonhi Kim devient, question de survie, la Japonaise Mariko Kanazawa. A la fin de sa vie, alors qu’elle est veuve, mère d’un chimiste et grand-mère de trois petits-enfants, le mystère de sa naissance lui est dévoilé : le prêtre catholique qui l’avait recueillie dans son église lors du tremblement de terre, surnommé monsieur Tsubame, était-il l’instrument du destin qui a permis à cette hirondelle de s’élancer hors du nid ?
Wasurenagusa
Quelques années après son mariage, Kenji Takahashi apprend qu’il est stérile. Accablé et dépressif, il divorce et quitte la maison familiale. Seule compte encore pour lui sa nurse, Sono, exilée en Mandchourie. Lorsqu’il fait la connaissance de Mariko, qui vit seule avec son fils Yukio, il en tombe amoureux et l’épouse contre l’avis de ses parents, qui le déshéritent. Quarante-six ans plus tard, retraité et affaibli, il recherche les traces de Sono. Au moment où il retrouve sa tombe, sur laquelle est inscrit le nom de la fleur de myosotis (wasurenagusa), il découvre le secret de ses origines et le terrible malheur qui a frappé ses parents.
Hotaru
A la saison des lucioles (hotaru), lorsqu’elle rend visite à sa grand-mère Mariko Takahashi, Tsubaki est loin de se douter que celle-ci lui confiera bientôt le secret qui ronge sa vie depuis cinquante ans, incapable qu’elle fut de le révéler à son mari. Etudiante en archéologie, Tsubaki apprend à travers cette confession les lois cruelles de la vie : l’innocence et la naïveté des jeunes filles sont souvent abusées par les hommes de pouvoir et d’expérience, et leur destinée s’en trouve à jamais bouleversée.
Le premier mars, il va y avoir un nouveau livre d’elle… je voudrais donc qu’on ait aussi son fil
Je ne vais pas en mettre des commentaires pour chacun des volets de ses deux pentalogies qu’elle a publiées jusqu’à présent.
Mais je reprends ma comparaison avec Claude Monet et ses nénuphars. En peinture, une certaine forme de ‘répétition’ peut se retrouver chez bon nombre d’artistes, mais je crois qu’Aki Shimazaki est (selon mes connaissances) la seule qui ait fait cet exploit en littérature.
Et naturellement c’est son talent qui fait qu’aucun des livres ne se ressemble, même si on retrouve des éléments et par moment des scènes qu’on a déjà vues dans les autres tomes du même cycle.
J’étais sous le charme dès le début et Le Poids des secrets va à tout jamais être mon grand coup de cœur d’elle.
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George Gershwin
Re: Aki Shimazaki
Au cœur du Yamato
Mitsuba
Zakuro
Tonbo
Tsukushi
Yamabuki
Cette deuxième pentalogie est moins ‘évidente’ que la première. Parfois on a du mal à trouver les liens, contrairement à la première histoire, ici les événements varient, les personnes ne sont pas toujours reconnaissables et on doit fouiller un peu plus pour trouver leur union.
Mais pour moi cela restait tout aussi bien et j’ai adoré, surtout que tous les ‘secrets’ et liens se sont dévoilés à la fin.
Ainsi, il n’y avait pas question que j’allais continuer avec son prochain cycle… dont on attend encore le nom. Pour l’instant il y a deux publiés et comme je viens de le dire, le troisième est prévue pour le 1er mars!
Mitsuba
L'histoire d'un jeune cadre japonais qui tombe amoureux au moment où sa société lui propose un poste important dans une succursale à l'étranger illustre la violence terrible des lois sociales au Japon.
Zakuro
Banzo Toda est porté disparu en Sibérie depuis la fin de la guerre. Sa femme, sombrant dans l'Alzheimer, s'accroche néanmoins à l'espoir de revoir un jour son mari. Quand Tsuyoshi Toda découvre que son père vit en fait, depuis vingt-cinq ans, dans une ville peu éloignée de la leur, il veut comprendre les raisons de son silence. Dans une longue lettre, le père expliquera au fils les événements qui ont brisé le cours de sa vie à partir du drame survenu à bord du bateau qui devait le ramener près des siens.
Tonbo
Avec la visite inattendue d'un homme qui réveille le souvenir du suicide de son père, Nobu apprend une tout autre histoire que celle qui a assombri sa jeunesse...
Tsukushi
Lors de la fête qui souligne le treizième anniversaire de sa fille Mitsuba, Yûko découvre qu’un secret peut en cacher un autre : trahisons et doubles vies risquent bientôt de bouleverser sa vision du bonheur et le cours de sa vie. Après Mitsuba, Zakuro et Tonbo, composés avec la même sobriété pleine d’empathie, Tsukushi est le quatrième volet d’un cycle romanesque consacré au silence et à la violence des lois sociales au Japon.
Yamabuki
Cela fait maintenant cinquante-six ans que Aïko Toda a connu le coup de foudre pour celui qu’elle acceptait d’épouser dès leur pre mier rendez-vous. Aux côtés de cet homme, un cadre dévoué de l’importante compagnie Goshima, elle a été aux premières lignes de la reconstruction économique de son pays dévasté par la guerre. Toujours aussi amoureux, tous deux profitent aujourd’hui de leur retraite. Au fil des jours de pluie et des promenades, Aïko songe à ce demisiècle passé auprès de Tsuyoshi Toda, son samurai ; un bonheur dont elle prend la mesure alors que remontent aussi à sa mémoire les années qui ont précédé cette ren contre, celles d’un premier mariage raté.
Cette deuxième pentalogie est moins ‘évidente’ que la première. Parfois on a du mal à trouver les liens, contrairement à la première histoire, ici les événements varient, les personnes ne sont pas toujours reconnaissables et on doit fouiller un peu plus pour trouver leur union.
Mais pour moi cela restait tout aussi bien et j’ai adoré, surtout que tous les ‘secrets’ et liens se sont dévoilés à la fin.
Ainsi, il n’y avait pas question que j’allais continuer avec son prochain cycle… dont on attend encore le nom. Pour l’instant il y a deux publiés et comme je viens de le dire, le troisième est prévue pour le 1er mars!
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George Gershwin
Re: Aki Shimazaki
Azami
Azami = chardon, d’où le choix de la belle couverturePrésentation de l’éditeur
Mitsuo Kawana, la jeune trentaine, est étonné quand il croise par hasard Gorô Kida, un ancien camarade de classe devenu le président d’une importante compagnie. Il est encore plus surpris lorsque celui-ci l’invite dans un club très sélect où travaille une autre ancienne amie d’école, la belle et mystérieuse Mitsuko, devenue entraîneuse.
Mitsuo mène une carrière de rédacteur pour une publication culturelle en attendant l’occasion de fonder sa propre revue d’histoire. En dépit d’un certain détachement sexuel, il s’entend bien avec Atsuko, la mère de ses deux enfants. Il se contente de fréquenter les salons érotiques pour combler ses besoins. Mais ces récentes retrouvailles fortuites raviveront en lui les rêves et les désirs de jeunesse.
Avec sa prose intimiste et précise, Aki Shimazaki explore cette fois ce que l’on devine derrière la paroi trop lisse des apparences.
Retrouver Aki Shimazaki est pour moi toujours un plaisir. J’adore son écriture, sa façon de raconter ses histoires.
Il en est de même avec ce nouveau livre qui est le début d’un nouveau cycle dont on va devoir attendre pour voir le développement au cours des années à venir.
Assez étonnée de découvrir qu’elle s’est choisie –entre autre- le sujet de la sexualité pour ce premier volet.
Mais elle arrive à bien mener ses fils de l’histoire et à peine que j'ai fermé le livre, j'attends déja la suite...
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Re: Aki Shimazaki
Hôzuki
Oui, la vie est dure en tant que fan d’Aki Shimazaki. On doit attendre pas mal de temps pour voir un nouveau livre d’elle. Et pour la plupart il n’y a jamais plus que 120-130 pages… mais dans son cas je dois dire que j’adore être masochistePrésentation de l’éditeur
Mitsuko, libraire d'occasion la journée, entraîneuse dans un bar une soirée par semaine, vit seule avec sa mère et son fils sourd, né dans des circonstances qu'elle ne tient pas à élucider...
Après «Le Poids des secrets» et «Au coeur du Yamato», Aki Shimazaki dans ce nouveau cycle romanesque observe l'intimité des individus sans se départir de sa pudeur ni de son élégance.
Nous voici donc avec le deuxième volet de sa nouvelle pentalogie et j’avoue que j’ai recherché un peu dans mes souvenirs de ma lecture du livre d’avant pour trouver le lien entre Mitsuko et ce livre d’avant.
Mais plus important encore que de retrouver les fils qui s’entrelacent d’un livre à l’autre, c’est de savourer l’histoire. Et cette fois-ci c’est encore une fois un régal.
Son imagination pour créer ce monde qui entoure cette jeune femme, est extraordinaire, les secrets qui vont être dévoilés peu à peu au lecteur, sont exquis et son choix pour la façon dont elle va parler de la relation entre mères-enfants est très fin et délicat.
Je sais que je suis toujours enchantée après une lecture d’un de ses livres, mais celui-ci va certainement figurer parmi mes préférés.
Trop beau
Physalis (du grec phusalis, vessie, en raison de la forme de son calice) est un genre de plantes de la famille des Solanaceae. On les appelle couramment Amour en cage, Lanterne japonaise (ou hōzuki au Japon), Lanterne chinoise.
source et suite
« Hôzuki, hôzuki, l’amour en cage,
Orange comme le lis tigré,
Eclatant comme le soleil.
Quelle joie ! tu es ma lumière ! »
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George Gershwin
Re: Aki Shimazaki
Faut que je lise Hozuki (mais je pense qu'il faudrait que je relise Azami...)
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Aki Shimazaki
Une auteure que j'aime beaucoup, découverte grâce à Céline, je me souviens :-)
J'avais débuté par les deux premiers Tsubaki et Hamaguri.
