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Tanizaki

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Message par eXPie Dim 20 Oct - 19:13

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Tanizaki, (Tôkyô 24/07/1886-30/07/1965)
Né en 1886 dans une famille aisée, son horizon s'assombrit lors de la ruine de son père. Il travaille alors pour poursuivre ses études, qu'il finit par abandonner (il est renvoyé de l'Université en 1911 car il ne pouvait plus payer les frais de scolarité) pour se consacrer à la littérature. Il publie des textes dans des revues, notamment une nouvelle qui le rendra célèbre, Le Tatouage (1910). Tout d'abord fasciné par la culture occidentale, ses textes sont emplis de bizarreries et d'extravagances provocantes. Par la suite, il sera de plus en plus influencé par la culture japonaise ; cette fracture dans son oeuvre coïncide avec son déménagement pour Kyôto, suite au séisme de Tôkyô de 1923.
Ses textes comporteront néanmoins encore des éléments provocateurs : fétichisme (du pied), domination... mais la provocation peut aussi provenir de l'omission, comme dans Bruine de Neige (également connu sous le titre de Quatre Soeurs) qui, écrit de 1937 à 1941, est totalement indifférent aux efforts de mobilisation patriotique de l'époque.
Un des thèmes de prédilection de Tanizaki est la fascination de la beauté féminine, qui peut amener l'homme à n'importe quel avilissement, à devenir volontairement esclave d'une ravissante créature qui se transformera ainsi en femme dominatrice.


Dernière édition par eXPie le Dim 20 Oct - 19:17, édité 2 fois
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Message par eXPie Dim 20 Oct - 19:16

Tanizaki Taniza12
Couverture : Martina Matencio - lalovenenoso

- Dans l'Oeil du démon (Hakuchû kigo, 白昼鬼語, 1918). Roman traduit du japonais en 2019 par Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré. Philippe Picquier. 132 pages. Il s'agit d'un Tanizaki inédit, écrit il y a un siècle.
Ce court roman commence ainsi :
"Sonomura ne faisait pas mystère des troubles mentaux qui se transmettaient dans sa famille et je savais depuis longtemps la véritable mesure de raison et de folie qu’il y avait en lui. Son degré de « je fais ce qui me plaît », aussi. C’était donc en parfaite connaissance de cause que je le fréquentais. Mais ce matin-là, comment ne pas être effaré au coup de téléphone que je reçus de sa part. Cette fois, il était devenu fou, cela ne faisait plus aucun doute." (page 5).
Le narrateur, Takahashi, est écrivain. Son ami Sonomura a de l'argent (il a hérité de son père) et n'a pas besoin de travailler pour vivre, il est oisif et a un mode de vie "décadent".
Au téléphone, Sonomura demande à Takahashi de venir, et vite, pour assister à un forfait... mais pas n'importe quel forfait : un assassinat !
Quoi ? Quand, comment, pourquoi ? Sonomura se ferait-il des idées ? Takahashi, qui n'a pas dormi de la nuit pour finir un manuscrit, doit-il céder aux injonctions de son ami au lieu d'aller enfin dormir ? Mais Sonomura le presse :
"- Ce ne sont pas des choses à dire à haute voix au téléphone… Qui tuera qui, je l’ignore, d’ailleurs, je ne peux pas te donner les détails au téléphone. Mais il se trouve que j’ai appris que cette nuit, en un certain lieu, pour une certaine raison, une certaine personne va en assassiner une autre. Un crime qui ne me concerne en rien, cela va sans dire, je n’ai donc aucunement la responsabilité d’agir, ni pour l’empêcher, ni pour le dénoncer. Je souhaite simplement assister à la scène en secret. Or, si tu viens avec moi, d’abord je me sentirai plus à l’aise, et puis n’est-ce pas plus intéressant que de rester à la maison à écrire des romans ?" (page 8 ).
En voilà une bonne raison ! Tout ceci est bien mystérieux...

Ainsi commence une histoire très intéressante, tordue, perverse (on en a déjà eu un aperçu), avec ce qu'il faut de rebondissements et de manipulations pour que le lecteur veuille connaître la suite... Donc, il ne sert à rien d'en dire plus, sinon gâcher un grand plaisir de lecture.

(note : je suppose qu'à l'époque de l'écriture du livre, la différence roman/nouvelle, concernant l'oeuvre de Poe, était moins établie que maintenant, parce que quand le narrateur écrit " je n’avais lu que deux ou trois romans de Poe", page 18, ça n'est évidemment pas possible...)

