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Béatrix Beck

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Arabella
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Message par Aeriale Jeu 9 Mar - 12:17

Béatrix Beck 12276010





Béatrix Beck, écrivaine française d'origine belge, née le 30 juillet 1914 à Villars-sur-Ollon (Suisse), naturalisée française le 12 janvier 1955. Décédée le 30 novembre 2008

Écrivain majeur et discret, prix Goncourt en 1952, fille du poète Christian Beck, elle fut la dernière secrétaire d'André Gide qui l'avait incitée à écrire sur ses expériences, le suicide de sa mère, la guerre, la pauvreté. Puis, à partir de 1979, s'écartant de la fiction autobiographique, son écriture prend un tournant décisif où se révèlent toute sa fantaisie et son extraordinaire virtuosité jubilatoire de langue française.

D'un père belge d'origine mi-lettone mi-italienne et d'une mère irlandais, elle grandit en France, où elle obtient une licence en droit et devient communiste. En 1936, elle se marie avec un Juif apatride, Naum Szapiro, qu'elle perd à la guerre. Veuve, mère d'une enfant, elle déniche de petits boulots pour gagner sa vie, dont celui de poser comme modèle dans une école de dessin. En 1948, elle publie son premier roman, Barny, à la suite duquel André Gide l'engage comme secrétaire. Gide meurt en 1951, mais grâce à Une mort irrégulière (1950) et Léon Morin, prêtre (1952, prix Goncourt) elle peut s'acheter un appartement dans le même immeuble que Sartre.

Elle est naturalisée française en 1955. Suivent encore quelques romans. Elle part ensuite pour les États-Unis en 1966, où elle est professeure à l'Université de Californie à Berkeley, en Virginie. Elle enseigne aussi au Québec, à Sherbrooke, ainsi qu'en Ontario. Ce n'est que de retour en France, en 1977, qu'elle se remet à publier des romans, entre autres Noli, sur la vie universitaire au Canada.
Sans identifier le pays de froid où se situe l'action, Beck parle de son amour impossible pour une jeune étudiante québécoise, et, toujours en employant des pseudonymes, elle évoque la relation sentimentale tumultueuse de la romancière Anne Hébert et de Jeanne Lapointe, professeur de littérature à l'Université Laval. Mais c'est avec La Décharge, couronnée du prix du Livre Inter, qu'elle gagne, en 1979, une nouvelle renommée.
En 2000, elle dédie son dernier livre, La petite Italie, à sa fille, Bernadette Szapiro, née le 25 décembre 1936 et décédée en 1992, peintre et écrivain.

Atteinte de la maladie de Parkinson, elle se retire dans une maison de retraite à Saint-Clair-sur-Epte.
Sa petite-fille (née le 3 juin 1958), fille de Jean-Edern Hallier, est l'écrivaine Béatrice Szapiro
Sources Wikipedia.

Bibliographie


1948 Barny
1950 Une mort irrégulière
1952 Léon Morin, prêtre
1954 Des accommodements avec le ciel
1963 Le Muet
1967 Cou coupé court toujours
1975 Mots couverts (poèmes),
1977 L'Épouvante, l'émerveillement
1978 Noli
1979 La Décharge
1980 Devancer la nuit
1981 Josée dite Nancy
1983 Don Juan des forêts
1984 L'Enfant-chat
1986 La Prunelle des yeux
1988 Stella Corfou
1989 Une
1990 Grâce
1991 Recensement,
1993 Une lilliputienne,
1994 Vulgaires vies,
1994 Moi ou autres (nouvelles)
1996 Prénoms (nouvelles)
1996 L'Ile dans une Bassine d'Eau (contes) L'École des Loisirs,
1997 Plus loin, mais où
1998 Confidences de gargouille
2000 La Petite Italie (nouvelles)
2001 Guidée par le songe (nouvelles)
2012 Gide, Sartre et quelques autres


Dernière édition par Queenie le Jeu 30 Mar - 8:16, édité 1 fois (Raison : orthographe du prénom de l'auteur)
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Message par Aeriale Jeu 9 Mar - 13:32

-Léon Morin prêtre-


Béatrix Beck Produc10



On est en 1940. Barny, le double de l'auteure, est  une jeune veuve qui vit seule avec sa fille dans un petit village occupé. Athée convaincue, et adepte du Parti. Un jour l'arrivée d' un jeune et beau prêtre sème le trouble parmi ses compagnes de travail. Par esprit de provoc' autant que par curiosité, Berny voudra le confronter. Une lutte spirituelle va les opposer mais Morin, fort de sa foi, réussira à la déstabiliser et le piège va se refermer sur elle.