Saga toute en finesse et élégance. L'écriture est très sobre mais profonde, sans artifices, avec des phrases dépouillées qui n'en sont que plus intenses.
Ils se lisent tous deux très vite. D'emblée sous le charme de cette histoire qui se révèle à l'envers et nous tient en haleine. Narrée différemment dans les deux volets Tsubaki par la voix de ces deux femmes, la mère et sa fille, Hamaguri de façon plus intimiste par celle du petit garçon devenu adulte à la fin du récit.
...
Pour ce qui est de Mitsuba, je l'ai lu mais ne l'ai pas chroniqué. J'avais tout de même nettement préféré" le Poids des Secrets "
En gros le récit d'un jeune cadre dynamique japonais dont la promotion à l'étranger survient alors qu'il tombe amoureux d'une jeune fille. Ce livre reflète l'assujettissement et l'oppression qui existent dans les grosses sociétés japonaises, les rapports de force qui en résultent et la difficulté pour chaque employé de résister à cette machine broyeuse d'individus afin de se construire une vie propre .
J'avais trouvé le sujet un peu effleuré, trop court et moins consistant que les autres...
J'avais débuté par les deux premiers Tsubaki et Hamaguri.
Saga toute en finesse et élégance. L'écriture est très sobre mais profonde, sans artifices, avec des phrases dépouillées qui n'en sont que plus intenses.
Ils se lisent tous deux très vite. D'emblée sous le charme de cette histoire qui se révèle à l'envers et nous tient en haleine. Narrée différemment dans les deux volets Tsubaki par la voix de ces deux femmes, la mère et sa fille, Hamaguri de façon plus intimiste par celle du petit garçon devenu adulte à la fin du récit.
...
Pour ce qui est de Mitsuba, je l'ai lu mais ne l'ai pas chroniqué. J'avais tout de même nettement préféré" le Poids des Secrets "
En gros le récit d'un jeune cadre dynamique japonais dont la promotion à l'étranger survient alors qu'il tombe amoureux d'une jeune fille. Ce livre reflète l'assujettissement et l'oppression qui existent dans les grosses sociétés japonaises, les rapports de force qui en résultent et la difficulté pour chaque employé de résister à cette machine broyeuse d'individus afin de se construire une vie propre .
J'avais trouvé le sujet un peu effleuré, trop court et moins consistant que les autres...
Aeriale- Messages : 11827
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Aki Shimazaki
-Le poids des secrets-
(suite)
Tsubame- Wasurenagusa- Hotaru -
J'ai retrouvé avec un immense plaisir l'histoire de cette famille où les secrets enfouis sont révélés comme dans un puzzle. Tout s'imbrique suivant les différentes voix des protagonistes.
Dans Tsubame c'est Mariko/Yonhi qui parle. Ayant un peu oublié les deux autres tomes, et vu que ce récit pourrait se lire indépendamment, j'ai cherché à me remettre dans le contexte. On comprend qui est Mariko et pourquoi elle a du changer de nom lors du tremblement de terre de 1923, cachant ainsi sa nationalité coréenne face à la domination japonaise. Récit palpitant qui nous éclaire sur l'attitude japonaise face aux migrants coréens. L'histoire pourrait débuter là...
Wasurenagusa raconte l'histoire de Kenji, personnage tout en finesse, attachant et vulnérable, qui par amour pour Mariko renoncera à sa famille et ses biens. On y perçoit toute l'hypocrisie et les faux semblants de ces castes très fermées où l'on se doit de donner une descendance pour assurer la lignée.
Hotaru, Le dernier volet laisse la parole à la petite fille de Mariko, qui se voit confier par sa grand-mère toute l'histoire de sa vie et l'on reprend les données du début: la mort de Horibe, la disparition non expliquée de sa fille: tout se remet en place!
Une pentalogie merveilleuse qui m'a embarquée très loin grâce à l'écriture très pure et poétique de Aki Shimazaki où chaque phrase est concise et où les mots vont à l'essentiel. Un gros coup de coeur <3
Par contre ne faites pas comme moi et tachez de lire les 5 volumes à la suite, sous peine de le regretter ensuite.
(suite)
Tsubame- Wasurenagusa- Hotaru -
J'ai retrouvé avec un immense plaisir l'histoire de cette famille où les secrets enfouis sont révélés comme dans un puzzle. Tout s'imbrique suivant les différentes voix des protagonistes.
Dans Tsubame c'est Mariko/Yonhi qui parle. Ayant un peu oublié les deux autres tomes, et vu que ce récit pourrait se lire indépendamment, j'ai cherché à me remettre dans le contexte. On comprend qui est Mariko et pourquoi elle a du changer de nom lors du tremblement de terre de 1923, cachant ainsi sa nationalité coréenne face à la domination japonaise. Récit palpitant qui nous éclaire sur l'attitude japonaise face aux migrants coréens. L'histoire pourrait débuter là...
