Re: Jeanne Benameur

par domreader Lun 7 Sep - 10:39

Les Insurrections Singulières

Jeanne Benameur

Dans ce roman, Jeanne Benameur retrace les pas d’un homme à la quarantaine fatiguée, ouvrier dans une usine sidérurgique qui va fermer ses portes pour délocaliser au Brésil. De plus notre anti-héros vient de vivre une rupture sentimentale et de rentrer chez ses parents. C’est un moment de sa vie où un bilan se fait de lui-même : qu’a-t-il fait de sa vie, de ses amours, de son travail ? dans ses réponses, qui n’en sont pas vraiment, on comprend qu’il n’a pas vraiment choisi quoi que ce soit, qu’il s’est laissé porter, sans véritable envie, sans passions sans intérêt particulier, sauf à l’usine où il est devenu porte-parole syndical. Et encore, il ne parle pas vraiment de conviction politique, il dit simplement que c’est le seul moment où les mots lui viennent, où il parvient à formuler des idées. C’est d’ailleurs faute de mots que son histoire d’amour avec Karima a avorté, fautes d’échanges autres que ceux du réconfort physique.

Un homme perdu, donc, flottant à la surface de sa vie jusqu’au moment où, il va aider sa mère le samedi sur les marchés et où il rencontre Marcel, libraire ambulant, féru d’histoire ouvrière. C’est là qu’il se dit qu’il va aller au Brésil, pour rencontrer les ouvriers de la nouvelle usine sidérurgique délocalisée. Et là, on se dit que le roman va enfin démarrer, nous dire quelque chose de fort sur ces rencontres, sur cette aventure brésilienne. Et bien non,, ça continue à être mou, très attendu, historiette d’amourette avec une brésilienne, flop…plus rien, fin qui n’en est pas une.

Jeanne Benameur écrit bien, c’est un fait. Mais ici, le contrat initial n’a pas été rempli. Après avoir passé du temps avec les ouvriers d’Arselor Mittal de Montataire, elle voulait rendre compte du milieu ouvrier, de leur lutte. Mais on a l’impression que tous les thèmes ne sont qu’effleurés, c’est joliment dit, mais qu’est-ce qui est dit en fin de compte ? Pas grand-chose qui n’ait été vu et revu…et surtout pourquoi ce voyage au Brésil, qui n’amène pas plus d’eau au moulin. C’est mou, c’est un peu creux, bref pas le livre idéal pour faire connaissance avec Jeanne Benameur. J’ai encore ‘Profanes’ sur mes étagères, espérons qu’il sera meilleur.

par Liseron Lun 7 Sep - 17:10

Je laisserai celui-là de côté alors, on m'avait recommandé Les Demeurés et Les Profanes. A voir...

par Liseron Lun 7 Mar - 17:53

La Patience des traces

Simon est un bon psychanalyste, à l’oreille attentive et soucieux de ses patients. Mais lui-même n’arrive pas à se défaire d’un passé douloureux et ne vit qu’à moitié, un peu décalé par rapport aux autres, en retrait… Aussi décide-t-il un jour de faire face, enfin, à son passé, d’accepter ce qui a eu lieu et de pardonner, peut-être, pour aller de l’avant.
Pour cela, il rompt les amarres et part à l’autre bout du monde, au Japon. Hébergé par un couple âgé, il va découvrir une nouvelle culture, extrêmement raffinée et une vie qui repose sur de nombreux rituels, pleine de sérénité.
Avec une grande finesse, Jeanne Benameur nous entraine au plus profond de la psychologie humaine, questionnant sans relâche l’esprit de son personnage. Au contact de ce couple d’artistes, généreux, épris de beauté et remplis de sagesse, Simon va se transformer peu à peu, s’ouvrir, reprendre pied. A l’image de ces bols cassés, finement réparés et magnifiés par ces filaments d’or qui recouvrent les traces de brisure, Simon va recoller les morceaux de sa propre vie et se reconstruire…Dans ce chemin vers cette « renaissance », l’auteur évoque avec beaucoup de force et une grande poésie le pouvoir de l’écriture et de l’eau. Joie de la nage, pouvoir apaisant de l’eau.
Voici un livre tout en nuances sur la résilience avec un personnage central blessé et fragile que le lecteur accompagne dans la reconquête de lui-même. C’est cette quête, plus que l’histoire passée de Simon, que j’ai trouvée intéressante ainsi que l’évocation de la culture japonaise. J’ai bien aimé aussi retrouver ici l’écriture et la grande sensibilité de Jeanne Benameur.

par **kenavo** Mar 8 Mar - 7:02

je l'avais noté... tu donnes envie de le lire, il reste dans ma LAL Wink

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