Deux personnages à l'opposé en ce qui concerne les certitudes. Barny, sous ses aspects au départ frondeurs, est fragile, dans le doute, et cherche à se protéger par une attitude rebelle voire caustique. Elle ne s'abandonne pas facilement aux autres. Léon la fascine car il est sûr de lui, habité par cette foi imperturbable et a réponse à tout. Idem pour ses attirances sexuelles, il a fait une croix sur tout ça, et peu à peu il n'en n'éprouve plus de besoins. Parfois il se cache derrière une attitude presque brutale, la rudoie un peu, peut-être se protège t'il? Un homme difficile à comprendre qui ne s'épanche que très peu et qui s'appuie sur les certitudes de l'homme de foi pour suivre sa route.

Mais ils ont quelque chose en commun, qui tiendrait de la provoc, une exigeance, cette envie d'aller plus loin qui les rend combatifs tous les deux. Deux fortes personnalités presque bravaches qui se mettent en joue constamment ce qui rend leurs rapports emplis de respect et d'ironie mêlés.

Sous sa dérision, son côté détaché est tout ce qu'elle a pu trouver comme substitut à une vérité protectrice qu'elle recherche confusément, il est clair que Berny n'ose pas lâcher prise, se méfie des autres, elle vit retranchée dans ce qu'elle connait, et cette révélation a lieu bizarrement le jour où elle range son grenier.

Je m'assis dans le grenier, sur une malle. C'est alors que se produisit la catastrophe; "Je me convertirai demain" annonça une voix inflexible, désespérée, et inaccessible à la raison. C'était comme si un étrangleur, surgi soudain, m'avait prise à la gorge. Atterrée, je sentis m'être arraché plus que la vie: je cessais d'être moi-même. Je perdrais à jamais personnalité, indépendance sérénité. Tout était anéanti. Il allait falloir s'avancer seule dans le désert sans fin.

Il y a vraiment de très belles réflexions sur la croyance, sur ce parcours truffé de doutes et sur la sensation de se sentir différent chez celui qui croit.

Je me hatais légère précieuse, fragile dans ma peau neuve, dans ma virginité nouvelle. J'étais sur le qui-vive, craignant à chaque instant de fêler l'invisible cristal.
    Je ne peux m'empêcher de lire les livres que vous me prêtez, et pourtant je vois bien qu'ils me font du mal, ils me tuent. Je suis tourmentée, traquée, persécutée. Je sens que je ne devrais plus venir chez vous et je ne peux me passer d'y venir.
    _Nous on appelle cela: le travail de la grâce m'informa Morin d'un ton indifférent

Finalement deux âmes passionnées assez complémentaires, mais leurs voies ne pourront se rejoindre car Morin ne cèdera pas. Son personnage apparaîtra toujours froid, imperturbable et sans failles, difficile d' accés pour un simple quidam et nous ne saurons rien de ses luttes internes, ni même si elles existent ou pas. Les connaître auraient été fabuleux mais le mystère reste intact et Barny seule face au monde.

Je marchais dans la silencieuse nuit de Dieu, me hâtant, comme ces ânes arabes aux flancs desquels le maître maintient une plaie toujours saignante, pour les faire mieux avancer

Un roman très fort exprimé dans un style simple et direct. Superbe!
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Message par Arabella Jeu 9 Mar - 13:54

Léon Morin, prêtre

Le sujet du roman est assez connu, Barny veuve d'un juif, survit tant bien que mal pendant l'Occupation, avec sa petite fille. Et puis elle rentre dans une église par provocation, rencontre ce prêtre, qui la fascinera.