Wasurenagusa raconte l'histoire de Kenji, personnage tout en finesse, attachant et vulnérable, qui par amour pour Mariko renoncera à sa famille et ses biens. On y perçoit toute l'hypocrisie et les faux semblants de ces castes très fermées où l'on se doit de donner une descendance pour assurer la lignée.
Hotaru, Le dernier volet laisse la parole à la petite fille de Mariko, qui se voit confier par sa grand-mère toute l'histoire de sa vie et l'on reprend les données du début: la mort de Horibe, la disparition non expliquée de sa fille: tout se remet en place!
Une pentalogie merveilleuse qui m'a embarquée très loin grâce à l'écriture très pure et poétique de Aki Shimazaki où chaque phrase est concise et où les mots vont à l'essentiel. Un gros coup de coeur <3
Par contre ne faites pas comme moi et tachez de lire les 5 volumes à la suite, sous peine de le regretter ensuite.
Aeriale- Messages : 11827
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Aki Shimazaki
Faudrait que je me lance.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Aki Shimazaki
Je recopie ici mes notes, datant de 2007, sur les 5 romans de la série du Poids des secrets.
Tsubaki
Tsubaki est un roman aussi court que passionnant, à la fois intimiste et historique.
La narratrice en est une jeune femme d'origine japonaise, Namiko, vivant dans un pays non précisé, mais qu'on devine être le Canada. Sa mère, Yukiko, survivante de Nagasaki et exilée après la guerre dans ce pays, vient de mourir en lui laissant deux lettres, l'une adressée à un frère dont la narratrice ignorait l'existence, l'autre qui lui est destinée. Yukiko y confesse un meurtre, commis au Japon alors qu'elle était adolescente ...
Ce récit est pour la vieille dame un moyen de se libérer enfin du "poids des secrets" et d'éclairer les zones d'ombre d'une histoire familiale faussée par le mensonge. Pour Namiko c'est un retour aux sources, vers un pays où elle a peu vécu, et une famille dont elle ignore presque tout. Ce récit est également important pour le fils de Namiko, né d'un père américain et avide de témoignages sur la Seconde Guerre mondiale.
Avec une étonnante économie de moyens, Aki Shimazaki décrit plutôt brièvement le carnage de la bombe, mais fait planer son ombre sur tout le roman. C'est ce jour-là qui a infléchi le destin de Yukiko et donc de sa descendance...
Cette épure fait ressortir des images symboliques fortes, telles celle du camélia (tsubaki en japonais) qui donne son titre au roman. Tsubaki est la fleur préférée, emblématique, de Yukiko, celle qu'elle cultive dans son jardin canadien, et qui, après sa mort, continuera à fleurir sa maison et sa tombe. Elle peut représenter la beauté qui ne se délite pas dans la mort (la fleur du camélia tombe sans s'effeuiller), l'attachement aux racines japonaises malgré l'exil...Cette fleur charnue et rouge vif, à demi-fermée, au coeur dissimulé, pourrait être un écho aux sentiments des personnages et à la sensualité de certaines scènes, intenses et violents mais gardés secrets.
L'image reste malgré tout énigmatique, et cela convient très bien à ce roman qui, sans que vous sachiez exactement comment, capte votre attention dès les premières lignes et vous laisse impatient de lire la suite! Car Tsubaki est le 1er volume d'une pentalogie "chorale", évoquant la bombe atomique sur Nagasaki depuis cinq points de vue différents.
Hamaguri
Le second volet, Hamaguri, reprend cette saga familiale, mais cette fois-ci avec le point de vue de Yukio, le demi-frère de Yukiko, qui se révèle un personnage particulièrement attachant.La tonalité de Hamaguri est plus intimiste que Tsubaki.
Le récit de Yukiko portait la marque de son caractère ferme et énergique, de son intérêt pour l'Histoire. La sensibilité de Yukio, très attaché aux femmes de sa vie ( Mariko, la fillette du parc, Yukiko), lui fait privilégier l'histoire personnelle, celle des liens familiaux et des sentiments, bouleversée à jamais par la guerre. Le 9 août 1945, le jour de la bombe, signifie surtout pour lui la perte de la femme aimée, mais aussi des retrouvailles aussi douloureuses que tardives, 50 ans plus tard.
Les hamaguri, coquillages jumeaux, sont une très belle (et double!) métaphore de la mémoire et de la nostalgie d'une moitié perdue,d'un double parfait, de son éternelle recherche...
Hamaguri, émouvant mais sans aucun gramme de mélo, peut donc vous arracher une petite larme (dur d'y résister à la fin) mais vous gardera en haleine.
Car le personnage central de la pentalogie commence à se dessiner de plus en plus nettement: Mariko, la belle et mystérieuse mère de Yukio et maîtresse du père de Yukiko. Et elle semble détenir bien d'autres secrets de famille! Elle est la narratrice du volet suivant: Tsubame...
Tsubame
Tsubame peut être considéré, par sa place au coeur de la pentalogie, comme son volet-clé. On y remonte le plus loin dans le temps, jusqu'en 1923 et au Kantô-Daishinsai, le tremblement de terre qui fit 140 000 morts dans la région de Tôkyô. La narratrice en est Mariko et elle nous y dévoile le secret de ses origines, qui est peut-être le plus lourd, le plus douloureux de tous car elle ne pourra jamais l'avouer à son fils Yukio et à sa famille. Il coincide avec une zone particulièrement sombre et occultée de l'Histoire japonaise, le massacre de milliers d'immigrants coréens par des Japonais, profitant de la confusion suivant le séisme. Tsubame est également le volet central puisque c'est celui de Mariko, personnage principal de la pentalogie et détentrice de tant de secrets. C'est par elle que se rejoignent les histoires des deux familles. Et de ce cycle consacré à la filiation, elle est la figure maternelle la plus belle et émouvante, presque emblématique. Son nom n'est-il pas la japonisation de "Marie" ? Elle a reçu ce nom d'un prêtre étranger qui l'a recueillie dans son orphelinat, à la disparition de sa mère lors du séisme. Tsubame, l'hirondelle, c'est l'oiseau symbolisant l'ailleurs, qui faisait rêver Mariko enfant et c'est aussi le surnom de ce prêtre si aimant.
Wasurenagusa
Wasurenagusa, c'est le point de vue de Kenji Takahashi, qui épouse Mariko et adopte Yukio. Pour cela, il n'hésite pas à rompre avec sa famille bourgeoise et traditionnaliste qui rejette la jeune femme, car elle est orpheline et mère célibataire. Celui qui n'était qu'un personnage de mari trompé,souvent absent , dans les volets précédents prend toute son épaisseur. On découvre un homme attachant, profondément humain, qui possède lui aussi son lot de secrets... Ce volet d'une tonalité plus intimiste porte le nom japonais du myosotis, la fleur préférée de Kenji. Elle évoque son attachement à sa nourrice, Sono, qui s'est substituée un moment à sa mère. Un personnage sur lequel on aimerait vraiment en savoir plus...L'épure de ces romans peut engendrer une certaine frustration...
Hotaru
La narratrice de Hotaru est Tsubaki, la fille de Yukio, qui s'occupe de sa grand-mère Mariko, dont la santé décline de jour en jour. Ce dernier volet raconte "l'histoire d'une luciole tombée dans l'eau sucrée", ou comment les jeunes femmes peuvent se faire abuser par des hommes sans scrupules. Il met en parallèle l'expérience de Mariko avec M.Horibe (le père naturel de Yukio) et celle de Tsubaki l'étudiante avec un de ses profs. Il apporte aussi des détails essentiels sur le drame qui s'est joué dans la demeure partagée par les Takahashi et les Horibe à Nagasaki, au matin du 9 août 1945, juste avant qu'elle ne soit anéantie par la bombe atomique. Ce n'est qu'en refermant Hotaru, achevant ainsi la pentalogie, qu'on se rend compte à quel point l'Histoire a infléchi les destinées des deux familles, dont les secrets ont été enfouis sous les décombres du Kantô-Daishinsai, puis de la bombe.
On mesure également l'importance des noms donnés à chaque roman, qui symbolisent un ou plusieurs personnages. Nous retrouvons de volet en volet le camélia, les coquilles jumelles, l'hirondelle, le myosotis, les lucioles, comme les cartes d'un tarot poétique, les pièces capitales de ce puzzle... Elles permettent d'établir des correspondances entre les cinq volets, de renforcer la cohésion de ce récit choral, mais surtout de souligner les liens existant entre les différents narrateurs, les membres de familles que le "poids des secrets" a finalement rapproché, au lieu de diviser.
Tsubaki
Tsubaki est un roman aussi court que passionnant, à la fois intimiste et historique.
La narratrice en est une jeune femme d'origine japonaise, Namiko, vivant dans un pays non précisé, mais qu'on devine être le Canada. Sa mère, Yukiko, survivante de Nagasaki et exilée après la guerre dans ce pays, vient de mourir en lui laissant deux lettres, l'une adressée à un frère dont la narratrice ignorait l'existence, l'autre qui lui est destinée. Yukiko y confesse un meurtre, commis au Japon alors qu'elle était adolescente ...
Ce récit est pour la vieille dame un moyen de se libérer enfin du "poids des secrets" et d'éclairer les zones d'ombre d'une histoire familiale faussée par le mensonge. Pour Namiko c'est un retour aux sources, vers un pays où elle a peu vécu, et une famille dont elle ignore presque tout. Ce récit est également important pour le fils de Namiko, né d'un père américain et avide de témoignages sur la Seconde Guerre mondiale.
Avec une étonnante économie de moyens, Aki Shimazaki décrit plutôt brièvement le carnage de la bombe, mais fait planer son ombre sur tout le roman. C'est ce jour-là qui a infléchi le destin de Yukiko et donc de sa descendance...
