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Paul Auster

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Message par domreader Ven 9 Déc - 17:18

auster - Paul Auster A1139

Wikipedia a écrit:
Les parents de Paul Auster, juifs, nés aux États-Unis sont originaires d'Europe centrale. Très tôt au contact des livres par l'intermédiaire de la bibliothèque d'un oncle traducteur, Paul Auster commence à écrire à l'âge de 12 ans, peu avant de pratiquer le baseball, thème présent dans nombre de ses romans. De 1965 à 1967, il est étudiant à l'université Columbia (littératures française, italienne et anglaise). Il commence à traduire des auteurs français (Jacques Dupin et André du Bouchet) et découvre Paris. Il y retourne en 1967 après avoir échappé à la guerre du Viêt Nam, veut faire du cinéma, échoue au concours d'entrée de l'IDHEC. Il écrit des scénarios pour des films muets qui ne se concrétiseront pas, mais qui serviront plus tard dans Le Livre des illusions.

Commence alors une dizaine d'années de difficultés. Paul Auster écrit des articles pour des revues, débute les premières versions du Voyage d'Anna Blume et de Moon Palace, travaille sur un pétrolier, revient en France pour un séjour de trois ans (1971-1974) où il vit de ses traductions (Mallarmé, Sartre, Simenon), et écrit des poèmes et des pièces de théâtre en un acte.

En 1979, alors qu'il vient de divorcer et a tenté en vain de faire publier, sous le pseudonyme de « Paul Benjamin », un roman policier (intitulé : Fausse Balle), la mort de son père lui apporte un petit héritage qui le remet à flot et qui lui inspire L'Invention de la solitude. L'Art de la faim est publié en 1982, en 1985 c'est un recueil en prose, Espaces blancs, suivi bientôt de Effigies et Murales en 1987, Fragments du froid et Dans la tourmente en 1988 et Disparitions en 1993.

Paul Auster commence enfin à être reconnu comme un écrivain majeur. De 1986 (sortie de Les parents de Paul Auster, juifs, nés aux États-Unis sont originaires d'Europe centrale. Très tôt au contact des livres par l'intermédiaire de la bibliothèque d'un oncle traducteur, Paul Auster commence à écrire à l'âge de 12 ans, peu avant de pratiquer le baseball, thème présent dans nombre de ses romans. De 1965 à 1967, il est étudiant à l'université Columbia (littératures française, italienne et anglaise). Il commence à traduire des auteurs français (Jacques Dupin et André du Bouchet) et découvre Paris. Il y retourne en 1967 après avoir échappé à la guerre du Viêt Nam, veut faire du cinéma, échoue au concours d'entrée de l'IDHEC. Il écrit des scénarios pour des films muets qui ne se concrétiseront pas, mais qui serviront plus tard dans Le Livre des illusions.

Commence alors une dizaine d'années de difficultés. Paul Auster écrit des articles pour des revues, débute les premières versions du Voyage d'Anna Blume et de Moon Palace, travaille sur un pétrolier, revient en France pour un séjour de trois ans (1971-1974) où il vit de ses traductions (Mallarmé, Sartre, Simenon), et écrit des poèmes et des pièces de théâtre en un acte.

En 1979, alors qu'il vient de divorcer et a tenté en vain de faire publier, sous le pseudonyme de « Paul Benjamin », un roman policier (intitulé : Fausse Balle), la mort de son père lui apporte un petit héritage qui le remet à flot et qui lui inspire L'Invention de la solitude. L'Art de la faim est publié en 1982, en 1985 c'est un recueil en prose, Espaces blancs, suivi bientôt de Effigies et Murales en 1987, Fragments du froid et Dans la tourmente en 1988 et Disparitions en 1993.

Paul Auster commence enfin à être reconnu comme un écrivain majeur. De 1986 (sortie de Cité de verre) à 1994 (Mr. Vertigo), il publie des romans majeurs comme Moon Palace et Léviathan. Il revient alors au cinéma, en adaptant avec le réalisateur Wayne Wang sa nouvelle Le Noël d'Auggie Wren. Smoke et Brooklyn Boogie sortent en salle en 1995. Paul Auster réalisera lui-même Lulu on the Bridge (1997) qui sera mal accueilli par la critique.

Marié, puis séparé de l'écrivaine Lydia Davis, il s'est remarié en 1981 avec une autre romancière, Siri Hustvedt. Il a deux enfants également artistes, le photographe Daniel Auster et la chanteuse Sophie Auster.) à 1994 (Mr. Vertigo), il publie des romans majeurs comme Moon Palace et Léviathan. Il revient alors au cinéma, en adaptant avec le réalisateur Wayne Wang sa nouvelle Le Noël d'Auggie Wren. Smoke et Brooklyn Boogie sortent en salle en 1995. Paul Auster réalisera lui-même Lulu on the Bridge (1997) qui sera mal accueilli par la critique.

Marié, puis séparé de l'écrivaine Lydia Davis, il s'est remarié en 1981 avec une autre romancière, Siri Hustvedt. Il a deux enfants également artistes, le photographe Daniel Auster et la chanteuse Sophie Auster.

Bibliographie - Romans

Fausse Balle - 1982
Le Voyage d'Anna Blume - 1989
Moon Palace - 1989
La Musique du Hasard - 1991
Léviathan -  1993
Mr Vertigo - 1994
Tombouctou -1999
Le livre des illusions - 2002
La Nuit de l'Oracle - 2004
Booklyn Follies - 2005
Dans le Scriptorium - 2007
Seul Dans le Noir -  2009
Invisible - 2010
Sunset Park - 2011






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Message par domreader Ven 9 Déc - 17:38

Seul Dans Le Noir
Man In the Dark

auster - Paul Auster Auster11






Un écrivain âgé se retape chez sa fille après avoir eu un accident de voiture, il est insomniaque et pendant la nuit il invente des histoires pour ne pas avoir à penser, à remuer des souvenirs douloureux. Il invente donc Le soldat Owen Brick, qui se réveille angoissé dans un trou creusé dans le sol, il parvient à en sortir et découvre un pays en guerre, les USA dans un monde parallèle. Ce sont les Etats Unis d’avant le 11 septembre, non pas en guerre contre l’Iraq mais en pleine guerre de Sécession.  Plusieurs états veulent se dissocier de l’état fédéral après l’élection de George W. Bush, la ville de New York a été la première à faire sécession. Brick se retrouve manipulé, menacé et être le véritable jouet des évènements. Mais les souvenirs ressurgissent par les interstices de l’imagination de Brill. Il doit tout de même les affronter pendant ses insomnies : un vécu récent particulièrement horrible et douloureux, mais aussi les torts du passé avec la culpabilité inévitable qu’ils éveillent.



Paul Auster est un type incroyable. D’un côté on se dit quel méli-mélo, quelle confusion, il semble en panne d’inspiration mais son talent et son expérience lui permettent de sauver le livre. Il faut admettre que le livre se tient et qu’il parvient à nous entraîner sans trop d’efforts dans son monde parallèle dystopique, dans ses souvenirs et dans le présent bien fragile du vieil écrivain. La plus grande qualité d’Auster : son talent de conteur hors pair, mais aussi une culture éclectique extensive qui lui permet d’aborder n’importe quel sujet avec naturel et intelligence. J’ai bien des réserves sur ce livre qui ne m’a pas vraiment convaincue, mais je reconnais le talent de l’écrivain.
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Message par domreader Ven 9 Déc - 17:49

Sunset Park
Paul Auster

auster - Paul Auster Invisi10



Miles Heller est employé en Floride par une banque pour vider de leur contenu les maisons saisies à cause de la crise, afin de pouvoir remettre ces maisons sur le marché au plus vite. C’est ce que Miles fait avec un regard à la fois critique et esthétique puisqu’il photographie ces formes de vestiges à chaque fois qu’il entre dans une de ces maisons. Il cumule les petits boulots et les nouveaux endroits depuis qu’il a volontairement disparu sans donner de nouvelles à sa famille. Pourtant en Floride, il y est depuis un bon moment car il est amoureux, très amoureux d’une très jeune femme, d’une mineure pour tout dire. Cette liaison est secrète car elle est hors la loi et tous deux se cachent pour ne pas être pris. Cependant des circonstances spéciales le forcent à rentrer à New York où vivent son père éditeur et sa belle-mère actrice. Ce retour forcé va l’amener à affronter son passé et la culpabilité douloureuse qu’il fuyait mais aussi peut-être à guérir, à grandir.