Plein de choses dans ce livre, le personnage de Barny, très libre, caustique, avec les description du monde qui l'entoure, elle ne rate personne, voit les petits travers et les grands défauts. C'est drôle et un peu désespéré. Et on sent une très grande solitude aussi, la difficulté de s'engager dans quelque chose, de laisser de côté l'ironie et le recul, de faire confiance. Elle est du coup "la proie" idéal pour Léon Morin, qui remplit une sorte de vide, un besoin de donner du sens et de s'abandonner. Mais en même temps, c'est voué à l'échec, parce qu'il est prêtre, ce n'est pas une vraie relation, mais quelque chose de "professionnel" pour lui, même si explicitement il ne la pousse pas vers la religion, c'est quand même un peu ça son objectif, alors qu'évidemment elle attend autre chose de cette relation.

Le portrait de femme est vraiment très beau, une certaine façon de rendre l'époque très réussie aussi, grâce à l'écriture, tout sauf académique, vraiment très vivante, très authentique de l'auteur, on a l'impression que son héroïne parle ainsi. Je suis en revanche un peu restée sur ma faim avec Léon Morin, je ne saisi pas complètement le personnage et ses motivations, il y a son charisme, son intelligence, mais j'ai du mal à le comprendre vraiment, et du coup c'est un peu à sens unique. Mais peut être que j'en demande trop, voire l'impossible, parce que c'est vrai que l'histoire est vraiment racontée du point de vue de Barny, et elle aussi probablement ne comprend pas vraiment Léon.

_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
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Message par Aeriale Ven 10 Mar - 8:19

-La décharge-

Béatrix Beck Cvt_la10

Quand j'étais gamine je ne savais pas que c'étaient les gens qui écrivaient des livres. Pour moi ça venait comme les châtaignes ou les champignons

Voilà comment elle voit la vie Noémie, coincée dans cette décharge parmi les immondices elle se crée un univers où les clés ont un nom, où on effeuille les pâquerettes pour voir si les morts aiment aussi, et où s'invente les péchés quand on joue à confesse.

J'ai déterré les morts, j'ai mangé les morts, j'ai empoisonné l'eau de la fontaine, j'ai coupé les fils télégraphiques.
Je ne savais pas distinguer les péchés véniels des mortels, mais turlupiner les morts c'était forcément mortel. Pire la faute, meilleurs nos rires.

Noémie est une drôle de fille qui n'a pas la langue dans sa poche. Elle parle avec des morceaux de mots et se moque des esprits restreints. Elle a l'amour des siens, cela lui suffit pour affronter les mesquineries des gens du bourg. Noémie ne voit pas le sordide, juste ce qui brille autour, et la vie devient un jeu où même les morts ont leur place.
Jusqu'au jour où elle append la trahison, le vice et où toutes ses valeurs s'ébranlent. Mais "c'est bien de toucher le fond parce-qu 'alors on remonte"

Chance, chance, chance qu'elle soit crevée, bien au froid dans sa tombe cossue. Plumard de terre, édredon de pierre. Je me marre à cause de "j'ai du pain sur la planche", c'est 4 planches que t'as, et même 6, sans pain dessus, juste nihil.

C'est un vrai bonheur que ce livre, un bijou d'inventivité, de folie, d'ironie. Un monde où les valeurs morales sont à l'envers, et dans lequel l'auteure transforme le misérable en poésie par la voix de son héroïne, mélange de candeur et de malice.

Drôle, irrévérencieux, chaleureux:  Elle écrit comme elle ressent, ses mots coulent tout seul sans apparat mais quelle élégance derrière cette touche d'insolence.
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Message par Epi Ven 10 Mar - 21:45

Léon Morin, prêtre

Découverte de Béatrix Beck avec ce livre et bon, je n’ai pas été super emballée même si j’ai bien aimé.

Mais le sujet m’a plu, les questionnements de Barny dans lesquels je me suis souvent retrouvée et son approche très terre à terre de la religion, de la vie en général m’a fait sourire. Avec en face, ce prêtre hors du commun que rien n’ébranle, qui réussit sans en avoir l’air à mener Barny l’agnostique à la conversion, un prêtre charmeur, taquin, parfois sévère, qui ne juge pas et se contente de guider très intelligemment, un personnage vraiment savoureux.

J’ai aimé la fantaisie de son style, les dialogues vifs, à l’humour grave, son écriture un peu brusque, un ton familier et direct mais empreint d’une certaine poésie, et une véritable tendresse pour ces gens, un peu perdus au milieu de ce fatras de la guerre et de l’occupation. Un récit très vivant, qui me semble être une bonne photographie de ce que pouvait être la vie à cette époque, les relations avec l’église, je me suis sentie en terrain connu, c’était encore un peu comme ça lorsque j’étais enfant (dans les années 60…).