Cette épure fait ressortir des images symboliques fortes, telles celle du camélia (tsubaki en japonais) qui donne son titre au roman. Tsubaki est la fleur préférée, emblématique, de Yukiko, celle qu'elle cultive dans son jardin canadien, et qui, après sa mort, continuera à fleurir sa maison et sa tombe. Elle peut représenter la beauté qui ne se délite pas dans la mort (la fleur du camélia tombe sans s'effeuiller), l'attachement aux racines japonaises malgré l'exil...Cette fleur charnue et rouge vif, à demi-fermée, au coeur dissimulé, pourrait être un écho aux sentiments des personnages et à la sensualité de certaines scènes, intenses et violents mais gardés secrets.
L'image reste malgré tout énigmatique, et cela convient très bien à ce roman qui, sans que vous sachiez exactement comment, capte votre attention dès les premières lignes et vous laisse impatient de lire la suite! Car Tsubaki est le 1er volume d'une pentalogie "chorale", évoquant la bombe atomique sur Nagasaki depuis cinq points de vue différents.
Hamaguri
Le second volet, Hamaguri, reprend cette saga familiale, mais cette fois-ci avec le point de vue de Yukio, le demi-frère de Yukiko, qui se révèle un personnage particulièrement attachant.La tonalité de Hamaguri est plus intimiste que Tsubaki.
- Baratin avec beaucoup de détails:
- Le roman commence à Tokyo, alors que Yukio a 4 ans et qu'il vit seul avec sa mère, Mariko. Comme il est né hors-mariage et n'a pas de père, il subit les quolibets des gamins du voisinage ("tetenashigo!" bâtard). Mais il joue régulièrement au parc avec une fillette, dont le père , "ojisan"(=monsieur), semble être un ami de Mariko et lui rend souvent visite. Quand il ne vient pas Mariko est plongée dans une grande tristesse. Yukio et la fillette ,dont il ignore le nom, s'attachent l'un à l'autre au point de promettre de se marier devenus grands...Un jour, "ELLE" lui apprend un jeu:
Puis Mariko se marie avec un autre homme qui adopte Yukio. Avant le départ de sa famille pour Nagasaki, Yukio rencontre une dernière fois ELLE, qui lui remet une paire de hamaguri scellée par un ruban de papier. A l'intérieur des coquilles elle a écrit leurs deux prénoms.Aujourd'hui, ELLE apporte des coquillages qui s'appellent hamaguri. ELLE les met par terre en deux rangs. Ils sont vraiment grands, mais toutes les dents de la charnière sont séparées. Je prends l'une des coquilles dans ma main. Nous les comptons en ordre [...]
En touchant à la dernière, ELLE crie:
- Vingt! Il y en a vingt en tout. On va jouer au kaïawase.
Je répète le mot que j'ai entendu pour la première fois:
- Kaïawase?
- Oui. Les règles du jeu sont très simples: trouver les deux coquilles qui formaient la paire originale. [...]
Je prends deux coquilles et j'essaie de les joindre, mais elles n'appartiennent pas à la même paire. Je les dépose par terre. ELLE continue. Puis, ce sera mon tour. Ainsi nous répétons le jeu jusqu'à ce que nous ayons reformé les dix coquillages.
Aujourd'hui, ELLE a trouvé sept paires et moi, j'en ai trouvé trois. ELLE m'a dit: "Chez les hamaguri, il n'y a que deux parties qui vont bien ensemble".
A Nagasaki, Yukio grandit sans jamais oublier la fillette, mais il perd les hamaguri. Adolescent, en pleine guerre, il rencontre Yukiko, dont les parents viennent d'emménager dans la maison mitoyenne...
Le récit de Yukiko portait la marque de son caractère ferme et énergique, de son intérêt pour l'Histoire. La sensibilité de Yukio, très attaché aux femmes de sa vie ( Mariko, la fillette du parc, Yukiko), lui fait privilégier l'histoire personnelle, celle des liens familiaux et des sentiments, bouleversée à jamais par la guerre. Le 9 août 1945, le jour de la bombe, signifie surtout pour lui la perte de la femme aimée, mais aussi des retrouvailles aussi douloureuses que tardives, 50 ans plus tard.
Les hamaguri, coquillages jumeaux, sont une très belle (et double!) métaphore de la mémoire et de la nostalgie d'une moitié perdue,d'un double parfait, de son éternelle recherche...
Hamaguri, émouvant mais sans aucun gramme de mélo, peut donc vous arracher une petite larme (dur d'y résister à la fin) mais vous gardera en haleine.
Car le personnage central de la pentalogie commence à se dessiner de plus en plus nettement: Mariko, la belle et mystérieuse mère de Yukio et maîtresse du père de Yukiko. Et elle semble détenir bien d'autres secrets de famille! Elle est la narratrice du volet suivant: Tsubame...