Souvent les héros d’Auster ont une relation au père difficile et l’apaisement passe toujours par une période d’errance, et presque de purification par le vide, une sorte d’attrition (cela me rappelait Moon Palace). Ici Miles se défait de toutes ses possessions et de tous ses liens ou presque, mange très simplement, prends des jobs de base et vit de façon spartiate de ville en ville, une sorte d’ascèse pour expier. Son retour à New York dans la petite communauté du squat où il habite va l’y aider, et en particulier son ami d’enfance Nathan Bing. Auster nous raconte l’histoire de Miles avec en satellites les histoires de chacun des personnages. Comme d’habitude, il maîtrise la narration comme personne, c’est un conteur, un raconteur d’histoires qui nous mène à la chute avec aisance, l’écriture est sobre et fluide. On lit les derniers romans d’Auster avec confort, comme on enfilerait une vieille veste de laine dans laquelle on se sent à l’aise, en bref, Auster fait de l’Auster. C’est bien, mais on reste un peu sur sa faim, avec comme une impression de déjà vu.
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Message par domreader Ven 9 Déc - 18:52

C'est sûr, je n'ai pas commencé ce fil avec les meilleurs ! Mais ça s'étoffera avec le temps.

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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
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Message par Arabella Ven 9 Déc - 18:57

J'ai toujours l'envie de reprendre ses premiers livres, lus et pas lus. Ce qui permettrait de faire des commentaires.

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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
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Message par domreader Ven 9 Déc - 19:02

Arabella a écrit:J'ai toujours l'envie de reprendre ses premiers livres, lus et pas lus. Ce qui permettrait de faire des commentaires.


Moon Palace reste mon favori.
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Message par Arabella Ven 9 Déc - 19:09

Egalement le mien. Mais j'ai aussi une grande tendresse pour Le voyage d'Anna Blum, avec lequel je l'ai découvert.

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Message par domreader Ven 9 Déc - 19:16

Arabella a écrit:Egalement le mien. Mais j'ai aussi une grande tendresse pour Le voyage d'Anna Blum, avec lequel je l'ai découvert.


Je ne me souviens pas l'avoir lu ..... à voir alors !
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Message par Aeriale Ven 30 Déc - 12:23

domreader a écrit:
Moon Palace reste mon favori.
Pareil! Mon premier et mon préféré.
J'ai retrouvé le commentaire que j'en avais fait il y a longtemps. Je me souviens d'une lecture un peu complexe, avec plein de références et d'entrelacements. Il mériterait d'être relu car le thème central était fort!

auster - Paul Auster Cvt_Moon-Palace_2909
 -Moon palace-


Rien ne saurait étonner un Américain." Telle est l’épigraphe empruntée à Jules Verne par laquelle Paul Auster invite le lecteur à suivre les tribulations de son héros. Marco Stanley Fogg raconte ici les circonstances étranges qui ont marqué le commencement de sa vie, depuis son arrivée à New York en 1965 jusqu’à ce que, sept ans plus tard, il découvre l’identité de son père… à temps pour assister à son enterrement. Et ses amours, ses rencontres, sa misère, ses errances dans les paysages mythiques de l’Amérique rêvée constituent le matériau d’un formidable roman d’aventures en même temps qu’elles apparaissent comme les étapes d’un voyage initiatique aux confins de la solitude et de la déréliction.

Des histoires assez étranges qui s'entremêlent et convergent autour du héros. Un type un peu passif spectateur de sa vie, qui tente de survivre dans un monde où il a du mal à trouver sa place.  Il faut se laisser emporter, ne pas chercher de logique dans toutes ces coïncidences. L'essentiel est dans le questionnement

Ce qui semble ressortir, au travers de cette histoire vertigineuse, sur ces errances et ces hasards entrecroisés, c'est la recherche d'identité. On est happé par une sorte de spirale qui nous ramène toujours au thème central : la solitude puis la rédemption. Il y a toujours cette "mise à mort", cette descente aux enfers qui passe par une transformation physique du personnage qui ne trouve plus sa place ni son rôle social. Marco Stanley, le héros lui-même  se retrouve rejeté (de même que Barber dont le corps est devenu "un donjon") et qui transforme sa culpabilité en désir d'expiation.

Tous ces personnages passent par un  état d'isolement puis de soumission face à l'univers qui les entoure. On les sent en rapport constant avec l'environnement comme lorsque Marco se balade dans Central Park. Nul besoin de lutter,  Il comprend qu'il en est dépendant  et qu'il doit  s'assujettir avant de pouvoir renaitre "en se laissant en arrière "comme il le dit à la toute fin. Et puis il y a toujours cette lune qui les guide, qui est le fil conducteur et l'emblème de ce fabuleux récit où semble percer tout de même l'espoir.