Je ne pense pas devenir une fan absolue de Béatrix Beck et enchaîner ses livres mais je me plongerais bien quand même dans L’enfant chat qui m’intrigue un peu.

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Message par domreader Mer 29 Mar - 20:17

Des Accommodements Avec Le Ciel
Beatrix Beck

Béatrix Beck Beck10

 C’est Barny la narratrice qui raconte son séjour en Belgique avec sa fille France chez la tante Francine. Un personnage assez haut en couleur, mais pas vraiment sympathique. Francine a des idées sur tout, sur ce qui doit ou devrait être, c’est une chrétienne fervente, mais de celles qui s’arrangent avec l’esprit chrétien lorsque cela leur convient mieux. Francine est  à la fois conventionnelle et fantasque jugeant tout et tout le monde et Barny doit composer avec son imprévisibilité et ses brusques changements de comportements.

 J’avais beaucoup aimé La Décharge que j’ai lu il y a bien des années, mais avec ce roman je n’ai pas vraiment été convaincue. Le récit est hâché, en bribes de vie, on ne sait pas forcément où l’on est, de quoi veut nous parler l’auteur. Il n’y a pas de récit à proprement parler. Impossible d’entrer en résonnance avec les personnages et en particulier avec la narratrice qui est parfaitement transparente. Un drôle d’objet que ce livre que j’étais probablement trop fatiguée pour apprécier à sa juste valeur ? Allez savoir.

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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
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Message par darkanny Mer 29 Mar - 20:45

Il ne fait pas partie des mes préférés non plus.
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Message par Queenie Jeu 30 Mar - 8:16

Est-ce quand elle s'attaque au sujet du catholicisme que Beck est moins convaincante ? Léon Morin Prêtre m'a beaucoup moins percutée que La décharge ou Barny.

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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
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Message par Invité Mar 7 Jan - 11:54

L'enfant chat


Béatrix Beck L_enfa10


Madame Herbe, une ----génaire - personne ne connait son âge ! - que tout le monde évite et qui est borgne - une sorcière ou une fée perdue ? - apporte à sa voisine - avec qui elle échange de temps en temps quelques considérations sur le temps-  un chaton qu'elle a déjà nommé Soizic.
Jusque là, rien d'original mais ...Soizic parle et en bonne petite tricolore exige et veut.

C'est un roman plein de rire, de petites phrases qui font sourire, également de mélancolie, et un certain regard sur la solitude, plein d'allusions à d'autres livres, d'autres écrivains, poètes...

C'est la vie d'une époque où les relations humaines existaient encore pleinement, un boulanger qui passait, le boucher qui voyait dans les bêtes qu'il croisait, ses futurs rôtis, le conducteur de car qui parlait avec chacun, le facteur. Et un temps où la vie s'écoulait avec les saisons et les métamorphoses du jardin.

C'est pétillant et plein de nostalgie, à la fois, et cela fait réfléchir...

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Message par Aeriale Mer 8 Jan - 9:14

Je ne connaissais pas du tout celui ci! 

Merci @Ruth May, il me fait envie...un ton qui nous manque, surtout en ce moment. 

Je note!
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Message par Invité Mer 8 Jan - 13:02

Je recommence à faire du feu. C'est un maître à penser, un modèle : pour ne pas mourir, il lui faut l'intégration - la réunion de ses bûches, la convergence de tous ses éléments.
Il suffit d'un attouchement du tisonnier le débarassant de ses cendres, de son passé, pour qu'il renaisse et s'élance.
S (Soizic) convoite les hirondelles rassemblées sur les fils télégraphiques pour de faux départs destinés, paraît-il, à habituer les jeunes. Vues d'en bas, leurs ventres argentés les font ressembler à  des sardines.



Une audacieuse et candide primevère vient de fleurir, ce vingt-deux novembre. Croit n'avoir rie fait d'extraordinaire. Va pas tarder à crever. Les feuilles tombent en rafales, la bise, qui est aussi un baiser malgré sa dureté, violente les nuages.

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