On pourra en lire une vingtaine de pages sur : http://www.editions-picquier.com/ouvrage/dans-loeil-du-demon/
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Message par Arabella Dim 20 Oct - 19:46

Quelques nouvelles qui débutent le premier volume de la Pléiade :


Le tatouage
Le Kilin
Les jeunes garçons
Le secret
Terreur
La haine

Je n’ai pas eu de raison particulière à m’arrêter à ces nouvelles, peut être que les suivantes vont avoir le même genre de thématiques, mais cela faisait déjà une centaine de pages, et les deux suivantes sont beaucoup plus longues.

Ce qui est présent dans tous ces textes, c’est la souffrance, celle que certains infligent, et aiment infliger, et certains aiment subir, voir se l’infligent à eux-mêmes (comme dans Terreur où le narrateur, proche de l’auteur, est terrorisé, voir dans l’impossibilité de prendre le train). Et les victimes peuvent devenir bourreaux, comme la jeune femme qui se fait tatouer, et à qui cet acte fait prendre conscience de l’emprise qu’elle peut avoir sur les hommes. Ou la petite Shin.ichi qui de victime consentante de son frère devient sa terreur. Mais tous les rapports entre les personnages sont de l’ordre de la domination et de la soumission, comme si cette société japonaise du tout début du vingtième siècle, avec ses hiérarchies sociales si fortes, ne pouvait qu’engendrer que ce type de rapports entre les êtres.

Le talent de Tanizaki donne à ces récits troubles, malsains, une sorte de séduction vénéneuse, rend ses personnages terriblement réels, au point de nous demander à quel point chacun d’entre nous n’éprouve pas à un moment ou un autre, ces sensations et ces envies.

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Message par eXPie Dim 20 Oct - 21:32

Je suis toujours impressionné par la production de Tanizaki : le nombre incroyable de nouvelles et de romans qu'il a écrits, et d'un très haut niveau...
C'est vraiment un des plus grands écrivains japonais (avec Kawabata et Oé, pour moi, loin au-dessus des autres).
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Message par Arabella Jeu 26 Déc - 14:01

Noir sur blanc

Publié en 1928 en feuilleton, sorti tardivement en volume dans son pays d'origine, ce roman est resté inédit en français jusqu'à cette parution chez Philippe Picquier en 2018 (il est paru la même année en anglais), il ne faisait pas partie des deux gros volumes que la Pléiade a consacrée à l'écrivain nippon.

Un écrivain quelque peu marginal, Mizuno, survit en livrant difficilement des copies à une revue. Sa paresse et indolence font qu'il n'écrit que sous la pression économique, et son éditeur doit littéralement lui arracher les pages, Mizuno étant prêt à tous les mensonges et subterfuges pour obtenir de l'argent, qu'il dépense ensuite en dépit de bon sens, bien plus rapidement qu'il n'est en mesure d'en gagner. Son travail trop vite bâclé à la dernière minute lui a valu de faire une erreur pénible : dans les derniers feuillets de son nouveau roman, il a remplacé le nom d'emprunt par le véritable nom de la personne dont il s'est inspiré pour créer son personnage. Or il a présenté ce malheureux Kojima sous un jour peu avenant, il s'agit qui plus est d'un homme qui évolue aussi dans le monde de l'édition, et Mizuno craint un peu ses réactions. Sa paranoïa lui inspire en plus une autre crainte : Kojima étant assassiné dans le livre, il a maintenant peur que quelqu'un d'hostile ne saisisse cette opportunité pour lui attirer des ennuis en tuant Kojima dans les mêmes circonstances que celles décrites dans le roman : compte tenu de la mauvaise réputation de Mizuno, la police risquerait de le soupçonner. le voilà donc embarqué dans des stratégies délirantes censées le mettre hors de cause, et qui vont l'entraîner dans des mésaventures grotesques et surréalistes jusqu'à un dénouement final des plus surprenant.

Ce n'est sans doute pas le plus grand roman de Tanizaki, mais c'est loin d'être un fond de tiroir sans intérêt. La paranoïa de Mizuno, ses difficultés de travailler, de sortir de ses obsessions, son manque de bienveillance vis-à-vis des autres, dressent un portrait sans complaisance, même si pas sans humour, d'un auteur dans lequel beaucoup décèlent des ressemblances avec Tanizaki lui-même. C'est en réalité un exercice brillant, parodie de roman policier, qui ne sert que de prétexte pour disséquer le personnage principal, aussi une vision caustique des rapporta hommes-femmes, dans lequel le mâle japonais n'a pas le beau rôle. L'aperçu du monde de l'édition nippone est aussi drôle que sarcastique, l'art ne semble pas avoir grand-chose à faire dans ce qui est avant tout affaire de gros sous.

Un bon moment de lecture.

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Message par Aeriale Ven 27 Déc - 8:55

Merci, je le renote dans un coin de ma tête. 