Le passé est le Soleil, le présent la Terre, le futur la lune
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Message par Aeriale Ven 30 Déc - 13:12

-Brooklyn Follies


auster - Paul Auster 51NSRCEZXFL



Le personnage central, Nathan Glass, qui pourrait être le jumeau de Paul Auster, divorcé, remis tout juste d'un cancer et dont la carrière d'assureur est déjà derrière lui, décide de s'installer à Brooklyn. Là, au milieu de ce monde cosmopolite et vivant, et afin de donner un but à sa nouvelle vie de solitaire, il décide de transposer par écrit ses expériences .

Je l'appelai "Le livre de livre de la folie humaine " et j'avais l'intention d'y noter dans un langage aussi simple et clair que possible toutes les gaffes, tous les lapsus, tous les embarras, toutes les stupidités, toutes les faiblesses et toutes les actions ineptes que j'avais commises durant ma carrière longue et accidentée. Quand je n'aurais plus d'histoire à raconter sur moi-même, j'en écrirais qui étaient arrivées à des gens que je connaissais.

Un après-midi il tombe sur son neveu Tom Wood, ex universitaire promis à un bel avenir puis ex taxi reconverti en aide-libraire. Ensemble et poussés par le hasard, ils vont prendre la route, partager des morceaux de vie, rêver à l'Hôtel existence, "hôtel où l'on se retire lorsque le monde réel est devenu impossible".

Ils vont rencontrer ou retrouver une multitude de personnages tantôt farfelus,tantôt meurtris ou perdus, et vont tous découvrir ce que les mots d'amitié et d'amour renferment: La promesse d'un nouveau départ, la foi en l'homme et l'idée sous-jacente que chacun est maître de son destin.

Ce roman plutôt très optimiste, est à la fois une belle réflexion sur la vie et les gens, mais aussi sur la société qui les entoure avec son lot de déceptions et de désillusions face à une Amérique aveuglée par son conservatisme et la politique de Bush car l'histoire prend fin à l'aube du 11 septembre. Encore une belle lecture!
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Message par Aeriale Ven 30 Déc - 13:18

-Tombouctou-


auster - Paul Auster 25443_1199597

Un petit roman qui fait du bien si vous avez envie de vous évader, rejoindre cet univers un peu magique dans lequel l'auteur sait si bien nous embarquer. Il se lit comme une fable, une échappée fantaisiste sur les rapports d'un homme en fin de parcours, vagabond solitaire et poète à ses heures, et de son chien, seul compagnon d'infortune, ami fidèle et confident, et surtout doué, par le talent de Paul Auster, de jugement et d'un incroyable bon sens.

Bizarre, surnaturel, ridicule pour certains? La magie opère pourtant! Auster parvient à le rendre quasi humain ce chien, une sorte de double de son maître, dénommé Willy G Christmas depuis qu' un certain soir le père-noël a surgi sur l'écran de sa télé et que, de cet échange, l'évidence de son rôle de bienfaiteur universel lui est subitement apparu. Excessif, marginal, voyou au grand coeur, colérique à ses heures Willy est un phénomène!

   J'ai toujours été une créature mal foutue, Mr Bones, un homme criblé de contradictions et d'incohérences, le jouet d'élans trop mutiples. D'un côté, le coeur pur, la bonté, le loyal assistant du père Noêl. De l'autre un braque mal embouché, un nihiliste, un clown abruti. Et le poète? Tombé quelque part entre les deux, je suppose, dans l'intervalle entre le meilleur et le pire de moi. Ni saint ni bouffon: ivrogne. L'homme qui entendait des voix dans sa tête, celui qui réussissait parfois à entendre les conversations des pierres et des arbres, qui parvenait de temps en temps à mettre en parole la musique des nuages. Dommage que je n'aie pas pu être lui plus souvent

Mais le véritable héros, ici, c'est bien le chien, Mr Bones. Dévoué jusqu'à le suivre au paradis des hommes, il poursuivra son chemin tout seul à la mort de son maître, sera recueilli par un jeune garçon puis par une famille bon teint jusqu'au grand saut vers Tombouctou, cet Ailleurs dont Willy lui a tant de fois parlé.

