Nul besoin d’yeux d’époque pour lire les classiques

Mordicus a écrit:
Mais sinon.
Rashõmon ! d'Akutagawa Ryùnosuke ! C'est comme Maupassant mais en mieux et en japonais.


...

Akutagwa c'est très bon. J'ai même ouvert un fil ici

Pourquoi pas Barbey D'Aurevilly, L'ensorcelée ou Les diaboliques ?

Ensuite le débat sur l'aspect littéraire de Zola dure depuis qu'il écrit. Et quelque part, même si sur les aspects purement stylistiques on trouve certainement plus élaboré, il me semble que l'histoire littéraire a quand même largement tranchée en sa faveur.

Même si on peut préférer une autre conception de la littérature. J'ai adoré à l'adolescence, mais une relecture ne me tenterait pas trop maintenant. Cela dit ce serait vraiment dommage de passer complètement à côté.

Quand j'ai lu Zola pour la première fois il y a une quinzaine d'années j'ai été stupéfaite par la modernité de son écriture. Je toruve que l"Assommoir  est un livre incroyable, j'ai adoré.

Chrisdusud a écrit:Quand j'ai lu Zola pour la première fois il y a une quinzaine d'années j'ai été stupéfaite par la modernité de son écriture. Je toruve que l"Assommoir  est un livre incroyable, j'ai adoré.

Zola est en effet très moderne et il avait aussi des qualités de grand journaliste. Je me souviens de mon étonnement quand j'avais lu "Au Bonheur des dames" où on retrouve des problèmes actuels sur le commerce, les meilleures façons de le développer, de faire de l'argent toujours, en inventant des prétextes (après les ventes, pour relancer les ventes, hop on crée "le blanc" — qui existe toujours), la publicité, les ventes par correspondance etc , et Zola a bien capté tout cela ; de même pour les ouvriers ou les paysans et tout un tas de sujets (il enquêtait, allait sur place, interrogeait les gens, faisait de nombreuses recherches, et reprenait le tout en mettant de la chair autour. Je ne l'ai plus lu depuis une bonne quarantaine d'années mais je garde un souvenir fort de ses livres. Pour moi, c'est un monument, évidemment. Ce n'était donc pas une critique de ma part puisque j'ai tendance à privilégier le fond par rapport à la forme, mais tout en sachant que ce n'est pas ce qui est vraiment recherché en littérature en général. C'est comme le célèbre : " Le plus grand poète français ? Victor Hugo, hélas !" Personnellement j'aime bien Victor Hugo et je préfère la poésie qui me touche, que je comprends, même si je sais bien qu'on ne comprend jamais vraiment tout en poésie.

Il y a peu, mon mari a lu (ou relu ?) quelques Zola : il a été surpris de tellement les apprécier. C'est pourtant un grand lecteur (bien plus que moi, et nous n'avons pas les mêmes goûts littéraires) et il a la dent dure. Je pense donc que c'est vraiment un écrivain à lire, même si on a eu une mauvaise expérience dans sa jeunesse avec un de ses livres.

Eh bien tant mieux s'il est toujours apprécié, surtout par les jeunes générations, car il a longtemps été snobé.

Arabella a écrit:

Mordicus a écrit:
Mais sinon.
Rashõmon ! d'Akutagawa Ryùnosuke ! C'est comme Maupassant mais en mieux et en japonais.


...

Akutagwa c'est très bon. J'ai même ouvert un fil ici

Pourquoi pas Barbey D'Aurevilly, L'ensorcelée ou Les diaboliques ?

Akutagawa faut que je relise. Mais déjà fait.

Et Barbey d'Aurevilly aussi ! J'adore ! Et j'avais pas lu, d'ailleurs, l'ensorcelée, grâce à une lecture commune ou échanges ? C'était superbe. Je m'en souviens.

Et Salammbô de Flaubert, tu l'as lu aussi ?

Nope

Je te conseillerais Notre Dame de Paris, de Victor Hugo. C'est puissant et divertissant à la fois. Mais Salammbô peut être une bonne idée aussi.

Et c'est plus court que Victor Hugo. Sinon il y a Théophile Gautier, les nouvelles, dont La morte amoureuse, ou les romans, Le roman de la momie ou Capitaine Fracasse.

Céline a écrit:Je te conseillerais Notre Dame de Paris, de Victor Hugo. C'est puissant et divertissant à la fois. Mais Salammbô peut être une bonne idée aussi.

Salammbô, c'est un éblouissement : lumière, parfums, passions, violence, mort, beauté de la langue, poésie des mots…

Arabella a écrit:Et c'est plus court que Victor Hugo. Sinon il y a Théophile Gautier, les nouvelles, dont La morte amoureuse, ou les romans, Le roman de la momie ou Capitaine Fracasse.

Moune a écrit:

Céline a écrit:Je te conseillerais Notre Dame de Paris, de Victor Hugo. C'est puissant et divertissant à la fois. Mais Salammbô peut être une bonne idée aussi.

Salammbô, c'est un éblouissement : lumière, parfums, passions, violence, mort, beauté de la langue, poésie des mots…

Ces deux romans sont très différents, Salammbô c'est une plongée dans un univers orientalisant, halluciné, assez languissant (mais sanglant aussi) un peu comme dans une toile symboliste de Gustave Moreau.
Notre Dame de Paris, c'est un énergique souffle romanesque, une galerie de personnages inoubliables, des histoires multiples qui se mêlent, du Hugo quoi!

En fait faut connaître les deux!

"Notre Dame de Paris" est vraiment un très bon moment de lecture.

Et J'ai adoré Bel Ami de Maupassant, ainsi que Pot Bouille de Zola.

Queenie, tu n'as que l'embarras du choix.

Chacun ses chouchous.

Mais je ne serais pas vraiment d'accord sur le fait de rapprocher Salammbô du symbolisme. L'écriture de Flaubert, tellement précise, concrète, même si elle décrit l'Orient, avec ses fastes et ses cruautés, le met ailleurs. D'ailleurs il est allé visiter le site, pour s'imprégner, pour coller à un réel. Il a lu des ouvrages historiques. Evidemment, les connaissances n'étaient pas à l'époque ce qu'elles sont maintenant, et certains aspects nous paraissent très fantaisistes et exotiques.

Ah mais je ne cherche pas à faire des comparaisons orthodoxes du point de vue de l'histoire de l'art ou de la littérature, la mienne est purement personnelle et subjective, car j'aime rattacher ce que je lis à ce que je vois.

C'est vrai qu'il y a des efforts de réalisme dans ce roman, mais pour moi la figure de Salammbô transcende tout cela et tient du mystique, du symbole (du moins ce qu'elle était censée être avant que la réalité ne la rattrape...).
C'est pour ça qu'elle m'évoque immanquablement cette toile: