Ranpo Edogawa

Edogawa Ranpo est le nom de plume de l'écrivain et critique Tarō Hirai né le 21 octobre 1894 dans la préfecture de Mie au Japon et mort le 28 juillet 1965. Il est considéré comme l’un des principaux fondateurs de la littérature policière japonaise. Il a écrit de nombreux romans policiers dont le détective se nomme Kogoro Akechi.

Son pseudonyme provient de la transposition en phonétique japonaise du nom d'Edgar Allan Poe, auteur qu'il admirait énormément (Edogā Aran Pō), dont la sonorité semble signifier « promenade sur la rivière d'Edo ». Edogawa est aussi le nom d'un quartier de Tokyo.

Il a aussi été influencé par Maurice Leblanc et Arthur Conan Doyle.

Edogawa Ranpo est, au Japon, un des fondateurs du genre policier d'investigation populaire, mais parfois susceptible de dépasser le simple divertissement pour atteindre des profondeurs psychologiques.

La proie et l'ombre (1925)
(trad. Jean-Christian Bouvier)

Un auteur à polar à succès rencontre une jeune femme par hasard, dans un musée. Rapidement attiré, il entame une correspondance avec elle. Courtoise, plutôt factuelle, il essaye de déceler derrière les phrases, les mots plus intimes, les ouvertures. Mais elle est mariée. Et très vite, elle lui fait part de quelque chose d'inquiétant : elle est harcelée par son premier amour.
Celui-ci a ressurgit, sous forme de lettres de menace, il y a quelques temps. Un amant rejeté qui ne s'est jamais remis de la rupture, et rêve de vengeance.
La jeune femme est mariée depuis longtemps, mais n'a jamais révélé à son mari qu'elle avait connu un homme avant lui, ce serait le drame si la vérité éclatait...
L'ancien amant de la jeune femme étant un autre auteur de polar à succès, elle demande à son nouvel ami d'enquêter.

Un roman court (100 pages), mené d'une plume majestueuse : on est embarqués dans une histoire étrange (le harceleur est introuvable, misanthrope mais marié, personne ne l'a jamais vu, alors que lui semble tout voir), macabre, glauque et avec un soupçon de sensualité.

Les personnages sont obsessionnelles, inquiétants, mystérieux, pris dans des jeux de sado-masochisme, tantôt proies tantôt prédateurs.
Un voile presque fantastique entoure l'histoire, qui se lève petit à petit, grâce à une enquête avançant grâce aux déductions et réflexions de l'auteur.

C'est prenant, envoûtant, sombre, et très bien ficelé.

C'est tentant !

ah mais oui, pourquoi pas un policier japonais... je note

Tiens, ça parait bien tortueux et prenant, cette affaire là!

On retrouve l'esprit japonais, en fait :-)

Noté aussi!

Oui c'est très japonais, par ces aspects étranges, un peu malsain, mais tout en effleurement.
Là où un occidental aurait fait des descriptions sanglantes, gores, écœurants, ou n'aurait mis que des descriptions factuels, l'auteur oriental arrive à glisser avec finesse des éléments qui révèlent la perversité, la violence, décrit en très peu de phrases, et les images entrent dans l'esprit du lecteur.