J'ai trouvé dans ce roman beaucoup de tendresse, de l'humour, et une réflexion sur les hommes, sur la façon de les juger de l'extérieur, avec les perceptions à l'état brut d'un chien. C'est un roman qui se veut léger et grave en même temps car une fois encore l'auteur nous parle de solitude, la plus extrême, celle de cet homme parti à Baltimore pour y déposer l'oeuvre de sa vie et dont on ne saura pas ce qu'elle devient. Et aussi celle de ce chien fidèle jusqu'à la mort, et qui symbolise un peu l'âme humaine, ses attentes et ses espoirs.

Il allait devoir apprendre se dit-il, à se montrer plus prudent, moins confiant, à s'attendre au pire de la part des gens jusqu'à ce qu'ils aient démontré leurs bonnes intentions. C'était une triste leçon à apprendre à un age aussi avancé, il s'en rendait compte, mais s'il voulait pouvoir affronter les difficultés qui l'attendaient, il lui fallait s'endurcir et se mettre au pas

Une petite douceur qui vous fait regarder différemment le premier toutou croisé Wink
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Message par Aeriale Ven 30 Déc - 13:23

-La nuit de l'oracle-


auster - Paul Auster Cvt_La-nuit-de-loracle_1182



Paul Auster est un filou! Comme la plupart je suppose, je me suis laissée embarquer avec délice dans ces histoires en forme de poupées russes. Pas évident à priori de s'en sortir mais comme toujours, Auster a un style qui coule tout seul, si maîtrisé qu'il réussit toujours à éviter les lourdeurs d'une trop grande complexité.

Ici il y a matière à une belle réflexion sur la création littéraire, ses sources, ses inspirations et ses incidences sur la vie réelle, mais l'auteur s'amuse juste à nous ouvrir des pistes sans nous donner vraiment de réponses. Bien sûr on reste vaguement déçu lorsque la chute tombe, on s'attendait à autre chose, que les fictions parallèles se recoupent et s'éclairent les unes des autres, mais non. Sa fin est en forme de pirouette et on ressort bluffé avec un petit sentiment de frustration. Ce n'est peut-être pas son meilleur mais la balade valait bien le détour, j'ai trouvé
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Message par Aeriale Ven 30 Déc - 13:28

-Seul dans le noir-



Epi a écrit:auster - Paul Auster Auster11
[...]Paul Auster est un type incroyable. D’un côté on se dit quel méli-mélo, quelle confusion, il semble en panne d’inspiration mais son talent et son expérience lui permettent de sauver le livre. Il faut admettre que le livre se tient et qu’il parvient à nous entraîner sans trop d’efforts dans son monde parallèle dystopique, dans ses souvenirs et dans le présent bien fragile du vieil écrivain. La plus grande qualité d’Auster : son talent de conteur hors pair, mais aussi une culture éclectique extensive qui lui permet d’aborder n’importe quel sujet avec naturel et intelligence. J’ai bien des réserves sur ce livre qui ne m’a pas vraiment convaincue, mais je reconnais le talent de l’écrivain.


Mon avis rejoint assez le tien, Epi! Je suis passée par plusieurs phases dans ce roman. Happée dès les premières lignes par l'histoire de ce type qui se retrouve un beau matin projeté dans un monde parallèle (où le 11 septembre n'a pas eu lieu mais où l'enfer est à deux pas) je me suis laissée embarquée avec jubilation dans ce dédale! Et puis brusquement notre héros disparait et on retrouve le narrateur en pleine insomnie, face à ses pensées moroses qu'il tente d'évacuer en discutant avec sa petite fille Katya.

Changement de ton, on passe du mode fictionnel totalement jouissif à une confession intime bien réelle elle, et ça m'a laissée un peu entre deux. Il y a de belles choses dans cette relation plutôt lumineuse de Katya et de August et dans l'évocation de leur souvenirs, en cela Auster sait toujours nous toucher. Mais on se demande un peu s'il n'a pas oublié quelque chose en route d'où cette petite impression de s'être fait berner;-)

Ce n'est pas la première fois que je la ressens, mais tout en en étant consciente, passée la petite déception, je me dis que la balade était tout de même agréable et que cet auteur est toujours un maître dans l'art de conter. Un bon roman au final, mais qui m'a laissée légèrement sur ma faim.


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Message par Epi Sam 31 Déc - 12:35

Aeriale a écrit:auster - Paul Auster Cvt_La-nuit-de-loracle_1182



Paul Auster est un filou!
Ce n'est peut-être pas son meilleur mais la balade valait bien le détour, j'ai trouvé
Oh que oui ! C'était mon premier Auster et j'avais été complètement ensorcelée !