Un auteur que je n'ai jamais lu, mais ses bizarreries me donnent bien envie. Peut-être Dans l'oeil du démon..
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Message par kenavo Ven 13 Aoû - 2:21

Tanizaki A4216

Les maisons machiya, l’art du chez-soi à la japonaise
À Kyoto, elles forment des rues, parfois des quartiers entiers. Les maisons machiya sont des trésors de bois et de papier, épurées et raffinées, qui restent, malgré l’environnement citadin, l’incarnation d’un mode de vie traditionnel. Enveloppée de rivières et de montagnes humides, l’ancienne cité impériale offre un voyage dans ce Japon d’autrefois, celui des machiya.

Disponible :  jusqu’au 28/04/2023 : ici

on peut voir la maison de Jun'ichiro Tanizaki à partir de 8’40’’

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Tanizaki Aa413

Tanizaki Aaa295

Tanizaki Aaaa171



Tanizaki Aa2740
Louange de l'ombre
Présentation de l’éditeur
"Nous, les Orientaux, là où il n'y a rien nous faisons surgir l'ombre et cela crée de la beauté."

Voici enfin proposée une nouvelle traduction du livre fondateur de l'esthétique japonaise du clair-obscur et du presque rien, du subtil et de l'ambigu, opposée au tout blanc ou noir écrasé de lumière rationaliste de l'Occident.
La profonde couleur de la laque, obtenue par accumulation de couches de ténèbres. Le chatoiement de l'or et des rutilants costumes du nô et du kabuki, surgissant de la pénombre et dérobant leur clarté aux lampes à huile. La lumière tout intérieure des pâtisseries traditionnelles qui semblent rêver dans leur assiette. L'architecture de l'apaisement par les matières éteintes, le bois, la paille, contre l'hygiénique céramique.
Rédigé en 1933 dans une langue scintillante d'élégance et d'ironie, ce classique nous parle non pas d'un monde disparu mais de celui que nous voudrions faire advenir : moins de clinquant, plus de beauté modeste et de frugalité.
Publié en 1933 au Japon, ce livre a été traduit en français par le japonologue René Sieffert et publié en 1977 aux Publications orientalistes de France.
Une nouvelle traduction par Ryōko Sekiguchi et Patrick Honnoré a paru en 2017 sous le titre Louange de l'ombre.

source
Jun'ichiro Tanizaki a écrit ce livre dans la maison qu’on peut « visiter » à travers ce beau reportage sur Arte concernant les maisons machiya au Japon.

J’étais curieuse de le lire par après.

Il s’agit d’un très beau texte, considérant qu’il date de 1933, je dois dire qu’il est encore d’actualité.

Tous ceux qui se sont penchés un peu sur les différences entre Occident et Orient savent bien qu’il y a de grands écarts entre nos us et coutumes.

Dans cet essai, Jun'ichiro Tanizaki réussi très bien de montrer quelques unes concernant la lumière… et les ombres.

Tanizaki Aaaa2204

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Message par Arabella Ven 13 Aoû - 10:43

Je garde un immense souvenir de la lecture faite par Didier Sandre au musée Guimet. biglov

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Message par Nightingale Lun 6 Juin - 18:27

Le coupeur de roseaux

Tanizaki 97820740

Il s'agit d'un court texte d'une centaine de pages, qui est extrait du volume 1 des œuvres dans la Pléiade, et proposé dans la petite collection "Folio 2€".

Le narrateur décide de partir pour une promenade autour du sanctuaire de Minase, un ancien palais impérial.
Sa présence ici le pousse à imaginer la vie en ces lieux plusieurs siècles plus tôt, lors de fêtes somptueuses qui s'y déroulaient.
Il déclame quelques extraits de poèmes qui lui reviennent en mémoire devant la beauté des lieux.
Alors que le jour décline, le promeneur décide de pousser plus loin sa balade, et parvenu sur une ile au milieu du fleuve, admirant la beauté de la fin du jour, il rencontre un étrange personnage. Celui-ci va lui raconter l'histoire de la belle O-Yû, histoire qu'il tient de son propre père qui était amoureux d'elle bien des années auparavant. Il ne faut pas en dire plus sur la nature de cette étrange relation.

Passé la première partie, qui peut s'avérer assez déconcertante (semée de références géographiques, historiques, de citations...), on se laisse ensuite entrainer dans le récit de l'inconnu. A la fin, chacun pourra se faire son propre ressenti. Est-ce un conte ? L'homme raconte-t-il l'histoire vécue de son père ? Existe-t-il ?... Ou la narrateur s'est-il laisser envouter par les lieux...
Après cette première lecture (très courte) de cet auteur, je comprends bien ce qu'on peut trouver envoutant dans son écriture. une belle première rencontre, même si la première moitié m'a fait douter.

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