Tsubame
Tsubame peut être considéré, par sa place au coeur de la pentalogie, comme son volet-clé. On y remonte le plus loin dans le temps, jusqu'en 1923 et au Kantô-Daishinsai, le tremblement de terre qui fit 140 000 morts dans la région de Tôkyô. La narratrice en est Mariko et elle nous y dévoile le secret de ses origines, qui est peut-être le plus lourd, le plus douloureux de tous car elle ne pourra jamais l'avouer à son fils Yukio et à sa famille. Il coincide avec une zone particulièrement sombre et occultée de l'Histoire japonaise, le massacre de milliers d'immigrants coréens par des Japonais, profitant de la confusion suivant le séisme. Tsubame est également le volet central puisque c'est celui de Mariko, personnage principal de la pentalogie et détentrice de tant de secrets. C'est par elle que se rejoignent les histoires des deux familles. Et de ce cycle consacré à la filiation, elle est la figure maternelle la plus belle et émouvante, presque emblématique. Son nom n'est-il pas la japonisation de "Marie" ? Elle a reçu ce nom d'un prêtre étranger qui l'a recueillie dans son orphelinat, à la disparition de sa mère lors du séisme. Tsubame, l'hirondelle, c'est l'oiseau symbolisant l'ailleurs, qui faisait rêver Mariko enfant et c'est aussi le surnom de ce prêtre si aimant.
Wasurenagusa
Wasurenagusa, c'est le point de vue de Kenji Takahashi, qui épouse Mariko et adopte Yukio. Pour cela, il n'hésite pas à rompre avec sa famille bourgeoise et traditionnaliste qui rejette la jeune femme, car elle est orpheline et mère célibataire. Celui qui n'était qu'un personnage de mari trompé,souvent absent , dans les volets précédents prend toute son épaisseur. On découvre un homme attachant, profondément humain, qui possède lui aussi son lot de secrets... Ce volet d'une tonalité plus intimiste porte le nom japonais du myosotis, la fleur préférée de Kenji. Elle évoque son attachement à sa nourrice, Sono, qui s'est substituée un moment à sa mère. Un personnage sur lequel on aimerait vraiment en savoir plus...L'épure de ces romans peut engendrer une certaine frustration...
Hotaru
La narratrice de Hotaru est Tsubaki, la fille de Yukio, qui s'occupe de sa grand-mère Mariko, dont la santé décline de jour en jour. Ce dernier volet raconte "l'histoire d'une luciole tombée dans l'eau sucrée", ou comment les jeunes femmes peuvent se faire abuser par des hommes sans scrupules. Il met en parallèle l'expérience de Mariko avec M.Horibe (le père naturel de Yukio) et celle de Tsubaki l'étudiante avec un de ses profs. Il apporte aussi des détails essentiels sur le drame qui s'est joué dans la demeure partagée par les Takahashi et les Horibe à Nagasaki, au matin du 9 août 1945, juste avant qu'elle ne soit anéantie par la bombe atomique. Ce n'est qu'en refermant Hotaru, achevant ainsi la pentalogie, qu'on se rend compte à quel point l'Histoire a infléchi les destinées des deux familles, dont les secrets ont été enfouis sous les décombres du Kantô-Daishinsai, puis de la bombe.
On mesure également l'importance des noms donnés à chaque roman, qui symbolisent un ou plusieurs personnages. Nous retrouvons de volet en volet le camélia, les coquilles jumelles, l'hirondelle, le myosotis, les lucioles, comme les cartes d'un tarot poétique, les pièces capitales de ce puzzle... Elles permettent d'établir des correspondances entre les cinq volets, de renforcer la cohésion de ce récit choral, mais surtout de souligner les liens existant entre les différents narrateurs, les membres de familles que le "poids des secrets" a finalement rapproché, au lieu de diviser.
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Merlette- Messages : 2334
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Re: Aki Shimazaki
C'est intéressant de confronter ses impressions de l'époque et ce dont je me souviens 10 ans plus tard:
En 2007 :
Aujourd'hui, si je conserve l'impression d'une belle écriture toute en épure et subtilité, j'avoue que j'ai peu gardé en mémoire les détails de cette saga familiale, qui m'avait fait si forte impression alors et dont je pensais qu'elle me marquerait durablement...
De même j'ai lu un ou deux de la série suivante, sans poursuivre, et là je n'en conserve aucun souvenir, mis à part celui d'un style agréable.
Je ne sais pas si ces beaux romans traversent bien l'épreuve du temps, ou alors ils mettent en pratique à merveille le principe de l'impermanence, au centre du bouddhisme zen ?
En 2007 :
Ma pomme a écrit:Et je peux maintenant certifier que ce cycle romanesque mérite bien son nom! Les secrets de famille et les révélations sur la filiation des personnages y foisonnent autant que dans les sagas qui envahissent nos écrans TV chaque été. Sauf qu'ici, tout est en simplicité, émotion et habileté narrative. Chaque volet possède un narrateur différent et ainsi se dessinent, à petites touches, les histoires liées des familles Takahashi et Horibe.
Aujourd'hui, si je conserve l'impression d'une belle écriture toute en épure et subtilité, j'avoue que j'ai peu gardé en mémoire les détails de cette saga familiale, qui m'avait fait si forte impression alors et dont je pensais qu'elle me marquerait durablement...
De même j'ai lu un ou deux de la série suivante, sans poursuivre, et là je n'en conserve aucun souvenir, mis à part celui d'un style agréable.
Je ne sais pas si ces beaux romans traversent bien l'épreuve du temps, ou alors ils mettent en pratique à merveille le principe de l'impermanence, au centre du bouddhisme zen ?
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Merlette- Messages : 2334
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Re: Aki Shimazaki
Très intéressant ! Merci Kenavo.Kenavo a écrit:merssage d'Aki Shimazaki qu'on peut retrouver sur le site d'Actes Sud
“On a raison de dire que j’écris « en français des romans très très japonais ». J’ai vécu au Japon jusqu’à l’âge de vingt-six ans et je n’avais jamais été à l’étranger avant cet âge. Je suis contente de pouvoir conserver mes origines japonaises à travers mes romans. En même temps, quand j’écris un roman, ce qui est important, c’est que mon histoire touche le coeur du lecteur. Je raconte la vie d’individus, ce qui est universel. La société japonaise ou des événements historiques du Japon que j’utilise ne sont qu’une toile de fond ou bien un thème secondaire.
Par ailleurs, mon style minimaliste, simple et direct est assez éloigné de la plupart des oeuvres littéraires japonaises. Les écrivains japonais écrivent de manière plus détournée. On ne dit pas les choses directement, au Japon.
[...] J’aime le style du haïku, ce court poème japonais de dix-sept syllabes. Si l’on trouve chez moi un héritage de la littérature nipponne comme les haïkus, j’en serai honorée. J’ai tenté d’écrire de ces poèmes quand j’étais étudiante, mais sans grand succès. Pour moi, c’était plus difficile que d’écrire des romans. [...]
C’est ma façon de m’interroger sur mes racines, de porter un regard critique sur le Japon. Bien que je sois maintenant canadienne, en tant que Japonaise d’origine je crois avoir la responsabilité de connaître ce que nos ancêtres ont fait.”
Moune- Messages : 611
Date d'inscription : 16/12/2016
Re: Aki Shimazaki
Il doit y avoir un peu des deux… Finalement, des années après, on se souvient de peu de livres — et parfois, il s'agit de livres qu'on n'a pas vraiment aimés mais qui avaient du "poids" et nous ont touchés, passionnés ou agacés : je n'ai pas aimé "Belle du Seigneur" (grand livre pourtant) mais je m'en souviens, ni le personnage d'Emma Bovary qui m'a profondément agacée (très grand livre aussi bien sûr). Les romans japonais, j'en ai lu un certain nombre mais il m'en reste surtout une atmosphère, peut-être parce que généralement il y a peu d'événements marquants : c'est sans doute ce qui se passe aussi pour toi. On peut supposer qu'il nous en reste une sorte de connaissance/attirance pour cette civilisation qui nous devient plus proche.Céline a écrit:C'est intéressant de confronter ses impressions de l'époque et ce dont je me souviens 10 ans plus tard:
En 2007 :Ma pomme a écrit:Et je peux maintenant certifier que ce cycle romanesque mérite bien son nom! Les secrets de famille et les révélations sur la filiation des personnages y foisonnent autant que dans les sagas qui envahissent nos écrans TV chaque été. Sauf qu'ici, tout est en simplicité, émotion et habileté narrative. Chaque volet possède un narrateur différent et ainsi se dessinent, à petites touches, les histoires liées des familles Takahashi et Horibe.
Aujourd'hui, si je conserve l'impression d'une belle écriture toute en épure et subtilité, j'avoue que j'ai peu gardé en mémoire les détails de cette saga familiale, qui m'avait fait si forte impression alors et dont je pensais qu'elle me marquerait durablement...
De même j'ai lu un ou deux de la série suivante, sans poursuivre, et là je n'en conserve aucun souvenir, mis à part celui d'un style agréable.
Je ne sais pas si ces beaux romans traversent bien l'épreuve du temps, ou alors ils mettent en pratique à merveille le principe de l'impermanence, au centre du bouddhisme zen ?
Moune- Messages : 611
Date d'inscription : 16/12/2016
Re: Aki Shimazaki
Moune a écrit: Les romans japonais, j'en ai lu un certain nombre mais il m'en reste surtout une atmosphère, peut-être parce que généralement il y a peu d'événements marquants : c'est sans doute ce qui se passe aussi pour toi.
Je n'en sais trop rien en fait. Je sais qu'on a tendance à dire que les romans japonais c'est avant tout une atmosphère et qu'il ne s'y passe rien ou pas grand-chose mais il ne faut pas généraliser. J'ai lu des romans japonais intimistes où l'action était minimale mais elle m'a laissé un souvenir bien plus précis.
Dans la pentalogie des Secrets, il se passe pas mal de choses au contraire avec ces secrets et révélations à foison (je faisais même allusion aux saga TV), mais qui ne m'ont pas plus marquée que cela. C'est curieux. Je crois que plus qu'à un phénomène culturel cela tient à cet éparpillement de la narration (avec ces différentes personnalités des narrateurs), qui est très intéressante et très agréable à la lecture, mais ne contribue pas à fixer les souvenirs.
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Merlette- Messages : 2334
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