La nuit de l'oracle

Quel roman ! Comme il est riche ! Ca fourmille là-dedans, il y a tellement de thèmes abordés que la tête m'en tourne ! Quelle maîtrise du récit et du suspense ! Un roman au bord du fantastique, un roman qui en contient d'autres, mêlant fiction et réel avec brio. En tout cas, un roman qui m'a tenue en haleine de la première ligne jusqu'à la dernière ! Voilà mes premières réflexions, le livre une fois refermé, je me sentais un peu étourdie.

Ses fausses notes de bas de page m'ont un peu déroutée au début et puis, je m'y suis fait, un récit en marge du principal et qui pourtant le rejoint à un moment forcément. Et puis finalement, parmi toutes ces histoires imbriquées les unes dans les autres et dont aucune n'a une vraie fin, laquelle est la principale ? Ne le sont-elles pas toutes, à égalité ? J'avoue que parfois, je me sentais un peu larguée, juste l'espace de quelques secondes, je les confondais un peu, mais j'ai adoré me perdre de cette façon, et j'ai été complètement séduite par cette écriture fluide, ce talent de conteur qui semble aller un peu dans tous les sens mais qui en fait maîtrise à fond.

J'aurais aimé que ses réflexions sur la création et le hasard soient un peu plus poussées, que certains personnages, tous même, soient plus développés, que des explications soient données sur certaines questions qu'il laisse en suspens. Bref, j'aurais aimé que ce livre fasse quelques centaines de pages de plus. Je suis restée sur ma faim, j'en veux encore !

Je suis vraiment contente de mon premier Auster, c'est une belle découverte. Ce livre était là sur mon étagère depuis longtemps, je le prenais et le reposais sans cesse, intimidée peut-être par sa réputation ? Mais maintenant, voilà, j'ai fait sa connaissance et je ne vais plus le lâcher lui, c'est sûr biglov

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Message par Epi Sam 31 Déc - 12:40

Moon Palace

Je ne sais pas trop par où commencer pour décrire ce que ce livre m'a inspirée, je suis vraiment mitigée. J'ai aimé, c'est certain. J'ai encore plus envie de découvrir toute son oeuvre, aucun doute, mais en même temps, j'attendais plus de ce livre, un peu comme... une révélation. Ah non, suis-je bête... La révélation, je l'ai déjà eue... avec La nuit de l'oracle ! .

Encore plusieurs histoires qui s'entremêlent pour n'en faire qu'une, celle du héros. Un héros pas franchement sympathique de prime abord. Pas très plausible, ce personnage. Il est un peu trop désenchanté, un peu trop passif, un peu trop spectateur de sa vie, il veut s'en sortir mais ne fait rien pour. Quelle est sa quête finalement ? Je ne vois pas bien. Il n'a aucun autre but que celui de ne pas mourir. Déjà pas si mal, certes, mais il s'y prend tellement mal ! J'ai eu envie de le baffer un bon millier de fois et un millier de fois je me suis retrouvée à penser qu'en fait, il avait peut-être raison, que cette absence de combativité n'était pas un défaut mais une autre façon de survivre dans cette société où il ne trouve pas vraiment sa place. Mais quand même, il n'a pas grand chose d'aimable même s'il n'est pas antipathique et on a du mal à comprendre pourquoi tous ces gens autour de lui, se démènent tant pour l'aider.

Pas très plausibles non plus toutes ces coïncidences. Ces énormes coïncidences qui jalonnent la vie de Fogg, c'est un peu limite et presque fatal. Presque. Parce que malgré tout, malgré toutes ces histoires invraisemblables, je me suis laissée emportée. Après tout, je suis dans un roman, un roman un peu fantastique. Beaucoup de questionnement, de réflexions intéressantes tout le long mais peu de profondeur. Peut-être juste ce qu'il faut pour titiller le lecteur et lui laisser le soin de faire son propre cheminement. Pas bête. Rien n'est évident, rien n'est statique, tout peut arriver. De belles phrases donc. Voilà en fait ce que je retiendrais le plus. Déjà pas si mal.

J'hésite maintenant quant à mon troisième Auster, je veux les lire tous pour avoir une vue d'ensemble. Je crois que je vais prendre ses livres chronologiquement, ce sera plus simple mais je vais laisser passer un peu de temps avant le prochain, je n'ai pas envie d'être lassée

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